Le Grand Livre du Climat - sous la direction de @GretaThunberg : le fil de lecture 🧶📖
J'ouvre ce thread de ma lecture de la traduction française de ce recueil d'articles consacrés au #réchauffementclimatique et ses enjeux, édité par les éditions Kero | Calmann-Lévy. (1/n)
Tout d'abord, quelques mots sur le travail de @GretaThunberg sur ce livre. Il ne s'agit pas de sa seule plume, la jeune militante a souhaité constitué un recueil de textes scientifiques couvrant les plus larges thématiques possibles associées au #climat et ses conséquences (2/n)
Greta Thunberg a donc écrit différentes préfaces, au livre comme à ses sections, ainsi qu'une postface concluant l'ouvrage. En lisant sa plume, sommes loin des préjugés médiatiques et punchlines des réseaux sociaux. Le ton est nuancé, les propos renseignés. (3/n)
Première section, "comment fonctionne le climat", 4 scientifiques et 2 journalistes apportent donc leurs contributions à cette partie. Cette entrée en matière se veut très vulgarisée, avec trois grandes introductions de qualités inégales malheureusement. (4/n)
On oubliera l'intervention d'une journaliste qui va jusqu'à inventer Wallace en grand rival de Darwin 🙄 (mais pourquoi dans ce contexte du climat ?) pour se concentrer sur les excellents messages diffusés dans cette partie. (5/n)
➡️ Le #changementclimatique est une évidence scientifique.
➡️ L'humanité n'en est pas entièrement responsable mais une minorité sur-consommatrice d'énergies et produits émetteurs de GES.
➡️ Ce n'est pas le capitalisme le responsable mais la manière dont nous l'appliquons. (6/n)
➡️ Les grands groupes industriels sont au courant depuis les années 70 et ont pourtant agi en désinformateurs sur la crise climatique. En définitive nous sommes face à un scandale comparable à l'affaire du cancer du fumeur 🚬 et l'industrie du tabac. (7/n)
Continuons sur les bases géophysiques expliquées dans ce livre. Il n'est pas question ici de cours magistral mais de vulgarisation claire écrite par des scientifiques à l'adresse du grand public. Néanmoins le contenu n'est pas pour autant édulcoré (8/n).
C'est d'ailleurs l'intérêt de cet ouvrage collectif lorsque les dômes de chaleur sont expliqués simplement, sans surcharger de modèles complexes pour le lecteur débutant. De même pour les autre GES en-dehors du CO2 et l'explication du forçage radiatif. Simple, clair, net. (9/n)
De même pour les boucles de rétroaction, clairement expliquées en prenant soin d'aborder l'incertitude générée par ces phénomènes géophysiques sans les dévoyer. (10/n)
Par contre un point un peu gênant, on trouve des coquilles de traduction un peu bizarres. Comme si ça avait été le crunch chez Calmann-Lévy pour la traduction. (11/n)
Ce détail mis à part, l'impact du #rechauffementclimatique sur les épisodes météorologiques extrêmes est bien mené, tout en abordant des notions de circulation des courants océaniques et aériens pas toujours évidentes pour le profane. (12/n)
De même pour l'article sur l'élévation du niveau des océans, très pédagogique, permettant de comprendre à la fois les contributions des glaces continentales et de la dilatation thermique. Pertinent chapitre dédié pour les cours #EnseignementScientifique . (13/n)
Enfin, dernière série d'articles de cette seconde partie consacrée aux évidences scientifiques et conséquences du #rechauffementclimatique en commençant le lien entre RC et incendies de forêt comme l'exemple terrible de #Lytton (14/n)
Plus la planète se réchauffera, plus les feux de forêt gagneront en puissance et en fréquence. Qu'il existe des facteurs aggravants (résineux, mauvais entretien forestier) ne remet nullement en question ce fait désormais étayé par les données scientifiques. (15/n)
La surexploitation forestière humaine accentue aussi les effets du #réchauffementclimatique comme en Amazonie, où le déboisement et la fragmentation massive des habitats entraînent une accélération du phénomène de "savanisation" de la forêt tropicale. (16/n)
