Encore un échange ce matin avec des adeptes de la théorie monétaire moderne (TMM).
Un thread...
En gros, cette théorie avance l'idée que l'État crée de la monnaie lorsqu'il dépense, et détruit la monnaie quand il prélève l'impôt.
Mais certains supporters de cette théorie avancent l'idée que dans notre système l'État crée aussi de la monnaie lorsqu'il s'endette.
Pourquoi c'est partiellement vrai ?
Ou plutôt, pourquoi c'est partiellement faux ?
Pour le comprendre, prenons un cas théorique : l'État dépense en empruntant 100€ sur les marchés auprès d'investisseurs non bancaires.
Dans ce cas, l'État donne 100 titres de 1€, contre 100€ qui existent déjà.
Aucune monnaie n'est créée. C'est un simple transfert de monnaie.
Maintenant prenons un autre cas théorique : l'État emprunte 100€ en émettant une dette achetée exclusivement par des banques.
Dans ce cas, les banques crééent 100€ de monnaie, qui seront détruits au moment du remboursement de la dette par l'État.
Dans ce cas, la dépense de l'État est à l'origine d'une création monétaire de 100€. Mais peut-on dire que l'État a créé 100€ ?
Pas vraiment. Sinon on devra dire que LVMH crée aussi de la monnaie lorsqu'elle émet des obligations, où les ménages lorsqu'ils contractent un crédit.
L'État ne crée pas de la monnaie au sens où on l'entend. Pour preuve, prêtez 100€ à l'État contre 100 titres de dette à un euro, puis essayez d'acheter des biens ou services avec ces titres. Personne ne les acceptera, donc les titres de dettes ne sont pas une monnaie.
Mais, c'est là où ça se complique un peu (comme souvent avec la finance).
Un titre de dette est un actif ayant un prix, comme une action, de l'immobilier, ou une crypto.
Il est donc échangeable, notamment lors des appels de marge entre agents financiers et bancaires.
En gros, un appel de marge est une garantie que s'échangent quotidiennement deux agents financiers pour garantir un minimum les sommes qu'ils se doivent et qui seront payées qu'à la fin du contrat.
La garantie apportée est ce qu'on appelle le collatéral.
Mais imaginons qu'une banque ou un fond spéculatif doit poster 100€ en collatéral. Selon les accords qui se trouvent dans le contrat, et à des coefficients près, les agents peuvent s'échanger des actifs, plutôt que du cash. Donc des actions, mais aussi des dettes publiques !
Donc au lieu de s'échanger du cash qui serait immobilisé, les agents s'échangent des dettes stériles dans la vraie vie. Donc les dettes d'États et de multinationales postées en collatéral servent à libérer de la vraie monnaie.
On peut donc dire que ces actifs qui s'échangent et libèrent l'usage de la monnaie bancaire non apportée en collatéral, agissent comme une monnaie : ils s'échangent et permettent à de la monnaie bancaire de ne pas être ségréguée sur le compte du compensateur.
En conclusion, ce ne sont pas les États qui créent la monnaie. Pas plus que les multinationales, les PME ou les ménages. Ils en sont à l'origine.
Cependant, les titres de dette des États et des multinationales agissent comme une quasi-monnaie au niveau des agents financiers.
FIN
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Deux tweets extraordinaires d'un économiste de plateau tv.
Les deux tweets ont 7 ans d'intervalle.
Ce sont les mêmes qui ont détruit l'hôpital public et qui demandent aujourd'hui aux jeunes d'être "altruistes".
On se dit la vérité maintenant ? @nbouzou
Alors que les néolibéraux nous font des leçon de morale après avoir détruit l'hôpital public, d'autres n'ont pas attendu la crise sanitaire pour se soucier du bien commun.
J'ai rarement réagi sur la crise sanitaire avant cette phrase de #Castex.
Une phrase de trop. Une manipulation.
Une lâcheté politique, ou comment pointer du doigt des boucs émissaires pour masquer l'échec de la politique sanitaire du gouvernement. 1/4
Je ne suis pas contre le vaccin, mais je suis contre le mensonge et la manipulation dans le but de justifier la vaccination de masse, de soumettre la totalité des Français au diktat du vaccin en pointant sur nos tempes l'arme du chantage à l'exclusion sociale.
2/4
Le gouvernement et les organismes de santé auraient dû informer les citoyens des bénéfices et des risques de la vaccination en toute transparence.
Puis laisser les gens décider en libre conscience de se vacciner ou pas après avoir estimer le rapport bénéfice/risque.
3/4
Maintenant il suffit de prendre le cas d'un État ou d'une multinationale qui s'endettent en émettant des titres de dettes (des bouts de papier plus sophistiqués).
La banque commerciale ou un agent privé prêtent 100€ à l'État ou à la multinationale…
$1000 milliards !
Sur la dernière année seulement, il y a eu plus d'argent investi sur les fonds en actions que sur les 19 dernières années (source Goldman Sachs).
C'est peut-être cynique de l'écrire, mais les ultra-riches n'ont sûrement pas envie que la "crise #covid" s'arrête !
Financièrement, la "crise #covid" provoque d'un côté l'inflation des actifs (obligations, actions, immobilier, cryptos, art...) qui enrichit encore plus les riches, et de l'autre provoque l'inflation des prix à la consommation qui appauvrit les pauvres et les classes moyennes !
Toutes ces inégalités se creusent à cause des politiques monétaires des banques centrales qui abusent de la monnaie créée numériquement pour la déverser sur les marchés financiers. De la monnaie qui est d'intérêt public mais qui profite au final aux ultra-riches ! @Lagarde#BCE
Lors d'une réunion du comité des finances au parlement canadien qui doit discuter de nouvelles dépenses de $7 milliards, un député pose une question simple : "d'où vient l'argent ?"
Les députés présents et le ministre des finances avouent ne pas savoir répondre à cette question !
Le député pose cette question car il sait que cet argent est payé in fine par les citoyens :
- par le jeune de 30 ans qui vit dans le sous-sol de ses parents car il est victime de l'inflation des prix des logements qui l'a éloigné du marché immobilier
Mais aussi :
- par la mère isolée qui n'arrive plus à nourrir ses enfants convenablement à cause de la hausse des prix des produits alimentaires
- par les personnes les plus âgées aussi, qui voient leur épargne s'évaporer à cause de l'inflation
« L’#inflation est un masque: elle donne l’illusion de l’aisance, elle gomme les erreurs, elle n’enrichit que les spéculateurs, elle est prime à l’insouciance, potion à court terme et poison à long terme, victoire de la cigale sur la fourmi »
J-Y Naudet, 2010
La création monétaire par la dette avec intérêts est une morsure faite à la société. Une morsure indolore au départ, mais qui injecte dans l'économie une sorte de lents poisons qui se propagent : spéculation, inégalités de richesse, instauration de la ploutocratie, inflation...
Parmi ces lents poisons, il y a donc l'inflation. Sûrement le phénomène le moins compris par les citoyens et même par certains économistes.