Thread by @aureliesarrot

#procès13novembre Jour 23

#procès13novembre Jour 23

#procès13novembre Jour 23
Nourk est au contrôle aujourd'hui #gendarmerie

#procès13novembre Jour 23
Aujourd'hui, 15 auditions de parties civiles, qui étaient dans la fosse ou au bar dans la salle du Bataclan le 13-11-15, sont prévues.

#procès13novembre Jour 23
L'audience est reprise.

#13novembre
Une interprète vient prêter serment. "Après nous aurons de nouvelles constitutions de parties civiles" annonce le président. Ce sont des "victimes par ricochet", dit l'avocat de ces deux premières personnes.

#13novembre
Un autre avocat dépose deux autres constitutions de parties civiles, parents d'une personne qui était au Bataclan.

#13novembre
A la barre, Jérôme, partie civile, lunettes, cheveux poivre et sel, pull foncé. "J'ai 48 ans, j'ai exercé la profession de trader". Il adresse ses "sincères condoléances à toutes les personnes qui ont perdu quelqu'un".

#13novembre
Jérôme, partie civile:"Je me trouvais au Bataclan avec 7 de mes amis. On a loupé la 1ere partie du concert, on avait bu un verre". Ils sont ensuite allés dans la salle de concert. "Entre le bar et les premières marches pour descendre dans la fosse".

#13novembre
Jérôme, partie civile:"Le concert a commencé, tout était festif, les gens étaient dans une ambiance bon enfant jusqu'au moment où on entend 3 détonations, on a eu l'impression d'un problème d'enceintes".

#13novembre
Jérôme, partie civile:"Ensuite les autres rafales,celles d'une arme à feu avec un son caractéristique. On s'est allongés".

#13novembre
Jérôme, partie civile:"On s'est accroupis et puis là ça a commencé à... (sa voix tremble). On a eu des rafales. En fait, la temporalité vous ne l'avez plus du tout, la notion de temps vous ne l'avez plus du tout. On est resté allongés. 5 minutes,10mn, 1/2h"

#13novembre
Jérôme, partie civile:"Un des terroristes a commencé à nettoyer, quand je dis nettoyer, ça veut dire tirer. Il s'approchait calmement, et méthodiquement il tirait. Je l'ai entendu dire :"chut".Il a tiré sur deux de mes amis, derrière moi il a rechargé sa kalachnikov"

#13novembre
Jérôme, partie civile:"Ce bruit là, je m'en souviendrai toujours, "Chlak, chlak". Entre les tirs, aucun son, comme dans une cathédrale. Chose incroyable alors que des gens agonisaient, souffraient. Il a touché mes deux amis sur ma droite.

#13novembre
Jérôme, partie civile: J'ai senti une chaleur intense sur ma joue gauche, cette odeur de poudre, cette odeur de sang, une odeur de fer, une odeur métallique"

#13novembre
Jérôme, partie civile: "Une personne a crié:'Il est à l'étage'. Cette personne je ne sais pas qui c'est mais il faut la remercier, elle a sauvé des centaines de gens."

#13novembre
Jérôme, partie civile:"On s'est levé, les premières images c'est des rigoles de sang, des corps, des gens qui marchent les uns sur les autres. C'est un effet de foule impressionnant"

#13novembre
Jérôme, partie civile: La crainte que j'avais c'était que des personnes nous attendent à la sortie (...) De par mon métier j'ai appris à gérer le stress et l'émotion"

#13novembre
Jérôme, partie civile: "Je suis rentré dans les locaux administratifs du Bataclan avec d'autres personnes. Après on a suivi le parcours, on a été pris en charge par des policiers"

#13novembre
Jérôme, partie civile: "Depuis... J'ai passé ma vie à travailler. La vie c'est mon travail. Depuis... J'ai jamais pu retravailler. Ces personnes m'ont volé mon travail. Je suis à charge pour ma mère. "

#13novembre
Jérôme, partie civile: "Vous perdez beaucoup de choses, vous avez peur de la foule, faut apprendre à retravailler, à se reconstruire"

#13novembre
Jérôme, partie civile: "Un de mes amis a pris 3 balles. Un autre a pris une balle dans la moelle épinière qu'on a pas pu enlever. Il a pu s'enfuir. La balle est passée à 2cm de la moelle épinière"

#13novembre
Me @samiamaktouf à son client: "Vous avez rappelé que vous étiez trader à Londres, vous êtes passé d'un salaire de trader au RSA.
Jérôme, partie civile: Oui, c'est un peu compliqué.

#13novembre
Jérôme, partie civile explique qu'il a perdu en 2014 sa grand-mère et son beau-père. "Tout ma vie était faite pour mon travail. J'ai pas pris de vacances pendant 10 ans. De 6h du matin à 23h".

#13novembre
Jérôme, partie civile: "En avril 2015 j'ai fait un break pour m'occuper de ma mère. Aujourd'hui je me retrouve à sa charge. "

#13novembre
Jérôme, partie civile: "Quand j'envoie un CV, tout revient négatif. J'ai rien à cacher, je dis que j'étais au Bataclan. Mais ça vous joue des tours. La société est méfiante"
Fin de la déposition.

#13novembre
Sophie, partie civile, vient à la barre. Cheveux noirs aux épaules, lunettes de vue, tour de cou vert, tout de noir vêtue, tatouée au niveau de la clavicule. "Le 13-11-15, je suis allée boire un verre ou deux avec mon amie Léa, avant d'aller au concert"

#13novembre
Sophie, partie civile (elle lit un texte) :"Je me rappelle des coups de feu que j'ai pris pour des pétards, les cris". Sophie est blessée par balles.