Et ne croyez pas que seule l'emblématique Amazonie soit abordée. Les menaces planant sur les forêts boréales et tempérées, ainsi que l'illusion du stockage CO2 pérennisé par de jeunes plantations sylvicoles rapidement exploitées, sont aussi abordées. (17/n)
De même la crise de la biodiversité, et ses liens réciproques avec le réchauffement climatique, sont mis en avant dans les articles de cette seconde partie. Des textes simples mais percutants à chaque fois. (18/n)
Nous y retrouvons d'ailleurs un article de Dave Goulson, auteur scientifique ayant déjà alerté sur le déclin des Insectes, même si ses propos sont télégraphiés par rapport à son livre "Silent Earth". (19/n)
Deux articles sont consacrés aux sols en lien avec le cycle biogéochimique du carbone. La séquestration biologique du CO2 dans les sols pourrait se retrouver débordée par une boucle rétroactive alors que le réchauffement favorise les microorganismes du sol émetteurs de GES (20/n)
De même, le sujet inquiétant du réchauffement du pergélisol est traité par un chercheur spécialiste de la question, qui résume en un court mais synthétique article le sujet et ses inquiétudes en tant qu'expert. (21/n)
Des articles qui soulignent l'importance de la séquestration du CO2 par les habitats naturels et qui ne sont pas sans rappeler cette infographie de @UNBiodiversity (22/n)
@UNBiodiversity Enfin, dernier article de cette seconde partie, les fameux scénarios climatiques, que le Working Group III du GIEC a d'ailleurs récemment mis à jour dans son rapport d'avril 2022 : "Climate Change 2022: Mitigation of Climate Change". (23/n)
L'objectif de +1,5°c ou +2°c d'anomalies de températures d'ici 2100 est déjà compromis, comme nous alerte le #GIEC. Il est donc grand temps de prendre des mesures politiques mondiales concrètes, et non plus se fixer de vagues promesses comme lors de l'accord de Paris. (24/n)
Troisième partie : quels impacts pour l'humanité ? Les liens entre santé et climat y sont d'abord décrits. Avec forcément une pensée pour les canicules : aujourd'hui, 37% des décès liés à la chaleur entre 1991 et 2018 sont liés au changement climatique. (25/n)
Mais aussi 1% de l'ensemble des décès survenus dans le monde sont imputables à la chaleur. Soit une très faible proportion de décès directement liés au changement climatique. Mais qu'en est-il des conséquences indirectes sur la mortalité ? (26/n)
De même les émissions de GES s'accompagnent aussi d'émissions de polluants atmosphériques ! D'où le lien établi entre RC, activités humaines et santé. Un RC maintenu < +2°c éviterait 4,5 M de décès 1,4 M d'hospitalisations et 1,7 M de cas de démence. (27/n)
A lire à ce sujet l'article scientifique de F. J. Colon-Gonzalez et al. (2021) qui a rédigé le texte de cette troisième partie sur la la propagation des maladies à transmission vectorielle (ex : la dengue) favorisées par le #réchauffementclimatique (28/n)
De manière générale, l'émergence de zoonoses risque d'être favorisée par le #globalwarming. Et quand on voit le marasme de la crise #COVID19 ces dernières années, imaginer l'émergence de pandémies chroniques similaires, voire pires, ne présage de rien de bon pour nous. (29/n)
De plus, l'augmentation de la teneur en CO2 atmosphérique booste la croissance végétale mais diminue la qualité nutritive des légumes; leurs teneurs plus faibles en fer, zinc ou encore vitamine B par exemple présage de problèmes nutritionnels dans les décennies à venir. (30/n)
Samuel S. Myers à l'origine de cet article sur le RC et la nutrition évoque un article en soumission sur le déclin des pollinisateurs. Le voici. Selon lui, 1/2 million des décès mondiaux annuels sont liés à cette perte de service écosystémique. (31/n)
Lutter contre le #réchauffementclimatique n'est donc pas seulement une priorité environnementale, c'est aussi un impératif incontournable pour assurer un avenir viable à l'humanité. (32/n)
