Bonjour, nous sommes de retour au palais de justice de Paris pour suivre la première journée d'audience consacrée aux parties civiles du procès des attentats du #13Novembre2015, pour les journaux du groupe @EBRApresse
Forte présence médiatique pour cette journée particulière, qui inaugure 5 semaines de témoignages des rescapés des attaques, ou de proches des victimes tuées, au Stade de France, sur les terrasses de Paris, ou au Bataclan.
C'est avec les victimes du Stade de France que va débuter, à 12h30, ce deuxième volet du procès, après trois premières semaines consacrées à l'enquête.
Une quinzaine d'auditions sont prévues aujourd'hui. La cour commencera à entendre les victimes de la première explosion porte D, puis celle de la porte H.
Il est prévu un témoignage pour la famille de Manuel Dias, unique victime tuée au Stade de France. Il y a quelque semaines, @xavier_frere avait rencontré son fils Michaël, qui ne croyait pas à l'utilité de ce procès. Mais l'épouse et la soeur du défunt prévoyaient d'y assister.
Un capitaine de gendarmerie et une gendarme de la Garde républicaine, qui étaient aux abords du Stade de France dans la cadre de la sécurisation du périmètre, sont attendus à la barre.
L'homme passé dans le dos de l'un des kamikazes au moment où celui-ci active sa ceinture explosive devrait également témoigner dans la journée.
A noter que le nombre total de parties civiles, qui était d'environ 1800 au terme de l'instruction, dépasse désormais le chiffre de 2200, après les constitutions faites oralement en tout début de procès.
La gestion du planning de ces 5 semaines de témoignages des parties civiles pourrait être délicat pour le président de la cour Jean-Louis Periès. Avec 20 minutes par intervenant, l'audience dure déjà 5 heures.
Sachant que plus de 50 autres parties civiles ont manifesté le désir de témoigner à la barre, et que toutes ces dépositions ne sont pas encore programmées.
Si le retard devient trop important, c'est un véritable casse-tête d'organisation qui pourrait se profiler. Car le planning est dense, et certaines auditions ont déjà des dates fixées, comme celle de @fhollande le 10 novembre.
L'audience, qui a débuté avec 38 minutes de retard sur l'horaire prévu (12h30) démarre avec de nouvelles constitutions (ou confirmations) de parties civiles. Beaucoup ici craignent de finir tard aujourd'hui, et les jours prochains.
Avant de commencer les témoignages de parties civiles, le président répond à une question qui a été soulevée vendredi: les victimes peuvent-elles témoigner anonymement? La réponse sera non.
Le pdt dit y avoir réfléchi durant le we, et met en avant trois raisons pour refuser les dépositions anonymes: le contradictoire, l'oralité des débats, et leur transparence.
"Il faut que tout soit dit", explique le président. Quant aux caméras, il rappelle que l'enregistrement historique ne sera pas diffusé avant un délai de 50 ans.
Le président propose donc que les témoins ne voulant pas être cités dans les médias le disent à la barre en déclinant leur identité. "La presse a montré beaucoup de précautions jusqi'ici", dit-il.
Le premier témoignage est celui d'un gendarme retraité de la garde républicaine.
Ce soir là, il y avait 6 chevaux avec 6 cavaliers à proximité du Stade de France pour assurer la sécurité du match France-Allemagne.
Il était à une vingtaines de mètres de la première explosion. "C'est la surprise. Il y a beaucoup de fumée. J'entends un homme qui hurle Il dit "Bande d'enculés!". Je me jette sur cette personne. Il saignait de la tête."
"J'ai vu un monsieur. Il avait ses lunettes. J'avais l'impression qu'il me regardait. Et là j'ai vu une jambe nue... Ma première réflexion, c'est de me demander ce qu'un mannequin de vitrine fait là..."
Le retraité de la gendarmerie est ému. "Le temps m'est apparu extrêmement long entre les deux explosions, comme 20 minutes environ alors qu'il ne s'est passé que 3 ou 4 minutes."