#13novembre
Sophie, partie civile :"J'ai constaté que j'avais un monticule de chair sur la jambe, j'ai compris que j'avais pris une balle, car cette chair, c'était la mienne"

#13novembre
Sophie, partie civile, se souvient des "sourires" des terroristes quant ils "tiraient sur les gens à bout portant".

#13novembre
Sophie, partie civile se souvient aussi de ce jeune garçon qui est mort à côté d'elle. "Ce garçon c'était Pierre Innocenti. Ce garçon on s'en est servi comme d'un sac pour nous protéger". (elle pleure).

#13novembre
Sophie, partie civile, a pu sortir de la salle. Elle a été opérée et est restée douze jours à l'hôpital. Le 13-11-15, elle n'avait pas pris un seule balle dans le corps mais deux, une dans le mollet, une dans le bassin

#13novembre
Sophie, partie civile :"J'étais sûre que j'allais mourir, qu'ils allaient me retrouver, finir le travail".

#13novembre
Sophie décide d'aller voir 1 psy, un ponte. Il s'est endormi dans je lui parlais,quand je lui disais que j'ai vu des jeunes de mon âge en tuer d'autres. Quand je lui ai dit qu'on avait pris une victime pour la mettre sur nous pour nous protéger" dit-elle effondrée.

#13novembre
Sophie, partie civile : "J'ai passé les mois suivants le 13 novembre avec une balle dans l bassin." Elle décide d'aller à Bégin sur les conseils de son kiné pour être opérée. "Aujourd'hui mon bassin se bloque encore régulièrement"

#13novembre
Sophie, partie civile : "Le 13 novembre ça a été dramatique mais ce qu'il se passe après pour les victimes l'est tout autant. "

#13novembre
Sophie, partie civile, explique que la vie à Paris est devenue impossible : le bruit, le monde, les transports. Elle a quitté la capitale.

#13novembre
Sophie, partie civile : "Mon innocence est morte au Bataclan le 13-11-15"

#13novembre
Sophie, partie civile : "J'ai appris que la balle que j'avais prise dans le bassin m'empêchait de tomber enceinte. Avec mon conjoint on voulait un enfant. Grâce à une FIV, j'ai pu tomber enceinte. Elle va avoir 2 ans, c'est ma bouffée d'oxygène" (sanglots)

#13novembre
Sophie, partie civile : "J'attends de ce procès que justice soit rendue, que ces bourreaux soient condamnés (...) J'espère qu'un jour la colère pourra s'apaiser"

#13novembre
Sophie remercie son amie Léa, qui est venue avec elle dans la salle aujourd'hui, et qui était avec elle le 13-11-15. Elle remercie "les assos", son "conjoint", et les victimes qui aujourd'hui font partie de "la famille cabossée" que constitue les victimes.

#13novembre
Me @samiamaktouf avocate des parents de Pierre Innocenti dit à Sophie qu'elle n'a pas à "supporter une quelconque culpabilité". "Ils sont heureux de savoir que vous avez rigolé avec leur fils avant sa mort. Vous avez eu ensuite un geste de survie, c'est normal"

#13novembre
Hugo, partie civile, costume gris, chemise bleue, tour de cou rouge, châtain, barbe et moustache très courtes. Il pleure après avoir prononcé quelque mots.

#13novembre
Hugo, partie civile :"Ce 13 novembre j'ai 20 ans, je suis étudiant et je vais seul au Bataclan". Il est ressorti de la salle grâce à un employé qu'il ne remerciera jamais assez et qui lui a ouvert une porte.

#13novembre
Hugo, partie civile, n'a pas de blessure physique mais "le traumatisme psychologique" qu'il a fait l'objet d'un suivi.

#13novembre
Hugo, partie civile :"ce que j'ai vu et entendu ce soir-là est consigné dans le PV qui a été dressé dans les jours qui suivirent. Je ne reviendrai pas dessus pour des raisons évidentes." (Il ne cesse de pleurer).

#13novembre
Hugo, partie civile :"Je ressors du Bataclan avec de la colère, colère face à l'Etat qui s'est montré incapable de nous défendre ce soir-là"

#13novembre
Hugo, partie civile :"J'ai depuis 2015 une colère qui mêle mon statut de victime à mon statut de citoyen".

#13novembre
A la barre, Sandrine, partie civile :"J'ai 42 ans depuis 2015, j'ai 48 ans sur ma carte d'identité. Je suis une victime directe du Bataclan, une survivante"

#13novembre
Sandrine, partie civile :"On a croisé le chanteur Jesse devant la salle, on s'était déjà croisé plusieurs fois. Il cherchait à aller dans une armurerie (pour acheter un couteau à cran d'arrêt), on l'a accompagné".

#13novembre
Sandrine, partie civile :"Jesse Hugues s'est acheté des couteaux car on lui avait confisqué les siens à la douane. L'un de ses couteaux a été retrouvé planté dans une enceinte sur la scène"

#13novembre
Sandrine, partie civile, blonde tatouée sur les bras, vêtue de noir, lunettes de vue noires, rouge à lèvres :"L'attaque commence. Ca m'a fait pensé à une enceinte qui craque. J'ai hâte que ça s'arrête. Je comprends qu'il se passe quelque chose de grave"

#13novembre
Sandrine, partie civile :"J'ai complètement déconnecté. J'ai une amnésie quasi-complète de ce qu'il s'est passé dans la salle. J'entends des bruits de pétards et quand j'ouvre les yeux, la lumière est allumée"

#13novembre
Sandrine, partie civile :"Je suis dans une position inconfortable, je me sens grotesque (...) quand je sens le danger mon cerveau se déconnecte de nouveau, jusqu'à ce que quelqu'un crie: "sortez, sortez, sortez!"

