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EduKey @EduKeyFR
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Aujourd'hui j'assiste à un congrès organisé par @lapsyde @CNRS et @UParisDescartes intitulé "Neuroéducation : une nouvelle science pour l'école ?". Comme j'ai pas le droit de filmer, je me suis dit que j'allais au moins livetweeter, alors c'est parti pour un fil #neuroeducation !
Voici un aperçu du programme de la journée autour de la #neuroéducation, dans le splendide grand Amphithéâtre de la Sorbonne. Toute une grande équipe pour nous recevoir et nous orienter.
Le discours d'ouverture par @GillesPecout et @jmblanquer ne devrait plus tarder !
Comme pour tous les événements, le quart d'heure de retard rituel semble de mise. @jmblanquer entre, tout le monde se lève. Le silence se fait. Wait, what ?
Bon, en tout cas c'est parti, après un petit mot d'introduction, la parole est donnée à @GillesPecout Recteur de Paris.
nous fait, comme il est de mise dans ces situations paraît-il, un rappel historique jusqu'à ce qui nous rassemble aujourd'hui : mettre l'expérimentation scientifique au service de l'accompagnement éducatif. Ou quelque chose comme ça.
enchaîne en nous parlant de Karl Marx. Il souligne à la fois la différence entre théorie et pratique mais surtout l'importance de ne pas les opposer. Il faut faire le lien entre théorie et pratique. Il a fait un peu de name dropping mais j'ai pas eu le temps de noter.
J'avoue ne pas avoir compris le rapport avec Karl Marx, mais je suis pas spécialiste. En tout cas je crois que l'essentiel de son intention se résume dans l'idée que la / les science(s) est importante : mieux comprendre l'être humain. POUR L'ÉDUCATION !!!
Il mentionne quand même qu'on a la chance d'avoir les meilleurs scientifiques sur le sujet. Ouf, heureusement qu'on est les meilleurs alors. "Cet esprit d'avant-gardisme est essentiel pour faire avancer l'éducation"
Il célèbre au passage la présence de chercheurs Canadiens parmi nous aujourd'hui, et souligne nos liens avec le Québec et plus généralement le Canada. "Bisous à tous les Canadiens et merci pour l'inspiration, c'est grave cool" (oui, là je paraphrase)
"La Sorbonne est votre maison" (au 110 bis) (ensuite il précise que c'est pour les personnes de l'éducation nationale).
Bref, l'idée c'est de faire des liens. Point de scientisme ou de technologisme aveugle : il faut faire preuve de discernement.
On est au début d'une exploration sur le cerveau, pas à la fin. On est excités, on est optimistes. On peut avoir peur, mais au-delà des peurs, il y a des possibilités.
Et là, il a encore balancé 2 noms, j'ai vérifié sa bio, et pourtant non, il est pas philosophe. J'aurais cru.
Ah voilà la conclusion : il y a deux mots clés. Culture et Logique. Et bah pourquoi pas. Je crois que j'aurais été un peu déçu s'il avait conclu avec "Chaussette" et "Banane".
La salle applaudit. Avec à présent non pas 15 mais 35 min de retard, c'est parti pour la première conf!
Olivier Houdé, directeur du Laboratoire de Psychologie du Développement et de l'Éducation de l'Enfant @lapsyde a donc la parole !
Comme le veut la tradition académique, on a encore droit à un retour historique. Sont mentionnés les syllogismes d'Aristote et le mythe de la caverne de Platon. Merci aux anciens grecs. Ensuite on a Descartes, Locke, Kant et enfin Piaget + Darwin (biologie RPZ)
Il résume la pensée de Piaget sur l'Intelligence de l'enfant et son développement cognitif (raisonnement, catégorisation, nombre, objet). J'aime beaucoup quand il dit "Le réel n'est qu'un cas particulier du possible". Par contre j'ai peur quand il dit "néopositivisme".
Donc chez Piaget, différents stades de l'intelligence. O. Houdé évoque le fait qu'on a longtemps cru que l'idée de progrès dans l'apprentissage était linéaire (et on le retrouve dans la façon dont les écoles sont administrées, hiérarichisées). C'est en fait assez souvent faux.
Il conseille de lire "L'enfant" de Maria Montessori, publié avant les travaux de Piaget, et elle disait des trucs cool à propos du raisonnement. Ensuite il met une slide avec une photo de bébé "je fais des maths" à côté d'une photo de Cédric Villani. Je kiffe son powerpoint, haha
La slide suivante parle de "Bébé bayésien", petite pensée pour @science__4__all et @MonsieurPhi
Il évoque les heuristiques, donc des intuitions, des stratégies cognitives approximatives qui sont très utiles pour avoir des réponses rapidement, maiiis parfois ça tombe à côté. Il mentionne du coup l'importance de l'inhibition, le concept majeur sur lequel il travaille.
L'inhibition permet - parfois - d'inhiber l'heuristique (système 1), donc la pensée "automatique" résultant de nos intuitions et nos observations. Il permettrait donc d'activer le système algorithmique (système 2) qui plus lentement nous permet de développer une réflexion logique
Les neurosciences ne sont pas tjrs "localisationnistes" : certes, ils y a des régions bien localisées du cerveau avec des fonctions spécifiques, mais le cerveau a beaucoup de fonctions "distribuées" ! Il présente un modèle distribué d'inhibition des heuristiques dans le cerveau.