La suite de cette partie consacrée aux impacts du réchauffement climatique sur l'Humanité s'intéresse cette fois-ci à des aspects plus sociologiques. Le monde se réchauffe, quels seront les impacts pour nos sociétés ? (33/n)
Il est toujours délicat quand on n'est pas trop versé combats sociaux (ne me jetez pas la pierre, on ne peut pas s'intéresser à tout) de se plonger dans des textes engagés, mais Jacqueline Patterson dans son texte "Le racisme environnemental" sait être pédagogue. (34/n)
On comprend donc, de part les inégalités sociales et communautaires (pour ne pas dire racistes) prises en exemple aux USA, qu'il y aurait forcément amplification de ces problèmes en lien avec le réchauffement climatique. (35/n)
De même pour la situation des réfugiés climatiques, fortement liée aux migrations socio-économiques actuelles. Ce sont des grenades géopolitiques à venir que le réchauffement climatique s'apprête à dégoupiller. (36/n)
Il est d'ailleurs intéressant de lire que les témoignages du changement climatique en cours nous sont apportés par les autochtones eux-mêmes plutôt que par des rapports indirects d'ONG occidentales. C'est indéniablement un point fort de ces récits. (37/n)
En bref, chaque degré de réchauffement climatique supplémentaire n'a pas le même effet à l'échelle globale. Ce qui aura de profondes implications sur les inégalités mondiales. (38/n)
Très flippant aussi, la chaleur peut exacerber les comportements violents. Ce ne sont que des corrélations, la violence est multifactorielle. Mais dans quelle mesure le réchauffement climatique dégradera la paix sociale ? Selon Marshall Burke, d'une hausse de 10-20 %. (39/n)
Enfin, quelques remarques économiques dans cette troisième partie, avec un chiffre-clé particulièrement fort. En 2021, Moody Analytics chiffrait à 69.000 milliards de dollars l'impact d'un RC de +2°C sur l'économie mondiale. (40/n)
De même le baromètre des assurances est toujours intéressant à comparer. Le groupe britannique Aon a déboursé 1,8 billions de $ en 2000-2010 liés aux intempéries. Pour 2010-2020, ce chiffre s'élève à 3 billions de $. Le monde des assurances le sait, le RC est en marche. (41/n)
Ce qui pourrait mener à une crise immobilière sans précédent : si les assurances font exploser leurs tarifs pour des catastrophes naturelles en raison du RC, ou refusent de couvrir des assurés en raison de risques accrus, nous pourrions aboutir à une crise du secteur ! (42/n)
Des biens immobiliers deviendraient invendables pour cette raison, d'autres sortiraient des assurances et se retrouveraient sans dédommagements aux premiers dégâts venus, alors que les compagnies d'assurances sombreraient sous le poids des indemnisations à verser. (43/n)
Bref, le baromètre économique s'agite déjà, et cela constitue une preuve parmi d'autres que le réchauffement climatique est bel et bien une réalité désormais indiscutable. (44/n)
Seulement voilà, @GretaThunberg l'écrit non sans raison, le monde économique a beau avoir conscience de cette réalité, elle n'en demeure pas moins cyniquement focalisée sur la croissance. Et les politiques préfèrent de loin cet indicateur à ceux climatiques. (45/n)
@GretaThunberg Seulement voilà, l'enjeu est crucial, les actions doivent être menées d'urgence, comme le rappelle le Kévin Anderson, professeur universitaire spécialisé en énergies et réchauffement climatique. Un résumé de la situation publié en une image dans le #AR6 du #GIEC de 2022 : (46/n)
Ce qui est souvent critiqué dans ce Grand Livre du Climat, ce ne sont pas les "gens ordinaires" résidents de l'Union Européenne, mais les énormes inégalités sociales nées d'un hédonisme consumériste exacerbé. On peut s'imaginer qu'il s'agit de pointer du doigt "l'autre". (47/n)
Et pourtant, les chiffres mis en avant sont troublants. Dire que les 10% de nos concitoyens les plus fortunés consomment tellement que ramener leur niveau de vie à notre ordinaire suffirait à réduire les émissions de GES d'un tiers ! Cela ne peut que laisser songeur. (48/n)