#13novembre
Sandrine, partie civile :"Je reste sidérée même si je n'ai plus d'absence, je suis portée par la foule vers la sortie. Je ne sens plus le sol.

#13novembre
Sandrine, partie civile :"Je bute sur quelque chose et je tombe sur des gens, et quelqu'un tombe sur moi. Elle pèse une tonne cette personne, je ne sais pas si elle est morte ou en vie"

#13novembre
Sandrine, partie civile :"Je réalise que je vais mourir. La panique commence à s'installer. La personne qui est sur moi se relève comme par miracle.

#13novembre
Sandrine, partie civile :"Je sens que le sol est mou, je ne comprends pas pourquoi. Je réalise plus tard que j'étais tombée sur des corps sans vie, un mois après je réalise ça. Ca fait bizarre.Je suis restée dans le déni très longtemps. "

#13novembre
Sandrine, partie civile ":Aujourd'hui je suis habillée de la même manière que le soir du 13-11-15n parce que ça fait 6 ans que je suis là-bas, que je ne suis pas sortie de cette salle"

#13novembre
Sandrine, partie civile :"Quand je vois du rouge, je pense à cette fosse ensanglantée. J'ai peur, j'ai peur tout le temps."

#13novembre
Sandrine, partie civile, explique qu'elle a perdu une botte au moment de sa fuite, qu'elle la cherche. Quelle se retourne, qu'elle voit "la salle ensanglantée, les corps enchevêtrés, des mains qui l'agrippent, comme des zombies"

#13novembre
Sandrine, partie civile, finit par sortir de la salle. "On était une vingtaine d'amis dans la salle ce soir-là, on est tous en vie"

#13novembre
Sandrine, partie civile, explique qu'elle a senti quelque chose dans sa botte, elle croit que c'est un collier. "En fait c'est une balle, une balle de Kalachnikov". Elle réalise qu'elle est blessée. "Mon cerveau se met à bourdonner". Un pompier vient l'aider.

#13novembre
Sandrine, partie civile :"On se rend compte à l'hôpital que c'est une balle par ricochet que j'ai dû recevoir". Elle n'a été que très légèrement blessée.

#13novembre
Sandrine, partie civile:"Je me suis retrouvée seule dans une chambre d'hôpital. Jusqu'à 8 heures du matin, j'ai essayé de donner un maximum d'informations aux autres via les réseaux sociaux avec mon téléphone portable qu'on m'avait laissé"

#13novembre
Sandrine, partie civile:"A mon retour chez ma maman, j'étais dans un déni complet, complètement euphorique. "

#13novembre
Sandrine, partie civile:"Mes vêtements étaient couverts de sang et j'ai rien trouvé de mieux à faire que de demander à ma maman :'tu peux me laver mes affaires?'. Je te demande pardon maman de t'avoir demandé cela" dit-elle en pleurs.

#13novembre
Sandrine, partie civile: "J'ai pas travaillé un seul jour depuis 2015. J'étais incapable. Je suis sortie vivante parmi les morts et je suis devenue une morte parmi les vivants. J'essaie d'aller mieux"

#13novembre
Sandrine,partie civile:"J'ai failli trouver la mort. J'ai eu l'impression d'être morte ce jour-là. La personne que j'étais n'existe plus.J'ai passé 6 ans enfermée dans 1 chambre à me dire: demain, tu te lèves, tu fais quelque chose. Mais je n'y arrivais pas, jamais"

#13novembre
Sandrine, partie civile: "Le seul endroit où je me trouvais bien je voulais qu'on me le rende. Mais on me l'a pris un certain temps, mais je l'ai repris très vite. Le mercredi je suis allée dans une salle de concert, j'ai regardé où était l'issue de secours"

#13novembre
Sandrine, partie civile: "Ce soir je vais aller à un concert. Je ne suis pas retournée dans une salle de concert depuis 3 ans. Je sais que ça va mieux. Ce procès me fait beaucoup de bien. Quand j'entends toutes les victimes, je me sens moins seule".

#13novembre
Sandrine, partie civile: "La colère elle est là mais elle est justifiée. Il y a aussi beaucoup d'amour et ça me fait du bien".

#13novembre
Sandrine, partie civile: "J'ai été licenciée le 7 décembre 2015. Mon employeur m'a licenciée quand il a su que j'étais au Bataclan".
Le président: vous étiez chargée de recrutement dans un cabinet.

#13novembre
Claire, partie civile, vient à la barre. Cheveux au carré, brune, pull large, lunettes de vue. Elle lit un texte. "Le vendredi 13 novembre 2015, j'avais 30 ans, j'étais avec mon compagnon et un ami". Elle a alors un bébé de 3 mois, c'est sa première sortie.

#13novembre
Claire, partie civile, lit un texte :"Nous sommes dans la fosse, sur le côté droit (...) Tout d'un coup j'entends un bruit comme une ampoule qui éclate puis les bruits de pétards recommence"

#13novembre
Claire, partie civile, croit à une "mauvaise blague", "c'est vendredi 13":"Je vois cet homme en t-shirt blanc en train de tirer".

#13novembre
Claire, partie civile :"Je dis à Romain que je l'aime, que je ne veux pas qu'il meure, qu'il prenne soin de notre fils si je meurs. A chaque détonation j'ai tremblé".

#13novembre
Claire, partie civile :"Je regrette tellement d'être venue (...) Légère accalmie, Romain lève la tête, le tireur n'est plus là. On court, on sort. Les tirs ont repris à l'intérieur"

#13novembre
Claire, partie civile, et son compagnon trouvent refuge avec son compagnon et d'autres dans un local. Ils partiront comme d'autres ensuite au 36 quai des Orfèvres pour être entendus.