Il parle de la vicariance beaucoup trop vite, fait référence à un bouquin "La Vicariance" de Alain Berthoz. Ça avait l'air intéressant mais j'ai pas bien compris. C'est chaud le livetweet.
Houdé nous parle à présent de ses expériences de l'école au laboratoire (IRMf). Les enfants sont entraînés "comme Thomas Pesquet" (sic) @Thom_astro
On n'en parle pas assez, mais les expérimentations ne concernent pas juste le primaire et la maternelle, mais aussi le collège et lycée. Houdé nous mentionne le travail et les études autour du raisonnement. Ils doivent inhiber leurs heuristiques pour activer le raisonnement.
Des pédagogies expérimentales permettent d'apprendre à développer ce contrôle inhibiteur. Il est important d'apprendre à travers l'attention.
Alerte gros mot : il nous parle de recommandations "neuropédagogiques". Des expérimentations sont en cours dans toute la France et même la francophonie. Apprenons l'inhibition quoi. Il évoque des bouquins pour aller plus loin dont "L'école du cerveau" qu'il vient de sortir.
Séquence de questions : est-ce que des formations de pratique-action sont prévues pour les collèges ? La réponse est oui. Ensuite Houdé tacle le Ministre par rapport au retard.
Autre question : peut-on avoir un exemple de dispositif concret pour travailler l'inhibition ?
Ils ont fait un "attrape-piège" (attrape-heuristique). Je pourrai pas expliquer en un Tweet, désolé, mais voilà une image. Ils fournissent clé en main des dispositifs pédagogiques.
On enchaîne avec la présentation de Johannes Ziegler, directeur du Laboratoire de Psychologie Cognitive (CNRS) d'Aix-Marseille.
Il commence avec du lourd avec les tests internationaux (PISA, PIRLS) pour montrer que la France est pourrie au niveau des inégalités et de l'écriture.
Tout ça a un coût sociétal et humain énorme : d'où tous les efforts faits et à faire sur la lecture et l'écriture.
Il nous montre plein d'images avec des cerveaux pour nous faire comprendre les zones activées en lien avec le langage oral ET la lecture (plein de bouts communs)
Quelle que soit la langue, on retrouve des convergences très fortes dans les réseaux activés.
Ensuite, il pose la question important du "Comment enseigner ?"
Il faut un enseignement explicite de plusieurs choses. Du principe alphabétique d'abord, puis du code / décodage alphabétique (systémacité, régularité) puis il faut automatiser. L'automatisation est THE grand principe d'apprentissage que l'inhibition vient du coup compléter.
J. Ziegler rentre un peu plus dans le détail du décodage jusqu'à l'auto-apprentissage pour la lecture. L'auto-apprentissage est un apprentissage implicite, rien n'est plus efficace que l'auto-apprentissage. VIVE L'AUTO-APPRENTISSAGE !
Il prend comme exemple Harry Potter : 77523 mots = 77 523 occasions d'auto-apprentissage. Par contre un enfant dyslexique va mettre un an à lire ce qu'un bon lecteur lit en deux jours !
C'est donc super important de prendre en compte et de prévenir les déficits dans l'apprentissage de la lecture. Beaucoup d'études montrent que des déficits peuvent avoir des répercussions plus tard même s'ils sont corrigés, d'où l'importance de bien apprendre tôt.
La mise en relation entre les lettres et les phonèmes est important. Il faut systématiser la compréhension du lien graphème / phonèmes. En dehors de la novlang, je crois que ça veut dire que la correspondance écrit / oral est important.
On peut calculer des indices de régularité entre graphème / phonème : le finnois est super régulier càd une même façon d'écrire = tjrs même prononciation.
(NB : le français est pas ouf mais le pire c'est l'anglais... fun fact, tout le monde parle anglais et pas finnois...)
"Le décodage est au coeur de l'apprentissage de toutes les langues - plus sa mise en place est facilité par la transparence de l'orthographe, plus l'apprentissage de la lecture est facile."
Courage aux enseignants qui sont pas nés dans le bon pays, vous devez être astucieux =)
On trouve les déficits phonologiques de façon plus importantes chez des élèves en difficulté. Par contre c'est important de retenir qu'on retrouve toutes sortes de combinaisons d'élèves, d'où l'importance de différenciation de la pédagogie ! Il ne faut pas faire de généralités.
On prend conscience des Mots (3ans) puis Syllabes (4ans) puis Attaques/Rimes (5ans) puis Phonèmes (6ans) d'après le développement phonologique. L'école est très bonne là-dessus.
Il y a beaucoup d'études scientifiques solides sur le sujet, et ça c'est cool.
"Encombrement perceptif" : les objets qui sont proches se masquent mutuellement. Espaçons les lettres pour faciliter la lecture chez les dyslexiques !
(NB : Soyez sympa quand vous faites des powerpoint. Ne les chargez pas trop, sauvez un dyslexique)
Un mot rare est plus difficile qu'un mot courant. Un mot long est plus difficile qu'un mot court. Expérimentation : simplifier des textes pour les rendre plus accessibles à un certain public tout en gardant le contenu.
Il souligne que ça peut choquer, parce que pour des bons élèves on veut garder la complexité. Mais pour les 40% qui ne sont pas encore RENTRÉS dans la boucle vertueuse d'auto-apprentissage, c'est important de leur donner une porte d'entrée.
