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L'audience reprend.
Emily S. est appelée à la barre. "Nous avons constaté que vous n'étiez pas présente à ttes les audiences, vos avocats oui. Souhaitez-vous réagir ?
- je voudrais m'excuser auprès de la cour, il est très difficile de rester ici écouter tous leurs mensonges."
- Mme S. est ce que vous vous êtes plainte de la perte ou du vol de votre manteau ?
- je ne me rappelle pas m'être plaint mais je me rappelle avoir rassemblé mes affaires et cherché mon manteau. Je voulais me recouvrir, mes jambes étaient nues, je ne retrouvais pas mes collants"
- "Combien de temps êtes-vous resté dans les locaux ?
- je ne me rappelle pas vraiment. Dans un sens ça a duré une éternité, mais ça a aussi été très rapide.
- ça a été minuté, vous êtes restée une heure et quart."
Emily S. est visiblement éprouvée, sa voix est faible et tremblante.
"On cherche à savoir à quel moment et dans quelles circonstances vous avez pu vouloir récupérer votre veste.
- je ne me souviens pas, honnêtement j'étais choquée. Je me demandais où était ma veste j'en avais besoin pour me recouvrir."
"Je ne me rappelle pas, je veux pas mentir à cette cour, j'essaye d'être le plus honnête possible". Sa voix se brise.
Avec l'IGPN vous allez directement dans les bureaux 460 et 461 du 5e étage, lui demande l'avocat général.
- Oui.
- "Les deux personnes que vous décrivez à l'IGPN sont-ils les accusés ?
- Oui.
- ce sont ceux qui vous ont agressée sexuellement ?
- oui."
"Vous dites que vous vous retrouvez à genoux avec le sexe de l'homme à la peau mate dans la bouche, vous parlez de qui ?
- Antoine Q.
- étiez-vous consentante ?
- non."
- "Y avait-il un préservatif ?
- non, je me souviens de sentir sa peau.
- mais vous avez parlé de préservatifs ?
- avant qu'ils me pénètrent vaginalement, j'ai entendu le bruit d'un emballage déchiré."
- Est ce qu'on vous a déshabillée ou est ce que c'est vous ?
- ce sont eux.
- comment on a pu vous élever complètement vos collants ?
- ils ont tout tiré d'un coup, tout est parti en même temps."
"Les choses se sont passées dans la foulée, je me rappelle que dans le même mouvement, on m'a retiré mes vêtements et plaquée contre la table"
"Pour retirer des collants, il faut que les pieds ne touchent plus le sol, dit l'AG. Est ce que, couchée sur le bureau, il est possible que vos pieds ne touchent plus le sol et qu'on vous ai retiré vos collants ?
- probablement."
"Vous dites que vous avez eu le visage plaqué contre le bureau mais vous n'aviez pas de traces de coup.
- j'ai eu des bleus apparus quelques jours plus tard. J'ai pris des photos et je les au envoyées mais on m'a dit que ça n'avait pas de valeur".
"J'avais encore confiance en la police". Elle pleure.
- "Est ce que vous avez crié ?
- oui.
- très fort ?
- je pense oui et on m'a poussé encore plus fort contre la table donc je me dis que je me suis dit que je devais arrêter de me battre"
Emily S. montre les deux accusés du doigt. "Je suis sûre de ce que ces deux hommes ont fait" dit-elle la voix tremblante.
- "Vous dites que vous avez entendu un clic. Aviez-vous un appareil photo ?
- non. J'avais un gros appareil avec un objectif que je n'avais pas pris avec moi. Mon téléphone portable n'avait plus de batterie".
- "Qu'est ce qu'on a pris en photo d'après vous ?
- C'est lorsque que quelqu'un était à l'intérieur de moi, je ne sais pas ce qu'ils ont pris."
Emily S. dit qu'elle a essayé de s'enfuir,mais n'a pas réussir à sortir de la BRI.
"Pourquoi la porte ne s'est pas ouverte ? C'était la panique l'émotion ?
- Je ne sais pas, c'est quelque chose que je me répète sans cesse, sur lequel j'ai beaucoup travaillé en thérapie."
"Vous vous souvenez du départ de Nicolas R. ?
- je me souviens que j'ai entendu quelqu'un partir. Je n'ai pas réalisé qui c'était lui."
"Est ce que vous étiez déçu qu'il parte ? Vous vous êtes sentie abandonnée ?
- si je n'étais pas devant cette cour, je ne répondrais pas à cette question. Non je n'étais pas déçue."
"Je pose toutes les questions qui doivent être posées, explique Philippe Courroye. Sans complaisance et à tout le monde.
- je sais et je vous remercie."
"Est-ce que vous aviez vos collants dans votre sac ?
- non. Si je l'ai déclaré, il s'agit d'un pb de compréhension. J'ai été fouillée. On a fouillé ma chambre d'hôtel. Je n'ai jamais été seule, même lorsque j'allais aux toilettes".
L'avocat général : "Les 2 accusés encourent 20 ans de réclusion criminelle"
- moi je suis enfermée depuis ce soir là."
"Je vous demande solennellement : vous maintenez vos accusations ?
- oui, j'ai été violée, (elle le dit en français) par ces deux hommes ici", elle les montre du doigt.
La parole est à la défense.
