Thread by @AurelienMarq

1/ Islamisme et sociologie : la tribune du déni !

Inquiets de l'écho médiatique rencontré par Bernard Rougier et Gilles Kepel, plusieurs tenants du "tout socio-économique" publient dans Médiapart une tribune pleine de contre-vérités. Mon analyse : ⬇️
blogs.mediapart.fr/les-invites-de…

2/ Il faudrait une analyse fouillée que le format twitter ne permet pas. Quelques pistes, toutefois.

La tribune affirme que "certains jeunes issus des quartiers populaires" épousent "pour une infime minorité le djihadisme ou encore, une version "orthodoxe" de l'islam".
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3/ Passons sur "quartiers populaires", comme si le "petit peuple", le populo minuto, ne pouvait être que musulman - invisibilisation des "petits Blancs", une fois de plus.

"Infime minorité" : vraiment ?
Ceux qui veulent faire taire Mila, quelle proportion ?
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4/ Certes, tous ceux qui rêvent de rétablir le délit de blasphème ne sont pas djihadistes. Mais ne sont-ils pas au minimum "orthodoxes" ?
Et d'ailleurs.... Si leur islam est "orthodoxe", c'est qu'il est le véritable islam !
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5/ Et les autres islams, "islam républicain", "islam humaniste", "islam des Lumières", seraient "hétérodoxes" !
Intéressant sous-entendu, sans doute involontaire, de la part des rédacteurs de la tribune, et qui en dit long sur leur vision des choses.
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6/ Le texte parle des "racines sociales, économiques et culturelles de ce repli" : bien. Mais hélas ! Du volet culturel, il ne sera plus du tout question. C'est le grand impensé de ce document.
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7/ Plus loin, voulant démonter l'idée "d'un projet hégémonique des "islamistes"" les auteurs considèrent que croire à cette idée imposerait de traiter de la même manière tous les "musulmans".
Tiens donc !
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8/ Ainsi donc, pour les auteurs de cette tribune, il serait impossible de trouver des musulmans qui ne soient pas adeptes de l'islam théocratique que dénoncent Gilles Kepel et Bernard Rougier ?
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9/ Plus loin, la tribune présente comme absurde ce qui n'est qu'une utilisation par l'islamisme de la technique de la "peau de léopard" de Mao, pourtant revendiquée comme inspiration par les Frères Musulmans.
Étonnante ignorance.
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10/ On retrouve également l'argument selon lequel le salafisme barrerait le chemin au djihadisme. Dangereuse illusion : tous deux poursuivent exactement les mêmes buts, mais par d'autres méthodes.
Il est vrai que là où les salafistes dominent, nombre de leurs adeptes estiment....

11/.... inutile de recourir au djihad : ils atteignent leur but, l'islamisation du territoire, sans en avoir besoin.
Mais qu'ils se voient en situation d'échec, et la même idéologie les poussera à "faire ce qui est nécessaire" pour imposer leur totalitarisme.
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12/ Enfin, on arrive au point clef de la tribune : "Bref, le salafisme a des racines socio-économiques."
Suit un réquisitoire contre la méchante société qui ne fait pas assez d'efforts pour intégrer ces pauvres islamistes, et un appel pressant....

13/.... à injecter encore plus de milliards dans un nième "plan banlieues", dont on pressent qu'il serait aussi utile que les précédents, c'est-à-dire totalement contre-productif.

A cela, il a déjà été répondu, de très belle manière, en 2016, dans un livre remarquable :
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14/ Je vous laisse en lire un florilège, et je ne saurais trop vous recommander de le lire en entier : il est court, mais ce n'est à mes yeux rien de moins que le meilleur ouvrage sur le sujet.