Thread by @CalliFanciulla

🔴 Qu'est-ce que le transhumanisme (I) - ses principes fondamentaux, ses objectifs et ses racines culturelles.

Un excellent essai du philosophe Johannes Eisleben. Je vous propose ici la 1ère partie (sur 3)

Ce en quoi Yuval #Harari et Klaus #Schwab croient. 🔽

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Les partisans du transhumanisme, dont Yuval Harari et Klaus Schwab, croient en ces idées :

- Que nous pouvons améliorer le corps humain pour créer des cyborgs - des organismes fictifs dans lesquels les organes humains et la technologie sont parfaitement mélangés ; 🔽

3.
- que des propriétés telles que l'intelligence humaine peuvent être génétiquement améliorées par la manipulation génomique de la lignée germinale ;
- que la technologie de l'#ARNm nous permettra bientôt "d'écrire des circuits pour les cellules et de programmer de manière 🔽

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prévisible la biologie de la même manière que nous écrivons des logiciels et programmons des ordinateurs" (comme indiqué dans un décret du président #Biden sur la biotechnologie) ;
- qu'il sera bientôt possible de guérir le cancer grâce aux thérapies géniques ou même à la 🔽

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nanomécanique (machines extrêmement petites) ;
- que les machines seront bientôt capables de lire dans les pensées ;
- qu'il n'y a pas de libre arbitre car l'esprit est un ensemble de processus biochimiques ;
- que nous atteindrons bientôt l'immortalité numérique en 🔽

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"téléchargeant l'esprit dans le nuage" ;
- que l'"intelligence artificielle" (#IA) donnera bientôt naissance à des machines plus intelligentes que les humains ; et même
- que l'intelligence artificielle rendra la plupart des gens inutiles à la société, car tout leur 🔽

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travail sera repris par les machines,
ou
- que nous serons capables de reprogrammer génétiquement le sexe des humains adultes dans un futur proche-
pour ne citer que quelques-unes des idées qu'ils défendent.

Pourquoi tout cela est-il absurde et n'a-t-il rien de 🔽

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scientifique ? Et pourquoi tant de gens - y compris des personnes intelligentes comme le milliardaire Elon #Musk - y croient-ils ? Quels sont les racines et les objectifs de ce mouvement ? Répondons à ces questions dans l'ordre inverse.

Quels sont les objectifs des 🔽

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transhumanistes ?

Il existe deux groupes de transhumanistes.

Le premier groupe considère le transhumanisme comme la méthode ultime de réalisation de soi, censée les aider - ceux qui pensent pouvoir se permettre cette "amélioration de soi" extrêmement coûteuse - à 🔽

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surmonter les limites biologiques de leur corps. Par exemple, la transhumaniste Martine Rothblatt, dont les cellules ont le caryotype XY mais qui est "devenue" femme, a déclaré que l'autodéfinition de son propre genre n'est que le premier pas vers un remède contre le 🔽

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cancer et d'autres maladies mortelles et, en fin de compte, vers l'immortalité numérique.

Liée à cet objectif, mais de moindre importance, est l'idée que le transhumanisme pourrait promouvoir l'égalité universelle des résultats, dans la tradition de l'idéal des Lumières 🔽

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françaises de l'égalité par la loi (par opposition à l'idéal des Lumières protestantes de l'égalité sous la loi, ou isonomie). Dans cet esprit, le transhumanisme a un caractère émancipateur proche de l'abolitionnisme (la lutte contre l'esclavage au XIXe siècle) ou de 🔽

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l'émancipation féministe - l'idée absurde que les deux sexes doivent être égaux en tous points. Les partisans de cette version de la croyance pensent que tous les êtres humains pourraient être modifiés par la technologie transhumaniste afin d'obtenir des résultats égaux. 🔽

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Nous verrons dans les deux dernières sections de cet essai qu'aucune de ces aspirations ne peut être satisfaite.

Le deuxième groupe de transhumanistes espère utiliser le transhumanisme comme un moyen technique d'accéder au pouvoir, dans l'esprit d'Aldous Huxley, qui 🔽

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décrit dans son utopie la manière dont la modification technique des classes humaines a lieu, avec la création de propriétés planifiées dans des utérus artificiels. Les transhumanistes pensent qu'à l'instar du génie génétique, des capteurs implantés ou des effecteurs 🔽

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moléculaires (délivrant par exemple des doses pulsées de médicaments dans la circulation) permettront de contrôler et de manipuler physiquement les masses, de diriger la volonté et de rendre la plupart des êtres humains inutiles. Par ex. Harari pense que l'intelligence 🔽

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artificielle rendra la plupart des humains inutiles ; selon lui, seule une petite élite de surhommes sera nécessaire à l'avenir. Il pense également que la technologie peut être utilisée pour diriger et manipuler la volonté des masses.