L'ancien gendarme explique qu'un commissaire sur place a congédié les gardes nationaux et leurs chevaux en leur demandant de rentrer: "J'ai demandé à tout le onde de rentrer les chevaux et de partir."
Il veut insister sur un point:"Contrairement aux policiers de la BRI qui ont eu le temps de se préparer avant d'intervenir, nous on était sur l'explosion et on a d'abord dû absorber le choc, comprendre ce qu'il se passait et improviser avant que les gestes réflexes ne reviennent"
Un autre ancien de la Garde républicaine arrive à la barre. Il était sur place au Stade de France, mais il a aussi vécu la mort de Xavier Jugelé, le policier abattu en 2017 sur les Champs-Elysées.
"Je le vis très mal", dit-il. Il a été hospitalisé en psychiatrie pendant un mois et demi, et arrêté 45 jours. "Ce jour-là ils ont mis la terreur pas seulement aux victimes ou aux blessés mais aussi dans les familles."
"Pour tous ceux qui étaient sur place, il y a un avant et un après", dit-il en évoquant les "victimes indirectes"
"Je suis un post-traumatisé, un soigné", conclut-il. Il dit aussi avoir "les images, les odeurs". "Je garde en mois l'explosion, le bruit et l'odeur."
Le 3e gendarme de la Garde républicaine est également très marqué. Plus jeune, il reprenait pour son premier jour après son congé paternité le #13Novembre : "Ma première fille avait 5 semaines. Elle aurai pu ne jamais connaître son père."
"J'ai mis une heure à parler à ma femme en rentrant", raconte-t-il. Le gendarme explique s'être réfugié dans le travail, au point de mettre son couple en danger. Puis est né son deuxième enfant: "Là seulement j'ai accepté de me faire aider."
Il exprime beaucoup de rancoeur envers sa hiérarchie intermédiaire, qui a fait preuve selon lui d'une "ignorance totale. Zéro reconnaissance. C'est vraiment dur."
Quatrième témoignage de gendarme qui était au Stade de France: lui aussi garde un souvenir de temps plus long entre les deux explosions.
"Moi j'ai deux sentiments: avoir échappé à la mort, et en même temps ça fait partie du boulot." Il ajoute: "A part l'hypervigilance, je vais bien."
Cinquième gendarme à venir témoigner. Il se souvient de "l'onde de choc. ça fait pas peur ça fait pas mal. C'est quelque chose qu'on ne connaît pas."
Il est désormais affecté en Guyane: "Ma thérapie c'est l'Outre-mer."
"Je voulais témoigner pour dire que la lâcheté humaine fait du mal aux familles. Nous sommes impactés mais nos familles aussi."
Quand il est rentré chez lui ce soir là, il a découvert "des bouts de chair humaine dans les cheveux. Je ne m'en étais pas rendu compte avant." Lui aussi, en uniforme, est très ému à la barre.
C'est maintenant le capitaine de la Garde républicaine qui dépose. La première explosion lui a "coupé la parole" alors qu'il était en briefing près du Stade de France avec son équipe.
A la deuxième explosion, il avoue un "moment de sidération": "J'ai l'image du mur du Stade de France avec la public qui crie de la joie. Je suis en face de deux mondes irréconciliables: la vie d'un côté, la mort et la désolation de l'autre."
Lui aussi dit que la police les a congédiés: "Le commissaire m'a dit à trois reprises de dégager." Le capitaine dit avoir désobéi en restant sur place notamment pour "tenir la scène de crime et sécuriser les blessés".
Plus tard dans la soirée, la garde républicaine rentre et les gendarmes décident de rester un peu ensemble. "Mes militaires étaient dans un état second", raconte le capitaine qui parle d'une "scène apocalyptique".
Absente du groupe, il retrouve une gendarme "à l'extérieur de l'écurie, prostrée contre un mur, en larmes. Quand je m'approche d'elle, elle saute sur moi et me serre fort, et s'effondre en larmes." Le témoin est bouleversé.
