Thread by @PecqueuxA

Un 🧶: Cora Diamond, "Croyance, compréhension et incompréhension: Wittgenstein et la religion" (trad Sabine Plaud)
Prêt-es pour un océan de finesse, de subtilité mais aussi de complexité, comme à chaque nouvelle page de Cora Diamond? ✨💫✨💫
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https://twitter.com/PecqueuxA/status/1494431962760724482

Je ne vais pas en rendre compte précisément, ni des arguments de Wittgenstein dans les 3 leçons sur la croyance religieuse (il y a le fil de @LudWitt1889 pour ça 😉⏫⏫). Je vais simplement pointer quelques arguments qui me semblent puissants
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journals.openedition.org/theoremes/242

"Le soin avec lequel Wittgenstein s’en tient à la première personne du singulier est vital quant à ce qu’il fait dans les 'Leçons'. Que l’athée imaginé par lui soit capable de s’opposer fermement à l’auteur de cette assertion bien que Wittgenstein...
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...lui-même en soit incapable: ce type de différence relève déjà des façons dont nous pouvons répondre à un énoncé comme celui de la personne qui asserte l’existence d’un Jugement Dernier."
Même si les notes de ces leçons, prises par des auditeurs, sont incomplètes...
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& imparfaites, il faut rester attentif aux déictiques car ils montrent bien des différences dans les emplois des termes, dans les jeux de langage tels qu'ils sont joués & par qui (et cela, tout auditeur des cours de LW y était assez sensible pour en prendre grand soin)
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Autre complexification, la possibilité de ne pas avoir de croyances sur un sujet, de ne pas les connaître:
"Wittgenstein insiste sur la possibilité d’une distance entre les gens qui ne soit pas une distance au sein de l’espace logique, mais une distance telle...
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...qu’il la caractérise (par exemple) à travers sa réponse (dans le troisième cours) à la question de savoir ce qu’il croit au sujet de sa propre survie à la mort: il ne saurait le dire; il ne sait pas ce que sont ici ses 'croyances'"
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Puis, en commentaire à Hilary Putnam et Franz Rosenzweig sur les débats sur "l’incommensurabilité de ce que peuvent dire des personnes issues de cultures différentes", ce magnifique passage 🤩🤩
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"Nos mots, pourrait-on dire, s’accroissent à mesure que nous établissons de telles connexions avec ce que disent les autres, et leurs mots s’accroissent à mesure qu’ils établissent d’autres connexions. (...) Nous avons là une image alternative à celle de Frege...
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quant à l’idée d’une compréhension humaine en commun : au lieu de considérer que celle-ci dépend d’une réserve commune de pensées, on admet qu’elle implique un mouvement entremêlé de mots dans les vies humaines. ...
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gif: Wellemon

Je suggère ici que l’on a à notre disposition deux notions fort différentes du type d’unicité que possède le langage humain, la notion frégéenne où toutes les langues sont fondamentalement une quant aux pensées qu’elles expriment, ...
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et la notion de Rosenzweig concernant le mouvement des mots, lorsque je vous parle, puis que vous parlez à quelqu’un d’autre etc., en tant qu’il constitue un mouvement des langues vers une sorte d’unité du langage"
Limpide, rien à ajouter!
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La suite de l'essai de Cora Diamond est une longue discussion sur ce qu'elle appelle les "images irremplaçables" (en commentaire à la leçon 3 et la dispute Wittgenstein vs. Smythies sur anthropomorphisme dans les croyances religieuses)
gif: Joël Remy
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Je me concentre sur la digression magnifique qu'elle propose à partir d'une remarque de Flannery O'Connor sur le fait de donner un nom à Dieu, en compagnie de 3 auteurs: Rosenzweig à nouveau, Kornelis Miskotte et Helmut Gollwitzer
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"Lorsque quelqu’un que nous aimons meurt, pourquoi ne pourrions-nous pas nous accommoder de quelqu’un d’autre qui aurait les mêmes traits, si nous pouvions trouver une telle personne ? L’importance que nous attachons à la particularité de ceux à qui nous tenons...
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... peut être exprimée en partie par l’usage du nom propre de la personne : dans le nom, la particularité de la personne peut se rendre présente à nous (...) On pourrait par exemple vouloir rencontrer George Eliot, et se rendre compte, lors de cette rencontre, ...
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qu’on la trouve belle, mais non pas belle au sens où l’on comprenait auparavant ce qu’était la beauté. Elle, cette femme magnifiquement laide, confère une signification entièrement transformée au terme 'beauté'.
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La beauté elle-même devient quelque chose d’entièrement nouveau pour nous, dès que l’on en vient à percevoir (à son propre étonnement, peut-être) qu’une puissante beauté réside en cette femme.
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Elle a fait quelque chose, quelque chose que l’on n’aurait nullement pu prévoir, au concept de beauté. Dans un tel cas, elle n’est pas jugée au moyen d’une norme rendue disponible à travers le concept de beauté; ...
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elle exhibe ce concept, elle nous conduit presque à employer les mots 'beauté' et 'beau' comme de nouveaux mots, ou comme des mots renouvelés. Elle nous donne un nouveau vocabulaire, une nouvelle façon de saisir le monde dans nos mots, et d’en parler à autrui"
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Pour conclure ce fil déjà long (mais impossible de faire autrement avec cette subtilité, que je ne suis même pas sûr de rendre en la sabrant ainsi...):
"Ma digression (...) nous conduit à ceci: ce que Rosenzweig et Miskotte (et peut-être O’Connor) ont en tête, ...
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... c’est que le nouveau Dieu qu’ils adorent n’est pas Dieu en général, le Divin. Ce qu’il est possible de dire de ce Dieu dépend de la révélation spécifique, des actions spécifiques de ce Dieu."
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Et cette remarque de @LudWitt1889 dans les "Remarques mêlées":
"Il est vrai que l’on peut comparer une image fermement établie en nous à une superstition, mais il faut ajouter que l’on doit toujours en revenir à un fondement fermement établi, ...
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... image ou non, et que par conséquent si c’est une image que nous avons au fondement de toute pensée, il faut la respecter et non la traiter comme une superstition."
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Lisez #CoraDiamond ❤️❤️🧡🧡
gif: Zolloc

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