#13novembre
Claire, partie civile :"Un an après nous avons pu retourner dans le Bataclan pour voir l'endroit exact où nous étions dans la salle et comment nous avons pu en sortir"

#13novembre
Claire, partie civile :"Les larmes sont venues quand j'ai vu les familles à côté de nous qui avaient perdu un proche et qui étaient venues au Bataclan pour se recueillir".

#13novembre
Romain, partie civile, compagnon de Claire vient à la barre. Chemise à carreaux, cheveux courts, barbe, moustache, lunettes de vue, tour de cour vert. Il lit un texte.

#13novembre
Romain, partie civile :"Je suis Romain, je suis un survivant du Bataclan, de l'attaque du 13 novembre 2015. Je suis un fils, un père, un compagnon, un frère, et papa de deux enfants"

#13novembre
Romain, partie civile, évoque l'odeur de la poudre, la vision d'un terroriste. Il se dit :"C'est quoi ce bordel, qu'est-ce que font ces mecs-là, on est dans un concert de rock. Ça crie, ça hurle, les coups pleuvent, je sens les balles raser mon corps" cc @LCI

#13novembre
Romain, partie civile:"Les coups s'arrêtent, passent de la rafale au coup par coup. Je comprends qu'ils visent le sol".

#13novembre
Romain, partie civile : "je vois une marre de sang, encore une étape dans l'horreur". Il comprend qu'il s'agit de terroristes quand les assaillants parlent de @fhollande et de la Syrie.

#13novembre Avec sa compagne Claire ils parviennet à quitter le Bataclan.
Romain, partie civile : "On passera la soirée au 36 quai des Orfèvres. Je réalise qu'on a tenté de nous assassiner. On a eu beaucoup de chance. Nous sommes tous les 3 sortis de cette salle"

#13novembre
Romain:"Depuis le 13 novembre,je ne suis plus jamais serein, plus jamais tranquille.Quelques jours après les attentats, je travaillais à Saint-Denis, j'ai croisé 1 homme qui ressemblait à Mostefai, le terroriste qui nous avait tiré dessus, j'ai été pris de panique"

#13novembre
Romain, partie civile : "Dans cette salle de concert, j'ai perdu quelque chose de moi. J'ai perdu une part de mon humanité".

#13novembre
Romain, partie civile : J'attends de ce procès que justice soit faite, qu'elle soit juste.

#13novembre
Me Berger-Stenger demande à son client combien de temps il est resté dans la salle après le début de l'attaque: "une dizaine de minutes" dit-il.

#13novembre
Le président: "on va faire une première suspension, courte".

#13novembre L'audience est reprise.

#13novembre
A la barre, Shaili, jeune femme, cheveux longs auburn foncés, habillée en noir, tour de cou rouge. Elle a 24 ans. "A l'époque j'avais 18 ans, je venais d'avoir mon bac avec mention, je commençais une école de musique, j'avais un petit copain, la salle de muscu"

#13novembre
Shaili, partie civile:"le 13 novembre j'ai passé un bon moment à parler avec Jesse (Hughes), notamment du livre que je lisais, La métamorphose de Kafka"

#13novembre
Shaili, partie civile:"Jesse (Hugues) m'a offert un vinyl de leur dernier album. J'étais super contente; Je ne l'ai jamais récupéré"

#13novembre
Shaili, partie civile:"J'étais venue seule mais j'ai retrouvé des connaissances. (...) le concert commence. C'est la première fois que je les voyais sur scène,c était magique"

#13novembre
Shaili, partie civile, revient sur l'attaque, la lumière qui s'allume, la vision des blessés, l'un des terroristes qui ressemble à un robot. (Elle lit un texte très vite, sa voix tremble, elle respire fort dans le micro).

#13novembre Shaili, partie civile:"Je me dis qu'il ne faut pas se faire repérer et heureusement que j'éteins mon téléphone avant chaque concert"

#13novembre
Shaili, partie civile: "Je sais pertinemment que je vais mourir ici, que je n'ai pas la moindre chance. Même si on sort vivant, pour moi le 13 novembre il y a une partie de moi qui est morte"

#13novembre
Shaili, partie civile: "Je sais qu'à un moment il y a ce mouvement de foule (...) Je me fracasse la gueule de l'autre côté de la barrière. J'ai l'impression que ça tire sur moi, je cours, je rampe, je marche sur des corps"

#13novembre
Shaili e retrouve dans la cave d'un immeuble après être sortie de la salle. "Je fais une crise de panique incontrôlable, la première d'une longue liste. J'essaie de rouler un cigarette mais je n'y arrive pas (...) J'ai continué ma nuit a explosé, reexplosé"

#13novembre
Shaili, partie civile: "Je me retrouve dans un bus, mes chaussures pleines de sang. Je finis au commissariat, puis au quai des Orfèvres pour faire ma déposition. Ensuite il a fallu trouver un moyen de rentrer chez soi

#13novembre
Shaili, partie civile: "Ensuite j'ai l'impression d'avoir hiberné plusieurs jours. (...)". Elle explique qu'elle revoit la scène en boucle.

#13novembre
Shaili, partie civile: "Du 13 au 14 je me suis retrouvée seule, isolée, avec pour seule compagnie des souvenirs incessants".

#13novembre
Shaili, partie civile: "J'ai choisi consciemment et sciemment de choisir l'alcool pour faire tampon. Pendant plusieurs fois je ne mangeais presque plus, c'était une ou deux bouteilles par jour, et après l'accoutumance."