Je crois que ça choque personne qu'on ne mette pas du Heiddeger entre les mains des gamins. Bah là c'est la même idée : chaque chose en son temps, si t'es pas prêt t'es pas prêt. Je fais le parallèle avec le Flow : un équilibre entre le niveau de défi et le niveau de compétence.
C'est donc important de savoir au sein d'une classe qui a besoin de texte simplifié, à quel point, etc. Adapter la complexité de la lecture par rapport au niveau de chacun.
Recherche en cours : "qui peut bénéficier, à quel moment, etc.". L'idée est d'adapter le contenu en fonction des élèves.
Ils ont développé un jeu (GraphoGame) et se servent de l'intelligence artificielle dans leurs travaux : le numérique peut être utile pour différencier.
En plus si l'enseignant est à l'aise avec le numérique, ça lui permet de déléguer des tâches répétitives et fastidieuses à l'ordinateur, de couper la classe en deux, etc.
Je crois que la dernière slide me vend du rêve. Elle s'intitule "Il faut plus de temps". C'est très méta vu le retard accumulé ce matin par les précédents orateurs. Bravo.
Mais en vrai c'était juste pour dire que pour des langues complexes comme le français (versus la simplicité du finnois) il faut plus de temps pour apprendre à lire. Voilà. Début de la période de questions !
Bon, des questions sur le jeu GraphoGame surtout. On coupe court aux questions pour essayer de rattraper un peu le retard pris. On enchaîne donc avec Jérôme Prado, Directeur de l’Équipe Cerveau Comportement et Apprentissage de l’Institut des Sciences Cognitives.
Il commence à souligner la modestie de sa contribution sachant qu'il est chercheur, et que les études de laboratoire sont limitées, mais qu'on peut quand même en tirer certaines choses. Lui, il est là pour nous parler de mathématiques. Oui ça fait peur : parlons-en !
Pourquoi cette peur des maths est problématique ? Déjà, les nombres sont partout autour de nous et c'est important pour prendre un certain nombre de décisions (cf les programmes économiques de certains candidats pour qui on doit voter).
Les mathématiques peuvent être une question de vie ou de mort (dosage des médicaments, etc.). Mais c'est aussi important bêtement parce que c'est très sélectif dans nos études.
Hop, il nous montre une vidéo de bébé, j'espère qu'il va enchaîner avec des chatons.
C'était pour illustrer le fait que très tôt, on a des intuitions liées à une compréhension mathématique (différence ration 1:1 et 1:2 par exemple). En fait, l'idée de la "bosse des maths" est fausse : on a tous la possibilité d'être bon en maths.
Il nous présente des exemples d'addition / multiplications simples : on est capable de les résoudre (nous, public adulte). Comment ? "On le sait". Mais c'est important de voir les procédures mises en oeuvre pour apprendre à la base.
Il parle du modèle classique : des procédures (phénomène conscient, lent et couteux) -> Remémoration (phénomène conscient, rapide, efficace).
Sauf que se baser sur ce que les gens nous disent, on n'a accès qu'au conscient.
Du coup ils ont fait des expériences avec neuroimagerie pour comprendre aussi des trucs inconscients.
Ils se sont rendus compte qu'il y avait des différences selon qu'on étudie les multiplications ou les soustractions dans différentes zones du cerveau.
Et ce qu'ils ont observés colle pas avec le modèle standard. À travers une étude, ils se sont rendus compte que l'apprentissage de l'arithmétique c'est pas du par coeur, c'est juste qu'on automatise certaines procédures qui deviennent alors inconscientes.
OMG. Ils ont fait une expérience où ils se sont rendus compte qu'un amorçage (montrer un signe + ou - avant de montrer le vrai calcul à effectuer) permet de faire gagner beaucoup de temps quand ensuite on leur montre l'opération. Alors par contre ça marche pas pour le signe "x"
Ensuite dans l'étude du cerveau, il y a un grand débat sur le rapport entre ces opérations (+ / -) et l'espace. Il semblerait qu'il y ait un caractère inné entre le côté gauche / droite et petite / grande quantité.
À défaut d'une vidéo de chatons, il nous en montre avec poussin.
Mais en vrai, les poussins sont pas des humains donc c'est pas suffisant pour remettre en question quoi que ce soit. Du coup ils ont fait une expérience mais avec des humains. Ils ont effectivement réussi à montrer une différence aussi chez des humains dans le temps de réaction.
Dans les conclusions qu'ils ont tiré :
-Une procédure automatisée peut être aussi rapide et efficace que de la remémoration
-Les difficulté d'apprentissage des maths pourraient être dues à des erreurs d'automatisation
-Il faut s'entraîner au calcul
Etc.
Il parle de la possibilité d'apprendre à travers le jeu, l'entraînement et la possibilité à affiner la ligne de nombres. Et aussi de l'importance de travailler sa position spatiale. Voilà, il est 12h passée, on a faim.
LA SUITE À PARTIR DE 13h30 ! (+ retard éventuel, la base)
REPRISE DU CONGRÈS en beauté avec l'accent Québécois de @SteveMasson qui est directeur du Laboratoire de Recherche en #neuroeducation
On va parler de l'apprentissage de l'automatisation, et en particulier 3 principes pédagogiques pour faciliter cet apprentissage.
