Thread by @LilleInsurgee

🔴 MARCHE CONTRE L'ISLAMOPHOBIE À LILLE

Ce samedi 14 décembre, quatre manifestations avaient lieu à Lille.
Nous décidons de revenir sur la marche contre l'islamophobie, qui a débuté à 14h30 au rond-point des Postes.

#Islamophobie #Marche

⏬ Voir notre article ci-dessous ⏬

Il y avait aussi 3 autres rassemblements ce jour là

• Le rassemblement hebdomadaire en soutien à l'Algérie mobilisée pour la liberté et la démocratie
• La marche blanche pour la vérité et la justice pour Selom et Matisse, tués par une intervention policières il y a deux ans.

• Une manifestation contre la précarité et contre la réforme des retraites dans la suite du mouvement induit par le 5 décembre, croisée avec l'acte 57 des Gilets Jaunes.

Nous décidons de revenir sur la marche contre l'islamophobie, qui a débuté à 14h30 au rond-point des Postes, car la lutte qu'elle incarne représente bien l'importance d'une riposte à un autoritarisme, un racisme et un fascisme d'État plus que décomplexé.

🔸 Identifier ceux qui attisent la haine, identifier nos ennemis 🔸

Des personnes à l'origine de cette marche l'ouvrent par un discours motivant et accusateur à l'égard des personnes qui prétendent défendre la démocratie mais ne font qu'attiser la haine.

"Nous avons aujourd'hui des Ministres, nous avons aujourd'hui des soi-disant chroniqueurs, des soi-disant journalistes, qui, à longueur d'antenne, diffusent la haine du musulman."

"Si nous laissons cela se faire, si nous ne réagissons pas, nous nous réveilleront demain avec une opinion publique devenue islamophobe."

"C'est maintenant qu'il faut réagir, et c'est pour cela que cette marche n'est que le début d'une vaste campagne pour que plus jamais l'islamophobie ne puisse encore grandir."

🔸 Des slogans qui ne mâchent pas leurs mots 🔸

La marche débute avec le slogan « Si tu n'aimes pas Blanquer tape dans tes mains », 300 personnes empruntant le boulevard de Metz pour « faire sortir les habitants » dans la rue.

Les pancartes et l'immense banderole Stop Islamophobie sont arborées alors que le vent se lève sur Lille.

Sur les pancartes, on lit des inscriptions diverses : « Nos corps, nos choix », « Trop couvertes ou pas assez, c'est aux femmes de décider », « Pas touche à ma maman ! », « L'affaire du "voile" 1989 – 2019, 30 ans, ça suffit ! ».

La lutte contre le racisme et l'islamophobie montre bien l'importance de l'intersectionnalité des combats : féminisme, écologie, prolétaires et précaires

La marche avance et marque sa détermination : « Le problème c'est la misère, c'est pas les musulmans. Le problème c'est le chômage, c'est pas les musulmans. » Le vent et la pluie redoublent d'intensité, de même que la motivation des manifestant.e.s qui font revenir le ciel bleu.

🔸 Vers des jours meilleurs et moins bleus 🔸

La rue d'Isly est remontée entièrement, bloquée par les flics qui font aussi leur travail pour invisibiliser les mouvements sociaux sous prétexte de sécurité.

La manif atteint rapidement Cormontaigne avant de retourner emprunter la rue Gambetta pour remonter vers République.

« Jean-Michel Blanquer,
Ministre autoritaire,
t'es raciste et ça se voit... »
Le chant, sur un air issu des tribunes sportives popularisé en hiver dernier par le mouvement des Gilets Jaunes, est ici repris et justement adapté à la lutte qui nous amène.

Dans la même veine : « On est là, on est là, même si Zemmour ne le veut pas, nous on est là... Pour l'honneur des musulmans, le respect de nos parents, même si Zemmour ne le veut pas nous on est là. »

De manière générale, les slogans sont répétés et déclinés en changeant au besoin le nom des incitateurs à la haine : de quoi rompre avec la monotonie des slogans.

Zemmour, Macron, Blanquer, Philippe... Dans cette manif, ce « début d'une vaste campagne » contre l'islamophobie, on invente aussi, on ose dire, et on formule les slogans qui seront les fers de lance des mobilisations à venir.

🔸 Convergence et prises de paroles 🔸

La manifestation arrive donc à République, et rejoint le rassemblement hebdomadaire de soutien à la lutte algérienne. Des prises de parole ont lieu. Elles rappellent déjà l'histoire de ce mouvement, qui n'est pas né de la dernière pluie.

La Marche contre le racisme de 1982, l'affaire « de Creil » de 1989 où trois jeunes femmes sont renvoyées de leur lycée parce qu'elles portent le voile, au nom d'une sacro-sainte laïcité, la loi de 2004 encadrant le port de signes religieux dans les établissements scolaires...

...la charte de la laïcité à l'école de 2013, et les attaques récentes du gouvernement actuel avec Macron, Philippe et Blanquer (ministre de l'éducation).

"Quand des personnes comme Zemmour ont le champ libre pour répandre leur venin, on sera là pour répondre. Quand on entendra des Oddoul venir agresser nos mères, on sera là pour répondre."

"Quand des politiciens tenteront de restreindre nos droits, avec des signaux faibles, on sera là pour répondre."

"La colère et l'émotion sont immenses, quand après d'énièmes débats sur l'islam, des innocents sont grièvement blessé.e.s ou perdent leur vie, que ça soit à Bayonne ou Christchurch en Nouvelle-Zélande."

"La colère est immense quand des identitaires fomentent des attaques terroristes, ici, sur notre territoire, à Wazemmes. La colère est immense quand des bars néo-fascistes ouvrent et propagent leur haine, ici, à Lille, en toute impunité."

"La colère est immense quand des femmes se voient empêchées d'exercer leur activité professionnelle car elles portent un voile. Et tout cela, dans la majeure complicité de nos élu.e.s. Alors intervenons." - Prise de parole du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF)

Tout est dit. On aurait aimé plus de monde contre le fascisme (cela dit, les ami.e.s mobilisé.e.s en mémoire de Selom et Matisse étaient dans le même état d'esprit), mais cette marche est déjà prometteuse. Rien n'est fini, tout commence. Soyons uni.e.s et dans la rue.

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