Et si cela ne suffisait pas, les quelques journalistes invités à participer à l'ouvrage comme la suédoise Alexandra Urisman Otto en rajoutent à nouveau en révélant avec quelle légèreté les politiques nationales abordent leurs plans climatiques ! Déprimant. (49/n)
Nous en venons aussi aux premiers constats sur la crise énergétique et le réchauffement climatique. Sans surprises, la part belle est faite à l'opposition entre énergies renouvelables et énergies fossiles. Ce qui se justifie, mais l'énergie nucléaire semble ici oubliée. (50/n)
C'est pourtant une source d'énergie à très bon rapport g(CO2)/kWh et donc un allié dans la lutte contre les émissions de GES. Pour autant, si le Grand Livre du Climat en parle peu, l'ouvrage note qu'il s'agit d'une "source d'énergie fiable et faible en carbone" (p. 229). (51/n)
Pour autant, les critiques de la filière nucléaire sont quelque peu légère et trop banales. Fukushima et Tchernobyl cités inévitablement en exemple, le stockage des déchets évoqués comme "problématique" sans plus de réflexion. (52/n)
Et pourtant, les énergies "vertes" sont critiquées avec peut-être plus de justesse sur leurs points faibles que l'énergie nucléaire. L'éolien se révèle source de "perturbation de la faune sauvage" et peut impacter "les populations avoisinantes". (53/n)
L'hydrogène vert, l'énergie hydraulique, les parcs à énergie solaire, la biomasse ne sont pas non plus vendus comme des solutions miraculeuses. Et selon le code couleur du bouquin, ce tour d'horizon des énergies non-fossiles serait rédigé par GT. (54/n)
Alors qu'en dit-elle au final ? Qu'il n'y a pas de solution parfaite. Que propose-t-elle ? Déjà des économies et de la sobriété énergétique, pour commencer. Une production et une consommation électrique la + locale possible, ensuite. (55/n)
Ce qui se révèle assez prudent, et qui m'amène une fois de plus à noter au combien @GretaThunberg sait faire preuve de réflexion et de recul dans ses textes, même si la fougue de l'engagement militant peut transparaître. Nous sommes loin des carricatures qu'on lui prête. (56/n)
Puisque nous sommes dans la critique, le techno-optimisme s'en prend aussi un coup avec un court article rappelant au combien la géo-ingénierie n'est pas une solution crédible face au réchauffement climatique. Au moins c'est dit, et le livre passe à autre chose. (57/n)
Pour autant, un article entier propose des méthodes d'élimination des GES enrayant leurs émissions : biocapture par les habitats naturels, bioénergie avec captage et stockage de carbone, précipitation du CO2 à l'aide de broyats de roches riches en silicates de calcium ... (58/n)
Pour autant, l'élimination du CO2 par divers procédés est déjà discuté plus en détails par l'#AR6 du GIEC (2022). Le public néophyte trouvera donc dans le Grand Livre du Climat quelques premiers éléments de compréhension. (59/n)
Pour résumer, d'un côté le risque d'emballements incontrôlés du climat et de l'environnement par la géo-ingénierie sont survolés, de l'autre quelques méthodes de séquestration du CO2 sont proposés. Pour autant le lecteur curieux restera peu renseigné en si peu de pages. (60/n)
Et c'est bien là un problème de cet ouvrage, qui étant très généraliste et destiné au plus large public possible, risque de frustrer le lecteur initié en quête d'informations plus détaillées. On reste ici sur notre faim, c'est au lecteur de creuser les questions soulevées. (61/n)
Bref, toute solution étudiée, nous en déduisons de manière très triviale à ce stade que nous devons absolument freiner nos émissions de GES. Il est donc temps, dans cette quatrième partie, de s'intéresser à notre empreinte climatique. (62/n)
Commençons par rappeler que l'emprise de l'humanité sur les espaces naturels a fortement augmenté depuis la date repère de 1850 (souvent utilisée comme début chronologique de comparaison en climatologie). Mais la production agricole répond-elle aux besoins mondiaux ? (63/n)
Le but n'est pas ici de condamner l'agriculture moderne, mais de se poser les bonnes questions.