#13novembre
Shaili, partie civile: "La phobie dure jusqu'à aujourd'hui. J'arrivais plus à sortir, je posais des lapins. La majorité du temps j'étais dans un état second."

#13novembre
Shaili, partie civile, porte son masque Life for Paris autour du le bras. "J'étais un gros bébé bourré et traumatisée (...) Je n'existais plus. Je ne ferai jamais l deuil de la vie d'avant"

#13novembre
Shaili, partie civile: "Ma vie ils l'ont tuée (...) Je ne suis pas sortie pour vivre dans les limbes dans lesquelles j'ai plongé depuis six ans"

#13novembre
Shaili, partie civile: Les mois qui ont suivi le 13, j'ai essayé de finir mon école de musique mais j'ai fait une énorme crise de panique. Un jour j'ai cru qu'il venait finir le travail"

#13novembre
Shaili, partie civile: "Le monstre que l'on fantasme sous le lit, il existe en fait".

#13novembre
Shaili, partie civile: "En 6 ans j'ai développé une gastrite, une hyperacidité, à cause de l'alcool et de la cigarette. A force de rester chez moi à regarder Netflix, en 5 ans j'ai pris 20 kilos".

#13novembre
Shaili, partie civile: "Je suis dépressive, suicidaire mais je dois restée en vue. Pas pour moi, pour ma mère. Depuis 6 ans je suis défoncée, j'ai une quantité énorme de médocs à prendre pour être supportable".

#13novembre
Shaili, partie civile, se souvient de sa vie d'avantn son avenir prometteur et fait la comparaison avec aujourd'hui. "Je suis encore constamment paralysée. Je mets encore deux heures à franchir le seuil de ma porte. Je peine à payer mon 15m2."

#13novembre
Shaili, partie civile, explique que le seul réconfort qu'elle a aujourd'hui est le chaton qu'elle a adopté et son groupe de musique

#13novembre
Shaili, partie civile: "Je sais qu'ils ne seront jamais désolés, qu'ils sont endoctrinés (...) Ces gens ne changeront pas, leur logique est biaisée, il n'y a pas de réhabilitation possible"

#13novembre
Shaili, partie civile: "Pour eux à ce procès, c'est nous les fous et ils doivent bien prendre leur pied en entendant les dégâts qu'ils ont causés"

#13novembre
Shaili, partie civile a demandé à ce que l'on entende l'enregistrement de deux heures du Bataclan?
Le président indique que cet enregistrement est retranscrit dans le dossier. Il ajoute " franchement c'est assez difficile à soutenir, c'est mon point de vue"

#13novembre
Geoffroy, partie civile, était avec un ami Greg et son fils de 16 ans au Bataclan. Il pleure à la barre. Il porte un tour de cou rouge, les cheveux courts, des lunettes de vue. Il s'en veut énormément d'avoir amené son fils au concert ce soir-là.

#13novembre
Geoffroy, partie civile :"Arrivent les tirs, je prends mon fils, je le couche au sol".
Puis il y a un mouvement de foule. Son fils parvient à sortir de la salle mais il ne l'apprendra qu'une heure plus tard.

#13novembre
Geoffroy, partie civile : "Va y avoir une explosion, des morceaux de chair vont nous tomber dessus. Aux alentours de 23 h, des policiers vont nous faire sortir. On va se relever, voir le carnage et on va sortir"

#13novembre
Geoffroy, partie civile :"On va arriver dans un hall d'immeuble et c'est là que je vais savoir que mon fils est vivant"

#13novembre
Geoffroy, partie civile :"Pendant tout ce temps, mon fils a erré seul dans les rues, couvert de sang, avec une seule chaussure. Il va demander à un policier de l'aider mais le policier va l'envoyer paître et lui a dit de dégager. Il avait 16 ans".

#13novembre
Geoffroy, partie civile réalise en sortant de la salle qu'il a mal à l'épaule. Il a reçu une quinzaine d'éclats au niveau du bras. Il sera soigné après à l'hôpital.

#13novembre
Geoffroy, partie civile, explique que son fils est parti chez sa mère. Lui est rentré chez lui et s'est ouvert une "petite bouteille."

#13novembre
Geoffroy, partie civile : "J'ai repris le boulot le mardi 17 car il y avait un grand événement où je travaille et qui se déroulait à Marseille.Mes collègues allaient y âtre. Je me suis retrouvé seul chez moi à broyer du noir".

#13novembre
Geoffroy, partie civile : "Je suis comme beaucoup hypervigilant, je fais beaucoup de marche à pied pour éviter de prendre le métro.". Il sursaute souvent, fume et boit parfois un peu trop.

#13novembre
Geoffroy, partie civile :J'ai eu la chance de devenir papa pour la 2e fois et ça c'est la vie.

#13novembre
Geoffroy, partie civile : J'attends un procès digne, de la repentance des accusés, des condamnations à la hauteur des actes pour des accusés qui ont la chance d'être jugés par une cour en France"

#13novembre
Grégory, partie civile, ami de Geoffroy est à la barre. Tour de cou rouge, t-shirt Eagles of death metal, cheveux poivre et sel. "J'ai énormément de colère en moi, j'ai cette hypervigilance, je suis devenu méfait, agressif"

#13novembre
Grégory, partie civile : "Ils ont rien demandé mes proches. Tous comme moi ce soir-là je n'ai rien demandé. J'ai peur pour mes proches. (Il se met à pleurer).

#13novembre
Grégory, partie civile : "j'ai été voir un psychologue deux fois, j'ai repris une vie de concert. Je ne voulais pas que ce soit eux qui gagnent."

