Tiens #UnLapinUnThread avec un petit handicap qui a de grandes conséquences, et qui redevient médiatique pour une mauvaise (le COVID) et une très mauvaise (les troubles du spectre autistique) raison.
On va donc discuter de l'APROSODIE.
l'aprosodie c'est un truc que vous connaissez parfaitement, et que vous vivez en ce moment même en lisant ceci : @gnieh_ a tort.
C'est à dire que sans entendre le son de ma voix, vous ne savez pas si c'est une affirmation factuelle, ironique, cynique, hésitante, volontairement erronée...
Bref vous êtes contraints de faire appel à d'autres indices contextuels ainsi qu'à voire mémoire pour déduire mon ton.
Et si votre déduction est erronée, vous allez vous tromper sur le sens de mon affirmation, et potentiellement réagir de façon inappropriée (en défendant @gnieh_ par exemple).
Bref, sans le son, vous perdez une bonne part de la sémantique de mon propos.
sauf que là c'est twitter et qu'on s'en tape (au pire ça fait du clash rigolo).
Mais dans la vraie vie, comprendre le sens littéral d'une phrase sans percevoir les nuances apportées par le son (on parle de mélodie) peut être un handicap lourd.
Ce handicap se nomme A (privatif) PROSODIE (chant).
Et on en parle parce que d'une part il est associé aux troubles du spectre autistique à raison...et à tort. On le verra, on le confond avec d'autres troubles proches mais qui sont plutôt en lien avec la capacité de jugement
Et on en parle parce que cet handicap serait une séquelle possible des COVID longs.
Avant d'aller plus loin il faut savoir qu'il existe des gens dans notre vaste univers pour s'écharper à coups d'articles assassins publiés dans des fanzines scientifiques sur la définition exacte de l'aprosodie.
Pour ce qui nous intéresse, on va se limiter à deux fonctions différentes.
La prosodie (sans le a) permet d'une part dans les langues occidentales, de connaître le mode d'une phrase (indicatif, interrogatif etc...). C'est l'aspect non affectif.
Elle permet d'autre part de connaître l'état émotionnel ou la volonté émotionnelle de l'elocuteur. Son aspect affectif.
Gardez ça en mémoire, on en cause plus tard.
En pratique puisqu'il s'agit d'une perception puis du décryptage d'un contenu sémantique, cela signifie qu'il existe quelque part dans le cerveau une où des zones qui perçoivent, et une ou des zones qui "comprennent".
Longtemps on a cru que les zones en charge de la prosodie étaient les mêmes que celle qui sont en charge du langage.
Pas de bol c'est faux.
En pratique, même si on voit à peu près où ça se passe, ça reste encore un peu flou en 2021.
On pense que même si les deux hémisphères sont impliqués, l'hémisphère cérébral non dominant (donc le droit chez les droitiers) et plus impliqué que le gauche.
Mais comme c'est encore plus compliqué que ça, je vais vous donner des exemples typiques de sous-types (selon la classification de 2021, qui semblera sans doute débile en 2031 et incroyablement stupide en 2041).
On a donc les aprosodies motrices où les gens parlent comme des robots. Ils ne sont pas capables de mettre de l'émotion dans leur voix.
On a les aprosodies sensorielle où les gens ne perçoivent pas la prosodie des autres, mais restent capables d'en mettre dans leur expression (c'est la pire forme puisqu'elle est invisible pour les autres et souvent méconnue des victimes)
On a les aprosodies globales où y'a rien qui va.
On a les aprosodies de conduction où les gens comprennent, peuvent émettre, mais sont incapable de répéter la prosodie d'autrui.
On a la forme "inverse" de la précédente, appelé aprosodie transcorticale où les gens ne perçoivent pas, mais sont capables de répéter sans comprendre (un peu comme des perroquets émotionnels)
Et enfin, même s'il en existe d'autres, une forme frontière avec d'autres troubles : la prosodie anomique, où les gens ne comprennent pas l'émotion gestuelle (très handicapant dans les pays latins et, contrairement aux clichés culturels, handicapant dans certains pays asiatiques)
Les principales étiologies des aprosodies sont lésionnelles (AVC dans la très grande majorité des cas), et dégénératives (démences parkinsoniennes, Alzheimer, etc...).
Pourtant dans ces situations qui représentent 820% des cas, tout le monde s'en tape.