PREMIER PRINCIPE : la plasticité cérébrale. Le cerveau n'est pas fixe dans sa structure, il y a toujours des ajustements au niveau des connexions cérébrales. Lorsqu'on apprend, il y a ajustement mais aussi un renforcement, une consolidation des connexions qui s'établissent.
On prend des automatismes à mesure du renforcement, ce qui nous permet d'accomplir des tâches avec de plus en plus d'aisance. Et cette aisance est nécessaire pour apprendre à faire des tâches plus complexes.
Les neurones qui s'activent ensemble se connectent ensemble.
Plusieurs chercheurs utilisent comme analogie celui d'une forêt. À mesure qu'on passe de manière répétée dans un même chemin, un sentier va se créer. Ce sentier va nous permettre d'aller un point à un autre plus vite.
Et dans le cerveau c'est un peu la même chose.
En plus, dans les deux cas, si on n'emprunte plus un sentier pendant longtemps, la nature reprend ses droits, et le cerveau oublie.
L'oubli est un mécanisme ESSENTIEL pour notre cerveau. @SteveMasson encourage les enseignants à partir du principe que les élèves oublieront TOUT ce qu'on leur aura appris.
Parmi les études intéressantes à mentionner, l'une des stratégies d'apprentissage les plus efficace est de s'entraîner à récupérer les connaissances en mémoire.
Une étude (Zaromb et Roediger, 2010) en particulier montre qu'alterner période de tests et période d'étude est bon.
Y a aussi des études qui montrent que si là de suite l'hippocampe et le cortex préfrontal ventrolatéral sont activés, on a plus de chances de s'en souvenir plus tard.
Il faut une ACTIVATION NEURONALE RÉPÉTÉE. On peut donc tester les apprenants régulièrement - ça ne veut pas dire les noter. Les examens sont pas le seul moyen. Un autre moyen est d'expliquer aux apprenants l'importance de s'entraîner à récupérer en mémoire.
Une autre stratégie serait de questionner souvent les apprenants, leur demander d'expliquer, de les faire interagir, etc.
On peut imaginer plein d'autres stratégies.
L'idée c'est que dès que l'apprenant est capable d'accomplir une tâche, le travail de récupération en mémoire est important à mobiliser.
Le deuxième principe tourne autour de l'espacement. Entre deux apprenants, l'un qui étudie 4h d'affilée, et l'autre qui fait exactement la même étude mais cette fois découpée en 4x 1h, le second va mieux apprendre que le premier.
Avec le temps - effet d'habituation - quand on reste sur une même tâche, notre cerveau va moins s'activer (apprenant 1). Alors qu'avec l'espacement des temps d'apprentissage, notre cerveau va mieux rester activé à chaque période.
L'effort quand on doit se REPLONGER dans un apprentissage après une pause peut nous donner l'impression que c'est désagréable, donc qu'on apprend moins. Mais pourtant, cet effort est justement important pour l'apprentissage !
Le sommeil joue aussi un rôle important dans les apprentissages. Quand on dort, notre cerveau a une certaine activité, notamment pour les mêmes groupes de neurones que les apprentissages. Pour apprendre faut que le cerveau s'active & quand on dort le cerveau s'active. Cool hein ?
En tout cas les études sur les bienfaits de l'espacement sur les apprentissages ont été reproduits dans plein de contextes. MAIS ce qui est fou, c'est que 70% des personnes interrogées dans une étude pensaient avoir MIEUX appris d'un seul bloc plutôt que grâce à l'espacement.
Concrètement, pour espacer les périodes d'apprentissage en temps qu'enseignant, plusieurs stratégies. Par ex. répartir le temps alloué à un apprentissage en plusieurs sessions de 30 min par rapport à 1 bloc de 2h. Mais c'est pas toujours facile à cause de plusieurs contraintes.
Le fait de revenir sur les contenus déjà appris est une autre stratégie (en début de cours / à travers les devoirs). On peut aussi inciter les apprenants à espacer leurs périodes d'études. Imaginons aussi des examens qui reviennent sur TOUT ce qui a déjà été abordé en cours, etc.
Parfois les élèves n'activent pas leur cerveau. Comment faire pour qu'ils s'engagent dans la tâche ? Pour les motiver à activer leur cerveau ?
Dans plusieurs recherches on trouve la notion d'état d'esprit (ou mindset) de développement vs état d'esprit fixe.
Dans le premier cas, on voit les apprentissages comme possibles, dans le second cas, on pense qu'ils ne dépendent pas de nous (facteurs génétiques, "intelligence", etc.)
Les premiers vont plus facilement corriger leurs erreurs par exemple.
Est-il possible de favoriser cet état d'esprit de développement ? On pourrait penser que c'est très difficile, mais en fait non. Une étude sur deux groupes équivalents au départ : l'un lisait un texte sur une conception dynamique de l'intelligence (1er cas) l'autre le contraire.
Donc parler de la plasticité cérébrale, leur dire que leur intelligence peut se développer grâce à l'entraînement. C'est SUPER IMPORTANT d'encourager de façon à favoriser le développement. Ne pas sous-entendre que la réussite vient d'un talent ou d'un don, ni de l'effort.
Exemple : éviter "t'es vachement doué dans ce domaine" ou "lâche pas, si tu continues tu vas y arriver". Le mieux c'est d'associer la réussite à une combinaison d'effort ET de stratégie.