#13novembre
Grégory, partie civile : "Ils ont la chance d'être jugés en France mais moi, avant il y avait le bagne, j'aimerais faire payer ces gens-là, j'aimerais qu'ils souffrent. Comment des fichés "S" peuvent circuler librement? Comment ont-ils pu faire cela"

#13novembre
Grégory, partie civile : "Nous on est là, on n'est pas tout détruits". Il indique que sa petite fille, sa compagne et sa famille qui l'aident à tenir.

#13novembre
Grégory, partie civile : "J'ai passé beaucoup de soirées à pas dormir, et beaucoup de soirée à boire beaucoup pour pouvoir dormir"

#13novembre
Me Berger-Stenger à son client :"Vous avez dit avoir très mal vécu le fait d'être séparé de Geoffroy, pris en charge par 1 ambulance"
Grégory: "Je sais qu'il y avait du monde dans les hôpitaux mais moi j'ai eu l'impression d'avoir laissé mon pote tout seul."

#13novembre Me Berger-Stenger à son client : Vous avez beaucoup réconforté votre ami, dans la fosse, alors qu'il cherchait son fils. Vous avez fait votre boulot d'ami.

#13novembre
Céline qui devait témoigner maintenant ne viendra pas indique son avocate Me Berger-Stenger.

#13Novembre A la barre Guillaume, jeune homme brun, chemise blanche,veste sombre, pas de tour de cou. "Je suis venu ici pour éclairer les zones d'ombre du commissaire de la BAC75 et de son collègue. Je suis celui que le terroriste Samy Amimour met en joue sur la scène ce soir-là

#13Novembre Guillaume, partie civile :"j'ai été sauvé in extremis par le commissaire de la Bac Nuit et son collègue. Sans eux, je ne serais probablement pas ici."

#13Novembre Guillaume, partie civile : Sur la scène où je suis, je croise le regard du terroriste. Il me fait comprendre qu'il ne va pas me tuer. Il manipule bizarrement son arme. (il mime le geste avec un balancement de sa main de l'avant vers l'arrière)

#13Novembre Guillaume, partie civile : "Le terroriste dit: "toi tu es avec nous, lève-toi. Lève-toi sinon je te tire une balle dans la tête"

#13Novembre Guillaume, partie civile : "Je vois l'étendue des dégâts. Auparavant j'étais un peu masqué. Là sur scène, je me suis rendu compte de tout ce qui avait été fait, commis".

#13Novembre Guillaume, partie civile : Je suis alors les mains en l'air, tenue en joue par le terroriste. Il me demande d'aller relever une vieille personne accroupie. Le terroriste me dit : aide ce fils de pute à se relever, on va voir s'il est mort"

#13Novembre Guillaume, partie civile : "Je pense que le terroriste improvisait (...) Le terroriste du balcon m'a interpellé en me disant : et toi qu'est-ce que tu fous là. Il était surpris de nous voir sur scène. Amimour a dit: c'est bon il est avec nous."

#13Novembre Guillaume, partie civile : J'ai dit ; je suis avec vous. c'était une façon d'apaiser l'excitation du balcon, j'avais à côté de moi quelqu'un de détendu et calme"

#13Novembre Guillaume, partie civile : "Je vois alors deux ombres à l'autre bout de la salle, des ombres bienveillantes. J'ai compris qu'il s'agissait de policiers; J'ai vu un éclat de pétard sortir des pistolets de ces deux ombres".

#13Novembre Guillaume, partie civile : J'ai profité de cette fenêtre pour sauter et sortir de la salle. Je ressens le souffle d'une explosion. J'ai appris que c'était le gilet qui avait explosé. Je suis parti pour me mettre en sécurité".

#13Novembre Guillaume, partie civile : "Un petit mot sur l'après, ça a été une grande épreuve. Mais j'ai été appelé par le commissaire. Il pensait que j'étais parti avec le souffle"

#13Novembre Guillaume, partie civile : "Avec le commissaire, on s'est rencontré. Ca m'a beaucoup aidé"

#13Novembre Guillaume, partie civile : "Le commissaire a été non seulement un sauveur pendant l'attentat mais aussi pour l'après." Il fait part de sa "plus haute considération pour les forces de l'ordre ce jour-là".

#13Novembre Guillaume, partie civile : "J'ai eu la sensation que le terroriste voulait faire durer le moment. J'ai cru comprendre dans le premier regard qu'il ne me tuerait pas. Il a pas dû croiser beaucoup de regards ce soir-là"

#13Novembre Guillaume, partie civile : La façon dont il (le terroristeà me parlait, beaucoup de gros mots, un langage familier, qui vient de la rue, qu'on entend tous les jours"
Devant le juge d'instruction Guillaume a dit qu'il avait cru à une blague.

#13Novembre Guillaume, partie civile, n'a pas eu de suivi. Il avait 21 ans à l'époque.
Il est IMPRESSIONNANT!

#13Novembre Lucie, partie civile, est à la barre. Elle était avec Guillaume, son petit-ami, ce 13-11-15 au Bataclan. Elle est habillée en noir, porte un tour de cou rouge, les cheveux longs noués en queue de cheval basse. Elle de grands yeux magnifiques.

