Thread by @Michel_Goya

La voie de l'épée : Offensives à grande vitesse dans le Donbass- août 2014/janvier 2015 (version agrandie de l'article précédent)
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Quelques enseignements que l'on peut en tirer
1. La Russie a engagé dans ces offensives entre 6 et 12 groupements tactiques interarmes (GTIA), soit avec l'infanterie légère engagée en parallèle presque l'équivalent de ce que pourrait déployer l'armée de Terre française.

2. Elle a fait cela tout en niant être engagée directement au combat. Ce qui apparemment arrangeait tout le monde (sauf les Ukrainiens) car personne n'avait envie de participer à une escalade.

3. Un GTIA = quelques centaines de soldats russes, moitié chars-infanterie blindées, moitié artillerie dont surtout des lance-roquettes multiples (LRM). Autour on ajoute des soldats privés, miliciens locaux ou venus de Russie. Ils fournissent de la masse et un masque politique.

4. Point particulier : pas d'avions et d'hélicoptères dans le ciel (ou très très peu). Trop dangereux pour les Ukrainiens qui ont subi de lourdes pertes, trop visible politiquement pour les Russes. En revanche beaucoup de drones, d'obus et roquettes dans le ciel.

5. C'est la 1ère guerre du XXIe siècle où les drones supplantent les avions (cf ensuite Idlib 2020, Haut-Karabakh, Ethiopie, ...). Pas de drones armés alors, qui auraient fait des ravages.
Aujourd'hui, la Russie utiliserait son aviation d'une puissance écrasante face aux Ukr.

6. Les GTIA renforcés foncent sur des axes précis visant à dégager complètement les DNR/LNR des forces ukrainiennes. Sur chaque point de contact, la combinaison chars rénovés + artillerie tir direct (2s1)+artillerie lourde guidée par drones, permet de casser toutes les défenses.

7. En terrain découvert les unités ukrainiennes, tout aussi disparates que les Russes, se font balayer. Les unités ukrainiennes motivées et bien retranchées résistent un peu plus longtemps, mais finissent pas céder.

8. Depuis les forces russes se sont encore améliorées, en grande partie grâce à l'expérience syrienne. Dans un cadre de guerre ouverte, avec donc en plus (bis) la suprématie aérienne, elles sont invincibles en Ukraine.

9. Face à cette menace et compte tenu de l'inhibition occidentale à les aider vraiment, la seule solution militaire pour les Ukrainiens aurait été le modèle finlandais 1940 face aux soviétiques ou du Hezbollah face à Israël en 2006 :

Un immense travail de retranchements, la formation d'une infanterie légère nombreuse et de grande qualité, l'équipement discret en armements antichars et antiaériens légers modernes (mais pas au dernier moment), une flotte de drones low cost (acquis récemment auprès des Turcs).

11. il aurait peut-être possible ainsi d'avoir une capacité de dissuasion conventionnelle, qui aurait fait réfléchir devant la perspective d'une guérilla difficile. Mais il n'est pas évident que l'Ukraine ait eu les moyens et la volonté de le faire.