Jour 34 au procès des attentats du #13Novembre. Aujourd'hui la cour va notamment entendre des familles endeuillées du #Bataclan et des primo-intervenants.
L'audience rouvre. Avec de nouvelles demandes de constitution de parties civiles. #Procès13Novembre
Parmi ces demandes, une femme qui habitait depuis dix ans dans les locaux administratifs du #Bataclan au numéro 56, elle a vu un jeune homme mort. Le PNAT veut s'opposer à cette constitution car cette femme n'a pas été victime directe des tirs.
Le président annonce que concernant les demandes de constitution de parties civiles non tranchées, la décision sera rendue le jeudi 4 novembre. #Procès13Novembre
Arrive à la barre Simon, représentant légal du Petit Cambodge. Veste beige, chemise noire, ému. Se fait porte-parole de l'entreprise et des salariés. #13Novembre
Simon : "Ce soir du #13Novembre, nos clients étaient joyeux, insouciants. Nos clients voulaient aimer, se restaurer, boire un verre, ils avaient toujours quelque chose à fêter, toujours ouverts à l'échange"
Simon explique qu'il y avait des débats souvent à table. Mais "les armes étaient toujours les mots".
Ce #13Novembre, c'est la liberté et la fraternité qui ont été atteintes, estime Simon.
Simon explique qu'après le #13Novembre, il leur a semblé indispensable de rouvrir. Le Petit Cambodge a rouvert le 14 mars 2016. Tous les salariés ont tenu à être là.
Simon explique qu'il a aussi fallu faire face à la curiosité pour ceux qui avaient découvert les attentats par la télévision. "Nos salariés ont été exemplaires". #Procès13Novembre
Simon explique qu'au Petit Cambodge désormais, "les attentats sont partout". Ce n'est pas simple pour les salariés. #13Novembre
Simon : "début 2016, l'urgence était de rouvrir pour résister". Six ans après le #13Novembre, il lui semble inacceptable que des gens se servent des attentats pour le mécanisme d'exclusion.
Simon explique que le Petit Cambodge a toujours eu pour l'idée "l'inclusion", des autres, dans un quartier cosmopolite. Le Petit Cambodge doit rester un symbole, dit Simon. #13Novembre
Simon veut que le Petit Cambodge reste un lieu où on peut "rêver et se restaurer". "Nous sommes vivants", conclut-il.
Le président : "Merci pour cette déposition, pleine d'humanité". #Procès13Novembre
Arrive à la barre Guillaume, le frère de Romain.
Romain, 32 ans, était l'amoureux de Lamia, 30 ans. Romain et Lamia sont morts à La Belle Equipe. #13Novembre
Guillaume était heureux quand Romain lui annonce qu'il aime Lamia. Guillaume se dit "y aura du boulot pour Lamia", plaisante-t-il. Puis il raconte la dernière fois qu'il a vu son frère. #13Novembre
Guillaume a vu Romain pour la dernière fois à Sancerre, pour l'anniversaire de mariage de ses parents. Une occasion lors de laquelle il s'est fâché avec Romain. "Je m'y suis mal pris, je m'en voudrais toute ma vie". #13Novembre
Guillaume explique qu'il était en voyage en Colombie le #13Novembre. Leur mère, hôtesse de l'air, leur avait donné le goût du voyage. Guillaume s'effondre, pour longtemps, quand il apprend la mort de Romain et Lamia.
La cour projette des photos. Un portrait de Romain, très beau jeune homme. Puis un cliché en noir et blanc de Romain qui serre Lamia dans ses bras. Ils ont l'air très amoureux. Ils sont jeunes. Ils sont magnifiques. #13Novembre
Arrive à la barre un survivant du #Bataclan, prénommé Romain. Il était dans la fosse. Cette place de concert des Eagles of Death Metal était un cadeau d'anniversaire. #13Novembre
Romain raconte en quelques phrases et avec un débit très rapide son #13Novembre, la fosse du #Bataclan, la fuite passage St-Pierre-Amelot.
Romain fait partie des rares personnes qui viennent à la barre sans avocat.