"Vous vous entendiez bien avec Nicolas R, vous aviez flirté, pourquoi il commencerait par vous frapper, vous contraindre ?" demande Me Schapira.
- je ne sais pas, quand j'ai refusé son verre de whisky, son attitude a changé."
"Vous vous souvenez de Sébastien C. ?
- je me rappelle que sur les photos que les policiers m'ont présentées, je ne l'ai pas reconnu."
"Il ment pourquoi?
- je sais qu'il était présent, je ne sais pas quelle était son rôle dans ce qui est arrivé."
"Dans la 2e pièce, ils étaient derrière moi et à part les fellations où je ne voyais qu'une partie d'eux, je ne les ai pas vu de face"
Me Schapira l'interroge sur ses lunettes perdues. "J'étais choquée, j'étais ivre. Ce sont des détails, je sais qu'ils sont importants pour vous et pour la cour mais pour moi ce ne sont que des détails".
"Je ne comprends pas pourquoi il y a plusieurs versions (sur ses lunettes).
- toute les autres fois j'ai été assez constante dans mes déclarations"
Me Grégoire, avocate de Nicolas R : "vous n'entendez rien pendant ces dizaines de minutes ?
- l'emballage des préservatif.
- ils n'échangent pas entre eux ?
- pas que je me souvienne."
- mais vous entendez un clic d'appareil et un déchirement d'emballage de préservatif ?
- parce que ça m'a marquée.
- on se demande comment ils pouvaient être silencieux.
- à ce moment, j'essaye de me dissocier de moi même pour ne pas vivre ce qu'ils me font.
"Les serveuses qui disent que vous avez fait une fellation consentie, elles mentent ?
- oui, je n'ai jamais dit que c'était consenti".
"Sébastien C. dit que vous avez parlé pendant 30 mns, donc il ment ?
- oui, on n'a pas parlé".
"Votre amie entendue au Canada qui dit que vous aviez été victime d'agressions sexuelles par votre grand père, elle ment ?
- je lui en ai parlé. Elle m'a dit qu'elle avait pris de la drogue."
"Pourquoi tous ces gens mentent ?
- je ne peux pas dire pourquoi d'autres personnes font ce qu'ils font".
Me Compoint "lorsque vous tombez vous êtes encore habillée ?
- oui.
- Antoine Q. vous met son sexe dans la bouche ?
- oui.
- vous le repoussez et il va le remettre plus profondément?
- oui."
-"tout ça toujours à genoux ?
- oui.
- puis vous êtes tirée debout et vos vêtements sur le bas du corps sont retirés intégralement ?
- oui."
"Ensuite vous dites qu'on vous a posée sur le bureau les fesses en l'air. Vous êtes penchée ?
- oui.
- combien de temps dure la pénétration ?
- je ne sais pas."
- "vous êtes maintenue ?
- oui j'ai senti une main sur mes épaules.
- vous dites que l'auteur de cette 1ere pénétration se retire et un autre homme vous plaque la tête sur le bureau.
- oui."
Me Compoint, avocate d'Antoine Q. : "Vous avez dit que vous avez senti un autre sexe. Puis vous avez repris vos affaires, et vous avez été dans un autre bureau. Vous avez trébuché sur vos genoux, un homme qui jouait avec son sexe a mis son sexe dans votre bouche."
"Vous avez ensuite perdu l'équilibre et là il y a eu une troisième pénétration vaginale. Avez vous été maintenue ?
- je pense que j'avais arrêté de me battre à ce stade, mais je me rappelle plus."
Emily S. "Le côté de ma tête a heurté le bureau et j'ai vu des étoiles."
Me Compoint : "Pour quiconque a porté des résilles, nous savons que ça strille la peau et c'est inconfortable.
- ça n'était pas de vrais bas résille, c'était un collant avec un motif."
Me Compoint : "Vous avez une ecchymose au genou droit. Lorsqu'on tombe sur ses genoux, pouvez vous m'expliquer comment vous n'avez pas deux marques sur les 2 genoux ? Sachant que la 2e fois, vous avez les jambes nues-
- Non, je ne peux pas".
Me Compoint : "Vous décrivez des faits de violence. C'est dur de rester à genoux, avec un sexe dans la bouche, ça s'en va, ça revient, on vous pénètre, on vous tient, on vous repénétre, des va et vient, une 3e pénétration et vous avez une éraflure millimétrique au bras droit ?"
"C'est une question ?
- je vous demande ce que vous en pensez.
- je ne suis pas médecin."
Me Compoint : "Et puis il y a une lésion sur la grande lèvre, une petite lésion. Il y a une nomenclature des lésions des victimes de viol. Vous n'avez aucune lésion sur la fourchette. Je vous ai imprimé un dessin"
Me Compoint montre un dessin "l'anus est ici". "C'est un peu problèmatique..." dit le président. "C'est insupportable !" le coupe Me Obadia, l'avocate d'Emily S.
Me Compoint : "C'est vrai que montrer le dessin de l'anatomie d'une femme ça ne respecte pas le principe du contradictoire. Je retire ce dessin".
- "Est ce que vous avez eu l'intention d'écrire un livre à ce sujet ?
- non, jamais."
- "Est ce que vous avez fait une demande d'allocation pour invalide de retour au Canada ?
- oui, c'est renouvelable tous les 5 ans et je dois voir des médecins."
L'audience est suspendue 15 minutes.
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