Si avoir des relations strictement amicales est légitime et qu'avoir des relations amoureuses est légitime, alors avoir des relations diversement intermédiaires entre ces deux types de relation est légitime.
Si ressentir de l'affection strictement amicale sans désir est légitime et si ressentir le package amour+désir est légitime, alors tout ressenti diversement intermédiaire entre ces deux types de ressentis est légitime (affection+désir, amour sans désir...).
À l'instar du genre ou de l'orientation romantico-sexuelle, les relations interpersonnelles et les sentiments/attirances, c'est pas forcément binaire !
Le point fondamental c'est surtout d'être clair dans le choix de ses étiquettes et dans l'expression de ses attentes mutuelles.
Après, il est certain que nous ne sommes pas des individus abstraits de tout contexte. Notre socialisation nous prédispose à nous raccrocher à la binarité amitié stricte vs amour malgré notre souhait éventuel de nous en écarter avec certaines de nos relations.
La prudence est donc de mise : établir une relation de confiance, être à l'écoute, y aller progressivement, être sincère et explicite, ne pas initier ce genre de relation lorsqu'on est en position de domination... sont autant d'options possibles et souhaitables à cet effet.
Toutefois la condamnation a priori de la non-binarité relationnelle et (sexo-)affective n'est pas légitime non plus, et ce pour au moins deux raisons :
➡️ Elle ne tient pas compte des violences/maltraitances systémiques inhérentes aux formes traditionnelles de relations, en particulier les relations amoureuses (ex. : dissymétrie de répartition de la charge mentale dans les relations amoureuses hétérosexuelles).
➡️ Le cas échéant, la non-binarité relationnelle peut être voulue en conscience par la personne la moins privilégiée : parce qu'elle correspond à ses sentiments/attirances et/ou pour se protéger des violences/maltraitances systémiques inhérentes aux relations amoureuses.
En conclusion : Dans un certain nombre de cas, la condamnation a priori de la non-binarité relationnelle et (sexo-)affective donne le choix entre frustration et forçage ou entre frustration et maltraitances/violences systémiques potentielles.
Ça ne veut pas dire qu'elle ne comporte pas ses propres travers auxquels il convient d'être vigilant·e.
En fait, chacun·e gagnerait à faire preuve de clarté et de prudence dans sa vie relationnelle et (sexo-) affective, qu'elle s'inscrive ou non dans les schémas traditionnels.
▶️ De remplacer le concept actuel de #propriété par le concept de propriété "occupancy & use" (#mutuellisme) : ne nous appartient en propre que ce qu'on occupe et utilise personnellement. C'est probablement le concept qui serait prévalent en l'absence d'#État, de façon spontanée.
▶️ De compléter le concept d'#échange comme #contrat avec celui d'échange comme #don / contre-don, donc sans obligation morale de réciprocité, et de le promouvoir. En outre, sans #État, aucun contrat (dont les échanges comme #contrats) ne serait plus #exécutoire par la #force.
L'anarchisme est un mouvement qui prône l'abolition de l’#État, du #capitalisme, du cléricalisme, et des systèmes de domination basés sur l'identité (patriarcat, privilège blanc,… voire spécisme).
J'adhère à ça.
L'#anarchisme est donc pour un maximum de #liberté pour tou·te·s et chacun·e.
Certes, il prône souvent la #coopération entre les #individus, mais ça n'est jamais au mépris de leur #émancipation personnelle. Au contraire.
Beaucoup de personnes sont favorables à l'Etat parce qu'il leur paraît un rempart contre le capitalisme, les dérives sectaires, le grand n'importe quoi subjectiviste, l'hyper-individualisme effréné, etc.
Mais il y a là, à mon sens, deux sophismes à l'œuvre :
1⃣ Un sophisme du type affirmation du conséquent ;
2⃣ Un sophisme de la solution parfaite.
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1⃣ Le 1er de ces sophismes tient pour acquis qu'il est impossible d'arriver à converger vers une vérité objective et un sens du collectif sans un organe central coercitif et hégémonique pour l'imposer,