"J'ai demandé un soutien psychologique ma hiérarchie de contact. Mon supérieur m'a dit qu'il viendrait à 9h. Je me suis senti abandonné, seul."
Dans les jours qui suivent "commence un très long parcours: le suivi des 12 militaires. J'ai eu l'impression d'être seul devant l'inconnue, l'incompréhension de mes chefs directs."
Le gendarme, en larmes, donne le récit de sa remontée: devenir volontaire pour la sécurisation de Paris la nuit de la Saint-Sylvestre ou celle du Parc des Princes à l'Euro 2016: "ça m'a coûté mais ça m'a permis de rester debout."
Puis l'appel d'un collègue gendarme qui lui demande tout simplement si ça va, et qui lui propose des stages pour aller mieux.
"Je suis venu témoigner devant vous contre le terrorisme, conclut le militaire. Je souhaite que vous condamniez le plus fermement possible les auteurs de ce type d'actes."
Extrêmement touché, il ajoute: "Gendarmes, nous sommes aguerris aux situations de chaos. Et quand je vois dans quel état cela peut nous mettre, je prend la pleine mesure de l'état dans lequel sont les victimes civiles."
Le capitaine finit: "Je me rappelle après la 2e explosion. Une femme m'attrape le bas du pantalon. Elle me répète: Ne nous abandonnez pas. Si j'ai désobéi ce soir-là [à la police], c'est pour ne pas les abandonner, Mr le président." L'audience est suspendue.
Un des gendarmes qui ont témoigné à accepté de répondre à la presse à sa sortie de la salle d'audience. #13Novembre
L'audience a repris avec la projection de vidéos issues des réseaux sociaux le soir des faits, autour du Stade de France.
Sophie Dias se présente à la barre: "39 ans, fille de Manuel Dias, Rémoins, 63 ans, seule victime décédée au Stade de France par l'explosion d'une ceinture explosive d'un kamikaze, porte D", dit-elle en déclinant son identité.
La jeune femme décrit son angoisse le soir du #13Novembre alors qu'elle prépare son mariage au Portugal. Puis la nouvelle terrible, le samedi midi, du consulat du Portugal: "On me confirme que mon papa est bel est bien décédé."
"Je n'y crois pas car la police m'a contactée pour me dire le contraire, dit-elle. Le monde s'écroule."
Sophie Dias dénonce un "parcours du combattant qui va nous anéantir" en parlant de l'institut de médecine légale ou du fonds de garantie.
"Manque d'empathie constant, besoin de se justifier continuellement", explique la jeune femme. "On a été livrés à nous-mêmes."
Elle dénonce notamment les "experts du fonds de garantie qui minimise systématiquement le préjudice enduré. A se demander le but recerché."
Son père, elle le décrit comme "un mari modèle, agitateur des réunions familiales, un papa protecteur."Elle ajoute:" Ma vie n'a plus jamais été la même. J'ai dû me marier sans mon papa."
"C'est important de parler du Stade de France, conclut Sophie Dias. On se sent les oubliés."
Arrive maintenant à la barre un homme grièvement blessé lors de la 1ère explosion du Stade de France, qui se déplace dans un fauteuil roulant électrique. Il suit le procès depuis le début.
Invité au match, il est venu avec son fils et un ami et ils ont voulu manger "une bonne merguez à la bonne franquette" quand est survenue l'explosion de la porte D.
Il est le premier rescapé à témoigner, et n'accepte pas d'entendre que "des gens disent qu'ils ont fait ça pour Allah".
"Le premier effort qu'on nous demande c'est de ne pas tuer un enfant, un vieillard ou une femme, sinon on tue l'humanité. Qu'on s'en prenne à des innocents, des enfants, j'ai du mal à pardonner", dit-il, un regard vers le box des accusés.
"Ma religion, elle commence chez moi entre moi et mon Créateur, et elle s'arrête quand je quitte la maison."
