Bonjour, nous avons repris aujourd'hui le chemin du palais de justice de la Cité à #Paris, pour suivre l'audience du jour au procès des attentats du #13novembre pour @EBRApresse #13Novembre #13Novembre2015 
Cette journée sera marquée par les dépositions des deux présidents d'associations de victimes des attentats: @Arthur_Dvx pour @lifeforparis et Philippe Duperron pour @13onze15 #13Novembre2015
Ces interventions arrivent alors que la longue séquence de dépositions à la barre des blessés, rescapés, ou proches des victimes des attentats s'achève. Elle avait débuté le 28 septembre, et plus de 300 personnes ont témoigné.
Cette séquence, qui a permis de mettre en lumière à la fois la violence des attaques au Stade de France, sur les terrasses et au #Bataclan, et l'immense souffrance psychologique des rescapés et des proches de victimes, a donné lieu à des témoignages très forts.
En voici quelques-uns, que les journalistes @EBRApresse ont pu recueillir à l'audience #13Novembre2015 : lalsace.fr/societe/2021/1…
Outre les deux présidents d'association, des médecins du Raid et de la BRI doivent également venir déposer cet après-midi, ainsi que @MartinHirsch, directeur général des hôpitaux parisiens (@APHP). #13Novembre2015 #13novembre
12h48: l'audience est reprise au procès des attentats du #13Novembre2015.
La cour va entendre Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx), le président de @lifeforparis.
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx) souhaite projeter une vidéo de 30 secondes, qui montre le début du concert des Eagles of Death Metal au Bataclan.
La vidéo est datée de 21h02, elle montre le concert filmé depuis la fosse.
Cette vidéo "montre ce que les terroristes voient quand ils viennent assassiner des gens dans le dos", explique Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx).
Elle "montre pourquoi plus d'un millier de personnes sont venues au Bataclan ce soir-là".
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx) a des souvenirs "parcellaires de la fosse. Je rampais sur des gens dont je ne sais pas s'ils sont morts ou vivants." Il se souvient du mouvement de foule initial "comme les blés qui se couchent".
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx) a pu s'enfuir du Bataclan et a "suivi à la télé la prise d'otages": "Il a fallu un assez long travail pour accepter que je n'étais pas témoin de quelque chose mais victime."
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx), sur la création de @lifeforparis: "Se dire qu'on n'a pas partagé la même souffrance mais on a souffert pour la même raison."
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx): "Il y a une sacralité de la victime. Ces 5 semaines ont pu avoir un côté liturgique, on a pu le ressentir."
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx): "On est des victimes choisies à l'aveugle, pas au hasard. Des gens ont voulu nous sacrifier pour une cause. Les survivants, ce sont ceux qu'on a pas réussi à sacrifier. C'est très étrange."
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx): "350 personnes sont venues témoigner, 70 se sont rajoutées. Chaque déposition a apporté son petit quelque chose. On a essayé collectivement de tout dire. Et même ne pas témoigner, c'est quand même être actif, car on s'interroge."
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx) pose la question des "images difficiles": "Je me demande si après 5 semaines de dépositions si dures, cela n'apporterait pas quelque chose aux débats. Quelques images de loin, quelques moments..."
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx): "On vit dans un monde où quand on tape su Google "Fosse Bataclan" on voit des images horribles. Ce serait étrange que ce ne soit pas projeté une seule fois au procès."
"Je me suis posé la question aussi. On va voir ça", répond le président Periès. Le passage sonore des revendications des assaillants du Bataclan pourrait être diffusé cet après-midi.
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx) conclut: "Dans ce procès, vous avez vu à quel point le terrorisme rapproche ceux qui en ont été victimes. Le terrorisme porte en lui le germe de son échec."
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx): "On dit "Vous n'aurez pas notre haine". Mais ce n'est pas le cas tous les jours, ce n'est pas le cas à toutes les heures de la journée. Nous ne sommes pas devenus des robots."
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx): @lifeforparis compte "450 membres à jour de cotisation, et au total entre 800 et 1000 membres."
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx) y voit plus un "collectif" avec des victimes de tous les sites touchés, mais "trop peu de gens du Stade de France", et une sous-représentation des "gens gravement blessés".
Les blessés graves qui ont passé plusieurs mois à l'hôpital "n'étaient pas dans la même dynamique que nous: "on parlait déjà de résilience quand ils sortaient juste de l'hôpital". Pour le Stade de France, il s'agit peut-être de "raisons socio-économiques".
Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx): "A @lifeforparis on se retrouve sur l'envie de faire les choses à notre manière, en particulier sur les questions de mémoire, d'indemnisation, et de travail de justice."