Comme enseignant, on doit faire preuve d'inhibition sur nos encouragements habituels ;)
En résumé de ce 3e principe, influencer l'état d'esprit se fait en parlant de plasticité cérébrale ET en choisissant un registre d'encouragements adapté.
Mettant en pratique son contenu, @SteveMasson finit brillament en revenant sur les trois principes : Activation répétée, Espacement et Etat d'esprit.
Best conférence de la journée selon moi (lui il sait faire des powerpoints aussi, ça aide :P)
Retour sur une question intéressante : d'après les images qu'il montre, on pourrait interpréter que le plus efficace serait de faire une première période un peu plus longue. @SteveMasson dit que ça va dépendre des apprentissages, c'est important de prendre du recul :)
On enchaîne avec Grégoire Borst directeur adjoint du @lapsyde
Il nous annonce la couleur directement : sa première slide c'est la fin de l'histoire, parce qu'il a tendance à faire trop long et donc à jamais finir ses conférences.
Alors que faut-il retenir ?
Déjà il précise qu'il est dans un labo, et que les enseignants sont les vrais héros, et que c'est dans le dialogue entre les deux mondes qu'on fera le meilleur boulot.
Voilà donc la slide avec la fin de l'histoire. Ensuite, il nous a demandé de réfléchir avec un bel exemple inspiré de Thinking, Fast and Slow.
Il rappelle qu'on parle beaucoup des travaux de Piaget mais on oublie trop souvent les modèles post-Piagétiens : la recherche a quand même pas mal évolué. Il rappelle le modèle plus récent des trois systèmes qu'O. Houdé a présenté : heuristique, algorithmique, inhibition.
Il nous montre ensuite une vidéo célèbre : "The Marshmallow experiment" :
Cette vidéo illustre assez bien l'idée d'inhibition. Résistance cognitive et contrôle de soi !
Or, une étude énorme sur plus de 30 ans a montré que la capacité d'inhibition dès très jeune a été corrélée significativement avec plein de trucs comme l'espérance de vie, la réussite en général, etc.
Ça veut pas dire que si on avait mangé le marshmallow on s'apprête à rater sa vie, hein, mais ça montre juste des tendances générales. Ce qu'il faut retenir c'est que c'est super important de développer son inhibition parce que ça peut avoir un impact sur notre vie future.
Ensuite il nous donne d'autres exemples classiques de problèmes qui peuvent être piégeux, surtout selon l'ordre dans lequel on pose les problème. Par exemple le problème de la batte et la balle relativelyinteresting.com/the-bat-and-a-…
En tout cas Grégoire Borst rappelle que ce sont souvent des recherches qui ont pour origine les remarques d'enseignants sur le terrain du genre "Voilà un problème qu'on pose aux élèves, de manière répétée les élèves se trompent, pourquoi ?" Intéressant lien recherche / terrain !
Ils ont donc créé un paradigme, une méthode : on commence par la question piège pour voir si le problème vient de la difficulté de l'élève à inhiber la réponse (fausse) automatique qui vient puis on fait une question non piège. Résultat ?
Les testés mettent un peu plus de temps à répondre à la deuxième (après le piège). Mais de façon générale retenir : sur plein d'études, on voit qu'il y a masse situations où l'apprentissage de l'inhibition et la réflexion des élèves sur les pièges est très efficace.
Il donne énormément d'exemples de trucs piégeux que les élèves doivent apprendre à inhiber : comparer 7/4 et 7/3 (on est habitués à 4>3 donc on pense que 7/4 > 7/3), associer vivant = en mouvement et non-vivant = immobile (parfois à tort) et bien d'autres.
Concrètement, comment on entraîne son inhibition ? La première idée c'est : on entraine les élèves dans chaque situation avec un attrape-piège et on essaye de débunker chaque piège, avec le travail métacognitif (réflexion avec eux SUR le piège).
La deuxième est en préparation. La question est "De quelle manière on peut entraîner en tant que tel (hors d'une situation précise) l'inhibition de façon à ce que ça se transfère dans d'autres situations (scolaires notamment). Ils sont en train de tester ça avec @lapsyde !
Ils commencent à mener une recherche collaborative en ligne sur Lea.fr pour essayer de cartographier les erreurs récurrentes, puis faire un entraînement en classe au contrôle inhibiteur (peut se faire avec des jeux comme "Jacques a dit"). ET ÇA MARCHE !
Ça fonctionne pas parce que les chercheurs sont descendus en classe, mais parce que les enseignants se sont saisis de la méthodo et l'ont mise en pratique avec brio.
Il termine en mentionnant le travail avec @Fondation_Lamap sur le développement de l'esprit critique. Et bien sûr il rappelle qu'il n'est que le porte parole de l'équipe de @lapsyde
Une belle conférence une fois de plus !
Et sans plus attendre on continue avec la TABLE RONDE ! Animé par @HeloiseLherete rédactrice en chef du magazine Sciences Humaines @SH_mag
Une belle collection d'intervenants, @NathanEditions ,des chercheurs, des meneurs d'initiatives en lien avec les neurosciences, etc.
Le premier intervenant, Jean-Luc Berthier, a créé Cogni'classes. Il s'agit de mettre en oeuvre des axes (30 pistes possibles) au sein d'un établissement en lien avec les sciences cognitives.