Nous verrons plus loin que si la 🔽

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technologie peut être utilisée pour manipuler les masses culturellement, elle ne peut pas être utilisée pour les contrôler physiquement (autrement qu'en les intoxiquant et en créant une dépendance chronique de masse, ce qui n'est pas un phénomène nouveau), ni pour les 🔽

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rendre inutiles en tant que main-d'œuvre. Également liée à cette intention, l'idée d'utiliser le récit transhumaniste pour exercer un pouvoir culturel en induisant la peur du futur, comme avec le récit du changement climatique et le récit de la peur du Covid. C'est de 🔽

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loin le plus grand effet que le récit transhumaniste a eu jusqu'à présent, mais il perdra de son pouvoir lorsque son absurdité et sa nature non scientifique deviendront apparentes et lorsque sa condition culturelle préalable - l'actuel spasme de peur occidental - 🔽

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disparaîtra. Quelles sont les racines culturelles du transhumanisme ?

Le transhumanisme a plusieurs sources culturelles majeures :

- L'accomplissement de soi, une idée initialement développée à la Renaissance italienne, puis élaborée et popularisée par Herder, mais qui 🔽

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a depuis dégénéré en une forme triviale de consumérisme hédoniste ;
- l'émancipation au sens des Lumières françaises ;
- le cartésianisme et le néo-positivisme ;
- l'antirationalisme postmoderne ; et
- l'eugénisme.
Nous examinerons chaque source à tour de rôle. 🔽

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Auto-actualisation

L'idée d'accomplissement de soi a été développée à l'origine par Pic de la Mirandole et d'autres penseurs italiens de la Renaissance. Il s'agissait d'un programme par lequel les élites culturelles cherchaient à réaliser le plein potentiel de leur 🔽

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personnalité et a émergé avec la découverte de l'individu moderne. L'individu était considéré comme étant avant tout lié à lui-même et chargé de maximiser sa propre culture, ses connaissances et son plaisir.

Au 18e siècle, le théologien protestant allemand Johann 🔽

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Gottfried Herder a reformulé le concept comme une philosophie pour les masses, mais conforme au christianisme. La réalisation de soi devait avoir lieu dans le contexte de la "liberté du chrétien", qui est à la fois "un homme libre pour lui-même, mais un esclave pour 🔽

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tous" (Luther). Au 19e siècle, lorsque les disciples de Hegel ont séparé l'individu moderne de Dieu, l'un d'entre eux, Max Stirner, a énoncé un programme radical d'accomplissement de soi, déclarant que chaque homme est son propre dieu, ayant sa propre unicité.

Au cours 🔽

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du XIXe siècle, la bourgeoisie occidentale a élaboré un manifeste romantique d'accomplissement de soi, qui est devenu un mouvement social répandu dans les classes supérieures. Cependant, sa tendance subjectiviste est rapidement apparue. Heidegger, l'un des pères de 🔽

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l'antirationalisme contemporain, considérait ce mouvement comme une forme de "subjectivisme, y compris le plus dangereux, qui se cache dans le culte de la personnalité". Il voyait également un lien avec le mondialisme (qu'il appelait "planétarisme") et affirmait que 🔽

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l'"impérialisme planétaire" (c'est-à-dire la mondialisation dirigée par les États-Unis, un processus qui a débuté dans les années 1930) culminerait dans un "oubli de l'être (Seinsvergessenheit) intégré dans le subjectivisme".

Dans le même ordre d'idées, Heidegger 🔽

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qualifie ce subjectivisme occidental de "règne de l'homme", un jeu de mots en allemand (où le mot "homme" est couramment utilisé comme un pronom signifiant l'anonymat, la collectivité ou une entité non nommée, comme "one" en anglais et "on" en français, mais que 🔽

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Heidegger a réutilisé comme substantif). Difficile à traduire, cette expression qu'il a inventée signifie le règne d'un type [d'individu] standardisé, sans âme, posthumain. Foucault - qui, comme ses principales sources Bataille, Marx et Heidegger, est rarement une source 🔽

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à partir de laquelle on peut développer une perspective valable - a caractérisé avec justesse cette mégatendance culturelle comme le "culte californien du moi", et plus tard Charles Taylor l'a décrite comme la "pseudo-authenticité" dans Ethics of Authenticity, un livre 🔽

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solide sur le sujet.

Tous ces penseurs ont compris que cette pseudo-authenticité est une forme de consumérisme, dans lequel la réalisation du potentiel de l'individu est banalisée et réduite à une certaine sélection de biens et de services produits par la mégamachine 🔽

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(Lewis Mumford). Dans le transhumanisme, l'idée de réalisation de soi atteint son apogée. Les transhumanistes affirment que nous pouvons remodeler entièrement notre existence corporelle et mentale pour maximiser le potentiel de notre personnalité. Martine Rothblatt, qui 🔽

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vit par hasard en Californie, est l'exemple même de cette idéologie.

Deuxième partie, demain.

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