L'avocate générale demande à Arthur Dénouveaux (@Arthur_Dvx) comment il explique qu'une large pajorité de parties civiles ne soit pas venue témoigner: "J'ai l'impression qu'il y a une certitude sur le fait que notre récit commun sera porté. Toutes les facettes seront dites."
La cour va entendre les revendications des assaillants au Bataclan.
La cour vient donc d'entendre cet extrait sonore de 2 ou 3 minutes durant laquelle on entend les trois terroristes du Bataclan revendiquer leur acte: "Vous pouvez vous en prendre à votre Président François Hollande", disent-ils à plusieurs reprises.
On entend également des tirs, des cris: "Le premier qui bouge ou qui ne fait pas ce que je lui demande, je lui mets une balle dans la tête", dit un assaillant. Le son se conclut avec une explosion, celle du gilets explosif de Samy Amimour, sur le scène du Bataclan.
Avec cet extrait sonore, "on peut se rendre compte d'une autre manière de l"horreur que c'était" au #Bataclan, estime @Arthur_Dvx.
On notera que la question de la non-diffusion d'images difficiles au procès des attentats du #13Novembre avait émergé assez tôt dans les débats: lejsl.com/faits-divers-j…
La diffusion de cet extrait sonore, demandée par @Arthur_Dvx et acceptée par le président de la cour, ouvre-t-elle la voie à la projection d'images des scènes de crime? Pour l'heure, aucune photo ou vidéo montrant un corps ou permettant d'identifier une victime n'a été montrée.
C'est maintenant Philippe Duperron, président de @13onze15, qui est à la barre. Il remercie notamment le président de la cour d'assises pour son "écoute bienveillante" tout au long de l'audience.
Philippe Duperron (@13onze15) sur la question des images difficiles: "Je pense que notre point de vue est différent. C'est de la douleur ajoutée à la douleur. Oui le procès n'est pas destiné aux parties civiles, mais pour faire apparaître la vérité la plu vrai."
"Les témoignages contribuent également à cette vérité, dit-il. C'est mon point de vue." Philippe Dpuerron est plus réservé que @Arthur_Dvx sur une éventuelle projection de photos de scènes de crime des attentats. #13Novembre
Philippe Duperron engage un court dialogue avec @NegarHaeri, avocate de la défense, qui craint que lors de la suite du procès, les parties civiles puissent prendre des propos des avocats comme "blessants". Le pdt de @13onze15 indique que cela fait partie du travail de l'asso:
Philippe Duperron (@13onze15): "Un procès digne, c'est chacun dans le rôle qui lui est assigné, y compris les avocats de la défense. Nous devons nous préparer à des propos choquants. Mais même si c'est le cas, c'est la règle qui doit être appliquée."
Le médecin du Raid Matthieu Langlois est maintenant à la barre. Il explique notamment que la doctrine a évolué d'un soutien médical aux policiers intervenants vers la possibilité d'une "tuerie de masse". #13Novembre #13novembre2015
Le soir du #13Novembre, il décide d'affecter deux binômes de médecins pour le #Bataclan (dont lui-même), un pour les terrasses.
Dr Matthieu Langlois: "On voit des corps sur les trottoir, sur le passage Amelot. Des policiers me disent que ça tire."
Dr Matthieu Langlois: "On avance en colonne. Devant des boucliers une dizaine d'opérateurs du Raid devant moi. Plus on avance vers l'entrée, plus le chaos nous paraît évident."
"La progression dans l'entrée [du Bataclan] est très difficile. Il y a énormément de corps qu'il faut enjamber." #13Novembre
Le Dr Mathieu Langlois explique comment les médecins du Raid ont organisé des "norias" et des "nids de blessés" au Bataclan pour tenter de secourir un maximum de personnes.
Dr Matthieu Langlois: "J'avais un problème technique sur mon casque, j'ai décidé de l'enlever et d'ôter ma cagoule. C'était une erreur de ma part, mais ça m'a aidé dans le relationnel avec les victimes et les policiers."
Dr Matthieu Langlois: "Un 3e médecin du Raid arrive pour gérer le nid de blessés." A ce moment-là, un collègue l'informe que des dizaines de blessés sont coincés à l'étage, ou sur le toit.
Son collègue n'imagine pas que ces gens repassent par la fosse, où se trouvent de nombreux corps. Il pense les faire descendre par une échelle mais le Dr Langlois pense que c'est impossible: "ils ne sont pas dans un état psychologique qui leur permet de descendre sur une échelle"
Dr Matthieu Langlois: "Je monte à l'étage par l'échelle, on fait le tour jusque dans la petite maison sur les toits. Il y avait peu de blessés."
