Ariane Griessel Profile picture
Mar 7 192 tweets 23 min read
Dernière semaine, au procès de l'attentat de #SaintEtienneDuRouvray, au cours duquel le prêtre Jacques #Hamel avait été tué et un paroissien gravement blessé, le 26 juillet 2016.
Ce lundi matin est consacré aux plaidoiries de parties civiles. Verdict attendu mercredi.
L'audience démarre. Le président annonce que l'un des assesseurs titulaires est malade et est remplacé.
Me Eric Morain, avocat de la Fenvac, la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs, prend la parole.
"J'ai souvent songé au silence d'après, à ce silence après les coups de couteau, les balles, à ce silence au pied de cet autel. Après ce silence, c'est bien peu de choses que la parole. Et pourtant, quel souffle, quelle force, quelle puissance ont eu les paroles entendues ici".
"La cour d'assises n'est pas que le lieu des frissons, elle n'est pas que cette cathédrale de douleur. C'est une véritable catharsis. Et cette parole, elle s'est faite chaire à la barre. Ce furent des témoignages vrais".
"Les parties civiles vous ont dit et répété qu'elles voulaient comprendre, et on leur a en effet offert du temps pour s'exprimer, offert de la compassion, mais on leur a aussi offert un huis-clos, des vitres teintées, des écrans floutés...
....des certificats en copier-coller, des 'je n'étais pas en poste à l'époque'. Je le regrette, c'est en train de devenir une véritable tendance judiciaire", dit l'avocat, en référence à l'audition des agents du service de renseignement de la préfecture de police.
Les parties civiles "n'ont pas choisi la facilité, elles ont choisi de faire des efforts. La facilité, c'eut été de crier vengeance, de hurler avec les loups, avec ceux qui instrumentalisent l'assassinat d'un prêtre catholique, qui jouent avec les peurs"
"Non. Cela force l'admiration, cela émeut, cela oblige".
"Il n'y a pas d'intérêt de ce côté-ci [côté parties civiles]. Les accusés, eux, ont un intérêt : la décision que vous rendrez mercredi. Et ils se défendent comme ils le souhaitent. Mais nous avons aussi le devoir, comme parties civiles, d'être des empêcheurs de mentir en rond".
"Alors d'où vient ce sentiment étrange et persistant d'avoir assisté dès la première semaine à une tentative de travestissement des choses ? Un peu comme si les accusés s'étaient dit 'si ça passe ça passe' ".
"Il s'agissait à chaque fois pour eux de trouver de nouvelles explications, et surtout de mettre à distance les éléments dont le point central est celui de la religion, dévoyée par des fanatiques. C'était un peu 'cachez ce jihad que je ne saurais voir' "
"Ce beau mot de pardon qu'on a entendu, timidement mais qu'on a entendu, est frère jumeau de la vérité, sinon il est vain. Les accusés n'ont pas convaincu, c'est notre conviction"
"Votre décision ne rendra pas la vie au père Hamel, mais ce sera une décision, celle des hommes, et ce sera déjà beaucoup. Après, nous ferons silence", conclut Me Eric Morain.
Au tour de Me Antoine Casubolo-Ferro, avocat de l'AFVT (Association française des victimes du terrorisme) et d'une partie de la famille de Jacques Hamel.
"Le père Hamel n'avait pas d'enfant mais il n'était pas un homme seul", démarre l'avocat, qui rappelle que le prêtre devait partir en vacances avec sa famille le lendemain de l'attaque.
"Tous [ses proches] sont venus vous dire à cette barre combien cette absence est douloureuse, combien son martyr les fait encore souffrir"
"M. Coponet [rescapé de l'attentat], à cette barre, nous a fait revivre l'horreur. La foi ne l'a pas abandonné, comme elle n'a pas abandonné ce prêtre ensanglanté qui repoussait Satan".
Me Casubolo-Ferro rappelle que tous les services étaient au courant de la radicalisation du terroriste Adel Kermiche. "Si tout le monde savait, comment ne l'a-t-on pas empêché ? De ce procès, ce que nous attendions, c'est surtout de comprendre cela"
"Il y a entre, ces 5 hommes - les deux assaillants et trois dans le box - de nombreuses similitudes : l'absence d'un père pour 4 d'entre eux. De génération en génération ce sont les pères qui transmette l'éducation religieuse. Les pères étaient absents, Google les a remplacés".
L'avocat insiste sur d'autres points communs qu'il dit avoir notés : l'immaturité, l'échec scolaire, leur jeunesse.
