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📜 Mercredi Biographie 📜
~Germanicus~

Épisode VII. Surdoué de l’Empire, intellectuel, fin tacticien, aimé de tous, découvrez la vie de Caius Julius Caesar, dit « Germanicus » 🏛

Germanicus né le 24 mai -15, à Rome, au sein de la famille impériale. En effet, son père, Drusus, est un brillant général, lui-même enfant de Livie, la seconde épouse de l’empereur Auguste. Sa mère, Antonia, est la fille du célèbre Marc-Antoine et d’Octavie, sœur de l’empereur.

Il a pour oncle Tibère, qui sera le second empereur de Rome, et pour frère cadet Claude, qui régnera de 41 à 54.

Le petit Germanicus grandit donc dans la pourpre impériale, et reçoit une éducation digne de son rang. Tacite et Suétone lui dresserons un portrait élogieux et sans mesure.

Ainsi, Caius est décrit comme beau, cultivé - Il sera l’auteur d’épigrammes, de comédies et de poèmes, perdus, il parle couramment le grec - généreux, doux, modeste et compétant. Ovide lui dédiera ses « Fastes ».

Des éloges qui se traduisent dans les faits par une carrière éclair et brillante au sein de l’État romain.

En 4, après la mort de son père Drusus, mort en Germanie, l’empereur Auguste ordonne à son héritier, Tibère, d’adopter son neveu Germanicus.

En 5, ses liens avec la famille impériale sont indéfectibles puisqu’il épouse Agrippine l’Aînée, fille d’Agrippa, glorieux général et ami de toujours de l’empereur, et de Julia, la propre fille d’Auguste.

De ce mariage fructueux grandiront six enfants, dont Caius César dit « Caligula », qui régnera plus tard sur l’empire, de 37 à 41, avant d’être assassiné, à 28 ans, par des Prétoriens.

Très jeune, Germanicus devient questeur, un poste de magistrat au sein de l’État, où il est responsable de la gestion des dépenses publiques et des recettes fiscales, puis il est nommé consul, bien avant l’âge légal requit par la Constitution romaine.

À vingt ans à peine, il est à la tête d’une armée envoyée combattre en Pannonie et en Dalmatie. L’empereur, dont tous les fils sont morts jeunes, oblige également Tibère à l’adopter, en faisant de fait son hériter présomptif.

Nommé consul en 12, il est doté de l’Imperium sur les Gaules, c’est à dire les pleins-pouvoir sur cette province de l’empire. En 14, il propulsé par Auguste à la tête de huit légions, pour venger les romains de Varus, anéanties à la bataille de Teutobourg, cinq ans plus tôt.

L’armée de Germanicus retrouve les restes des légionnaires de Varus et leur offre les rites funéraires appropriés, pour que leurs âmes naviguent sans heurts dans le séjour souterrain. Le général pacifie la région tant bien que mal, se heurtant à la résistance héroïque d’Arminius.

Cette même année, le 19 août 14, le divin Auguste s’éteint, à l’âge de 76 ans et après 40 ans de règne. Aussitôt, des légions postées en Germanie entrent en rébellion, et font de Germanicus leur empereur, qui refuse.

Il faudra toute l’éloquence et la diplomatie de Germanicus pour faire entendre raison aux réfractaires, le général prenant même son tout jeune fils de 2 ans - le futur « Caligula » - et son épouse, présents dans le camps, à témoins, pour culpabiliser les soldats.

Successeur officiel d’Auguste, Tibère est couronné empereur le 18 septembre 14. Jaloux de l’adoration du peuple, de l’armée et de feu Auguste pour ce jeune, brillant et vertueux général, il convoque Germanicus à Rome en 17, après la pacification de la Germanie.

Le glorieux général, célèbre sur un char, la tête couronnée de lauriers, son triomphe sur la Germanie, accompagné de ses troupes, du butin, des prisonniers et des animaux destinés au sacrifice.

Le cortège partait du champs de Mars, longeait le Circus Flaminius, entrait par la Porta Carmentalis, traversant le Circus Maximus et remontant la Via Sacra avant de s’arrêter au Capitole, devant le temple de Jupiter. Là, sur l’autel, le général offrait un sacrifice propitiatoire

Sur le parcours, des milliers de romains et romaines en liesse applaudissaient le cortège cependant que les temples étaient ouverts et décorés de guirlandes, tandis que sur les autels on brûlait des talents de myrrhe.

Après l’avoir couvert d’éloges, Tibère l’envoi en Asie Mineure avec un Impérium Majus pour combattre quelque révolte. L’objectif est clair : éloigner de Rome ce général encombrant. Dans le même temps, l’empereur nomme Pison gouverneur de Syrie.

Arrivé en Orient, Germanicus réussie tout ce qu’il entreprend : il donne un nouveau roi à l’Arménie, transforme la Capadoce en province romaine, puis fait route pour l’Égypte, où il est adoré par la population.

Au printemps 19, de retour à Antioche, il constate que toutes ses mesures ont été annulées par le gouverneur de Syrie, Pison. Il entre en conflit ouvert avec le gouverneur, qui retourne à Rome.

Mais il tombe malade subitement, sans doute empoisonné. Après plusieurs semaines de souffrance, il meurt, le 10 octobre 19, à l’âge de 33 ans. Sur son lit de mort, il accuse formellement Pison de l’avoir empoisonner et fait jurer à sa femme Agrippine, de le venger.

Agrippine rentre à Rome avec les cendres de Germanicus. La population est affligée par cette perte et des funérailles grandioses sont organisées, les restes du général reposant dans le mausolée d’Auguste. Selon Tacite, Tibère n’assiste même pas à la cérémonie.

Un procès est organisé à l’encontre de Pison, accusé également de nombreux délits durant son mandat en Syrie. Tibère reste modéré durant le procès et Pison manque même d’être lynché par la foule, sur le Forum.

Condamné à mort, il se suicidera avant l’exécution de la sentence.

Aimé puis pleuré de tous, le portrait idéalisé de Germanicus dressé par les auteurs antiques comme Suétone et Tacite, l’était sans doute comme un miroir de vertus face à un Tibère honni.