Romain : "Depuis six ans, je continue d'aller au concert". Pour tous ceux qui peuvent plus le faire. Et "pour faire un doigt" à ceux qui voulaient les en empêcher. #13Novembre #Bataclan
Romain explique qu'il s'était retrouvé à son insu dans @ParisMatch. A ainsi été reconnu par des membres de sa famille qui ne savaient pas qu'il était au #Bataclan. Il dénonce un "voyeurisme". #13Novembre
Romain quitte la barre, le président, toujours aussi humain, s'inquiète de savoir s'il va avoir un suivi ? "Oui". #Procès13Novembre
Première suspension. On attend l'avocat de policiers primo-intervenants. La cour l'a appelé directement. "On innove", dit le président. L'avocat devrait arriver à 14h30. Suspension jusqu'à 14h30 donc. #Procès13Novembre
L'audience reprend avec un policier qui s'approche de la barre. Il se prénomme Michel. Le #13Novembre, il était à la #BAC75N. Il est devenu formateur.
Ce #13Novembre, il était chez lui, et avait prévu d'aller s'entraîner à un sport de combat. Il est en retard. Vers 22h. Il arrive à sa base en moto. Il voit ses "camarades qui équipent les véhicules en équipements lourds FIPN"
Michel demande ce qu'il se passe ? On lui dit qu'il y a "des bombes qui ont explosé au #StadedeFrance". #13Novembre
Michel : "A la #BAC75, on a des véhicules particuliers, noirs ou gris, on nous confond souvent avec des taxis". Ce #13Novembre, ils prennent tous les équipements qui restent "et notre patron, le commissaire C. qui part précipitamment de la base au même moment"
Michel : "On enquille derrière lui avec un décalage de quelques minutes". Ils se dirigent vers Paris, quartier Oberkampf, il entend des armes de guerre, kalachnnikov. Michel est réserviste. Il reconnaît les tirs de kalach. #13Novembre
Michel : "On débarque à Oberkampf équipés mode lourd, casques lourds, visières, gilets pare-balles lourds". Il a un Beretta, pistolet mitrailleur qui tire du 9 millimètres, arme de poing. Est amené à participer à une colonne en train de s'improviser, constituée par un lieutenant
Michel : "Tous les collègues qui devaient aller au sport se retrouvent là. L'entrée du #Bataclan est à 180m. On est postés. Les ondes sont complètement affolées. On est arrivés même pas dix minutes après l'arrivée de notre commissaire qui a fait usage de son arme". #13Novembre
Sur les ondes, le commissaire de la #BAC75N demande du renfort. Michel est donc dans une colonne. Et un "petit monsieur" lui demande de "pas y aller, d'attendre la #BRI". Lui dit "on a désobéi aux ordres". #13Novembre
Michel : "On est 15 effectifs, on rejoint notre commissaire à l'entrée" #Bataclan
"Notre commissaire nous dit ça tire à l'intérieur, les gars on sait pas où ils sont, ils sont en train de tuer tout le monde, faut y aller" #13Novembre
Michel : "Vu la situation, vous allez trouver ça déplacé, mais je me suis permis d'envoyer un sms à ma famille, je me suis dit on va y passer, j'ai envoyé un je t'aime à ma famille" #13Novembre#Bataclan#BAC75N
Il était 22h30 ce #13Novembre quand Michel envoie ce sms. Et il entre dans le #Bataclan avec sa colonne. Il y avait deux colonnes. Il entre, est "ébloui par un phare" sur la scène.
