Au palais de justice de Paris, dernier jour du procès de l'attentat de #SaintEtienneDuRouvray. Les accusés s'exprimeront une dernière fois ce matin, le verdict est attendu dans la journée. Des peines de 7 à 14 ans d'emprisonnement ont été requises à l'encontre des trois accusés.
Yassine Sebaihia prend la parole en premier. Il se tord les mains. "Jamais je n'ai voulu participer à un attentat, je n'ai pas voulu partir en Syrie, j'ai été profondément peiné par ce qui est arrivé"
Farid Khelil : "Je voulais dire que ça fait un mois de procès, ça a été très dur pour les victimes, mais aussi pour moi. J'ai été vraiment marqué par les témoignages de M. Coponet et Mme Hamel"
"J'ai senti l'humanisme de M. Coponet, son message m'a touché au coeur. J'ai pu voir la force de cette vieille dame, Mme Hamel"
Il se tourne vers la soeur du prêtre assassiné : "Je sais que je vous ai déjà demandé pardon, tous les jours j'essaye de mériter un peu plus votre compassion, merci Madame. Si mes mots vous ont soulagée, mes gestes feront plus".
"Je n'ose pas trop me plaindre au vu de tout ce que vous avez vécu,mais je retiens de vos témoignages l'espoir, je le garde en moi, j'essaye vraiment d'être un homme meilleur, Madame". Elle le fixe droit dans les yeux.
"Je me suis déjà excusé, ça c'est que des mots. Maintenant c'est les gestes. Je voudrais aussi parler d'espoir un peu. Vous avez eu de l'espoir pour moi, M. Coponet aussi, vous vous êtes avancés vers moi"
"Mercredi dernier, après mes huit heures d'audition, j'étais lessivé, meurtri, et la famille de M. Coponet est descendue de son estrade, elle a apporté un mouchoir. Une partie civile m'a regardé avec compassion, ça m'a vraiment touché".
"Je sais que vous croyez qu'un homme peut changer. En six ans, j'ai vraiment pris conscience du poids des mots, je ne suis plus le même homme".
"J'ai eu peur de vous, de vos réactions, que vous gardiez une mauvaise image de moi, mais vous m'avez rassuré, vous m'avez donné de la force, je peux être meilleur, je sais être meilleur"
"Je suis le petit-fils d'un supplétif de l'armée française", continue l'accusé, dont le grand-père était Harki. "Je suis un enfant de la France, j'en suis conscient, j'aimerais apporter beaucoup à la société"
L'accusé explique qu'il n'a pas vu ses enfants depuis six ans. Il remercie également son avocat, Me Clemenceau.
"Je sais pas si je peux, mais je demande une deuxième chance, je peux m'améliorer. J'arrive à 37 ans, il y en a qui disent que c'est pas vieux, on peut pas dire que c'est jeune non plus"
"J'aimerais prendre ma mère dans mes bras avant qu'elle meure [elle souffre d'un cancer du poumon], voir mon fils avant qu'il devienne adulte"
"J'avance avec ma peine, j'avance avec mes erreurs, j'ai eu des turpitudes comme chaque homme, ça m'a amené devant vous, je vous le redis, je l'assume"
"Merci Madame Hamel pour ce message d'espoir, merci à la famille Coponet, merci pour ce mouchoir qui était pour moi un geste incroyable". La fille du rescapé de l'attentat le regarde en hochant la tête.
Il redemande une deuxième chance. Roseline Hamel le regarde toujours dans les yeux, hoche la tête à son tour. "Encore une fois, je ne peux que demander pardon, c'est que des mots. Je ne peux que demander votre clémence"
Puis il se tourne vers le président, et demande "une deuxième chance, monsieur le président".
Au tour de Jean-Philippe Steven Jean-Louis. "J'aimerais m'adresser à la partie civile. On ne pourra jamais leur demander assez pardon, mais je compte le faire encore aujourd'hui"
"On est tous reliés par ce qu'on a vécu, dans cette salle, je peux juste vous dire que chaque jour je pense à vous, les jours que j'ai passés en prison, ceux que je vais peut-être passer en prison, quand je sortirai, je penserai à vous"
"On aurait pu avoir des paroles de haine de votre part, mais on a eu tout le contraire, et je vous remercie encore. Les 30 jours que j'ai passés avec vous m'ont marqué"
"Je sais que je ne pourrai pas vous oublier, aucunement, et je me l'impose. Je ne sais pas à quel point mes paroles peuvent vous impacter, en mal ou en bien"
"Pour tout ce que vous avez fait pendant ce procès, tout ce que vous nous avez dit, tout ce que vous avez gardé en vous, je vous demande encore une fois pardon, et je vous dis merci"
"Maintenant j'aimerais m'adresser aux juges. J'ai plus appris en 6 ans de détention que en toute ma vie. Je pense que, psychologiquement, j'ai encore des choses à rattraper, je ne pense pas que ça va se faire en un jour, mais le 1er pas vers une guérison est d'en être conscient"
"Maintenant je vais devoir combattre pour survivre, parce que je sais que ma vie va être compliquée. J'ai dû me battre avec mes 1% de chances de survivre [il est né grand prématuré], je ne pense pas m'arrêter maintenant"
Il remercie les avocates générales : "J'ai retenu aussi la partie où elles ont dit 'c'est quelqu'un de fragile, pendant sa détention, il faut qu'il mette des choses en place'."