"Eux ils appellent ça la conversion à l'islam, alors qu'il est évident que cette religion n'a rien à voir avec l'idéologie sanguinaire prônée par Daech"
"Hélas, avec leur faible bagage intellectuel, on peut dire qu'ils ont été livrés aux loups. Certains ont été dévorés, d'autres peu ou prou, sont devenus les loups"
"Face aux échecs scolaires, à la sélection sociale qui se répète de génération en génération, quels que soient les efforts, que fait l'Etat ?", s'interroge Me Casubolo-Ferro.
Il cède la place à Me Anne Muller, avocate de membres de la famille de Jacques #Hamel.
"Il flotte dans l'air le parfum d'un matin d'été, le soleil est pâle. Sur la place, les cloches sonnent. On est gai, on est heureux, on est insouciant. Une scène de vie ordinaire d'une famille ordinaire. Dans qqs heures, une partie de la famille prendra la route des vacances"
"Nous sommes le 26 juillet, il lui reste une messe à célébrer", insiste l'avocate, qui rappelle que Jacques Hamel s'apprêtait à partir avec sa famille.
"Ils disent aimer la mort autant que nous aimons la vie, pauvre d'eux. Tuer un homme 'épais comme un oiseau qui ne mange pas', comme l'a dit son neveu, en blesser sauvagement un autre, séquestrer de vieilles femmes, c'est l'exact opposé du courage".
"Quant à ceux qui comparaissent devant cette cour, il n'est pas question, bien sûr, de les juger en lieu et place de Kermiche et Petitjean. Reste qu'il ont apporté leur pierre à l'édifice terroriste en général, et à Kermiche et Petitjean en particulier", continue Me Muller.
"Face à leur obscurantisme, je veux croire que, toujours, triomphera la lumière. Mais cela n'évitera pas le chagrin de ceux qui ont été les victimes de projets réels qui n'avaient de virtuels que le nom"
Me Anne Muller estime qu'il n'y a "pas de réelle prise de conscience de la gravité qu'il y a à tenir, y compris sur les réseaux sociaux, des discours de haine"
Elle salue "une famille qui a choisi par force d'esprit, par courage, et en hommage aux idéaux du père Jacques, de n'être jamais contre. La famille Hamel a choisi d'être pour. Pour l'amour, pour la vie, pour la résilience".
C'est au tour de Me Christian Saint-Palais, avocat des soeurs de Jacques Hamel, Roseline et Chantal, de prendre la parole.
Il revient sur la dignité des parties civiles : "Est-ce que chacun mesure qu'il ne s'agit pas que d'une grâce qui serait tombée sur les uns et les autres ? Bien sûr, il y a une foi, mais, chez chacun d'entre eux, il y a cette volonté d'aller vers la lumière"
"Nous ne mesurons pas la violence et la difficulté à appréhender les méandres d'une procédure judiciaire après le drame qu'ils viennent de traverser".
Me Saint-Palais rappelle que le groupe Etat islamique a déclaré la guerre à notre mode de vie. "Eux ont subi le drame qui nous est destiné, et nous leur devons l'explication complète sur tout", dit l'avocat, au sujet des parties civiles.
"Est-ce que cette explication a été apportée ? Pas tout à fait par vous messieurs mais vous, vous êtes ici accusés, vous avez le droit de vous défendre, vous avez le droit de mentir, et vous en vous en êtes pas privés"
"Mais, pour moi, c'est une marque de vie. Vous êtes des hommes jeunes, qui allez vivre, qui montrez que vous avez la vie, que vous avez l'intelligence, mais je vous le dis, nous ne sommes pas dupes non plus."
"Je sais que l'initiative que nous avons prise de faire venir ici les membres de la DRPP a pu être appréciée assez négativement. Je considère que voilà un élément d'information pour s'approcher de la vérité que nous devons [aux parties civiles]"
"Je le sais, ce n'est pas l'objet du procès, mais je crois que le temps réservé à ces auditions n'a pas entamé le temps d'explication des accusés".
Me Christian Saint-Palais se dit "très déçu de l'attitude de certains", "mais l'important est que nous en ayons débattu".
Aux accusés : "Il faut que vous cessiez de vous abriter derrière un monde virtuel", dit l'avocat, qui rappelle qu'il y a eu des rencontres physiques entre ces hommes et les futurs assaillants.
Me Saint-Palais revient sur l'enfance de Jacques #Hamel, difficile, au sortir de la guerre, marqué, entre autres, par le divorce de leurs parents dans les années 1940. "Il va emprunter un chemin de vie".
Aux accusés : "Vous, vous êtes ici pour avoir emprunté un chemin de vie qui n'était pas conforme à ce que la loi permet".
"Plusieurs chemins s'offrent à nous. Tout la vie, on choisit le chemin que l'on emprunte. Il faut, chaque fois faire un choix. Et quand on se rend compte qu'on a pris le mauvaise chemin, on peut se retourner et revenir vers le bon chemin".