Michel est ébloui par cette lumière, et frappé par le "silence de mort", puis cette "mare de sang" derrière les portes battantes, et il est frappé par "des pieds sur les chargeurs" #13Novembre#Bataclan
Michel : "Notre attention est tout de suite attiré par un enfant, dans les bras d'une femme adulte". #13Novembre #Bataclan
Michel : "Je tire cette dame qui avait récupéré l'enfant. L'enfant est donné à des effectifs de la compagnie Delta #BAC75 qui va le sortir du bâtiment" #13Novembre#Bataclan
Michel : "L'enfant est évacué, les yeux s'habituent à la fosse. Y a que des morts. On se dit où sont les complices ? Est-ce qu'ils ne sont pas cachés sous les corps ?" #Bataclan#13Novembre
Michel : "A un moment, notre commissaire dans le SAS dit les valides levez les bras !" Le silence de mort cesse. "On se commence à se faire insulter, qu'est-ce que vous foutez ? Vous pouvez pas aller plus vite ? " #13Novembre#Bataclan
Des gens se lèvent. Michel est bousculé. "Je suis désolé, le sol glissait", son bouclier bascule, il dit fermement "une par une", s'excuse d'avoir été ferme. #13Novembre#Bataclan
Michel : "Avec mon trinôme, on progresse le long de la coursive. Une dame m'attrape la jambe. Elle me supplie de l'aider. Je la regarde droit dans les yeux, je lui dis vous inquiétez pas, les pompiers arrivent. Je repousse son bras avec mon pied". #Bataclan#13Novembre
Michel est ému à la barre, visage très rouge. Il précise qu'il a braquée cette femme au début, surpris. Il ajoute qu'il savait que les pompiers n'allaient pas arriver tout de suite. #13Novembre#Bataclan#BAC75N
Michel indique qu'il est formateur en secourisme tactique. "J'avais sur moi une trousse de combat individuelle". A l'époque, c'était rare. #13Novembre#Bataclan
Michel : "Je m'affaire sur une victime. Je fais un packing. Bourrer la chair, j'ai fait ça à mains nues, j'avais oublié mes gants dans la voiture". #13Novembre#Bataclan#BAC75N
Michel : "Sur les ondes, on nous dit que le bâtiment est peut-être piégé. Je me retrouve à faire du secourisme dans un lieu qui n'est pas sécurisé". #13Novembre#Bataclan#BAC75N
Michel raconte qu'il était en train de faire un dégagement d'urgence d'une victime au sol, quand il voit que la #BRI est en train d'arriver, avec le bouclier Ramsès, énorme bouclier de 80 kilos. #Bataclan#13Novembre
Michel croise le médecin de la #BRI affolé qui lève les bras en l'air et dit : "stop, le bâtiment pas sécurisé". #13Novembre #Bataclan #BAC75N
Michel : "C'est ce médecin qui prend le lead. On fait un triage dans la zone d'entrée. A ce moment-là, on nous dit clairement, on va prendre l'étage, et allez à la sortie de secours, arrêtez l'évacuation. Des terroristes ont été vus vers le passage Amelot" #13Novembre#Bataclan
Michel et des collègues #BAC75N font des recherches dans des bâtiments à proximité, en fait rien, c'était des survivants. Ils retournent au #Bataclan où l'assaut va être donné par la #BRI#13Novembre
Michel croise deux de ses élèves sports de combat affectés au RAID. "Et on se retrouve boulevard Voltaire où on laisse la main" #13Novembre#Bataclan
Michel, policier de la #BAC75N : "On a du mal à réaliser ce qu'il s'est passé, je suis couvert de sang" #13Novembre#Bataclan
Michel raconte ce moment où "on est évincé de la zone". Par une ligne de CRS qui pousse les badauds, frappe dans ses mains et bouscule Michel. "On a des ordres, on ne garde la BRI et le RAID sur place" dit le CRS. #13Novembre#Bataclan#BAC75N
Michel : "On nous sollicite pour faire la circulation. On est couvert de sang. Un collègue qui avait trébuché avait de la chair sur lui. On se nettoie, on repart à la base" #13Novembre#Bataclan#BAC75N
Michel : "A 5h, on nous demande de remonter une colonne d'assaut pour un des complices présumés boulevard Charonne". C'était une personne qui écoutait de la musique assez fort. Avec un Glock. #13Novembre#Bataclan#BAC75N
Michel à la barre tient à dire aux victimes : "on a fait le maximum, on aurait voulu faire plus, je porte sur mes épaules le poids de la culpabilité". #13Novembre#Bataclan#BAC75N
Michel répond à quelques questions du président. Quand il pousse les portes battantes à 22h30, il n'entend plus de coups de feu. Mais il est alors persuadé que des terroristes sont encore à l'intérieur. #Bataclan#13Novembre
Le président : "Combien de personnes vous avez pu sortir de la fosse ?"
Michel : "Au total, une dizaine".
Michel précise qu'il en a dégagé plus d'une dizaine.
Il ne sait pas combien ont été sauvées par ses collègues.
Une quinzaine de #BAC75N#Bataclan#13Novembre
Michel, de la #BAC75N, reparle de cette femme qui lui avait attrapé la jambe quand il a commencé à progresser. Il pense l'avoir reconnue un plus tard après l'assaut de la #BRI. "Elle était décédée". #Bataclan#13Novembre
Michel dit que des effectifs police pouvaient se confondre au #Bataclan entre #RAID (tenue noire) et #BAC75N (tenue bleu marine) dans le noir.