Et quand je dis "s'en tape" c'est plus qu'une expression. Il est quasiment impossible de faire reconnaître ce handicap, alors que les victimes galèrent très sérieusement.
Parce que dans la vraie vie, surtout en français où il est naturel d'employer des sous-entendus,
ne pas comprendre ce qui est dit au-delà des mots, peut conduire à la perte d'emploi, à l'exclusion sociale, au divorce, à la dépression.
Les victimes d'aprosodie sont également victimes de violences et de discriminations, y compris de la part des administrations.
NB les pays où l'aprosodie est la plus handicapante sont la France, l'Angleterre (ie pas les États-Unis, le Canada, l'Australie ou l'Écosse) la Chine, le Japon, la Corée.
Ceux où elle l'est le moins sont l'Allemagne, la Suisse y compris romande et les Pays-Bas.
Mais comme je l'ai dit et redit, tout le monde s'en tape avec une intensité rare.
Par contre on s'en soucie dans le cas des COVID longs et des troubles du spectre autistique.
Commençons par les COVID longs. À ce cour (15 décembre 2021) il existe très exactement UN CAS UNIQUE d'aprosodie post COVID totalement documentée. Décrite par une seule équipe italienne de Brescia, en Lombardie.
Oui je sais c'est une cohorte énorme qui permet de faire des stats.
Ça ne veut pas dire qu'il ne peut pas y avoir d'aprosodie post COVID, mais dans la mesure où 840022014% des cas sont post vasculaires ou dégénératifs, ce n'est pas l'hypothèse la plus probable.
Passons ensuite, et c'est beaucoup plus intéressant, aux troubles du spectre autistique.
C'est plus intéressant mais pas forcément plus long.
Par définition LES troubles du SPECTRE autistique, décrivent un ensemble vaste et non borné de situations pouvant concerner un ensemble tout aussi vaste et non borné d'individus.
Un des ces troubles est la difficulté à percevoir les éléments de communication non explicites.
Cela concerne le langage verbal, non verbal, mais aussi toute la communication environnementale, culturel etc...
En pratique, selon les individus et la nature de leurs troubles, certains ne perçoivent pas le contenu affectif du langage et/ou gestuel de leur interlocuteur mais aussi des choses aussi "simples" que la dangerosité d'un parvis de gare à 2h du matin avec des toxicos en manque
Ni même le code culturel en occident du rouge qui signifie plutôt un danger ou du vert qui signifie une sécurité.
Ceci va donc bien au-delà de l'aprosodie.
Et là vous allez me demander l'intérêt de faire la distinction.
(C'est une formulation rhétorique)
L'intérêt est que l'aprosodie en elle-même peut être rééduquée si elle est correctement diagnostiquée.
Sans entrer dans les détails, on est assez proche des techniques utilisées pour les troubles phasiques et l'apprentissage du langage verbal chez les sourds.
Alors que dans les troubles du spectre autistique c'est beaucoup plus compliqué pour deux raisons.
1/ il existe une anosognosie. Dire à quelqu'un qu'il ne comprend pas toute une partie de la communication inter humaine...
... c'est comme dire à un daltonien qu'il ne perçoit pas le rouge. Il veut bien vous croire, mais il ne le percevra pas plus, et ne pourra pas y faire grand chose pour se corriger (il va développer des stratégies d'adaptation, mais ne verra toujours pas le rouge).
2/ et ça c'est encore plus compliqué que l'anosognosie, c'est l'agnosie sociale. Là on parle de nous tous (les autres). De la même façon que les personnes atteintes ne perçoivent pas leur handicap, nous ne le percevons pas non plus.
Bah oui c'est pas écrit sur leur font.
Du coup on se comporte comme si les conséquences de leur handicap, c'est à dire un comportement A-normal... Était juste une excentricité. Voir pire, on les encourage dans cette anormalité parce qu'elle peut servir des intérêts politiques ou philosophiques.
Ça c'est un truc assez mal connu, mais les associations de patients s'en plaignent pas mal.
L'exemple typique est la personne qui par exemple est en difficulté pour hiérarchiser le degré d'importance et d'urgence des évènements qui surviennent.
Je connais plusieurs personnes qui sont victimes de ça.
Concrètement par exemple, un matin la cafetière coule à côté et du café coule au sol. Au même moment le téléphone sonne et au bout du file vous avez Greenpeace qui veut de la thune pour les pingouins albinos à poils verts.