"Ce n'était pas un théologien, c'était un serviteur, et nous avons ici, je crois, la figure du berger, qui ne fait pas de prosélytisme, mais creuse le sillon et invite à suivre...
...qui aurait ouvert la porte à Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean s'ils étaient venus lui dire leurs tourments, s'ils avaient eu des tourments".
"On est loin des formules des soldats d'Allah. Le père Hamel, lui, voulait servir par ce que les uns et les autres ont appelé à cette barre 'l'Amour', et que j'appellerais, pour l'associer aux valeurs de la République, 'la Fraternité'."
"Il a péri en martyr", dit l'avocat qui explique hésiter sur le terme "parce que Kermiche et Petitjean voudraient faire croire qu'ils ont fini en martyrs".
"Ils sont morts parce qu'ils n'étaient porteurs que de mort et ne voulaient pas être jugés comme nous aurions voulu les juger. Le martyr meurt pour le salut d'autrui, pas pour donner la mort".
"On a créé, sans le vouloir, une douleur supplémentaire en confisquant leur deuil, ajoute Me Saint-Palais, qui rappelle que les obsèques du prêtre ont été célébrées en la cathédrale de Rouen. Ce sont les caméras, les lumières, les officiels"
Mais, ajoute l'avocat, le prêtre l'aurait accepté, au nom de l'hommage qui fallait rendre à son martyr.
Me Saint-Palais revient sur ce moment d'audience où Farid Khelil a demandé pardon à Roseline Hamel.
"Vous, vous avez fait le premier pas, et vous êtes allé jusqu'où vous pouviez aller. Elle est allée spontanément vers vous. Et je retiens ce geste qu'elle fait vers vous pour vous montrer combien elle est attentive".
"Vous retiendrez qu'elle vous a dit que les mots que vous prononciez lui faisaient du bien. Mais, Monsieur, qu'elle s'autorisait à douter de votre sincérité"
"C'est simplement s'autoriser, et je ne vous cache pas que je n'ai pas été pleinement rassuré sur la distance que vous auriez mise avec les thèses" de Daech, dit Me Saint-Palais à l'accusé.
Vient le tour de Me Francis Szpiner, qui représente, lui aussi, des proches du prêtre assassiné.
"Je crois au symbolisme des lieux, et la première fois que j'ai pénétré dans cette cour d'assise, c'était il y a longtemps, et si ces lieux pouvaient parler, on entendrait le chagrin et la pitié, le pardon, le remord"
"Dans cette salle je n'oublierai jamais la voix poignante d'Ilan Halimi suppliant sa mère de le sauver, le visage de la petite Myriam Monsenego tuée dans sa cour d'école parce qu'elle était juive, Iman Ibn-Ziaten, refusant de s'agenouiller et mourant debout"
"Désormais, je n'oublierai jamais le visage du père Hamel et la prière de Guy Coponet"
Me Francis Szpiner souligne que la salle où se tient ce procès se nomme "salle Voltaire" : "Voltaire, c'est le refus du fanatisme, de l'intolérance religieuse, c'est les Lumières"
"Le déroulement du crime, vous le connaissez, c'est un vieil homme qui a été tué par deux assassins. J'ai choisi de ne pas donner leur nom. En réalité, ces criminels veulent une sinistre parcelle de gloire, une sorte de récompense dans l'imaginaire jihadiste"
"Les renvoyer à l'anonymat, ce n'est pas les déshumaniser, c'est dire que personne ne se souviendra de ces deux assassins, mais que le souvenir du père Jacques Hamel restera".
"Vous avez posé cette question, et elle est légitime, et la réponse est toujours insoluble : à chacun d'entre eux, vous avez demandé 'Qu'attendez-vous de ce procès ?'"
"Que peut on attendre d'un procès lorsqu'on est au banc de la partie civile ? Ils ne sont pas dans la vengeance, ils sont dans la justice, le maximum de ce que la justice des Hommes peut apporter de vérité."
"Est-ce que ce crime aurait pu être évité ? Je le dis très clairement : non. Ce crime n'aurait pas pu être évité, mais, en revanche, on était en droit d'attendre que l'institution policière et judiciaire agisse en toute transparence", continue Me Szpiner.
