Thread by @AurelienPoivret

Dr Denis Safran : "On m'a souvent demandé: à quele heure? Quand? Mais dans ces cas-là, le temps de compte plus. L'important c'est de prendre en charge les victimes." #13Novembre

Dr Denis Safran : "Beaucoup de personnes avaient perdu leurs chaussures, surtout des femmes qui avaient des talons."

Dr Denis Safran : "L'objectif c'est de pratiquer une extraction le plus rapidement possible: faire sortir les gens." #13Novembre

Dr Denis Safran: "Les blessures balistiques entraînent des détresses respiratoires et des hémorragies, extériorisées ou internes. la seule façon de les sauver, c'est de le prendre en charge le plus rapidement possible au bloc opératoire. On a très peu de temps."

Dr Denis Safran: "A partir du moment où l'assaut a eu lieu, on a pu faire venir les services de secours."

Dr Denis Safran : "Devant le Bataclan, il y avait des dizaines de barrières métalliques, qu'on appelle des barrières Vauban. J'ai imaginé qu'on pouvait les utiliser comme brancards. C'est comme ça qu'on a vu des norias de barrières transportant des blessés."

Dr Denis Safran : "Normalement, la mission de médecin de la BRI est de prendre en charge les policiers blessés. Je me suis précipité au 1er étage: pour moi il y avait forcément des blessés. J'ai eu la surprise de voir qu'il y avait des otages indemnes et un policier blessé."

Dr Denis Safran : "Je suis parti à la recherche de blessés. On a organisé leur sortie du Bataclan. Une femme était derrière la cuvette des toilettes avec un bras quasiment arraché. Elle souffrait considérablement." C'est un policier qui la descendra et la confiera aux secours.

Dr Denis Safran, sur les évacuations par les échelles des pompiers: "On a fait descendre peut-être 80 personnes."

Dr Denis Safran: "Il n'y a pas beaucoup de détail dont je me souvienne. On est dans un tunnel. Le seul but c'était de sortir les blessés le plus vite possible."

Dr Denis Safran, sur le "tri" des blessés: "Voilà le rôle du médecin réanimateur. Voilà ce que nous avons fait dans ces évènements dramatiques."

Dr Denis Safran, sur la situation dans la fosse du Bataclan: "Une masse de gens. C'est ça qui est extrêmement frappant. On se demande: comment va-t-on faire pour tous les prendre en charge?"

Dr Denis Safran: " L'outil qui m'a été le plus utile c'est mon ciseau: pour découper les vêtements et voir où ça saignait. Et pour découper les t-shirts, les rouler en boule, les filer au copain pour appuyer sur la plaie et sortir avec."

Dr Denis Safran: "On est dans une situation de guerre. C'est le genre de choses que l'on retrouve sur les terrains d'opérations extérieures."

Dr Denis Safran, à nouveau sur le "tri": "Ce terme est le terme officiel, inventé en 1980 par les médecins militaires. Nous, triage, on aime pas beaucoup, mais si c'est ce qu'on fait. Mais ce n'est pas un triage, c'est une priorisation."

Dr Denis Safran: "Quelle proportion de gens a-t-on fait attendre? Je ne sais pas. La priorisation, c'est un acte professionnel, qui répond à des critères, ne clinique très simple. Il faut avoir de l'expérience."

Dr Denis Safran: "Est-ce que la victime me parle? A une muqueuse décolorée? Est-ce qu'elle respire?" Il prend l'exemple d'un jeune homme blessé par balle: "Il ne va pas bien évidemment, mais il me parle, il n'est pas pâle. Je me mets dans une position adéquate."

Dr Denis Safran: "Je vais m'occuper d'autres blessés, en le gardant à l'oeil. Je le retrouve une demi-heure plus tard, il est dans le même état."

Dr Denis Safran: "Il s'agissait de quoi? De porter les gens. C'était pas le lieu pour soigner. Il fallait des gens pour transporter vite les victimes vers les postes médicaux avancés. Beaucoup de policiers, parfois du commissariat du coin, l'ont fait. Sans panique."

Dr Denis Safran: "J'aurais aimé avoir plus de brancards, c'est quand même plus maniable qu'une barrière Vauban." Mais le médecin dit avoir "beaucoup de mal" à dire si quelque chose aurait pu mieux se passer: "On était dans une situation exceptionnelle: la guerre dans Paris."

Dr Denis Safran: "Des progrès, il y en aura toujours à faire, dans la coordination entre services. Mais à titre personnel, je n'ai pas eu de problème. On ne peut pas mettre un hôpital dans chaque salle de spectacle."

La déposition du Dr Safran s'achève, la cour va maintenant entendre @MartinHirsch, directeur général de l'@APHP.

@MartinHirsch a été averti des attentats par le directeur du Samu: "ça a commencé avec une méprise, avec un exercice. C'est une période où on en a fait beaucoup."

@MartinHirsch: à 21h45, il arrive à l'APHP où une cellule de crise est ouverte. "Dès qu'on sait qu'il y a une prise d'otages au Bataclan, on sait qu'il peut y avoir de très nombreuses victimes. Je décide de déclencher le plan blanc." #13Novembre

@MartinHirsch: "Les personnels de l'@APHP se sont spontanément mobilisés."

@MartinHirsch: "La cellule de recherche de personnes dans les hôpitaux a été activée vers minuit, avec 20 personnes. 5000 appels ont été recensés dans les 36 heures qui ont suivi."

@MartinHirsch: "Dans le seul hôpital de la @HopPitieSalpe, 10 salles de d'opérations ont été activées, et une greffe rein-coeur a été réalisée dans la nuit."

@MartinHirsch: "C'était une situation de guerre, mais la chirurgie a été réalisée avec les mêmes qualités qu'en temps normal, avec les mêmes critères."

@MartinHirsch: "J'ai vu quelque chose que je n'ai jamais vu quand je suis passé le samedi et dimanche dans les hôpitaux. D'habitude, les patients émettent des critiques. Là, ils remerciaient, prenaient des nouvelles. Une extraordinaire solidarité."

@MartinHirsch salue "le sang-froid de toutes les équipes" de @APHP: "Tout le monde voulait aider."

C'est après les attentats du #13Novembre qu'a germé l'idée du transport des patients par TGV. Des exercices ont été menés dans la foulée, aboutissant à leur concrétisation lors de la crise du Covid.

@MartinHirsch conclut son propos liminaire: "Dans les grades crises, l'hôpital public constitue un pilier de la République." #13Novembre

@MartinHirsch explique qu'une connaissance, aujourd'hui partie civile, l'a appelé dans la nuit du #13Novembre pour retrouver son fils: "J'ai cherché. Sa compagne était chez nous, pas lui. Mais j'ai compris que ne pas être chez nous, ça veut dire être décédé. Je ne lui ai pas dit"

@MartinHirsch: "Je savais la cruauté que c'était. Mais je n'avais aucune certitude, je ne pouvais pas donner une information qui pouvait être démentie."

@MartinHirsch: "On a recensé 8000 appels en 48 ou 72 heures. On a été en mesure de répondre à 80% d'entre eux."

@MartinHirsch: une avocate pointe l'une des "onze erreurs" d'identification de victimes, concernant une jeune femme confondue avec une autre. "Des proches sont cru la reconnaître", explique Martin Hirsch, qui se propose de l'expliquer à la famille si elle le désire.

C'est sur cette déposition, qui s'achève, que se termine ce live. Merci de nous avoir suivis. Retrouvez le compte-rendu d'audience demain dans vos journaux @EBRApresse ou dès maintenant sur nos sites⤵️ c.republicain-lorrain.fr/faits-divers-j…