Il se tourne à nouveau furtivement vers les accusés: "Je veux qu'ils voient dans quelle situation il nous ont laissés. J'ai une fille aveugle et sourde. Elle avait besoin des jambes de son père!"
Ce témoin, costaud, mesure 1,95m et pesait 140kg avant d'être victime de l'attentat. Il travaillait dans la sécurité. Il a pensé au suicide. "Heureusement que la mère de mes enfants a enlevé les balles." Son cousin est mort, abattu le 13-Novembre sur une terrasse.
"Je n'ai plus la moindre résistance, la moindre émotion." Une autre rescapée du Stade de France est à la barre. Elle habitait Montreuil, près de Paris, mais la vie dans la capitale est "devenue insupportable".
Elle a quitté l'Ide-de-France pour une région voisine (ce témoin ne souhaite pas être identifié).
"Quelque chose lié à la fatiguabilité" et "crises d'angoisse dans les transports en commun", c'est ce qu'elle vit depuis les attentats.
Là où elle habite désormais, dans un département peu urbanisé, il n'y a pas du tout le même ressenti vis-à-vis des attentats, explique-t-elle: "On se rend compte que les gens ne savent pas et qu'ils s'en fichent un peu en fait. C'est les autres, c'est toujours les autres."
Son témoignage est extrêmement triste. Licenciée pour inaptitude, elle est séparée du père de sa fille: "Notre couple n'a pas survécu aux attentats et à ses conséquences. Tout est parti en éclat."
"J'ai clairement pas la force de commencer une nouvelle formation. Trop dur. J'ai envie de faire plein de choses et je sais faire plein de choses. Je commence à travailler et puis je m'écroule. Et les employeurs ne comprennent pas pourquoi."
La jeune femme dit avoir perdu "toute légèreté".
Elle se tient loin des médias, mais elle prend soin de "répondre aux appels des scientifiques qui font des études": "Si ça peut faire progresser la science, c'est au moins ça de gagné."
La jeune femme ne pleure pas, mais sa voix monocorde traduit sa douleur. "J'avais vachement bien structuré mon truc mais là je dis tout dans le désordre", conclut-elle dans un sourire.
Victime du syndrome post-traumatique, elle a été "médicalisée pendant deux ans".
Elle somatise: "Depuis 6 ans j'ai mal aux hanches" mais avec Shiatsu et yoga, elle a "quelques outils" pour aller un peu mieux.
Physiquement, elle avait été blessée aux jambes, et avait reçu un écrou dans la joue. Aujourd'hui, elle n'a plus de séquelles physiques.
C'est maintenant un homme chargé de la sécurité au Stade de France qui témoigne. Il a été blessé à la cheville, et a perdu une partie de son audition.
Ce sont les blessés de l'explosion de la deuxième explosion du Stade de France, porte H, qui s'expriment à la barre.
le témoin travaillait à la vérification des billets: "Vers 20h45, j'ai entendu une explosion à 70m. J'ai cru que c'était un pétard."
A la deuxième explosion, "5 boulons ont perforé le bras, la cheville, le torse, près du coeur."
"Mon blouson était plein de sang, de chair humaine. J'ai essayé de faire le dur mais j'avais mal." Beaucoup d'émotion dans ce témoignage également. Tellement que le monsieur quitte subitement la barre, et la salle d'audience.
Un autre blessé s'approche: il travaille dans l'événementiel en région parisienne. Porte H, il gérait les litiges billetterie: mal imprimés, perdus, volés.
Ce jour-là tout se déroule bien jusqu'au moment de la fermeture des portes. Avec ma collègue, nous attendons l'ordre de rejoindre le bureau pour debriefing.
"Tout à coup nous avons entendu une explosion qui est venue nous balayer. Ma collègue pensait recevoir un projectile dans le dos alors que c'était juste contracté."
"Nous étions abasourdis." Arrive ensuite le debriefing qui était prévu: "Nous 'avons pas réalisé que c'était si important, si violent. J'étais incapable de m'exprimer. J'avais des maux de tête très très violents. Les voix m'étaient très éloignées quand on me parlait."