"Ce procès n'est pas le procès de la police et des agents de renseignement, nous avons pour les forces de l'ordre estime et reconnaissance (…). Mais là, tout de même, il faut rappeler les faits"
"Le premier fait est que l'un des assassins est en liberté provisoire avec un bracelet électronique, parce qu'il était prêt à partir en Syrie. C'est donc quelqu'un de dangereux"
"Nous savons également qu'à la préfecture de Région, à chaque réunion, son nom et son cas étaient évoqués. Le renseignement territorial savait que cet homme fréquentait régulièrement la mosquée, et animait un groupe de radicalisés"
"Ensuite, il sévit sur une chaîne qu'il a créée, qui est une chaîne d'appel au meurtre. Si cette chaîne avait été détectée plus tôt, l'autorité judiciaire aurait pu, et aurait dû, révoquer son contrôle judiciaire"
"En réalité, l'accès à cette chaîne n'est pas impossible, puisque l'un des policiers va entrer en contact avec l'assassin, et il est identifié. Le renseignement ne sera pas transmis dans les meilleurs délais à la DGSI et au renseignement territorial, et il sera trop tard"
"S'il avait été transmis immédiatement, cela aurait-il empêché l'attentat ? La réponse est non. Avec le délai de convocation et celui de révocation du contrôle judiciaire" le terroriste aurait eu le temps de passer à l'acte, juge l'avocat.
Me Szpiner déplore toutefois l'attitude des services de renseignement lors du procès, et estime qu'en savoir plus sur d'éventuelles failles"ça fait partie de ce procès, parce que la lutte antiterroriste fait partie de ce procès".
Il dit voir dans les accusé trois hommes "élevés dans nos écoles, et qui ne semblent pas capables de distinguer le bien du mal"
"Jacques Hamel voulait servir et Jacques Hamel servait. Il aurait pu prendre sa retraite. Il a tenu à servir jusqu'au bout"
"Au moment du crime, il est resté fidèle à sa foi. En disant 'va-t-en Satan', il désignait le mal, parce que le terrorisme c'est le mal"
"En France, dans le respect de la loi, avec les avocats que la République vous fournit, vous serez jugés conformément aux règles de droit"
"L'Etat de droit, ça n'est pas l'état de faiblesse, et nous repartirons avec ce souvenir extraordinaire, ce vieil homme à la barre [Guy Coponet] racontant comment son ami, le père Hamel, égorgé sous ses yeux, il récitait 'Je vous salue Marie' "
"Vous allez être jugés, mais ce crime auquel vous n'avez pas directement participé - je conçois que vous voulez prendre vos distance - mais ce crime barbare, c'est aussi un climat entretenu par les réseaux sociaux, la propagande, les prêches, et de cela, vous avez participé"
"Jacques Hamel est un symbole de résistance. Aujourd'hui, dans le monde entier, on connaît le nom de Jacques Hamel", conclut Me Szpiner, qui dit souhaiter que, en revanche, les noms des assassins du prêtre soient oubliés.
Place à sa consœur Me Catherine Fabre, qui représente l'archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, ainsi que l'association diocésaine de Rouen.
"C'est lui qui se devait d'entourer de la sollicitude fraternelle et pastorale ce prêtre âgé. Dès le jour de l'attentat, c'est vers lui que se sont tournés la famille du père Hamel et les fidèles", dit l'avocate, pour expliquer la constitution de partie civile de l'archevêque.
"C'est lui qui pris la parole publiquement pour remettre en route les fidèles, pris dans le chagrin, les doutes et la peur"
"Ici, l'élément religieux est crucial. C'est uniquement parce qu'il était prêtre et parce qu'il disait la messe, que Jacques Hamel est mort ce jour-là"
"La perte du père Jacques Hamel a été une immense douleur pour les catholiques"
"Ce serait mentir de dire que la situation est redevenue normale", poursuit Me Catherine Fabre.
"Ce qui faisait vivre Jacques Hamel, nous en avons une idée par les écrits qu'il a laissés, les textes de ces homélies, les éditoriaux du bulletin paroissial"
"Ce sont des paroles qui expriment le cœur d'un homme qui voulait laisser aux autres quelque chose qui valait la peine"
L'avocate revient sur ce cri "va-t-en Satan", lancé par le prêtre : "Il n'a pas paniqué, pas émis de plainte pour lui ni de cri de souffrance, il était dans un autre combat, et dans ce combat, il a laissé intact quelque chose d'humain chez ses agresseurs". #SaintEtienneDuRouvray
"Le symbole qu'Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean voulaient atteindre n'est pas détruit", souligne Me Catherine Fabre.
L'avocate se dit chargée par l'une des religieuses présentes lors de l'attentat, Soeur Danielle, de transmettre un message aux accusés. "C'est une femme de caractère, une éducatrice, qui, depuis ses 18 ans, vit en foyer et s'occupe des jeunes en difficulté, elle a vu de tout"
"Il était trop difficile pour elle de venir, mais vs existez pour elle, elle me charge de vous dire que la violence n'est pas la solution, elle ns fait mordre la poussière, ça fait 5 ans et demi que vous êtes en prison parce que vous avez laissé la violence entrer dans vos vies"
"Vous êtes partie prenante de cette histoire en faisant clic droit, clic gauche, encore un film…"
L'audience est suspendue jusqu'à 14h, nous entendrons ensuite Me Mouhou, avocat de la famille Coponet, puis les réquisitions des avocates générales.