La cour se retire pour délibérer. Verdict attendu dans la journée.
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Le verdict approche au procès de l'attentat de #SaintEtienneDuRouvray, la salle se re-remplit, en attendant les éventuelles peines des trois accusés. 7, 9 et 14 ans de détention ont été requis. Ils encourent jusqu'à 30 ans de réclusion pour "association de malfaiteurs terroriste"
En attendant le verdict, Roseline Hamel, la sœur du prêtre assassiné, va dans la salle saluer les sœurs de l'accusé Jean-Philippe Steven Jean-Louis. Ce matin, ce-dernier a émis le souhait de la revoir, quand il sortira de détention.
C'est maintenant Mgr Dominique Lebrun, l'archevêque de Rouen, qui s'appuie sur le box des accusés pour aller discuter avec l'accusé Farid Khelil. "Je n'ai jamais vu ça", dit un avocat de parties civiles. #SaintEtienneDuRouvray
Reprise de l'audience au procès de l'attentat de #SaintEtienneDuRouvray. La journée est consacrée aux plaidoiries de la défense des trois accusés. Le verdict est attendu demain.
La première des avocats à prendre la parole est Me Katy Mira, qui représente Yassine Sebaihia, ce jeune homme de 27 ans qui a traversé la France pour retrouver les terroristes deux jours avant les faits. Il a expliqué avoir voulu prendre des cours de religion avec Adel Kermiche.
L'avocate cite une déclaration de son client en garde-à-vue : "Je ne suis pas un terroriste, je n'ai pas envie de mourir, je n'ai pas envie de tuer. J'ai l'impression d'avoir été manipulé, je voulais juste avoir des amis", "une version maintenue pendant 5 ans et demi"
Dernière semaine, au procès de l'attentat de #SaintEtienneDuRouvray, au cours duquel le prêtre Jacques #Hamel avait été tué et un paroissien gravement blessé, le 26 juillet 2016.
Ce lundi matin est consacré aux plaidoiries de parties civiles. Verdict attendu mercredi.
L'audience démarre. Le président annonce que l'un des assesseurs titulaires est malade et est remplacé.
Me Eric Morain, avocat de la Fenvac, la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs, prend la parole.
Quatrième jour du procès de l'attentat de #saintetiennedurouvray, ce matin, Guy Coponet, le rescapé de l'attentat, 92 ans, vient témoigner.
Il témoigne assis, la voix vive : "Je vais vous raconter cette journée, c'est bien frais, y a pas de problème".
Le 26 juillet, jour de l'attaque, est aussi celui de son anniversaire. "Il y avait beaucoup moins de monde que d'habitude à la messe, c'était les vacances, heureusement (...). En cours de route, on a entendu frapper à la sacristie"
Retour au procès d'Alexandre #Benalla, Vincent Crase, Maxence Creusat et Laurent Simonin, pour l'avant-dernière journée d'audience. Aujourd'hui, au programme : les plaidoiries de PC et, peut-être, en fonction de l'heure, les réquisitions.
L'avocate de VigiMientame les plaidoiries. Elle explique que le syndicat de policiers est partie civile "parce que le préjudice est énorme, parce que ce 1er-Mai là, une atteinte considérable a été portée à l'ensemble des fonctionnaires de police présents sur le territoire.
"Ils ont trahi l'institution, les fonctionnaires de police présents ce 1er mai en considérant qu'ils étaient sans doute incapable de pouvoir interpeller", continue l"avocate
7ème jour du procès d'Alexandre #Benalla. Ce vendredi, il sera question des soupçons de violences volontaires place de la Contrescarpe, le 1er mai 2018. C'est la diffusion de ces images qui a déclenché toute l'affaire.
Chloé P. et Georgios D. sont les deux personnes "interpellées" par Alexandre #Benalla place de la Contrescarpe. Ils sont assis à la place des parties civiles.
Georgios D. a lancé une carafe vers les CRS et Chloé P. une bouteille en plastique. Ils ont été condamnés à 500 euros d'amende pour ces faits.