Le président s'étonne, "les lumières étaient allumées bien avant votre arrivée ?" #Procès13Novembre
Michel se souvient surtout du phare qui l'a ébloui en entrant au #Bataclan. Pour le reste, les lumières sont floues dans son souvenir. #13Novembre#BAC75N
Michel se souvient que ce #13Novembre, il voit une dame "qui balade son chien". Il lui dit de rentrer chez elle. Elle rétorque que tous les jours, elle promène son chien ici, on a rien à dire" #Bataclan
Michel est alors focalisé sur "les copains" à l'intérieur qui ont appelé les renforts sur les ondes, dont son chef, le commissaire de la #BAC75N #13Novembre#Bataclan
Une magistrate demande à Michel si tous ceux qui sont entrés dans le #Bataclan avec sa colonne avait un équipement lourd ? Lui avait le casque de son chauffeur, et un gilet pare-balle lourd et une arme longue. #13Novembre
Michel : "On avait fait ce choix tactique, les plus équipés dans la colonne, les autres derrière". Lui était deuxième dans la colonne. #Bataclan#13Novembre#BAC75N
La magistrate : "est-ce que vous avez fait les soins de votre propre initiative ?"
Michel : "Oui" #13Novembre#Bataclan#BAC75N
La magistrate : "Est-ce que vous aviez un moyen de contact avec ce commissaire ?"
Michel répond que à un moment non, puisqu'ils ont tous les deux comme d'autres coupé la radio pour ne pas se faire remarquer. #Bataclan#13Novembre#BAC75N
Un des collègues de Michel, Greg, s'était confié au micro de @franceinter. Greg est le premier policier de la #BAC75N à entrer dans le #Bataclan, avant 22h, avec son commissaire. Ils ont tué un 1er terroriste. franceinter.fr/justice/on-tir…
@franceinter Le 22 septembre, au jour 10 de ce procès #13Novembre, le commissaire de la #BAC75N avait témoigné à la barre. Raconté comment il avait décidé d'entrer dans le #Bataclan seul avec Greg. Puis leurs tirs contre le 1er terroriste. Puis les renforts, après. franceinter.fr/justice/proces…
L'avocat de Michel demande de raconter l'après #13Novembre : "clairement, on nous a dit de ne pas parler de cette opération, qu'on pouvait en être fier, j'ai beaucoup de remords, je me demande si on a bien fait" #Bataclan#BAC75N
Michel se demande si c'était le bon choix tactique ? "Qui doit vivre, qui doit mourir ? Je repense à cette dame dans la coursive qui m'attrape la jambe, j'en suis navré auprès des familles, à l'instant T on ne pouvait pas l'aider" #13Novembre#Bataclan#BAC75N
Michel dit que quand il a commencé à parler du #13Novembre, on lui a dit "si tu parles, ce sera atteinte au devoir de réserve" #BAC75N#Bataclan
L'avocat de Michel interroge sur l'heure d'arrivée de la #BRI ? Par rapport aux renforts #BAC75N qu'a demandé le commissaire qui lui était entré avant 22h ? #Bataclan#13Novembre
Est évoqué devant la cour, la commission parlementaire qui a mis en exergue des polémiques sur les heures d'arrivée #BRI#13Novembre
Le président Périès, malicieusement : "A la commission parlementaire, il se dit des choses... pas forcément vérifiées !" #Procès13Novembre
Arrive Alain, autre policier #BAC75N. Voix qui tremble. "Pas facile pour moi de m'exprimer, pas l'habitude, et ça fait remonter des souvenirs cachés" A l'époque, il était brigadier, il est désormais à la retraite.
Ce #13Novembre, quand il prend son service, il entend que "des tirs dans le 10". Alain : "des tirs, c'est notre quotidien". Puis il entend, "on s'équipe". Il quitte la base avec véhicule de service. Arrive vers le Carillon et Petit Cambodge. #BAC75N
Un major lui dit ensuite qu'il faut aller au #Bataclan, "le patron y est". Le patron, c'est le commissaire de la #BAC75N qui a tiré avant 22h avec son brigadier. #13Novembre
Alain arrive à pied au #Bataclan. Voit des gens en sang, "d'autres pleuraient, regards perdus, mélanges de tout" #13Novembre#BAC75N
Alain a évacué des blessés sur des barrières Vauban. "Je ne sais pas combien".