Ce sont des expérimentations variables, mais surtout autour de la mémorisation, l'implication de l'élève dans une pédagogie active, l'attention et la compréhension. Ils essayent de monter des formations en amont du projet, un accompagnement pendant, et collecter des données.
Ensuite @elenaXLII de @Fondation_Lamap parle de l'importance de s'approprier les sciences cognitives en tant qu'enseignants ou même citoyens. Mais ça n'est pas facile et ça se prépare.
La fondation La main à la pâte accompagnaient des enseignants à se former à la compréhension de la lecture ce qui servait ensuite de boussole pour qu'ils puissent utiliser cette compréhension métacognitive auprès de leurs élèves.
Ils accompagnent à présent en lien avec @lapsyde des dispositifs d'action-recherche. Ca n'est pas une transposition directe des laboratoires mais bien une collaboration. Bref, ils mènent plusieurs actions. Pour l'application des sciences cognitives "on est sur un terrain nouveau"
On passe ensuite à Catherine Ferrier de la @CardieCreteil . Ils travaillent et accompagnent dans un dispositif piloté par l'@educIFE qui est le réseau des Lieux d'Éducation Associés @lea_ife
Bisous à toutes les Léa qui sont mises à l'honneur aujourd'hui !
"Il n'y a pas de limite aux thématiques des LEA."
C. Ferrier propose à des équipes avec des idées intéressantes de répondre à l'appel à projets pour devenir des LEA, et essaye de les mettre en lien avec des chercheurs.
"On a besoin de toutes les volontés qui vont permettre de converger pour répondre à ces problématiques". Faut-il fédérer le plus d'acteurs de l'enseignement ou la recherche possible ?
La parole est donnée à Pascaline Citron, directrice de la pédagogie chez @NathanEditions qui est tout à fait d'accord avec ça. Maintenant qu'on sait mieux comment les enfants apprennent, ce serait dommage de ne pas pouvoir mobiliser ces savoirs.
Ils essayent de remettre un peu d'horizontalité dans la pédagogie, que les enseignants puissent co-construire avec les auteurs. C'est ça le but de lea.fr !
Quels exemples de travail en lien avec @lapsyde ?
Ils ont commencé à former (à travers des conférences interactives) des élèves, puis faire remonter les heuristiques au laboratoire, ce qui a contribué à former les enseignants puisqu'échanges directs avec les experts.
Ensuite la question est posée au chercheurs de leur implication dans tout ça. À l'accent, je dirais que c'est André Knops qui répond sur les différences de formation et des attentes entre le terrain et la recherche (le rythme, le besoin d'isoler des variables, etc.)
Mathieu Cassotti qui est chercheur @lapsyde prend la parole pour mentionner l'implication de ses doctorantes dans les classes. Il mentionne aussi qu'en tant qu'enseignant chercheurs, même si l'enseignement est différent ils ont des problématiques communes.
C'est justement là l'intérêt selon lui d'arriver sans attentes auprès des enseignants et d'échanger pour comprendre et partir de leurs problématiques.
Elaborer un projet ensemble ça a impliqué que les étudiantes sont allées passer une semaine dans les écoles pour découvrir leur réalité.
"S'il n'y a pas l'adhésion des enseignants, on ne peut rien faire".
À partir de là, ils ont pu de manière rigoureuses tester 5 ateliers différents confrontant des approches issues du terrain issues de laboratoires. Mais les enseignants ont participé à la conception de TOUS ces ateliers !
-"Est-ce qu'il n'y a pas des moments où les expérimentations ratent ?"
-"Je sais pas de quoi on parle"
Et voilà la seconde prise de parole de Jean-Luc Berthier si je ne dis pas de bêtises. SWAG !
"La science donne quelques préconisations, mais ce qui nous intéresse, c'est comment ça marche dans la classe."
"Il faut une formation très claire parce que les sciences cognitives dans la classe c'est nouveau, c'est pas dans la culture du prof, et en plus c'est transdisciplinaire". Comment former les enseignants pour qu'ils puissent l'appliquer en classe ?
Comment un enseignant peut-il apprendre à un autre ? Comment toute une équipe peut-elle apprendre ? On en arrive au deuxième point essentiel : l'ACCOMPAGNEMENT.
Un enfant de 8 ans est capable de comprendre à quel moment il lâche son attention et laisse aller son réflexe. Ils peuvent comprendre dès très tôt toutes ces choses.
OMG ça va trop vite avec lui, j'arrive pas à tout noter, désolé si c'est décousu. Mais c'est sur le passage des sciences cognitives à la pratique sur le terrain, et c'est super intéressant.
"C'est toujours à ceux qui prennent des risques que l'on demande des comptes." Ceux qui ne bougent pas, y compris devant des constats que c'est pas bon, on leur demande finalement pas grand chose. Le droit à l'erreur, en éducation, n'est pas assez souvent présent.
(c'était Catherine Ferrier, elle dit plein d'autres trucs super intéressant sur la recherche et le doute qui nourrissent les expérimentations)
André Knops parle du fait qu'on a le sentiment qu'il faut changer quelque chose mais on sait pas trop quoi (le "choc PISA"). Les hésitations ne sont-elles d'ailleurs pas le propre de la recherche ? Est-ce qu'on ne fait pas de l'enseignant un chercheur dans ces expérimentations ?