Il a refusé d'être raccompagné: "Dans tout le trajet, dans les transports en commun, j'étais désorienté. Rentré chez moi, j'ai pas pu dormir de la nuit."
"Depuis j'ai continué à travailler. Je suis retourné au Stade de France deux mois après. Toujours sur mes gardes."
"J'ai réussi à passer le traumatisme en me disant: il faut que je sorte, que je continue. A l'heure actuelle je le vis pas trop mal. J'ai toujours des acouphènes. Je fais beaucoup de sport."
"Désolé": le témoin qui a quitté la barre en pleurs il y a quelques minutes revient. "Vous n'avez pas à vous excuser", le rassure le président, qui fait preuve de beaucoup de douceur.
Après l'explosion, il était en panique et s'imaginait qu'il allait mourir. "Je suis un guerrier", répète-t-il. Il a voulu continuer à travailler avant qu'un collègue lui fasse prendre conscience qu'il était blessé, et qu'il aille à l'hôpital "tout seul".
"A l'hôpital ils ont pris soin de moi. Le lendemain je suis rentré chez moi à la maison. J'ai demandé à mon frère de venir. C'était lui l'infirmier il changeait mes pansements."
Sa thérapie à lui, c'est de visiter le cimetière du Père-Lachaise une fois par semaine: "J'y trouve l'harmonie. Je me promène. Je marche entre les tombes, je m'assois, ça me fait du bien." S'il est venu témoigner, c'est "pour tourner la page".
Ce témoin pense avoir vu les 3 kamikazes juste avant l'explosion, qui auraient tenté d'entrer dans le Stade de France mais sans billet, ils n'auraient pas pu franchir les tourniquets (ils n'auraient pas insisté).
"Heureusement que j'étais bien couvert ce soir-là, ça a dû ralentir les boulons", commente-t-il.
Le témoin qui arrive à la barre devrait être le dernier de cette première journée de dépositions des parties civiles. Il s'agit d'un Egyptien touché de très près par l'explosion de la porte H au Stade de France. Il passait derrière le kamikaze en courant.
Il commence par parler des accusés: "La seule chose qui nous uni c'est la langue arabe. Eux, ils sont une grande honte pour toutes les choses qu'ils salissent."
Ce jeune homme s'exprime en arabe, une interprète traduit ses propos.
Il est venu à Paris en novembre 2015 pour voir son frère qui y était hospitalisé. Le soir du 13, il a voulu aller voir le match et a acheté son billet à un vendeur à la sauvette.
Je courais pour arriver à l'heure. J'ai vu 3 personnes de dos, j'ai décidé en dernière minute de rentre à la porte juste à côté de la porte H. Quand je suis passé à côté de ces 3 personnes, il y a eu 'explosion. C'était très fort, j'ai été soulevé de terre."
"J'ai eu l'impression de recevoir 20 tirs. Le son de l'explosion me poursuit dans mes cauchemars."
Blessé à la jambe, il a vu "l'os qui sortait". "J'avais l'impression que c'était mes derniers instants de vie."
"Tout devenait noir devant moi, au point de perdre connaissance. Le dévouement et la compétence des secouristes et des médecins qui m'ont pris en charge, c'est la cause de ma présence aujd'hui. Ces gens-là ne savaient pas ce qu'étaient ma religion ou ma nationalité."
"C'est la différence entre ceux gens là et d'autres qui tuent d'autres gens sans les connaître. L'éducation que j'ai reçue en Egypte, c'est qu'on ne fait pas de différence entre les gens. J'ai des cousins juifs, mes meilleurs amis son coptes."
Ce jeune homme a passé 8 jours dan le coma, et subi un ombre d'opérations qu'il ne compte plus: "J'étais venu aider on frère malade. Mais avec les attaques je ne pouvais plus l'aider."
"J'ai reçu plus de 15 projectiles. J'en porte encore 3 en moi avec lesquels je devrai vivre toute ma vie."
