, 15 tweets, 5 min read Read on Twitter
Le SNU m’évoque assez fortement les bataillons scolaires des débuts de la IIIe république, avec d’évidentes différences de contexte, mais d’intéressant point commun
1)les bataillons scolaires ont été créés par décret du 6 juillet 1882 en dans un contexte politico militaire qui s’y prêtait : celui d’une République nouvellement installée, fragile et d’une Nation traumatisée par la défaite de 1871
2)Le décret d’institution a été signé conjointement par les ministres de l’instruction publique, de la guerre et de l’intérieur. Les écoles, collège et lycée devaient organiser les jeudi et dimanche les garçons des exercices militaires
3)Les gamins étaient en uniformes, recevaient un fusil (désarmé et plus léger pour les plus petits)
4)Les exercices des bataillons scolaires commençaient à 7 h 30 h en été, 8 h en hiver (un peu plus tard donc que le SNU). Il y avait des exercices en plein air (marche, défilé, tirs) et des cours théoriques
5)Les bataillons scolaires participaient aussi à nombre de cérémonies officielles, (comme le SNU hier à Evreux) défilaient sous les applaudissements des autorités locales
6)L’objectif était de faire des bataillons scolaires « une école de la discipline, de bonne tenue, de dignité de patriotisme »
Il y avait aussi l’idée d’occuper une jeunesse qu’on craignait turbulente (ça vous rappelle qq chose ?)
7)L’organisation a été variable sur le territoire, selon les communes, les établissements scolaires, enthousiastes parfois, réfractaires ailleurs
8)En 1886, année où on enregistre les effectifs les plus élevés, 146 bataillons sont constitués, 49 départements sur 87 ont un ou plusieurs bataillons, 43 326 élèves sont incorporés dans ces bataillons
9)ils ont été l’objet d’un vaste débat passionné, entre thuriféraires qui y voyaient grandeur nationale et espoirs de la Nation et adversaires qui dénonçaient l’embrigadement couteux et dangereux de la jeunesse
10)Les critiques vinrent de bords variés : l’église déjà qui n’appréciait guère que les enfants passent les jeudis et dimanches à manœuvrer au lieu de suivre l’éducation religieuse et la messe
11)Certains dénoncent le cout élevé de ces bataillons, cout qui étaient alors à la charge des Communes, lesquelles renoncent rapidement à ces dépenses
12)Mais aussi nombreux qui trouvaient ces exercices totalement inadaptés à des gamins, dénonçait une militarisation de la société. Ainsi par ex Blondel, au conseil municipal de Paris (socialiste)
13)Très vite, instituteurs, parents, enfants rechignent. Les bataillons n’ont jamais été obligatoire, à la différence notoire du SNU, et on vite souffert d’un fort absentéisme
14)Après des débuts plutôt enthousiastes, les bataillons se vident, l’indiscipline domine (comme le rapporte ce rapport d’un inspecteur dans le département du nord. Les bataillons sont supprimés entre 1892 et 93 par circulaires ministérielles
Missing some Tweet in this thread?
You can try to force a refresh.

Like this thread? Get email updates or save it to PDF!

Subscribe to Mathilde Larrere
Profile picture

Get real-time email alerts when new unrolls are available from this author!

This content may be removed anytime!

Twitter may remove this content at anytime, convert it as a PDF, save and print for later use!

Try unrolling a thread yourself!

how to unroll video

1) Follow Thread Reader App on Twitter so you can easily mention us!

2) Go to a Twitter thread (series of Tweets by the same owner) and mention us with a keyword "unroll" @threadreaderapp unroll

You can practice here first or read more on our help page!

Follow Us on Twitter!

Did Thread Reader help you today?

Support us! We are indie developers!


This site is made by just three indie developers on a laptop doing marketing, support and development! Read more about the story.

Become a Premium Member ($3.00/month or $30.00/year) and get exclusive features!

Become Premium

Too expensive? Make a small donation by buying us coffee ($5) or help with server cost ($10)

Donate via Paypal Become our Patreon

Thank you for your support!