Mais comprendre pourquoi cette journée a pu arriver est plus complexe.
14e et avant-dernier (encore !) thread pour connaître les coulisses de la Révolution.
Le chapitre précédent (chap.13) du thread est ici :
Après le discours du roi aux députés des états généraux, l’Assemblée désobéit à l’ordre de dispersion, et tient tête grâce à la mollesse des gardes françaises.
Coroller : « Nous étions sûrs des troupes, nous avions depuis longtemps des correspondances avec les régiments ».
Ce contact direct entre députés qui se faisaient la guerre les jours précédents offre une possibilité d’influence réciproque.
1 - déménager l’Assemblée à Compiègne pour l’éloigner des excités de Paris, lui faire faire ses votes et la dissoudre.
2 - virer Necker dans la foulée, puisqu’il ne voudrait pas soutenir ce déménagement, une fois l’armée fidèle au roi bien mise en place.
Des parisiens supplient Bailly, qui sort de chez lui, d’implorer la clémence du roi qui pourrait sévir.
19 députés signent une lettre pour demander la clémence du roi.
Le roi ne cède pas, et menace en retour les États généraux/l’Assemblée de déménager à Soissons ou Noyon. Un noble pense que Mirabeau ne menace pas en l’air, et que lui et ses amis préparent l’insurrection.
1 : Necker essaie de convaincre le roi d’évacuer les troupes de De Broglie, ce dernier proteste vivement. Le roi préfère garder les troupes sur place.
Pourtant, selon un procédé discret très bien rôdé à Versailles, Necker est renvoyé à 15h, par une lettre du roi.
Il gagne Bâle en quelques jours, en passant par Bruxelles (pour sortir de France plus vite).
« Il était aussi impolitique et aussi dangereux à la cour de France de se séparer de M. Necker qu’il le serait à la cour de Naples de jeter à la mer l’ampoule de Saint Janvier » !
Il doit absolument enchaîner sur d’autres mesures spectaculaires et fortes pour prendre ses adversaires de court : déménager l’AN à Compiègne, arrêter les députés frondeurs, menacer de dissolution les EG.
Des bustes en cire de Necker et du duc d’Orléans sont voilés de crêpe noire et promenés en procession à Paris.
Et devinez quoi.
Aucune décision n’est prise en ce sens.
« Le Maréchal n’est pas disponible pour le moment, veuillez laisser votre message ».
De Broglie ne lui répond pas.
- Transfert de l’AN à Paris
- Retrait des troupes de De Broglie
- Milice bourgeoise pour protéger la cour
Le roi les envoie promener.