Thread by @isafil

Fable de la Chauve-Souris et du Pangolin

Dame Chauve-souris se trouva fort offusquée
Quand à Wuhan on vint lui reprocher
son baiser chinois avec Messire Pangolin
de qui elle avait frotté le museau un bon matin.
(thread)

« Je crois, ma bonne commère, lui dit un carabin
Que vous fûtes forte abusée par sa Majesté Buzyn.
Ce n’est pas parce que vous appartenez au sérail secret
D’un funeste laboratoire qui n’en est pourtant pas à son premier essai

Que vous devez vous affranchir des règles de sécurité !
Si vous aviez porté un masque au lieu de bécoter
A la grande muraille, le Corona se serait arrêté …
Las ! Regardez aujourd’hui votre œuvre dans le monde disséminée !

Au Royaume de France, puissants et gueux ne sont guère épargnés
Les hôpitaux dégorgent, les médecins sont débordés
Que croyez vous qu’il arrivera
Quand, entre deux malades, choisir il faudra ?

Du misérable ou du puissant, qui pensez-vous qu’on sauvera ?
Je vous laisse deviner qui, en premier, sera testé là-bas...
Non, ce ne sont pas les petites gens,
Mais bel et bien les ministres omnipotents.

Eux qui décident du sort de la populace
Parce que pouvoir et argent ils ont, hélas !
Au Château, à l’Elysée, le Roi est déjà protégé
Tandis qu’hors des murs la foule est menacée.

La Mort promènera sa faux bien-aimée,
Moissonnant à grands coups déterminés,
Remplissant les poumons d’une liqueur noire…
Circulez ! Il n’y a plus rien à voir !

Oui, ma chauve dame, notre baiser fatal
Fut l’arme choisie par les hommes ou le destin, qui sait ... ?
Aujourd’hui, partout il répand à foison le mal …
Pauvres vieux, il vous faudra mourir avant l’âge, à ce qu’il parait ! »

À ces mots, la chauve-souris se retourna, d’effroi glacée
Vers Damoiseau Pangolin douillettement allongé
« Mon ami, qu’avons-nous fait ? Cet innocent baiser …
La terreur, la folie, la mort … C’est cela qu’il va apporter !

Les bourses s’écroulent, le papier ne vaut plus rien !
Et tandis que courent à leurs oeuvres perverses, les charlatans, ces chiens,
Les ambitieux, les politiques ne jurent que par les élections,
Ignorant les enfants qui pleurent devant cette abomination. »

« Ma chère dame, mon coeur, lui répondit le petit animal,
Notre tendre baiser d’un jour n’est pas la cause de tout ce mal.
Est-ce de notre faute si les puissants ont laissé mourir l’hôpital ?
Si au soin du peuple, ils ont préféré le Capital ?

Non, ma douce, ne nous reprochons rien !
Un système s’écroule … Ce monde est bien trop ancien.
S’ils préfèrent le foot, les avions, le pouvoir, l’argent à la vie,
Laissons-les … La terre agonit, la faute aux hommes, à leurs monstres, à leurs dévorantes envies.