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🔴MANIF DU 9 JANVIER – QUE C’EST T’IL PASSE A LILLE ?

Blocage d’un dépôt de bus, action des avocat.e.s, des cheminot.e.s, manif massive et déter, dérives policières. Voici le récit des événements d’une grande journée de mobilisation. Peut-être la plus déterminée depuis le 5 déc.
🔸 LES ACTIONS AVANT LA MANIF’.

Dès 5h30 du matin, plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées à Sequedin, pour bloquer un dépôt de bus Ilevia afin de perturber le réseau de transport en commun de la Métropole, et faire de ce 9 janvier une journée pas banale.
Comme partout, les avocat.e.s de Lille ont jeté leurs robes pour montrer leur contestation face aux réformes. Une action médiatique. Les avocat.e.s sont de plus en plus mobilisé.e.s et comptent durcir le rapport de force.
Voir notre article sur le sujet :
A la gare Lille Flandres, les cheminot.e.s tenaient un piquet de grève. Des dizaines de personnes les ont rejoint pour un barbecue vers midi, et la gare a été un temps envahie, slogans et fumigènes en main.
🔸DEPART - 14H30 - PORTE DE PARIS.

Comme d’habitude, la manifestation s’élance Porte de Paris, à 14h30 pétantes. Gare aux retardataires, qui peuvent tout de même rejoindre ici, car les cortèges s’étendent comme un ressort alors que certain.e.s attendent encore au départ.
C’est à l’approche de la gare que la tension monte. Les forces de l’ordre sont positionnées à leur habitube à l’entrée de l’avenue Lecorbusier. Le cortège de tête descend doucement la rue Faidherbe. A ce moment précis, des personnes partent tout juste de Porte de Paris.
La banderole de l’intersyndicale est rapidement dépassée par plusieurs dizaines de gilets jaunes, et autres personnes syndiquées ou non qui ne souhaitent pas déambuler en cortège sectoriel ou syndical.
🔸BEAUCOUP DE MONDE ET DE LA DETERMINATION.

Plus de 15 000 personnes sont présentes dans les rues. La colère ne faiblit pas, les manifestant.e.s sont toujours aussi nombreux-ses alors que la grève dure depuis plus de 36 jours.
La grève et les manif se durcissent. A l’image des enseignant.e.s et personnels de l’université de Lille se mettant en grève reconductible. Ainsi que ce cortège de tête qui n’a fait que croître depuis la Porte de Paris atteignant à l’approche de Grand Place près de 1000 personnes
Devant l’Apple, des CRS sont positionnés et reçoivent en ce 9 janvier, plein de n’oeuf dans la tronche et sur les boucliers.
Des boucliers, les policiers ne sont pas seuls à en avoir. La tête de cortège et composée de plusieurs banderoles et panneaux divers qui ont surgit.
🔸FACE A FACE.

Des CRS sont positionnés rue Esquermoise. Une partie du cortège le prend comme une provocation. « Assassins » est scandé. La foule crie pour Cédric, décédé trois jours avant à Paris, et Maëva, qui a succombé quelques heures après avoir été renversée par les flics.
Après plusieurs minutes de face à face, la CDI et les BRAV, qui étaient cachés dans une petite ruelle tangente, se livrent à une expédition punitive. Ils chargent à une vitesse éclair. Les banderoles et quelques boucliers y passent.
Des personnes sont interpellées, d’autres blessées comme cette étudiante en journalisme qui couvrait la manifestation (Voir notre article : )

Les lacrymogènes s’évacuent de la place et le cortège, divisé en deux, se rassemble.
🔸 PLUS RIEN NE PEUT FAIRE REVENIR LE CALME.

A peine rassemblé.e.s à l’entrée de la rue Nationale, la détermination s’exprime de nouveau. Les agences immobilières, les banques, assurances, panneaux publicitaires et abribus sont fracturés.
Des étoiles pleins les vitrines sur l’ensemble de la rue Natio, c’est l’attaque de front des symboles du capital. L’ensemble de ces lieux mortifères sont meurtris, ces mêmes bâtiments qui rappellent que nous galérons, que nous avons un loyer à payer, que nous sommes à découvert.
Une compagnie de la CDI remonte rapidement la rue Nationale en longeant le cortège, suivie d’un groupe de baqueux enragés. Quelques projectiles, quelques gaz et nous voilà à l’angle de la rue Solférino, nouveau point de fixation de plusieurs longues minutes.
Les flics et le cortège se font face. Après plusieurs minutes, le cortège repart finalement, ignorant complètement des flics qui ont tout l’air d’être dépassés par les événements.
Rue Solférino, le cortège de tête s’étend jusqu’au dernier virage, plus de 2000 personnes sont alors devant la banderole de l’intersyndicale. Devant le théâtre Sébastopol, on voit tout juste le ballon de la CGT au pied de l’église du Sacré-Coeur (rue National).
🔸SOMBRE REPUBLIQUE.

Le cortège arrive place de la République, les flics semblent mieux préparés à une nasse que le 17 décembre.

Un groupe de 30 personnes, syndiquées et non-syndiquées, se mettent autour d’une petite structure de taule à un mètre des policiers.. perplexes.
2 minutes plus tard, la Place de la République est plongée dans le noir, des lumières extérieures du musée des Beaux-Arts aux lampadaires morbides entourant la place de la République.
Tout s’éteint. Et soudain, surgit face au vent, le vrai héros de tout les temps, fumigène ferroviaire en main : il vient crever le ciel et donner une teinture rouge à la sombre République.
La manifestation se disperse lentement, chacun.e vagabondant désormais à ses obligations, ses occupations, ses conjurations.
Aux alentours de 18h30, la police vient provoquer les client.e.s du Café Citoyen. Un café coopératif connu pour son engagement.
Cinq agents interpellent deux personnes : un associé (barman) du café, qui n’était pas en service, mais qui venait tempérer la situation, et une personne présente sur la place.
Les policiers chargent, pressent client.e.s et manifestant.e.s, et entrent dans le bar, jusqu’à derrière le comptoir, avant de repartir sous les huées et autres « tout le monde déteste la police » (Voir notre article plus complet sur le sujet : )
La nouvelle décennie démarre avec de la rage. Déjà deux morts par la police. Déjà tout le mépris de celles et ceux qui prétendent nous diriger.
Malgré tout, ce qu’il s’est passé à Lille, ce 9 janvier, marque la détermination d’un peuple qui marche vers la fin des mauvais jours, qui ravive le rêve d’un monde plus juste et de la fin du capitalisme, sanguinaire.
L’État est encore là. Il n’a eu de cesse de le rappeler, par la présence des flics, toujours violents. Dans les rues, devant les vitrines, devant les cafés, la rumeur continue de gronder.
La brise vire et le vent vient.
Le visage de l’État se clarifie, et les masques tombent.
Crédit photo : Julien Pitinome, Luttographie, Louis Witter, Kevin Piotrovski, Victor Laurenge.
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