Certaines opérations pour extraire des projectiles ont été faites à vif, sans anesthésie, raconte-t-il.
Sa mère égyptienne s'est retrouvée à Paris avec ses deux fils hospitalisés, dans deux établissements différents. Des gens sont venus d'Egypte pour l'aider.
Son frère est mort en mai 2016: "Je n'ai pas pu aller en Egypte pour ses obsèques. Ma mère souffre encore avec moi."
Cette première journée de dépositions des parties civiles touche doucement à sa fin. Elles se poursuivront demain, avec le Stade de France encore et les premières terrasses.
Cette première audience a permis de toucher du doigt le bouleversement, dans les corps, dans les têtes, dans les coeurs et dans les vies des blessés (grave ou pas) touchés par les victimes des attentats. Plus de 300 vont témoigner d'ici fin octobre.
L'audience est terminée pour aujourd'hui. Bonne soirée.
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Bonjour à tous, nous voici sur l'île de la Cité à Paris, au palais de justice, pour suivre pour les journaux @EBRApresse l'audience du jour au procès des attentats du #13Novembre2015.
C'est le Pr Bertrand Ludes, directeur de l'institut de médecine légale de Paris (après avoir dirigé celui de Strasbourg) qui est le premier témoin de la journée.
Le Pr Ludes dirigeait l'équipe de médecins légistes qui ont pris en charge les corps des victimes des attentats. Objectif: établir les circonstances et les causes des décès, rechercher tout indice de crime ou de délit.
Bonjour, nous avons pris aujourd’hui le chemin du tribunal judiciaire de Paris pour suivre l’audience du jour au procès d’Alexandre #Benalla, pour les journaux du groupe @EBRApresse.
L'ex-chargé de mission d'Emmanuel Macron est accusé d’avoir brutalisé des manifestants le 1er mai 2018 et d’avoir utilisé des passeports diplomatiques alors qu’il n’y était pas autorisé. Il comparaît aux côtés de trois autres prévenus.
Cet après-midi, le tribunal correctionnel devrait commencer à aborder les faits qui ont provoqué le scandale: les violences sur des manifestants lors de la manifestation du 1er-Mai à Paris.
Bonjour, retour au palais de justice de Paris en ce début de semaine pour suivre le procès des attentats du #13Novembre2015 pour les journaux du groupe @EBRApresse#PQR
Ce lundi, la cour d'assises spécialement composée devrait examiner le dernier volet des constatations des tueries du 13-Novembre, avec un retour sur les terrasses endeuillées: la fusillade de la Belle Equipe où 21 personnes ont été tuées, et le Comptoir Voltaire.
C'est au Comptoir Voltaire de Brahim Abdeslam, le frère de Salah, a activé sa ceinture explosive, sans faire de mort mais blessant de nombreuses personnes.
"Des victimes sont acheminées sur des barrières ou sur des chaises." "C'est terrible, dit-il. Il y a des personnes décédées, des gens encore stabilisés, avec des potences. Des blessés sont sur le trottoir, hagards."
"Il y a des victimes qui crient, qui hurlent, ensanglantées", explique le policier.
"Il n'y a pas d'autre mot: c'est la sidération", dit-il en décrivant son état d'esprit quand il arrive devant le Bataclan.
Bonjour et bienvenue au palais de justice de Paris pour cette journée d'audience au procès des attentats du #13Novembre2015 qui s'annonce importante: la cour va se plonger dans les constatations réalisées au Bataclan, où 90 personnes ont été tuées.
Hier déjà, elle a examiné les scènes de crime du Stade de France et de deux fusillades sur les terrasses parisiennes: Le Carillon et Le Petit Cambodge, puis La Bonne Bière et le Casa Nostra. leprogres.fr/faits-divers-j…
Au-delà des éléments exposés, l'émotion des enquêteurs était palpable hier. "C'était une scène de guerre", a ainsi déclaré l'un des policiers intervenu sur la scène de crime Carillon-Petit Cambodge.