Thread by @JulienGossa

Aujourd'hui, je vais vous raconter la belle histoire du petit amendement qui va beaucoup changer l'Université.

Il était une fois un projet de loi qui s'appelait "Liberté du choix de son avenir professionnel"...
assemblee-nationale.fr/dyn/15/dossier…

Durant les débat de ce beau projet de loi, au nom quand même un peu étrange, se glissa un facétieux amendement au doux nom de N°AS1152, déposé par les amis du Prince LREM.

"Après la deuxième phrase du septième alinéa de l’article L. 711‑1 du code de l’éducation"... Cet amendement ne se laissait pas facilement lire... Mais il modifiait en réalité ce que peuvent faire les universités.
legifrance.gouv.fr/affichCodeArti…

Dans le paragraphe sur les activités commerciales des universités, cet amendement ajoutait : « Ils peuvent à ces fins assurer des formations de courte durée ou des formations ne débouchant pas sur la délivrance d’un diplôme conférant un grade. »

Mais qu'est-ce donc que ça ?
🤔

Hé bien voyez-vous, jusqu'ici les universités ne pouvaient faire commerce que de leurs bâtiments et de leur recherche... "Quelle injustice !" dit le Prince ! "Et la formation alors ! Elle doit se sentir bien seule avec toutes ces bonnes heures de cours dispensées gratuitement !"

Mais la méchante opposition, toujours prête à embêter le Prince, ne se laissa pas faire... "C'est la privatisation de l'enseignement supérieur !" dirent-ils.

"Ben ouais", répondit le Prince en rejetant leur requête...

"Mais dans le contexte actuel, alors que les universités peinent tant à accueillir tous les bacheliers, cela va forcément les détourner de leur mission de formation du plus grand nombre" renchérit la méchante opposition.

"Ben ouais", dit le Prince les chassant de la main.

"Mais au moins, limitons cette privatisation à la formation continue, qu'au moins les formations initiales, pour les bacheliers, restent gratuites !" insista l'opposition.

"Mmmm Non." répondit le Prince, un peu boudeur.

"Au moins, faisons en sorte que cela reste public, pas au travers des filières privées des universités, et d'au moins laisser le choix à chacune d'entre elle, qu'aucune ne soit obligée de vendre ses formations", finit enfin l'opposition.

"Ce n'est pas l'idée" conclu le Prince.

Et c'est ainsi qu'après avoir supprimé du Code de l'éducation la liberté de choisir sa filières, le Prince y transforma la formation en activité commerciale.

Et ça en était enfin fini des études supérieures libres et gratuites pour toutes et tous...

Bonus behind the scene.

Nonobstant que c'est elle qui décidait des budgets publics alloués à l'enseignement supérieur, Princesse des Universités n'y voyait pas problème, mais solution.

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D'ailleurs, Princesse des Universités ne faisait jamais que reprendre l'avis du Conseiller spécial au Prince en ce domaine.

wikileaks.org/macron-emails/…

Le Conseiller spécial du Prince était un réaliste, un malin. Il sait bien que si cette décision avait été prise ouvertement et pour toute la population, le Prince aurait perdu des soutiens essentiels aux autres réformes et risquait une Bastille.

Et puis le Conseiller spécial au Prince n'est pas dupe... S'il est facile de serrer la ceinture aux universités lorsqu'on décide de leur budget, il est en revanche bien plus difficile de récupérer les deniers nécessaires dans les poches déjà vides des serfs.

Il fallait donc ouvrir discrètement une petite porte dans un coin, continuer à serrer la ceinture et laisser faire chaque université selon ce qu'elle peut récupérer dans les poches des serfs du coin, mais surtout ne jamais affirmer publiquement que c'était l'intention principale.