Thread by @AvenirLibre

Quand on commence sa #LettreAuxFrançais par "La France n'est pas un pays comme les autres", c'est qu'on n'a rien compris. Si, justement, la France est comme les autres, a tort de se placer au-dessus moralement et de donner des leçons à tout le monde.

Ses comptes fonctionnent comme ceux de tous les autres pays : si on dépense plus que ce que l'on gagne, on augmente la dette, et on vit à crédit sur le dos de ses enfants.

Si on taxe le travail à outrance, on diminue l'envie de travailler. Comme pour le tabac.
Si on taxe trop les revenus personnels, on consomme moins et la machine économique ralentit.
Si on taxe trop les entreprises, elles ne peuvent pas embaucher, payer correctement et investir.

Comme dans les autres pays, les secteurs non ouverts à la concurrence s'endorment, profitent de leur monopole, n'innovent plus, le service se dégrade et le coût augmente.
Assurance maladie, retraite, santé, éducation, transports... tous profiteraient d'une libéralisation !

Comme les autres pays, la France n'a pas besoin de 25% d'emploi public. Une meilleure qualité de service public peut être fournie avec une meilleure organisation et des employés motivés. Qui n'ont pas besoin d'être fonctionnaire.
Mais la France est différente, voyez-vous...

Comme dans les autres pays, si vous mettez une caste au pouvoir, elle reproduira ce qui lui donne du pouvoir. Elle ne cherchera pas le "bien commun".
Comme dans les autres pays, si cette caste ne connaît pas le monde réel, privé, la bonne volonté ne suffira pas.

Comme les autres pays, la France doit organiser la solidarité envers pauvres, chômeurs, handicapés, malades... Elle n'est pas la seule à le faire. Mais elle sait mieux que les autres transformer cette solidarité en outil de pouvoir, gâchis cyclopéen et quasi-religion intouchable.

Comme les autres pays, la France peut comparer ce système à ceux d'autres pays, avec chiffres, faits, rigueur, analyse, déduction, honnêteté, et apprendre des bonnes pratiques aux résultats tangibles.
Mais la France préfère dire : "Nous ne sommes pas un pays comme les autres".

Comme les autres, les Français aiment la liberté. Ils l'ont souvent prouvé avec courage.
Ils veulent choisir leur mode de vie, leurs opinions, leur nourriture, leurs assurances, leur éducation, leur santé, leur épargne, leur transport, leur manière de dépenser leur argent.

Comme les autres, les Français adhèrent mieux à un projet quand ils ont le choix, pas par contrainte. Cela fonctionne pour la solidarité, l'écologie, les transports, le logement, la santé. Si une caste, même intelligente, organise tout à leur place, ils se rebiffent. C'est sain.

Commes les autres, les Français aiment les règles simples, claires et stables. Ils peuvent alors se concentrer sur ce qu'ils savent et aiment faire. Le pain pour un boulanger. L'agriculture et l'élevage pour un paysan. Les yaourts pour un fabricant de yaourts.

Mais si les règles changent tous les quatre matins, sont illisibles même par ceux qui les étblissent, il n'y a plus d'adhésion, il n'y a plus de motivation. Règle de base du management.
Mais en France, nous ne sommes pas comme les autres. Nous aimons les CERFA.