L'audience reprend, au procès de l'attentat de #SaintEtienneDuRouvray, avec la plaidoirie de Me Méhana Mouhou, avocat de Guy Coponet, 92 ans, gravement blessé dans l'attentat, et de sa famille.
"Ce qui reste dans la mémoire de Guy Coponet, de ce 26 juillet, ce sont des images : les images de Jacques Hamel, supplicié. Et du saccage [de l'église]", commence l'avocat.
Me Mouhou rappelle le récit de l'attentat livré pas Janine Coponet. L'épouse de Guy Coponet était présente dans l'église au moment de l'attaque. Elle est décédée l'an dernier.
"Il y a du sang, beaucoup de sang dans cette cour d'assises, le sang du père Hamel, le sang de M. Guy Coponet, et, puis voyez-vous, on lave le sang par le sang, dans la vengeance"
"Ici, les familles demandent de laver le sang par le pardon. Le pardon, ce n'est ni excuse, ni oubli, mais peut-être cette dimension qui consiste à dire 'je veux être en paix', et monsieur Coponet mérite la paix".
L'avocat rappelle ce jour où l'accusé Farid Khelil a présenté ses excuses à Guy Coponet. Ce-dernier, entendant mal, s'est levé et a demandé au jeune homme : "Qu'est-ce que tu dis, mon p'tit gars ?"
"Ici, on croit en Dieu par amour et non par crainte, voilà la différence entre les islamistes radicalisés et ceux qui croient pas amour"
"On juge ici 3 accusés qui ont dévoyé l'islam, piétiné leur Dieu. Si Dieu voit ce qu'il voit, des enfants qui écoutent de la musique rock à Raqqa et que l'on exécute au nom de l'islam, des femmes violées, des hommes coupés en deux, je suis persuadé que leur Dieu est devenu athée"
"Si leur paradis est fait de meurtres, de crimes, de sang, d'exécutions sommaires, je préfère de loin notre enfer sur terre", poursuit Me Méhana Mouhou.
"On se dit l'islam, ce n'est pas ça. Mais pour eux, l'islam c'est ça, justement".
"Est-ce que Dieu vous a demandé de le venger ? Où est-ce écrit dans votre Coran ? C'est écrit nulle part."
Me Mouhou cite le commandant Massoud : "Rien ne justifie le terrorisme, c'est l'arme des lâches, et lorsqu'ils se disent musulmans, ils sont en plus des traîtres"
Sur les accusés : "On ne peut pas regarder des vidéos, pour reprendre les mots d'un cycliste, à l'insu de son plein gré"
La famille Hamel m'a dit que, sur l tombe du père Jacques Hamel il est écrit "comme toi, notre frère, oncle et grand-oncle, nous choisissons l'amour". Sur celle de Jacqueline Coponet est écrit "Comme toi nous choisissons l'amour"
Fin des plaidoiries des parties civiles. L'audience est suspendue dix minutes, avant les réquisitions.
L'audience reprend, place aux réquisitions des deux avocates générales. Saliha Hand Ouali prend la parole en premier.
"Nous sommes arrivés au terme de nos débats (…). Des débats constitués de moment extrêmement lourds et douloureux, lorsque les constatations de l'attentat ont été projetées à l'écran"
"Le corps du père Hamel martyrisé, porteur des traces du déferlement de violence dont il a fait l'objet, le sang, partout"
"Des débats également douloureux par la souffrance palpable des victimes. Une attaque terroriste constitue une effraction brutale dans les vies, sèment la destruction et l'effroi brisent les individus et nous laissent dans un état de sidération totale"
"Ce terrorisme qui broie nos existences, celles des victimes et celles des familles, dont les familles des auteurs, on l'a vu à l'audience"
"Mais nos débats ont également été révélateurs de moments lumineux, comme suspendus, nous pensons tous ici aux témoignages de Roseline Hamel, Guy Coponet, les membres de leurs familles, Mgr Lebrun, des dépositions d'une humanité exceptionnelle, d'une justesse absolue"
"Pour cela, nous tenons, du côté du ministère public, à rendre un hommage appuyé aux victimes", insiste l'avocate générale.
Elle rappelle que les deux assaillants avaient déjà été repérés par les services anti-terroristes. "Il n'est pas possible de soutenir sérieusement qu'il n'y a pas eu de difficulté, et, à cet égard je comprends le questionnement et les attentes des parties civiles".