Bah les personnes dont je parle ne savent pas si elle doivent d'abord éteindre la cafetière ou décrocher le téléphone, et si elles décrochent, si elles doivent tout quitter pour sauver les pingouins vertbinos ou raccrocher pour éponger le sol.
En pratique, leur handicap n'étant pas visibles, ils sont très souvent les plus militants de toutes les associations militantes, s'exposant comme je l'ai dit précédemment à toutes sortes de violences et d'instrumentalisations.
Ils ont très souvent des troubles de la prosodie, mais pas uniquement.
En pratique, ça reste quelque chose à dépister puisque, même si cela reste imparfait, cela peut se rééduquer.
Et le rapport avec @gnieh_ ? Aucun, mais il a tort.
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13 décembre 2021 - 21h50 : lire dans un article écrit par un sociologue après un an de travail dans le CHU du coin : "les médecins soignent les maladies selon leur spécialité".
Je pense que même le comité Nobel n'est pas prêt à entendre cette hypothèse si iconoclaste.
On continue avec les constats qui méritent réflexion :
"les règles d'attribution de lits [!] sont déterminés par des critères médicaux [...] Les critères socio culturels sont absents des discussions entre médecins lorsqu'ils entament une discussion d'admission [!]"
plus loin, alors que le LSD semble être au pic de dose, on peut lire :" tous se comportent comme si en l'absence de soins, la maladie devait irrémédiablement progresser. La possibilité d'une pause permettant une réflexion sur le sens du soin, n'est jamais envisagée".
Il y'a un moment où tu sens que l'ARS fait ce qu'elle peut.
Puis il y'a un moment où l'ARS est sur répondeur.
Ensuite il y'a un moment où l'ARS donne des consignes contraires.
Et il y a un moment où l'ARS t'ordonne de mobiliser des moyens imaginaires.
Nous sommes à ce moment.
D'autre part, aussi surprenant que cela puisse paraître, les soignants qui sont aussi des parents, ne laissent pas leur enfants en crèche, ou au primaire seuls à la maison en cas de fermeture de classe.
Oui je sais ce manque d'autonomie des mineurs est un manque de civisme.
Le truc vraiment pénible, ce n'est pas que l'ARS n'ait pas de solution, elle est pas magicienne.
Non.
Le truc pénible c'est leur incroyable suffisance alors qu'objectivement personne n'a le temps de les écouter se justifier de leur travail imaginaire.
Pendant plusieurs jours on va avoir pas mal de résultats d'études, souvent convergentes, parfois contradictoires, qui vont permettre de former le consensus sur l'efficacité du vaccin actuel contre le variant omicron
- qu'il implique plusieurs régions corticales pour son exécution
- qu'il est d'autant plus long qu'on étudie des mammifères avec des neurones nombreux
- et dont on ignore la fonction
J'ai nommé, la bâillement.
D'ailleurs toujours dans les trucs rigolos il existe des normes pour le bâillement qui ne doit pas excéder 10 secondes et ne doit pas se reproduire plus de 3 fois par 15 minutes.
Et le bâillement est contagieux.
60% des individus baillent s'ils voient quelqu'un d'autre le faire, et ce d'autant plus que l'autre est un proche (ami, famille...)
Sans revenir sur Deray et sa capacité à diagnostiquer la maladie d'Alzheimer sur les IRM (qu'il a démenti le lendemain) je suis assez surpris par le nombre de gens qui ont eu l'air surpris que cela soit impossible.
Je ne parle pas des JeanThérèse63 qui ont répondu que je ne savais pas de quoi je parlais parce que leur tata Micheline a eu une IRM et est morte de l'Alzheimer ce qui prouve bien que c'est vrai, mais de pas mal de médecins.
Donc micro thread sur l'Alzheimer en 2021 presque 2022
Du coup je vais tenter de faire simple et vous allez voir que les choses sont compliquées 😬
Tiens j'ai un patient qui bosse pour une chaîne de grandes surfaces qui m'explique que c'est super compliqué de gérer les promotions liées aux grands événements de foot.
Parce que c'est impossible de les ignorer, et que les produits associés au foot se vendent super bien.
Mais qui les marges dessus sont très faibles, et que l'ambiance "foot" éloigne les clients qui achètent le plus.
Donc au total, à part la coupe du monde et encore, la nouvelle stratégie depuis quelques années est de concentrer dans un coin les trucs à footeux, et de tout faire pour que les autres ne voient rien.