Youssef Aït Boulahcen : "hier, ça a été une journée très lourde. Je me suis efforcé de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité."
Me Lastelle : "j'ai une question un peu délicate à vous poser : avez-vous un instant envisagé que la personne dont vous parlait votre soeur était Abdelhamid Abaaoud ?"
Youssef Aït Boulahcen : "j'aurais pu, mais pour moi c'était inconcevable."
Me Lastelle : "il vous a manqué quoi pour aller au commissariat."
Youssef Aït Boulahcen : "la clarté. J’aurais dit quoi au commissariat ? “Ma soeur, elle ne sait pas ce qu’elle raconte, qu’il y a quelqu’un derrière le buisson.”
Me Lastelle (défense) : "vous avez une petite amie?"
Youssef Aït Boulahcen : "Oui, Manon."
- Elle porte le voile ?
- Non.
Mohamed Soumah décrit son enfance : la séparation de ses parents à 5 ans, les foyers, les "bêtises".
En 2013, la mère de Mohamed Soumah décède dans un accident de la route. A l'époque, il est en fuite :"j'étais pas rentré d'une permission de sortie" et ne l'apprend pas tout de suite.
Mohamed Soumah s'est converti à l'Islam à 13 ans : "depuis que je suis tout petit, je vois ma mère aller à l'église tous les dimanches. Mais comme j'ai le nom de père, j'ai choisi sa religion."
La présidente : "vous n'êtes pas si vieux que ça, donc on peut reprendre votre enfance. Vous arrêtez l'école en 4e, pourquoi?"
Mohamed Soumah : "à cause de la prison."
Présidente : "moi je n'aurais jamais la chance d'apprendre la plomberie. Des bons plombiers, on en cherche."
Mohamed Soumah suit alors une formation climatisation en prison mais j'ai arrêté.
Présidente : "pourquoi?"
Mohamed Soumah : "parce que je me suis évadé."
Mohamed Soumah : "je peux vous dire un truc, madame? Je vous embête 5 minutes et après on reprend. Je voudrais présenter toutes mes condoléances aux familles des victimes ...."
Mohamed Soumah : "j’étais pas au courant mais c’est un peu de ma faute ce qui est arrivé. Je sais ce que c’est de perdre quelqu’un de sa famille."
Mohamed Soumah : "je voudrais remercier la justice et les journalistes. Ils ont rétabli la vérité, ils ont dit que j’étais pas un terroriste mais juste un délinquant."
Mohamed Soumah s'explique sur ses 5 téléphones : un pour ses anciens codétenus, "un pour ma copine", "un pour snapchat", "deux pour le trafic".
Mohamed Soumah : "mes copines sont un peu jalouses, je suis obligé de les appeler ...."
Présidente : "je comprends que ce soit difficile."
A ses côtés dans le box, #Jawad Bendaoud acquiesce.
Mohamed Soumah : "moi, j'ai rien à voir dans les trucs terroristes, islamistes, les machins comme ça quoi. J'ai fait beaucoup de bêtises mais j'ai jamais été confronté à tout ce tralala."
Mohamed Soumah : "dans la société, il y a les bons citoyens, comme vous tous dans cette salle, les délinquants, les violeurs et puis les terroristes. Moi je suis dans la case délinquant, racaille …"
Présidente : "pourquoi vous cherchez un logement pour Hasna?"
Mohamed Soumah : "j'ai pensé à l'argent ... puis elle pleurait, moi j'aime pas voir une femme qui pleure. Et pourquoi pas coucher avec elle ...."
Mohamed Soumah : "Hasna, en moins de deux minutes elle me parle de son ex-mari. Elle pleure, elle me parle de son frère qui est mort. Moi, je me dis, elle est un peu fofolle, c’est une toxico."
Mohamed Soumah : "peut-être que je me suis trompé sur une/deux boulettes [de cocaïne], mais bon ... sur moi j'ai toujours une dizaine de boulettes."
Présidente : c'est pas prudent ..."
Présidente : "elle est bonne votre coke?"
Mohamed Soumah : "moi, je sais pas, j'ai jamais essayé. On m'a dit qu'elle était bonne, mais pas un truc de ouf non plus ..."
Le #13Novembre le téléphone de Mohamed Soumah borne au même endroit que celui de Salah Abdeslam qui attend qu'on vienne le chercher de Belgique. En réalité, Mohamed Soumah habite tout près.
Mohamed Soumah : "c'est vrai qu'on est dans le contexte des attentats, mais la vie criminelle elle continue ... Moi, je vois une petite rebeu, jean moulant, bouteille d'alcool, je pense pas à un truc bizarre, je me dis je vais a baiser ...."
Mohamed Soumah : "à la télé, ils disent "lui il est en Syrie, l'autre il a passé la frontière de la Belgique", il y avait pas de quoi se méfier."
Mohamed Soumah : "moi, je me dis qu'Hasna m'a pris pour un con. Je l'ai même pas baisée. Vous seriez à ma place, vous auriez pensé comment, madame?"
Silence de la présidente.
Présidente : "ça passe le matin, c'est ça ?"
Mohamed Soumah : "ouais, avant c'était l'après-midi. Tout le monde a déjà regardé cette série ..."
Mohamed Soumah : "moi je suis en colère, j'ai fait tout ça pour elle et c'est un autre mec qui va la baiser. J'ai envie de traiter sa mère, mais je me retiens"
Mohamed Soumah : "j'ai un peu honte car je compte la baiser et elle me dit "j'te passe mon frère". Je vais pas lui dire "salut, je compte baiser ta soeur".
La présidente rappelle à Mohamed Soumah "vous avec été identifié grâce aux investigations, c'est pas vous qui allez dire "coucou, je suis là".
La présidente : "là on est pas sur BFM, mais au tirbunal."
#Jawad Bendaoud : "non, j'étais en prison. Elle m'a pris la tête avec ça, mais il y a pas besoin de le reconnaître quand on c'est que c'est son enfant."
En réalité, près de 10 ans, notamment pour la mort de son meilleur ami en 2006, alors que celui-ci tentait de s'interposer dans une rixe.
Présidente : "laissez Joey Starr de côté"
#Jawad Bendaoud : "je suis formel, j'étais dans ma salle de bain, tout nu et rempli de mousse."
( cc @SarahBrethes )