"Mon regard s'est posé sur une femme, elle avait un demi-visage arraché". #Bataclan#13Novembre#BAC75N
On dit à Alain que c'est "un carnage". Tous les collègues #BAC75N volontaires pour entrer. "Ce qui me frappe, une lumière, tous ces corps, des téléphones, des téléphones au bout des bras" #Bataclan#13Novembre
Puis Alain entend un médecin qui dit "il faut évacuer les blessés". Combien il en a évacué ? Je ne sais pas. Il se souvient du dernier, un jeune homme brun, "il m'a dit vous êtes des héros, je lui ai dit tiens le coup, les secours sont là" #Bataclan#13Novembre#BAC75N
Lors de cette nuit, le #13Novembre "j'avais 26 ans de service, je n'avais jamais vu autant d'horreur, je n'avais jamais été pris ainsi pour cible" #Bataclan#BAC75N
Alain : "mes fils me disent que je suis un héros. Je me suis toujours dit que j'étais un flic ordinaire qui a fait un acte extraordinaire". #Bataclan#13Novembre#BAC75N
Alain a expliqué à ses fils que ce soir-là, "il y avait trois cassettes".
1-Le commissaire et le brigadier
2-Les renforts #BAC75N dont Alain
3-La BRI
Une cassette a été effacée dans le film final, pense Alain, en somme. Il ne sait pas pourquoi. #Bataclan#13Novembre
Le président : "Qui vous a traité de mytho ?"
Alain : "J'ai pas de nom de collègues. Je me suis refusé pendant longtemps à regarder les informations. Je ne regardais plus les reportages sur le #Bataclan Un jour, je me suis surpris à regarder @gulli #13Novembre#BAC75N
@gulli Le président, en grande forme : "Faites attention quand même au côté subversif de @gulli !" #Procès13Novembre
Une avocate de parties civiles demande à Alain s'il a été récompensé.
Alain : "oui et non, on a eu la médaille de la sécurité intérieure, couleur argent, puis un échelon et 500 euros. Voilà, c'est la seule récompense que nous avons eue". #13Novembre#Bataclan#BAC75N
Arrive à la barre Emmanuel, "après six années de silence plus ou moins imposé on va dire. Lui aussi était policier à la #BAC75N le #13Novembre
Ce soir-là, il était "de stage", dans le 7e arrondissement, "stage recyclage, bâton télescopique" #13Novembre
Il a un collègue au téléphone qui lui dit : "c'est la merde, ça tire de partout". Je dis : "je peux arrêter le stage et voir vous rejoindre. ll dit oui, dépêche-toi". Il se dépêche. S'équipe, mais plus d'équipement lourd pour lui. #13Novembre#BAC75N
Emmanuel part avec Philippe qui a "un bon coup de volant". Ils descendent Magenta à contresens. Boulevard Voltaire, reconnaissent les voitures #BAC75N. Progressent par petits groupes. Emmanuel ne sait pas encore que le commissaire "avait eu une action", avec Greg. #13Novembre
Emmanuel n'avait pas les ondes. "On est restés un certain temps, je dirais cinq à dix minutes, mais je me souviens nettement d'une autorité en noir qui dit vous ne bougez pas, je pense qu'il avait compris qu'on était de la BAC" #BAC75N#13Novembre
Emmanuel : "On avait des fusils à pompe et des Beretta, moi j'avais que mon arme de service". #13Novembre#Bataclan#BAC75N
Emmanuel : "On a commencé à progresser le long des voitures. Quand on arrive entrée du #Bataclan, un homme à terre, une balle dans la tête" #13Novembre#BAC75N
Emmanuel : "Le patron (le commissaire C. nous dit les gars c'est un carnage, derrière les portes y a encore deux terroristes. Il a dit, ceux qui se sentent pas, je leur en voudrai pas".
Tous les gars présents de la #BAC75N y vont. Courageusement. #13Novembre#Bataclan
Emmanuel entre. Voit une femme, belle, qui lui fait penser à sa kiné. C'est pas elle. "Egoïstement, je pousse un ouf de soulagement". Cette femme est morte. Emmanuel progresse dans le #Bataclan#13Novembre
Emmanuel voit "les morts sur les vivants, les vivants les morts, des frissons me sont venus, je me retourne vers le major P, figure de la #BAC75N, il dit j'en ai vu des trucs dégueulasses, mais là... et il finit pas sa phrase" #13Novembre#Bataclan
Emmanuel : "Face à nous, une femme debout, la joue arrachée, et elle dit aidez-moi, aidez-moi ! Ça vous glace le sang".