Dr Matthieu Langlois: "Il s'agissait surtout de blessés légers. On se retrouve avec 4 échelles de pompiers pour faire descendre les blessé. Il y avait urgence à les sortir de cette enfer. A ce moment-là, l'assaut n'est toujours pas donné. Il sera donné pdt l'évacuation."
L'évacuation s'achève vers 1h du matin. Le Dr Mathieu Langlois rejoint alors un collègue: "A ce moment-là, je sais pourquoi on s'est entraîné si dur durant tant d'années. Et je sais qu'on a fait le maximum."
Le Dr Langlois illustre le dilemne du "tri" des blessés: "Une femme touchée à la tête. Elle était tellement gravement atteinte que j'ai préféré donner une chance à ceux qui avaient des lésions "survivables". Elle a été hospitalisée. J'ai su qu'elle était décédée le lendemain."
Dr Mathieu Langlois: "Cette soirée-là a été riche d'enseignements. J'ai passé 6 ans à les partager avec les services du monde entier qui ont salué le travail de la police ce soir-Là. Tout cela a un caractère tellement unique."
Dr Mathieu Langlois: "On rente dans la fosse en toute connaissance de cause. Le risque pour notre vie, il est réel."
Dr Mathieu Langlois: "On a estimé à environ 200 personnes dans la fosse quand on entre. J'y compte malheureusement celles qui étaient déjà décédées."
Dr Mathieu Langlois, sur les répercussions psychologiques: "Le fait d'être, préparés, et dans l'action nous a protégés. Le fait de savoir quels enseignements aussi. Mais ça restera une nuit qui nous marquera à vie. On a nos failles, on n'est pas des surhommes."
Dr Mathieu Langlois, sur les victimes et les codes blessures utilisés: "Je mettais 1, 2, ou 3 sur le front. En exercice ça marchait bien. Mais en situation, avec le sang et la sueur, des gens arrivaient aux urgence avec des marques sur le front."
Le Dr Mathieu Langlois explique que cette question fait partie de axes d'amélioration réalisés après les attentats: des bracelets de couleur ont été développés avec le GIGN pour donner la gravité des blessures d'une victime.
Dr Mathieu Langlois, médecin du Raid: "La situation ce soir-là était totalement hors cadre. Oui on a pris des risques, mais l'importance de la mission était bien supérieure aux risques à prendre. Les schémas d'intervention, on en est souvent sortis..."
Dr Mathieu Langlois, sur les blessures des victimse: "Ce sont des armes avec un pouvoir vulnérant considérable, surtout dans un environnement fermé. On sait que des projectiles ont fait plusieurs lésions dramatiques sur des personnes. J'ai pas envie de les décrire toutes."
Dr Mathieu Langlois: "Un joue arraché, un pied arraché, oui... Pour nous c'est des lésions hémorragique graves. On n'a pas grand chose à faire sur place. C'est dans un bloc opératoire seulement que l'on peut faire quelque chose.
La déposition du Dr Langlois est terminée. L'audience est suspendue et reprendra à 16h30. #13Novembre
L'audience reprend avec la déposition du Dr Denis Safran, médecin à la BRI (Brigade de recherche et d'intervention). #13Novembre
Le Dr Denis Safran est médecin anesthésiste réanimateur, actuellement conseiller santé auprès du préfet de police de Paris.
Il était médecin-chef de la BRI au moment des attentats du 13 novembre 2015.
Dr Denis Safran, quand il arrive vers le Bataclan : "Très rapidement je suis happé par une personne qui sort d'une cour, qui m'a identifié comme médecin, en me disant qu'il y a quelqu'un de blessé. Dans cette courette, je trouve une femme blessées assez sérieusement."
Il rejoint la colonne d'assaut de la BRI escorté par des policiers avec un bouclier, car on redoute alors encore des tirs à l'extérieur.
Dr Denis Safran, quand les portes du Bataclan s'ouvrent devant lui: "Cette vision d'horreur que l'on vous a mainte fois décrite."
Dr Denis Safran : "Il va y avoir une exploration. La colonne va se scinder. Je reste à l'entrée de la fosse, la disposition du chef de colonne. C'est là que les victimes vont sortir, au bout d'un certain temps."
Cette vidéo « montre ce que les terroristes ont vu quand ils sont venus assassiner des gens dans leu dos » mais aussi « la raison pour laquelle plus de 1000 personnes s’étaient rassemblées au #Bataclan » le #13Novembre2015, a expliqué à la barre @Arthur_Dvx
https://twitter.com/arthur_dvx/status/1453664744603258881
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