Mathieu Cassotti dit que l'expérimentation, c'est pas juste tester un truc comme ça, c'est avoir un groupe test et un groupe contrôle. En parlant de lea .fr
"Au début j'y croyais pas mais ils l'ont fait. C'est ça qu'est génial avec la science. Ça a une puissance de démonstration"
Obtenir un résultat qui va à l'encontre de ce qu'on pensait, ça nous pousse à nous remettre en question, et on apprend beaucoup plus de choses que quand on confirme juste nos hypothèses.
est 100% d'accord avec M. Cassotti sur le fait que les enseignants ne sont pas des chercheurs, et n'ont pas besoin de l'être (ça demanderait de publier dans des revues, etc.) mais qu'ils sont bel et bien des expérimentateurs.
Elle enchaîne sur l'importance du changement de culture : l'enseignant développe une culture scientifique. Pas besoin de devenir un chercheur, mais c'est le développement de cette culture, développement d'un regard plus scientifique sur sa classe.
Mais aussi la compréhension de comment sont produits les savoirs ! Elle continue avec l'importance pour les chercheurs de communiquer et de ne pas rester dans leurs laboratoires, de partager, mais aussi d'évaluer la pertinence, etc.
"On a le devoir de le fournir aux enseignants".
L'idée n'est donc pas que les enseignants deviennent scientifiques, mais qu'ils acquièrent un regard scientifique. Merci pour cette tirade très intéressante !
Je crois que c'est Alain Frugière qui prend la parole à propos de l'évolution de la formation continue. La formation continue tout au long de la vie. À partir de quel moment un sujet devient-il conscient de ses propres capacités à évoluer, à changer ?
Comment peut-on accepter et voir autrement les propositions qui nous sont faites à travers les pédagogies actives ? C important de s'interroger aujourd'hui sur la façon dont se construisent les enseignants interdisciplinaires. Ça fait partie des enjeux de la formation continue.
La masse critique est par contre dure à atteindre. On ne touche généralement qu'une toute petite partie des enseignants. Il faut qu'il y ait des relais. Il mentionne la formation de formateurs ET PERSO JE RAJOUTERAIS LA VULGA SCIENTIFIQUE SUR LE WEB. ;)
Par contre c'était pas Alain Frugière mais Jean-Marc Coignac. Je sais, ça vous fait une belle jambe, mais allez voir le programme (mon 2e Tweet) pour une description des intervenants.
Et pour le coup c'est Alain Frugière, directeur de l' @ESPE_Paris qui prend la parole. "On a la chance d'avoir les outils qui ont progressé depuis quelques années". Il pense que ce serait une erreur de ne pas les utiliser.
Question essentielle pour les ESPE : "Comment faire pour que les données actuelles de la recherche soient prises en compte ?"
Il faut aussi que les ESPE produisent ces recherches. Il faut un lien fort avec la recherche, contribuer à produire cette recherche.
Il y a des pratiques culturelles qu'il faut transformer : il y a beaucoup de collègues enseignants qui mettent le cerveau un peu de côté. Enfin qui ont un peu du mal à intégrer la recherche des sciences cognitives dans les formations, si j'ai bien compris.
Reprise de Jean-Marc Coignac : pour mettre en place les dispositifs dans les établissements, il faut qu'il y ait des formateurs pour accompagner la réflexion collective. "On a besoin de formateurs".
Ensuite Mathieu Cassotti : il parle de doctorants qui sont très compétents mais qui n'ont le choix qu'entre devenir chercheur, arrêter, se réorienter. On aurait énormément à gagner à créer de nouveaux métiers, beaucoup seraient ravis d'être au contact des enseignants.
Bah oui, je crois qu'on est d'accord que reconnaître la médiation scientifique en éducation ce serait pas mal, hein ? Merci de l'élan en ce sens !
Qu'est-ce qu'apportent toutes ces synergies ? (enseignement / recherche)
Peut-être pour les enfants (J-M. Coignac) que déjà les rentre plus intelligents, plus critiques, plus conscients, etc.
M. Cassotti nous rapporte de ses doctorantes : elles disent avoir plus appris sur la réalité du développement de l'enfant en une semaine à l'école qu'en deux ans de doctorat
Satisfaction et inspiration sont deux choses que ça apporte pour les chercheurs d'après André Knops.
HS : @SciTania tu arrives à tenir toute une journée de livetweet ? Je crois que mon cerveau est en train de fondre.
Pendant ce temps dans le Grand Amphi de la Sorbonne, ça continue à parler des intérêts de ce genre de collaborations science / terrain.
P. Citron appuie le fait que ça doit devenir un plaisir pour les enseignants. Ça fait écho à ce qui a été mentionné avant : si les enseignants sont pas partants, ça ne peut pas fonctionner !
"Un enseignant bienveillant fait des élèves plus heureux."
Bon sang, c'est beau.
On va terminer avec Jean-Luc Berthier qui est optimiste : "on sent dans toutes les remontées qu'il y a de l'enthousiasme"
"On a réactivé le goût à travailler, à enseigner". L'engagement est en train de croître. Les directions d'école commencent à comprendre qu'ils ont un rôle à jouer. Il pense que les inspecteurs devraient devenir des ingénieurs de la pédagogie.
Voilà, fin de la table ronde, j'espère que vous y comprendrez quelque chose parce que pour le coup ça partait un peu dans tous les sens.
