Aujourd’hui je vous parle d’un sujet hyper tabou, car extrêmement dangereux et très sensibles:
Les chefs des conducteurs.😁
Thread.
Depuis le début du début de la vapeur, chaque équipe de conducteur a un « chef conducteur ».
A l’époque on l’appelait le CTRA (Chef de Traction Autorisé).
Et il avait une célèbre blouse noire pour bien le différencier des blouses bleus des mécaniciens.
Le chef vient de temps en temps dans la cabine de conduite voir comment il conduit, et sinon il est au dépôt dans son bureau avec des armoires pleines de règlements derrière lui.
Et ça. Ça n’a pas changé depuis ! 😄
Aujourd’hui on appelle le chef un CTT (Cadre Transport Traction).
Il y a bien eu une réforme qui tend à uniformiser le nom de tous les chefs SNCF en « DPX » (Dirigeant de Proximité) mais chez les conducteurs on continue à dire CTT.
1) le chef a raison 2) si le chef a tord, revenir au point 1.
Ben chez nous c’est pas exactement ça.
Quand un conducteur rentre dans le bureau d’un CTT avec une question, ce n’est ni le conducteur, ni le chef qui a raison.
Mais c’est le règlement.
Le règlement à réponse quasiment à tout. Et on en a un énorme paquet, des règlements.
Plein !
Toujours dans de grandes armoires, et depuis peu, sur des serveurs informatique. ( ça prends moins de place).
Bon, nous, simples conducteurs, on dit souvent que si on rentre avec une question, dans un bureau où il y a 3 CTT, sur les 4 réponses données, il y en a 5 de fausses.
On aime bien se moquer de nos chefs.
Mais pas devant eux, on est pas con. 😋
L’avantage du chef, c’est qu’il lit les règlements très très souvent.
Et que donc il a une culture ferroviaire en théorie plus importante que les conducteurs de son équipe.
Les règlements, les documents techniques, les cartes ferroviaires, les référentiels, les notes…
Il doit à la fois accompagner ses agents en ligne un minimum de fois dans l’année pour voir comment ils conduisent, et aussi la plupart du temps, il passe pas mal de temps à potasser des tas de trucs.
Oh, bien sûr il a aussi pas mal de réunions, il doit aussi s’occuper des formations, et bien souvent de pleins de petits problèmes qui lui cause des tas de petits soucis.
Qui ensemble mis bout à bout, lui créait un gros souci.😅
Très souvent le chef est un ancien conducteur qui a passé un examen pour devenir chef.
Si si…👍
L’examen de CTT (qui est foutrement difficile à avoir).
D’ailleurs, ça risque de devenir une denrée rare le CTT bientôt car de moins en moins de conducteur ont envie de le devenir.
Car il y a des avantages et des inconvénients.
Avantages: fini les découchés hors de la maison, le chef fait à peu près l’emploi du temps qu’il veut. Il est sous le régime du cadre.
Il rentre chez lui presque tous les soirs.
Inconvénients, il gagne tout autant, voir parfois moins, que ses subordonnés (les conducteurs) car il perd certaines primes liées à la conduite car il conduit bien moins souvent.
(Sur le papier un CTT est aussi un conducteur, il peut conduire les trains de son dépôt).
Un des avantages cachés, c’est lors des réunions avec les chefs de tous les autres services, où lors de la réunion annuelle avec le grand grand chef.
Généralement le CTT est en position de force car il connaît tous les rouages de la SNCF.
(Et, dans une moindre mesure, les chefs venant des ateliers et de l’infra qui ont aussi de bons bagages techniques).
Car le CTT a une vision extrêmement large de tous les systèmes liés au train (matériel, voies, sécurité, signalisation, gestion des emmerdes…)
Vision que n’ont pas forcément les chefs de l’escale ou les chefs des contrôleurs.
Donc quand ça commence à parler technique et règlement, c’est souvent lui qui parle devant le grand manitou.
Même si parfois (souvent) sa réponse est adapté à la logique ferroviaire, pas à la logique commerciale.
Le CTT est vraiment un chef à part dans l’univers ferroviaire.
Il l’a toujours été, et il le restera.
Même si certains voudraient lui rogner les ailes.
Il reste un pion essentiel du système ferroviaire car il fait de la sécurité.
Et que aucun train ne roule sans cette notion de sécurité.
Vous pouvez avoir tous les chefs que vous voulez dans plein de bureaux partout, tant que vous n’enlevez pas les CTT de l’équation, ça tournera.
C’est à ce moment là du thread que vous pensez que je fais tout ça pour faire plaisir à mon CTT à moi.
Raté, il a pas Twitter (et il s’en fout, il a bien raison).
Je défends surtout un métier.
Celui qui fait le lien entre pleins de choses.
Celui qui parfois nous puni.
Celui qui parfois nous dit merci.
Celui qui est entre le marteau et l’enclume.
Celui qu’on aime ou qu’on déteste.
Mais c’est le chef.
Thread Off.
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C’était au début de ma carrière, une histoire de salopette rouge, d’un film célèbre, par un matin d’été.
Un de ces événement que tu n’oublies pas.
Thread histoire vécue.⤵️⤵️⤵️
C’était au tout début de ma carrière de conducteur, en 2001, je conduisais le premier RER C d’un petit matin d’été au départ de Ermont Eaubonne, direction la capitale.
Le premier RER, c’est toujours particulier.
Il y a les premiers travailleurs du matin, les derniers fêtards du soir.
Pas grand monde ce jour là, mois d’août oblige.
Aujourd’hui je vous parle de l’origine du mot Tortillard.
Retour vers le passé.
Thread ⤵️⤵️⤵️
Nous sommes dans les années 1920 - 1925.
L’apogée du chemin de fer.
Il y a des trains un peu partout, mais ce n’est pas tout à fait les mêmes.
Aux grands trains classiques qui roulent à travers la France s’ajoutent des « tramways départementaux ». Des petits trains en voie métrique ou en voie de 60 cm.