Une équipe internationale de chercheurs, dont @tlaval_pa et @ciais_philippe du LSCE, viennent de publier une étude dans Science quantifiant les sources « ultra-émettrices » de #méthane – puissant gaz à effet de serre – de l'industrie pétro-gazière.
En partenariat avec l'entreprise française @Kayrros spécialisée dans la mesure et l'analyse de données environnementales et climatiques, les chercheurs ont détecté et quantifié le méthane émis par les sources les + intenses de l'industrie pétro-gazière (> 25 tonnes/heure).
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Ces « ultra-émetteurs » de méthane sont principalement localisés au Turkménistan, en Russie, aux États-Unis, en Iran, en Algérie et au Kazakhstan.
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Les auteurs précisent cependant que les activités pétrolières et gazières en mer et dans les zones tropicales n'ont pas pu être intégrées à cette étude, du fait pour ces dernières de la couverture nuageuse limitant les mesures satellitaires.
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En outre, et c'est une précision importante, le bassin permien aux Etats-Unis (1er site d'extraction de #pétrole au monde) n'apparaît pas non plus dans cette étude malgré ses émissions massives de #méthane estimées dans d'autres études à 2,7 millions de tonnes par an.
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En effet, dans ce cas particulier, il ne s'agit pas d'un nombre limité de fuites intenses (objets de cette étude) mais de fuites réparties sur tout le bassin permien.
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Selon l'étude, l'ensemble de ces émissions dues aux ultra-émetteurs représenterait 8 millions de tonnes de méthane par an, c'est-à-dire entre 8 et 12% de l'ensemble des émissions de méthane de l'industrie du pétrole et du gaz.
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Ces émissions étant très intenses et localisées, elles pourraient être corrigées en dégageant un bénéfice dans la plupart des cas, la valeur du gaz non relâché dans l'atmosphère surpassant les frais liés aux opérations de colmatage des fuites.
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Source : @tlaval_pa, C. Giron, M. Mazzolini, A. d'Aspremont, R. Duren, D. Cusworth, D. Shindell et @ciais_philippe, Global assessment of oil and gas methane ultra-emitters, Science 375, 557-561 (2022)
Il y aura évidemment des débats publics pour la construction des réacteurs, comme il y en a pour la construction de champs éoliens. Donc cette question n'en est pas une : le débat est obligatoire.
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C'est d'ailleurs entre autres pour ça que la construction ne débutera pas avant quelques années. Les étapes administratives pour lancer de tels chantiers sont particulièrement lourdes.
Si je devais prendre une analogie, je dirais que l'Allemagne est en train de sauter de l'avion en espérant trouver un parachute pendant sa chute : 1. il est incertain que ces pays puissent produire massivement du H2 bas carbone, à plus forte raison, renouvelable.
2. il est incertain que ce H2 soit économiquement abordable, surtout s'il est vraiment d'origine renouvelable 3. son transport complexifierait encore son équation économique (et dégraderait son bilan carbone) 4. les volumes disponibles seront dans tous les cas limités.
J'ai vraiment l'impression que le débat sur l'énergie part sur de la science fiction. On a besoin de quelque-chose pour boucler l'équation donc on part du principe qu'on l'aura forcément, sans se demander si c'est réaliste, voire simplement plausible.
L'une des conclusions que je retire de l'étude Futurs énergétiques 2050 de @rte_france, c'est qu'il sera très difficile d'atteindre la neutralité carbone en 2050 tout en préservant la sécurité d'approvisionnement électrique.
Même le scénario avec le plus de nucléaire (N03) nécessite une multiplication par 7 du solaire photovoltaïque, par 2,5 de l'éolien à terre et un fort déploiement de l'éolien en mer.
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Et je ne parle pas des scénarios sans nucléaire pour lesquels les trajectoires sont encore plus tendues du fait d'une filière électrique (nucléaire) en moins.
Gerhard Schröder, ancien chancelier d'Allemagne et initiateur de la politique de sortie du nucléaire de son pays, vient d'être proposé pour rejoindre le conseil d'administration du groupe gazier public russe Gazprom.
Ami proche du président Poutine, Gerhard Schröder avait déjà été engagé par Gazprom à la fin de son mandat pour présider la société en charge de la construction et de l'exploitation du gazoduc reliant la Russie à l'Allemagne Nord Stream.
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Il a plus tard rejoint le conseil d'administration du groupe pétrolier public russe Rosneft.
La Russie menace d'envahir l'Ukraine à tout moment et utilise le levier du gaz pour faire pression sur l'Europe afin de la dissuader d'agir.
Même avec 14 EPR et même en prolongeant les réacteurs actuels jusqu'à 60 ans, RTE a montré qu'il y aurait besoin de plusieurs dizaines de GW d'éoliennes.
Lutter contre les énergies bas carbone, c'est faire le jeu des combustibles fossiles.
En outre, même les scénarios avec beaucoup de nucléaire reposent sur des trajectoires qui seront difficiles à tenir.
Il importe de se redonner des marges, et pas de les réduire encore en refusant des énergies bas carbones.
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Par exemple, si on n'arrive pas à isoler autant les bâtiments que prévu, qu'on n'arrive pas à construire suffisamment de centrales nucléaires ou d'éoliennes, qu'on n'arrive pas à avoir 15 GW de flexibilité de la demande ou 3-4 GW de STEP en plus, que fait-on ?
Le Comité consultatif sur le changement climatique irlandais suggère de rationner les combustibles fossiles pour que le pays atteigne ses objectifs climatiques
On peut discuter de la méthode, mais pour limiter le changement climatique, il faut réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, et pour cela, il faut réduire d'autant notre consommation de combustibles fossiles.
Les petits pas ne suffiront pas.
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Certes les moteurs de voitures actuelles sont plus efficaces que ceux d'il y a 40 ans, mais ces progrès ont surtout permis d'alourdir les voitures, de dégrader leur aérodynamisme et de les rendre plus puissantes, pas de faire des économies significatives d'essence...