Emmanuel pense que c'est Gaëlle, survivante. Dont @franceinter a publié le témoignage intégral à la barre de ce #Procès13Novembrefranceinter.fr/justice/gaelle…
Gaëlle a ensuite été évacuée et sauvée par un policier de la #BRI, un des négociateurs. #13Novembre#Bataclan
Emmanuel raconte l'évacuation des valides. "Je mettais en joue les gens avec mon arme, je palpais vite fait, les gens avaient qu'une idée en tête : sortir". Plusieurs policiers ont expliqué qu'ils vérifiaient qu'il n'y avait pas de terroriste caché parmi les victimes. #Bataclan
Emmanuel se souvient d'un survivant qui criait en sortant, poings serrés : "les enculés, les enculés !" #Bataclan#13Novembre
Emmanuel raconte à son tour qu'on leur demande de quitter le #Bataclan et faire des fouilles alentour, pensant qu'il y a des terroristes cachés, ce qu'on leur avait signalé. #13Novembre
Dans la nuit, ils rentrent à la base, on leur dit "on va vous payer un coup frais les gars, on regardait les chaînes d'infos en continu en silence". #13Novembre#Bataclan#BAC75N
Emmanuel dit qu'il a bossé jusqu'au bout de la nuit du #13Novembre, #BAC75N classique, puis le 14 novembre au soir, reprise du travail normal, "j'avais une haine profonde", convient-il. #Bataclan
Emmanuel dit à demi-mots que durant les semaines et mois qui ont suivi, lors des perquisitions, interpellations, il était plus violent. #13Novembre#BAC75N
Emmanuel parle du "gamin" qu'il a vu, sous une femme qui l'enlaçait, "visiblement morte, on a sorti le gamin, on l'a donné à un de nos collègues", Emmanuel voudrait savoir ce qu'est devenu cet enfant. On a récemment entendu son grand-père à la barre. franceinter.fr/justice/proces…
Emmanuel salue aussi Gaëlle.
Son avocate, Me Coviaux, promet de transmettre. #Procès13Novembre
Pour conclure, Emmanuel, amer : "On n'a pas eu de soutien de notre hiérarchie depuis six ans". Il parle d'un groupe de 17 policiers #BAC75N qui se considèrent comme des oubliés de l'administration policière après les #13Novembre
Puis Emmanuel lit la lettre d'un de ces collègues, Joris. Dans la lettre, il raconte sa descente de l'après #13Novembre, cauchemars, "l'homme que j'étais est devenu une ombre" #BAC75N#Bataclan
Le président Périès remercie les policiers venus témoigner à la barre.
Emmanuel : "Merci de nous avoir entendus"
Le président conclut que ces policiers #BAC75N ont aidé beaucoup de gens au #Bataclan#13Novembre
Jour 29 au procès des attentats #13Novembre.
La cour va entendre des survivants du #Bataclan et des proches de victimes tuées.
Parmi les rescapés qui doivent témoigner aujourd'hui, @aurelia_gilbert
Voici le compte-rendu web @franceinter du jour 28. Hier, ont notamment témoigné @DavidFritzGoep, Grégory, Caroline, Sébastien, Marie et Arnaud, parmi les onze otages "du couloir", en huis-clos pendant plus de deux heures face à 2 terroristes du #Bataclan. franceinter.fr/justice/proces…
Je reposte ici un témoignage de Grégory, qui s'était confié à @franceinter
Jour 28 au procès des attentats du #13Novembre.
Aujourd'hui, la cour d'assises spécialement composée va commencer par entendre plusieurs otages qui ont fait face à deux terroristes du #Bataclan dans un étroit couloir, jusqu'à l'assaut final de la BRI.
@franceinter@ChPiret Plusieurs de ces otages avaient témoigné au micro de @franceinter avant le procès des attentats #13Novembre.
Je remets dans ce fil, les liens vers leurs témoignages.
Jour 25 au procès des attentats du #13Novembre.
Aujourd'hui, la cour doit entendre des survivants du #Bataclan. Dont @EDomenach. Et des proches de victimes tuées.
Jour 24 au procès des attentats du #13Novembre. Une quinzaine de survivants du #Bataclan doivent encore témoigner à la barre aujourd'hui, mais aussi des proches de victimes tuées le #13Novembre2015.