RÉPONSE AUX CRITIQUES ENVERS LES CASSEURS :
Précisons en préambule qu'une partie de la casse se fait en priorité contre le Privé (banques, grandes franchises, péages d'autoroutes) et que de fait, on ne "paye pas les destructions", les assurances rentrant en jeu.
Précisons en préambule qu'une partie de la casse se fait en priorité contre le Privé (banques, grandes franchises, péages d'autoroutes) et que de fait, on ne "paye pas les destructions", les assurances rentrant en jeu.
La casse est une action politique et ce pour 2 raisons : d'abord car elle vise des symboles des pouvoirs, ensuite car elle a un but provocateur. Provocateur dans le 1er sens du terme : la casse fait bouger les choses, attire l'attention et signifie le niveau de la colère sociale.
Ceci est d'autant plus vrai quand les pouvoirs exécutif et législatif ferment toute possibilité de dialogue et répriment la moindre contestation (avec le soutien plus ou moins forcé du pouvoir judiciaire).
Comment faire quand personne ne veut dialoguer ? Quand les solutions pacifistes entraînent des violences et des incarcérations ? Faut-il continuer à se taire jusqu'à en oublier notre propre essence ? Ou faut-il au contraire sortir du cadre imposé quitte à le briser ?
Revenons sur le point de l'argent : certes nous payons (pour les destructions dans le Public) mais justement parce que nous le faisons nous avons un pouvoir sur les choses. Nous ne sommes pas des simples usufruitiers et l'action radicale devient un moyen envisageable.
Surtout quand l'Etat ne se gêne pas de détruire non pas les lieux mais les services publics qu'ils abritent. C'est moins spectaculaire mais ces destructions légales sont plus mortelles et plus dangereuses. La casse est un moyen de contrarier les plans des décideurs.
Je ne m'attarderai pas sur les "symboles de la nation" style Arc de Triomphe ou je ne sais quoi... Si vous voulez placer votre fierté et/ou votre indignation dans des monuments à la gloire des militaires et des despotes, c'est votre affaire.
Pour les destructions de biens privés, on note que celles-ci se font majoritairement contre des objets luxueux. Quand on brûle une Porsche, on s'attaque à un symbole d'oppression car la Porsche est plus qu'une voiture : c'est une voiture qui coûte au minimum 5 années de smic.
De fait, c'est un crachat au visage des pauvres, c'est le rappel honteux et décomplexé du vol des richesses économiques par une caste privilégiée. Si des personnes ont acquis cette voiture par le travail, pourquoi tous les travailleurs ne peuvent-ils pas le faire ?
Parce que le travail est biaisé et que le "mérite" n'est qu'un leurre qui permet à certains de profiter des autres pour s'enrichir sans être dérangé. Quand aux rares personnes qui achètent ce genre de véhicule en épargnant toute leur vie...
Déjà c'est très idiot de placer son épargne dans un objet qui va très rapidement perdre de la valeur. Ensuite et surtout, c'est participer à un modèle de société où la valeur d'un individu se mesure à sa consommation et à son accès à la propriété.
D'ailleurs, sur ce point, on note que les réactions outrées sont principalement pour les violences matérielles pas pour les personnes. Je ne vais pas plus épiloguer là-dessus mais c'est typiquement une réaction issue de la bourgeoisie.
Une réaction qui paraît légitime mais qui ne l'était pas avant que certains "libéraux" l'inscrivent dans un certain texte à la fin du XVIIIe... Effaçant de fait les notions de droit d'usage et de Communs.
Je voudrai parler de ceux qui ne viennent "que pour casser" et qui décridibilise le mouvement. Premièrement, les gilets jaunes ont déjà des problèmes avec l'extrême-droite qui décrédibilisent bien +, de la tolérance de certains fafs aux propositions inscrites dans le programme.
Alors oui c'est bien écrit et nos FI et PCF ont tendance à dire la même chose : mais + de contrôle aux frontières, renvoi dans les pays pour les déboutés du droit d'asile et obligation d'apprendre les "valeurs" françaises, c'est une manière déguisée de dire "dehors les étrangers"
Deuxièmement, la casse à un aspect libérateur important et il paraît logique qu'un système qui crée sans cesse des tensions engendre ce genre de comportements. On peut même se réjouir que ces explosions se dirigent contre les politiques et les oppresseurs.
On pourrait avoir des violences contre les gens. C'est d'ailleurs un peu le cas quand on entends les discours sur les racailles, sur les jeunes qui devraient avoir une bonne guerre, sur les fainéants et sur tous ceux qui devraient être en prison ou se faire tabasser...
Pour finir, je voudrai rappeler que la casse n'a pas toujours eu mauvaise presse et on est loin d'atteindre le niveau de destruction de Mai 68 ou de la Commune. On célèbre chaque année la destruction d'une prison et une partie de nos droits ont été gagné grâce à ça !