➡️ La productivité agricole mondiale remplit-elle efficacement son rôle de "nourrir la planète" ?
➡️ Comment peut-on réduire considérablement son empreinte environnementale ?
(64/n)
Et c'est précisément ce sur quoi les discussions devraient être focalisées. Nous devons trouver de nouveaux moyens d'augmenter la production agricole tout en préservant les écosystèmes naturels : leurs biotopes et leurs biodiversités. (65/n)
Cela signifie interroger les pratiques agricoles, questionner les habitudes alimentaires, mais aussi lutter contre le gaspillage alimentaire, source de gaz à effet de serre et de perte conséquente de nourriture. (66/n)
Concernant la production alimentaire, l'article de Michael Clark, expert en sciences de l'environnement de l'Université d'Oxford, reprend en partie la revue parapluie qu'il avait co-écrite sur les impacts de la production alimentaire sur la santé et l'environnement. (67/n)
Une revue parapluie, c'est quoi ? Il s'agit d'une synthèse de revues systématiques ou de méta-analyses sur un sujet de recherche. Les revues parapluie sont parmi les plus hauts niveaux de publication de faits et preuves scientifiques actuellement publiés. (68/n)
L'article de Clark et al. (2019) intitulé "Multiple health and environmental impacts of foods" représente donc un élément bibliographique particulièrement "robuste" au regard d'une notation sceptique de toute preuve scientifique. La voici ⬇️ (69/n)
Clark et al. (2019) estiment que l'ensemble des filières associées à la production alimentaire représente 30% des émissions mondiales de GES (et non pas uniquement l'agriculture, estimée à 18,6 %). Mais occupe aussi 40% des surfaces émergées et utilise 70% de l'eau douce (70/n)
De plus, une mauvaise alimentation pourrait représenter jusqu'à 40% de la mortalité globale, en incluant les diabètes, accidents cardio-vasculaires ou encore les cancers colorectaux. L'idée est aussi de comparer ces chiffres environnementaux et de santé dans les détails. (71/n)
Un des graphiques de cette revue parapluie est republié dans ce livre (p. 249). Bien entendu, Clark note avec raison que l'impact environnemental d'un aliment peut varier selon ses modes de production. Mais globalement, comparer impacts environnement & santé donne ceci : (72/n)
Deux autres figures de cette revue parapluie permettent de compléter l'article d'ouvrage de Clark, pour le lecteur intéressé. Nous y retrouvons une comparaison intéressante des différentes POA notamment. Conclusion : net désavantage de la viande rouge (transformée ou non). (73/n)
Ce qui rejoint les réflexions autour d'une consommation raisonnée de viande rouge et de charcuterie, comme souvent discuté ici ou dans la presse scientifique. D'ailleurs, Clark le rappelle lui aussi, il faut limiter notre consommation mondiale de viande. (74/n)
Pas uniquement pour l'environnement, mais aussi pour notre santé (on le répète, surtout viande rouge, produits d'origine animale transformés). Cela équivaut aussi pour nous à en manger finalement moins (régimes flexitariens), mais ainsi avant tout à manger local ! (75/n)
Clark est très clair, un régime végétal est la plus grande transformation alimentaire envisageable pour réduire l'impact environnemental, mais un mix POV / POA est tout à fait possible pour une limite +1,5°c. Sauf que l'urgence climatique risque de nous forcer la main 🌱🍽️ (76/n)
En définitive, pour faire face à la crise climatique comme à la crise de la biodiversité, comme le répète Sonja Vermeulen dans l'article d'ouvrage suivant, il faut effectuer une mutation de l'agriculture pour optimiser les pratiques et les productions. (77/n).