#13Novembre Lucie, partie civile, lit un texte :"Avec Guillaume on est heureux d'être là ensemble. Puis tout bascule, les guitare s'arrêtent"

#13Novembre Lucie, partie civile :" Avec Guillaume nous sommes séparés. Je me retrouve au sol, je veux faire corp avec le sol"

#13Novembre Lucie, partie civile :"Je ne vois rien mais tout est aveuglant, les tirs sont assourdissants (..) Les terroristes balaint la salle de leurs balles. Chaque tir est une horreur et un soulagement, soulagement de ne pas être touché"

#13Novembre Lucie, partie civile :"Chaque tir remet en jeu la possibilité que la prochaine balle sera pour moi"

#13Novembre Lucie, partie civile :"Si je me lève, il est très probable que je meure aussi, mais me lever, c'est avoir la possibilité de survivre"

#13Novembre Lucie, partie civile :"Les corps enchevêtrés sont partout. Je survole ce que j'imagine être des cadavres"

#13Novembre Lucie, partie civile, parvient à sortir de la salle. "Je cours, j'entends les tirs qui redoublent d'intensité". Elle appelle Guillaume qui lui dit qu'il est encore dedans mais qu'il va la rejoindre.

#13Novembre Lucie, partie civile, est accueilli chez une dame avec d'autres. Celle-ci doit finalement se coucher "car elle travaille le lendemain". Les rescapés finissent chez un jeune couple. Sa mère vient la chercher à 5h30 du matin.

#13Novembre Lucie, partie civile :"L'après Bataclan, c'est à la fois le lendemain du 13 novembre 2015 et hier"

#13Novembre Lucie, partie civile, est hypervigilante" L'après 13 novembre, ce sont tous ces moments où j'imagine comment je vais mourir"

#13Novembre Lucie, partie civile :"Je suis sans arrêt dans la peur (...) J'aimerais pouvoir me dire que dans 3 mois ou dans 6 ans,ça ira mieux, mais je ne sais pas"

#13Novembre Lucie, partie civile, faisait des études de droit. Elle a arrêté. Puis repris, dans une autre branche. Elle est devenue urbaniste.

#13Novembre Agathe, partie civile est à la barre. Cheveux châtains au carré. Chemise blanche avec des petits pois. "J'étais venue au concert avec l'une de mes amies les plus proches. Je lui avais offert sa place pour son anniversaire". A l'époque elle avait 27 ans.

#13Novembre
Agathe, partie civile : "Le concert commence, j'entends des bruits on fond de la salle, le chanteur s'arrête (...) Je me dis: 'c'est qui le connard qui vient avec des pétards dans un concert?'"

#13Novembre
Agathe, partie civile: "je vois 2 hommes avec des fusils armés de longs canons. J'ai pas du tout conscience de ce qu'il se passe. je pense à un règlement de compte ou à une prise d'otages"

#13Novembre Agathe, partie civile : "Les coups de feu sont fournis au milieu de la fosse. Les gens tombent comme des dominos, se tapissent au sol. Je suis compressée par l'amas de personne"

#13Novembre
Agathe, partie civile: "Mon amie me tient par le t-shirt, elle est accroupie sur ma droite". La porte de secours s'ouvre. "Elle essaie de me tirer pour pouvoir me dégager. Avec le mouvement général elle se fait comme emportée et me lâche"

#13Novembre
Agathe, partie civile, ressent deux à-coups. "Quelque chose sur moi me couvre entièrement, je ne vois plus rien, je ne sais pas ce que c'est. Je réussis à me dégager".

#13Novembre
Un garçon est mort sur Agathe, "une balle au niveau du thorax et une balle dans la tête qui avait sérieusement endommagée son crâne"

#13Novembre
Agathe, partie civile, pense qu'elle va mourir. "Je veux que ce soit rapide. Je ne veux pas agoniser. Je pense à ma famille, mon père mon frère. Ma mère est décédée 10 ans plus tôt d'un cancer, elle s'est battue jusqu'au bout. Il faut que je me batte"

#13Novembre
Agathe, partie civile: Je ne sais pas où sont les assaillants. Ce que j'entends me glace le sang. J'entends des pleurs, ça tire, les pleurs s'arrêtent, j'entends des cris, ça tire, les cris s'arrêtent, j'entends des explications, ça tire, les explications s'arrêtent

#13Novembre
Agathe, partie civile :" Parfois j'entends des ricanements".

Agathe réussit finalement à s'échapper par le passage Amelot. Elle est dans un état de "sidération totale"

#13Novembre
Agathe, partie civile, cherche son amie, essaie de crier son nom mais "aucun son ne sort de " sa "bouche.

#13Novembre
Agathe, partie civile, entend ensuite des tirs différents de ceux ds terroristes, pas des kalachnikovs cette fois. La police est arrivée. Agathe fuit, puis comme d'autres va tambouriner aux portes des voisins.

#13Novembre
Agathe, partie civile:"On était 10 rescapés dans cet appartement, la jeune femme avait deux amis avec elle".

#13Novembre
Agathe, partie civile: "On s'est tous enfermés dans la salle de bain, dans le noir, à surveiller le couloir, et sous la porte d'entrée. On est resté 2h, on entendait des bruits de pas dans le couloir, on était terrorisés.

#13Novembre
Agathe comprend + tard que c'est 1 attentat terroriste."Nous avons eu beaucoup de mal à convaincre l'ensemble du groupe de quitter l'appartement.On voyait que le Président @fhollande sur place cela voulait dire que le quartier était à peu près sécurisé"

#13Novembre
Agathe, partie civile: "Je suis sortie dehors toute seule. Un point vert était dirigé sur ma poitrine. Un des hommes m'a demandé de décliner mon identité et de dire ce que je faisais là"

#13Novembre
Agathe, partie civile, sur l'image qu'elle garde du Bataclan :"si l'enfer ressemble à quelque chose, c'était à ça: les couleurs, les corps, les odeurs qui s'entremêlent et cette lumière extrêmement vive"

#13Novembre
Agathe, partie civile, a vu ensuite un médecin, un psychologue: "j'avais besoin de parler à quelqu'un". On lui propose de prendre un taxi pour rentrer. "Mais moi je n'habite pas à Paris, j'habite en Picardie, je n'ai plus mes affaires, je n'ai que mon téléphone".

