Thread by @Martinez_J_

Et sinon aujourd'hui en plusieurs lieux psychiatres et soignants en psychiatrie manifestent. Pour travailler à présent en secteur d'entrée, lié à territoire pauvre et précaire je peux vous dire que la situation est extrêmement difficile.
Et c'est un euphémisme.

Je parlerais même d'un cataclysme silencieux. Je ne parle quasiment jamais de mon travail ici de manière précise. En effet les réseaux sociaux sont poreux et il n'est pas très difficile de recouper les infos pour savoir où je travaille.Donc je ne préfère pas en parler précisément

Mais la situation de mon service n'est pas pire ni mieux qu'ailleurs.

- Le service et les hôpitaux en général sont saturés. Des dizaines et des dizaines de personnes attendent d'être hospitalisé.

- les familles sont totalement débordées. Dépassées.

Il n'est pas rare de recevoir des patients en urgences parcequ'ils ont décompensés à domicile, sont rester plusieurs jours voir plusieurs dizaines de jours sans hospit jusqu'à une crise où ils finissent par frapper un.e proche.

On pourrait parler des effectifs.

On pourrait aussi parler des projets pour les patients.

Je pourrais vous parler de mon service en particulier ou les deux tiers des patients ont des "origines" comme certains disent. Où qui sont quasiment tous précaires.

Je pense que plein de soignants en psychiatrie ici pourraient vous parler des patients qu'ils soignent, qu'ils aident à se raccrocher a la réalité. Mais la réalité n'a pour eux aucun projet. Alors ils s'enkystent. Ils se "chronicisent" comme on dit.

Aujourd'hui la psychiatrie en France est tellement sclérosée par le manque de moyen qu'elle ne permet pas la réinsertion que vantent les Hérault du "virage ambulatoire" et de la psychiatrie en dehors des murs". Car elle ne permet pas d'être aussi souple avec les situations -

- que le nécessiteraient les cycles des pathologies.

Je ne parlerais pas non plus des pedo-psychiatre espèce que l'on verra bientôt plus dans nos hôpitaux mais dans les musées tant il en manque.

La psychiatrie est un monde invisible. C'est un monde que l'on ne veut pas voir. Les patients ne sont au final que très peu visible et étouffés par d'autres problèmes (précarité/exclusion/toxicomanie/alcoolisme/etc).
Couper les moyens c'est facile :

Souvenez vous d'une chose : le patient psychiatrique chronique n'est pas un patient comme un autre ... C'est généralement un patient qui ne vote pas.

Je finirais là dessus.