Ne croyez pas cependant que seule la production alimentaire est visée. L'industrie, qui tous secteurs confondus représente +30% des émissions globales de GES, est aussi scrutée de près. Or la demande industrielle va doublier d'ici 2050. (78/n)
Tandis que, problème désormais bien connu, si des pays occidentaux comme la France ont désormais des émissions de GES en baisse, c'est aussi parce qu'ils ont délocalisé une partie de leurs productions industrielles les plus polluantes. (79/n)
Après un article revenant sur le fiasco politique et industriel du projet de centrale de captage et stockage du CO2 en Norvège, véritable miroir aux alouettes au demeurant, passons à un autre gros volet des émissions de GES : les transports. (80/n)
On notera la pique bien placée contre les #technosolutionnistes ! Même si je n'irais pas comme @sfoucart jusqu'à considérer que ces techo-optimistes sont forcément climatosceptiques. Leur problème est plus dans une foi inébranlable en une climato-technologie balbutiante. (81/n)
Sur ce secteur émetteur de GES que sont les transports, quelques réflexions intéressantes sur les technologies longues à la transition énergétique comme l'aviation. L'idée proposé par l'article d'ouvrage étant de réfléchir à un usage raisonné sans pour autant l'interdire. (82/n)
Nous sommes donc face à un constat d'urgence climatique, sans qu'une grande action internationale véritablement dynamique et engagée ne se mette vraiment en place. Il est temps de commencer à aborder les propositions concrètes de cet ouvrage collectif. (83/n)
Et à ce sujet, le consumérisme de nos sociétés occidentales est pointé du doigt. Nous ne sommes pas les pires, mais les plus mauvais élèves impressionnent par leur consommation frénétique. Un foyer américain 🇺🇸 possède 300.000 objets en moyenne 😱 (84/n)
Vous connaissez l'émission de TV réalité #StorageWars avec ses box débarras abandonnés vendus aux enchères. Sauf que oui, louer un box pour y ranger son trop-plein d'objets est devenu une banalité aux USA. (85/n)
La société de consommation s'appuie certes sur des leviers psychologiques puissants de paraître et de circuit mental de la récompense, il n'empêche que son moteur économique demeure la loi de l'offre et de la demande. (86/n)
Loin de culpabiliser les ménages, cet ouvrage cherche à faire prendre conscience d'un puissant levier à notre disposition, nous autres individus émettant une infime part de GES : nous avons le choix de consommer responsable. (87/n)
Car au final, ce ne sont pas les fabricants qui nous imposent la #fastfashion par exemple. Mais les consommateurs qui s'y précipitent. Si nous décidons qu'un vêtement doit durer des années et n'être changé que lorsqu'il est définitivement foutu, alors l'offre s'adaptera. (88/n)
Bref, nous sommes victimes de notre surconsommation ! Je ne crois pas au levier de la taxation et de l'interdiction moralisatrice, souvent préconisée avec un laïus culpabilisateur et paternaliste par nos politiques écologistes, je suis pour une prise de conscience. (89/n)
Et une fois de plus, cet ouvrage collectif dirigé par Greta Thunberg met l'accent sur la réflexion du lecteur et sa prise de conscience. Ce qui est une fois de plus un excellent point de cet imposant mais nécessaire ouvrage sur le #réchauffementclimatique. (90/n)
Or qui dit surconsommation dit déchets. Et nos poubelles débordent ! Mal ou trop peu recyclés, parfois déplacés à l'autre bout du monde sans résoudre le problème, ces déchets polluent et participent aux émissions de GES. (91/n)
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Le 19 mai 1833, Darwin entreprend l'ascension de la Sierra de las Animas. Cette colline de 501 m d'altitude surplombe la pampa uruguayenne alentours. Un site géologique également chargé d'histoire et de légendes. #VoyageDarwinBeagle
Levés tôt, Darwin et son guide local entament une randonnée qui va les mener jusqu'au somment de ce relief. S'il est imposant, il le doit surtout à la pénéplaine environnante du craton de Rio de la Plata. Mais géologiquement parlant, cette colline dénote aussi dans le paysage.