"Il n'est pas concevable de ne pas se rendre compte que l'intégralité de cette chaîne [Telegram d'A. Kermiche] est pro-jihadiste et qu'il s'agit non pas d'apologie, on est sur des projets jihadistes, de la propagande, on est clairement sur l'association de malfaiteurs terroriste"
Saliha Hand Ouali rappelle que, à l'été 2016 "tous les services antiterroristes étaient en surchauffe". "Chaque passage à l'acte suscite une remise en question de l'ensemble des acteurs. Nous avons tous la tentation d'une réécriture"
"Alors, cet attentat aurait-il pu être évité ? Pour ma part, je n'ai aucune certitude", poursuit l'avocate générale.
"Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean étaient déjà arrivés à un niveau d'engagement idéologique maximal au moment des faits. Deux entités chargées de haine qui n'attendaient que l'étincelle de la rencontre pour exploser"
"La pensée jihadiste se déploie de façon binaire, elle scinde le monde selon deux parties. Eux, musulmans. Les autres, mécréants".
"Il n'existe pas de profil type de jihadistes, on ne peut pas raisonner par catégorie, poursuit Saliha Hand Ouali Aussi, nous avons des processus de radicalisation qui sont singuliers, propres à chacun des accusés,"
L'avocate générale souligne qu'il y a aussi des points communs aux accusés : le sentiment d'exclusion, le "sentiment de victimisation en tant que musulman", la "recherche de cadres", la "relation au père complexe", entre autres.
"En matière de terrorisme islamisme, il y a rarement un seul et unique projet minutieusement préparé en amont"
"Il s'agit, dans tous les cas, de combattre, de tuer, selon deux modalités : la hijra (émigration en zone irako-syrienne) ou alors 'porter le jihad sur la terre des mécréants', commettre un attentat sur le territoire national".
"A l'été 2016, le discours porté en exergue, c'est l'attentat plutôt que la hijra, en raison de la fermeture des frontières"
L'avocate générale explique que l'objectif est de frapper pour semer la terreur, et, dans ce but "la recherche d'une cible s'efface face au caractère symbolique de l'attaque". A cela s'ajoute "la multiplicité de projets jihadistes qui sont nourris de façon concomitante"
Elle rappelle que, quelques heures avant de retourner à l'église après un premier échec, les terroristes évoquaient encore plusieurs possibilités.
Saliha Hand Ouali raconte qu'elle a elle-même téléchargé Telegram, et qu'on ne lui a pas spontanément suggéré des chaînes jihadistes. "Il faut chercher", dit-elle.
Elle juge l'argument de la curiosité "pas recevable" : "Lorsqu'on consulte quelques secondes cette documentation, on est saisi d'effroi, et lorsqu'on prolonge, c'est nécessairement par adhésion"
L'avocate générale cède la parole à sa consœur Marine Valentin.
"Au cours de ces débats a pu être insinuée l'idée que la place des accusés n'aurait pas dû être dans ce box"
"Aurait-il été concevable que les faits reprochés aux trois accusés soient jugés dans des procédures distinctes ?", interroge l'avocate générale, rappelant les liens des accusés avec les deux assaillants.
"Pour autant, ça a été dit et répété pendant ces trois semaines, seul Rachid Kassim est jugé pour complicité", détaille Marine Valentin. Rappelons que l'accusé est présumé mort en Irak.
Sur l'association de malfaiteurs terroriste : "Il est inutile de démontrer" la participation ou la préparation au projet. "Cette infraction permet de sanctionner le simple fait de s'associer sciemment à des individus qui commettent de tels crimes"
L'avocate générale rappelle un arrêt de la Cour de cassation qui précise qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une connaissance précise du projet d'attentat.
Elle détaille son argumentation en commençant par Jean-Philippe Steven Jean-Louis, converti en 2014, un homme "en quête de réponses au sens d'une vie qu'il a jusqu'alors passivement subie".
"Dans cette quête de réponses, la religion lui a paru salvatrice", continue l'avocate générale, qui note que, dans sa "recherche de cadre", il "se tourne immédiatement vers la recherche d'un islam radical", qui lui offre une vision binaire du monde.
Avec sa chaîne Telegram, "il existe en tant qu'individu pour la première fois de sa vie, Internet va devenir pour lui un espace de construction"
"Il va partager des contenus, donner des conseils, influencer les gens. Il se nourrit des discours de haine [véhiculés par l'Etat islamique]. Il va devenir le porte-voix de leur idéologie mortifère, un porte-voix qui sera particulièrement reconnu au sein de la jihadosphère".
Elle décrit "un individu profondément acquis aux thèses jihadistes".
"Il va créer une chaîne, sa chaîne, qui va être totalement dédiée à la propagande jihadistes, qui va devenir une référence, qui est si active que, pour la faire fonctionner, il a besoin de co-administrateurs".