#13Novembre
Agathe, partie civile passe la semaine suivante dans sa famille en Bourgogne. Elle a des bleus partout, a des douleurs, et part avec son père aux urgences voir un médecin.

#13Novembre
Agathe, partie civile : "La personne qui m'a accueillie ne m'a pas cru, elle croyait que c'était mon père qui me battait. Je suis entrée dans une rage folle. J'ai raconté la soirée avec tous les détails crus; A la fin dans le compte-rendu, j'ai vu le mot Bataclan"

#13Novembre
Agathe, partie civile :"je revois les corps comme des poupées désarticulées, je revois cet homme qui me demandait de l'aider mais je ne pouvais pas, je voulais sauver ma peau".

#13Novembre
Agathe, partie civile, pense aussi tout le temps à ce jeune homme qui l'a protégé des balles. "Lui il n'est plus là pour faire entendre sa voix" dit-elle.

#13Novembre
Agathe, partie civile : "le 13 novembre 2015 m'a volé mon insouciance et mon innocence (...) J'ai souvent eu honte de mon statut de victime"

#13Novembre
Agathe, partie civile,comme les autres victimes est hypervigilante,redoute de prendre les transports... "Je n'ai jamais réussi à reprendre 1 vie totalement normale. Je continue à aller un petit peu au cinéma,un petit peu dans les expos, un petit peu au restaurant.."

#13Novembre
Agathe, partie civile : "Je sais que je ne peux pas trop m plaindre parce que je m'en suis sortie indemne et je n'ai perdu personne ce soir-là".

#13Novembre
Agathe, partie civile : l"e meilleur hommage que je puisse rendre aux victimes est de continuer d'avancer et de ne pas baisser les bras"

#13Novembre
Constance, partie civile, est à la barre: "Je suis venue seule au concert, comme souvent, bien placée, sous les enceintes de gauche. Je reconnais quelques têtes, on se fait des signes. Mon amie Karine n'a pas trouvé de place, c'est dommage"

#13Novembre
Constance, partie civile, lit son texte. C'est une jeune femme blonde aux cheveux longs, top bleu et gris. Elle porte un tour de cou rouge.

#13Novembre
Constance, partie civile, revient sur le début du concert, l'attaque, sa vision des terroristes, les personnes au sol. "Plus loin à droite, il y a un garçon vraisemblablement mort, les bras en croix"

#13Novembre
Constance, partie civile :"C'est impossible que je meure ici. Quelqu'un sur la droite a dit : 'on y va'. Sans lui je serais probablement morte aujourd'hui".

#13Novembre
Constance, partie civile, escalade la barrière, monte sur la scène, puis monte avec d'autres les escaliers qui mènent en haut de sa salle.

#13Novembre
Constance, partie civile "Je téléphone à ma mère à voix très basse pour lui dire que je l'aime et que je vais mourir ici". Le coup de fil dure 54mn. Constance regrettera après d'avoir appelé ses parents, de les avoir inquiétés.

#13Novembre
Constance, partie civile, écrit quelques messages mais ne trouve pas ses mots, ne lui viennent que "otage" et tir". "

#13Novembre
Constance, partie civile se dit alors : "Si je sors d'ici, je vivrai avec un gilet par balle dans un pays où il ne se passe rien"

#13Novembre
Constance, partie civile : "on me demande de sortir de notre cachette les mains en l'air, ce sont les agents de la BRI". Elle traverse la salle couverte de corps et de sang, enjambe une jeune femme blonde, la face contre le sol, puis voit les corps dans l'entrée"

#13Novembre
Constance, partie civile, sort, voit les blessés, finit dans un kebab et comprend là que c'est un attentat.

#13Novembre
Constance, partie civile : L'oncle de ma mère est mort dans l'attentat de Saint-Michel en 1995. J'ai toujours entendu ma mère dire que statistiquement, deux attentats dans une même famille, ça ne pouvait pas survenir"

#13Novembre
Constance, partie civile, a eu un suivi psy, méditation, EMDR. "Ce qui fonctionne le mieux, c'est le Xanax, les antidépresseurs et l'alcool".

#13Novembre
A la barre, une nouvelle partie civile : "A cette époque j'avais 29 ans". Elle raconte sa soirée elle aussi en lisant un texte. (désolé je n'ai pas son nom. Elle s'appelle Sophie ou Anne-Sophie)

#13Novembre "Il ne reste plus grand-chose de moi avant l'attentat" indique la jeune femme à la barre, lunettes de vue, brune yeux clairs, veste. Elle travaillait, gagnait bien sa vie, sortait. Elle a fait un boring-out à la RATP ou elle travaillait, a été placardisée.

#13Novembre La jeune femme explique que le Fonds de garantie a été sa "plus mauvaise expérience après le 13 novembre".
Puis elle indique avoir rencontré son amoureux lors d'un apéro @lifeforparis entre rescapés.

#13Novembre "Je m'astreins chaque jour à être une bonne mécréante"conclut-elle.
Le président: "Il reste un peu d'humour même s'il est un peu grinçant, pour le fonds de garantie ou la RATP"

#13Novembre Le président: "Aujourd'hui on a terminé avec les parties civiles qui étaient prévues (...)".
L'audience est suspendue, elle reprendra demain à 12h30.

#13novembre compte-rendu d'audience :"Je suis celui que le terroriste Samy Amimour met en joue sur la scène ce soir-là"
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