En effet, la Sierra de las Ánimas est sillonnée de roches volcaniques intrusives, datant probablement du Protérozoïque et témoignant d'une intense activité volcanique passée : basaltes, trachytes, porphyres, rhyolites.
Les jachères peuvent rendre de précieux services pour lutter contre le déclin des #oiseaux ! Encore faut-il correctement les intégrer dans le paysage agricole. Pour cela, une étude 🇩🇪 propose une méthode alliant statistiques spatiales et données #ornitho.
Si ce n'est pas la première étude à se pencher sur les services écosystémiques des jachères, cet article de Klimek et al. (2023) apporte quelques éléments de réponse à la mise en relation récente entre déclin des oiseaux et intensification agricole.
On notera aussi - bien que ce thread ne soit pas un état de l'art - que concilier pratiques agricoles et biodiversité aviaire est un sujet fréquemment abordé dans la littérature scientifique. Ici Barbaro et al. (2021) dans "Journal of Applied Ecology" :
Le 18 mai 1833, le retour de chevauchée dans la pampa uruguayenne se poursuit. Toujours accompagné de ses deux guides gauchos, Darwin a traversé Las Minas et font halte dans la demeure du señor Sebastian de Pimiento. #VoyageDarwinBeagle
Dans cette charmante propriété que Darwin juge bien mieux meublées que les précédentes visitées, les jeunes filles de leur hôte lui font un chaleureux accueil. Ne vous y trompez pas, nous parlons ici de bonne éducation !
La coutume, lorsqu'une jeune fille souhaite vous complimenter à table, consiste à vous donner la plus belle part de viande depuis leur assiette. Darwin doit être bien vu parce qu'elles le resservent sans interruption ! Et hors de question de refuser, ce serait très malpoli.
Au cours de son séjour à Maldonado en mai-juin 1833, Charles Darwin explora aussi bien la pampa et les ripisylves de l'arrière-pays que la côte sauvage. Parmi ses observations figurent de nombreux reptiles. Ophiophobes, s'abstenir ! #VoyageDarwinBeagle
Commençons tout d'abord avec un lézard qui évoque furieusement l'orvet. Mais attention, il s'agit de Ophiodes vertebralis, qui appartient quant à lui à la famille des Diploglossidae.
Philodryas patagoniensis est un serpent venimeux que Darwin annote d'un simple "Coluber", ancien nom de genre de ce reptile qu'il ne parvient pas à identifier. Un rendez-vous manqué, puisque l'espèce sera décrite pour la première fois par le zoologiste Charles Girard en 1858 !
Le déclin des populations d'oiseaux européens serait lié aux pratiques agricoles, facteurs majeurs selon Rigal et al. (2023) dans un article parue dans #PNAS. Un coup de tonnerre en pleine polémique de #pause des normes environnementales 🇪🇺 #Macron#ornitho#biodiversité (1/n)
Ce papier relance une vieille polémique autour de la quantification des facteurs anthropiques responsables du déclin des oiseaux européens. En suivant 170 espèces différentes sur 20.000 sites européens (28 pays), les chercheurs se sont intéressés à 4 pressions différentes : (2/n)
1. L'intensification des pratiques agricoles 2. L'augmentation de la couverture forestière 3. L'urbanisation / artificialisation des milieux 4. Le réchauffement climatique
Hier soir, je poursuivais la chevauchée de Darwin et ses deux guides gauchos à travers l'arrière-pays de Maldonado. Mais je ne vous ai que trop peu parlé de l'avifaune rencontrée.
Nous avions déjà parlé de ses fameuses "autruches" qui firent sensation dans ses récits de voyage ! Bien entendu, il ne s'agissait pas d'autruches mais de troupeaux de nandous d'amérique.
Nous avons mentionné hier soir la surprenante technique de chasse à cheval de la Perdrix des gauchos. Dans ses "Notes zoologiques" Darwin décrit leurs comportements avec un regard naturaliste et cynégétique : elles courent plus qu'en 🇬🇧 et ne se cachent pas à portée de fusil.