"Sa chaîne était si connue et reconnue qu'Adel Kermiche va vouloir qu'elle diffuse la vidéo d'allégeance qu'il a tournée avec Abdel-Malik Petitjean chez lui à #SaintEtienneDuRouvray
"Il ne faut pas s'y tromper, toute virtuelle que soit cette jihadosphère, son pouvoir de permettre la concrétisation de projets terroristes est déterminant et absolument majeur"
"Dans l'intégralité des procédures terroristes, l'importance des réseaux sociaux et l'influence des propagandistes tels que Jean-Philippe Steven Jean-Louis sont mises en exergue".
L'avocate générale qualifie Jean-Philippe Steven Jean-Louis de "maître de la propagande".
Elle rappelle que le jeune homme est également jugé pour "soustraction de mineur", soupçonné d'avoir voulu aider un adolescent à partir en Syrie, et y voit "le passage du monde de la propagande en ligne à la concrétisation de projets terroristes"
"Jean-Philippe Steven Jean-Louis voulait bel et bien participer à la victoire finale du Califat"
L'avocate générale explique que l'accusé a accumulé 3.000 euros avec ses multiples cagnottes, dont un tiers donné à des personnes identifiées comme proches de la jihadosphère, et le reste pour financer son départ (échoué) en Syrie.
Elle insiste sur "l'aura et l'influence" de Jean-Philippe Steven Jean-Louis dans la jihadosphère.
"Alors qu'il est parfaitement au clair de l'alternative hijra/attentat,de la détermination d'Abdel-Malik Petitjean, il accepte de créer pour son ami une cagnotte, le 22 juillet, certes rapidement clôturée,mais il a fait croire à son ami qu'il était en mesure"de lui verser argent.
Elle rappelle que, le lendemain de l'attentat, l'accusé appelle Farid Khelil à "venger son cousin". "Moins de deux heures avant son interpellation, il fait encore la preuve de son profond ancrage dans l'idéologie jihadiste qui l'anime".
Pour Marine Valentin, "les faits sont parfaitement constitués".
L'audience est suspendue une dizaine de minutes.
L'audience reprend. Au tour de l'avocate générale Saliha Hand Ouali, qui passe à Farid Khelil : "Tout au long de l'enquête et de ce procès, il s'est révélé insaisissable, maniant l'ambiguïté avec brio, manipulateur, affabulateur, instable voire violent"
Elle décrit un homme "aux multiples visages et costumes" qui "embrouille tout et tout le monde".
Sur sa demande de pardon à Roseline Hamel et Guy Coponet : "Je ne peux que m'interroger sur la sincérité d'une telle démarche, qui ne serait pas exclusivement commandée par l'opportunisme"
"Le rapport de Farid Khelil à la religion est intéressant, lui qui n'a pas été élevé dans l'islam, qui s'en moque ouvertement avec son frère, qui multiplie les virées à l'étranger pour fumer du cannabis"
"Eh bien on comprend, à la lecture des messages échangés avec son cousin [Abdel-Malik Petitjean], qu'il éprouvera une forme de culpabilité vis-à-vis d'un comportement jugé déviant au regard du prisme islamique"
L'avocate générale rappelle que l'accusé est soupçonné d'avoir voulu transmettre les CV d'Abdel-Malik Petitjean et Jean-Philippe Steven Jean-Louis pour obtenir un emploi dans le but de financer un départ en Syrie.
"On comprend que les raisons pour lesquelles les CV n'ont pas été remis sont indépendantes de sa volonté. A aucun moment, Farid Khelil n'a émis un refus de transmission"
Elle ajoute à cela les contacts avec le propagandiste Rachid Kassim, la propagande que l'accusé a lui-même "abondamment consultée", ses "déclarations réitérées sur Telegram de commettre des passages à l'acte"
"Vous avez une infraction qui est parfaitement caractérisée", estime l'avocate générale au sujet de Farid Khelil, poursuivi pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Saliha Hand Ouali cite un épisode de violence décrit par un proche, signe, selon elle, de "quelqu'un qui est capable de se défouler, non pas uniquement par la parole, mais également par les actes"
"Le 25 juillet 2016 : Abdel-Malik Petitjean annonce son intention de passer à l'acte, avec ce fameux 'boum crac badaboum' " [expression employée par le futur assaillant pour désigner son projet]
"Comment réagit Farid Khelil? Non seulement il le pousse et il l'encourage, mais, surtout il s'associe à ce projet : 'C'est sûr que je pars avec toi ou alors je viens te voir, sûr' ". A aucun moment il n'appelle qui que ce soit, ni la police, ni [la mère d'Abdel-Malik Petitjean]"
Sur son rendez-vous avec le renseignement territorial quelques heures après l'attentat: "En réalité, Farid Khelil a totalement manipulé les services de renseignement, ce dont les agents ne peuvent pas se rendre compte, puisqu'ils n'ont pas ce dossier"
"Il rentre, écrit à Rachid Kassim, consulte de la propagande de l'Etat islamique, échange avec Jean-Philippe Steven Jean-Louis".