J'arrive pas à rapporter les questions vu que je les entends pas, mais M Cassotti évoque la difficulté de @lapsyde de se démultiplier (ils sont 12, ils peuvent pas être partout). D'où l'importance de trouver des relais. Bon bah j'vais aller discuter avec eux alors.
Un enseignant doit maîtriser beaucoup de choses différentes. Si on veut y arriver, il faut aussi un travail avec sur Ministère sur ce qui est le plus important message à donner aux étudiants qui voudraient devenir profs.
Une psychologue de l'EN mentionne qu'il y a un corps de métier, qu'elle est aussi formatrice et que les doctorants en psycho sont les bienvenus pour le rejoindre
Allez, il reste UNE conférence. Souhaitez-moi bonne chance ! Une sommité, à en croire Olivier Houdé : Alain Berthoz. Celui qui a écrit sur la Vicariance d'ailleurs. Cf un tweet de ce matin.
Bon, j'ai loupé le début de la conférence. Là A. Berthoz nous parle de "Simplexité", je suis pas certain de bien comprendre, désolé.
Ensuite il nous parle enfin de la Vicariance.
"Chaque individu disposerait de plusieurs processus vicariants (stratégies) pour remplir une fonction donnée et subordonnée au contexte, au but de l'action, à ses compétences, à ses valeurs". Le seul truc que je comprends, c'est que cet intervenant n'est pas un bon vulgarisateur.
Ou alors que je suis trop crevé pour faire la traduction. C'est pas impossible non plus. Quoi qu'il en soit, il parle de plasticité cérébrale et des conséquences que ça peut avoir sur la rééducation en neurologie par exemple.
Il parle de saccades et de mouvements des doigts, puis il enchaîne avec les modèles internes.
Ça me vendait tellement du rêve qu'il s'est mis à en parler. De rêves. Il nous dit qu'il fait des cauchemars toutes les nuits, et qu'on n'a pas besoin du monde réel. Ensuite il nous montre un exemple en se jetant sa bouteille d'eau d'une main à l'autre. Et je suis un peu perdu...
"C'est à vous de voir si ce que je vous raconte peut vous sembler intéressant". Ah bah c'est gentil. Il nous parle ensuite de principes simplificateurs pour le mouvement.
Par exemple la marche / course, ce sont des centaines de degrés de liberté. Pourtant quand on marche, on ne balance pas la tête d'avant en arrière comme les pigeons en général. Enfin chez les enfants très jeune, on n'a pas ce contrôle. La stabilisation apparaît vers 3 ans.
J'ai regardé ailleurs pendant une seconde et on se retrouve à présent à parler de vitesse tangentielle et rayon de courbure. J'ai l'impression qu'il dit par ailleurs qu'on peut dessiner avec n'importe quelle partie de notre corps. Voilà qui ravira les artistes contemporains !
la prochaine fois je t'inviterai, il parle de géométrie non-euclidienne, ça fait trop longtemps que j'ai pas fait de maths.
Mais maintenant il nous parle d'une étude de la marche chez les enfants infirmes moteurs cérébraux.
Son hypothèse était que les troubles de la marche seraient en partie dus à des déficits cognitifs : contrôle du regard, stabilisation de la tête, manipulation des référentiels spatiaux. Bref, des trucs dont il vient de nous parler.
"J'ai parlé mon temps à parler d'espace". Maintenant c'est @FlashCordon que je me dis que j'aurais dû inviter ! En tout cas, c'est vrai que c'est assez flyé comme présentation, j'aime beaucoup les exemples corporels de l'intervenant.
Une section à propos des référentiels spatiaux (ex : on peut se rappeler du chemin qu'on a suivi pour se rendre jusqu'à l'Amphi). Ensuite je suis pas sûr d'avoir bien compris mais j'ai l'impression qu'il y a eu une blague sexiste très brève sur la capacité à se repérer. Passons.
Ce ne sont pas les mêmes réseaux activés dans le cerveau pour les espaces proches ou les espaces lointains.
J'ai éclaté de rire de manière pas subtile du tout quand il a dit "J'espère que je suis clair". Et pourtant, il l'était !
Il s'aventure en terrain glissant en parlant des recherches sur les différences de repères spatiaux entre garçons et filles. Malheureusement on est passés très rapidement donc je peux pas vous donner assez d'éléments pour savoir vraiment de quoi il parle vraiment.
Enfin un petit mot sur la relation avec autrui (y compris l'enseignement). Il parle de l'empathie. Il prétend à la suite des philosophes allemands qu'il y a deux modes fondamentaux d'interaction avec autrui : la sympathie et l'empathie.
Sympathie : contagion émotionnelle (échange par le regard, compréhension d'autrui en restant à sa place). Il nous demande de lever les bras pour un premier exercice, et il est très déçu que @jmblanquer ne soit plus là (moi aussi, haha).
Il termine sur le fait que la période de 8-12 ans est une période critique d'un point de vue cognitif sur la capacité à changer de point de vue, et donc la tolérance.
Olivier Houdé conclut en disant qu'ils ont essayé de montrer aujourd'hui la diversité des sciences du cerveau qui peuvent nourrir l'éducation, contrairement à ce qu'on retrouve trop souvent dans la presse.
VOILÀ ! La journée est presque terminée, c'est l'heure de l'apéro. Hésitez pas à fav' les sujets que j'ai évoqué qui vous intéressent le plus, ça pourra m'aider à savoir vers quoi orienter mes prochaines vidéos.
À vous la parole !
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