Sur ce rendez-vous avec le RT, qui aurait pu permettre à Farid Khelil de se couvrir, l'avocate générale estime que l'accusé n'avait "aucune certitude" sur l'implication de son cousin dans l'attentat, mais "plusieurs éléments nous suggèrent qu'il pouvait a minima nourrir un doute"
"Il a galvanisé son cousin. S'il est exact que c'est Abdel-Malik Petitjean qui pousse Farid Khelil sur la voie du jihad, Farid Khelil n'a eu de cesse de manifester toute son admiration pour son cousin. Cette influence était en réalité mutuelle"
"Par l'ensemble de ses propos, de ses encouragements, Farid Khelil a très clairement contribué à exalter son cousin. Je vous demande d'entrer en voie de condamnation à son encontre"
Saliha Hand Ouali passe au troisième accusé, Yassine Sebaihia, qu'elle qualifie d'"apprenti-jihadiste", "insuffisamment mûr" pour passer à l'acte, mais "en adhésion totale avec l'idéologie" de Daech.
Elle décrit Yassine Sebaihia comme l'accusé qui s'est radicalisé "le plus tard", "c'est aussi l'accusé dont le processus de radicalisation apparaît foudroyant"
"En cette période de solitude, il avait l'impression d'être très proche d'Adel Kermiche, qui est devenu son meilleur ami virtuel"
"Au moment des faits, Yassine Sebaihia baigne totalement dans cette sphère jihadiste"
Elle note que les deux terroristes devaient être extrêmement méfiants lorsque Yassine Sebaihia leur a rendu visite, 2 jours avant l'attentat, alors qu'ils en sont si loin dans leur projet d'attaque, et ajoute qu'il n'y a aucune preuve du rejet dont l'accusé dit avoir été victime.
"Il avait parfaitement cerné la dangerosité de ses interlocuteurs. Ce qui m'apparaît le plus inquiétant, c'est que, loin d'être échaudé par ce qui lui est arrivé, Yassine Sebaihia va continuer à consulter de la propagande jihadiste"
"Je vous demande d'entrer en voie de condamnation à son encontre"
Saliha Hand Ouali en vient à Rachid Kassim, "le grand absent de ce procès", dit-elle, le seul accusé poursuivi pour complicité, présumé mort à Mossoul, en Irak.
"Il a réceptionné la vidéo d'allégeance à l'Etat islamique, c'est lui qui l'a transmise aux instances de propagande officielles de l'Etat islamique"
Elle demande également d'entrer en voie de condamnation.
Elle cède la parole à sa consoeur Marine Valentin. "La question qui se pose à la cour est celle de la juste peine à prononcer à l'encontre des quatre accusés"
Pour déterminer cette juste peine, outre la nature et la matérialité des faits, vous devrez prendre en considération plusieurs critères, dont celui de la période"
"Tous ont fait le choix d'adhérer à l'Etat islamique au cours des années 2015 et 2016, marquées par le plus grand nombre d'attentats commis sur le territoire national"
Les avocates générales requièrent la peine maximale à l'encontre de Rachid Kassim, la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.
Il est "l'ombre noire" des dossiers terroristes, qui incite au passage à l'acte "par une promesse de notoriété posthume" et "n'a eu de cesse d'encourager" les deux assaillants, "l'instigateur incontestable" de l'attentat.
Jean-Philippe Steven Jean-Louis: "A l'issue de l'audience, je dois dire que l'inquiétude demeure forte quant à sa capacité à résister dans le futur à de la malveillance". Elle requiert 14 ans de réclusion criminelle à son encontre, assortie d'une période de sûreté des deux-tiers.
Elle demande également un suivi socio-judiciaire de cinq ans, sous peine d'une condamnation à trois ans de détention, comprenant une interdiction de tout contact avec une personne condamnée pour des faits de terrorisme ou se trouvant sur zone.
Farid Khelil : neuf ans d'emprisonnement assortis d'une période de sûreté des deux-tiers. "Sa dangerosité résulte de sa fascination pour les armes, la violence inquiétante dont il a été capable de faire preuve et ses pratiques de dissimulation"
L'avocate générale demande également un suivi socio-judiciaire de cinq ans pour Farid Khelil.
Enfin, à l'encontre de Yassine Sebaihia, les avocates générales requièrent sept ans d'emprisonnement.
L'audience est suspendue, place aux plaidoiries de la défense demain matin, à partir de 9h30.

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