Thread by @AniceLajnef

Les banques sauvées de la faillite grâce à l'argent public injecté par la #BCE, rêvent de pouvoir payer des dividendes aux actionnaires privés.
Le dividende est devenu le vernis d'un système économique qui socialise les pertes, et qui privatise les gains.

https://twitter.com/LesEchos/status/1285978701444849669

Le dividende est devenu la perversion ultime du #capitalisme financier.
L'idée que l'actionnaire est un citoyen qui prépare sa retraite en investissant son épargne gagnée à la sueur de son front est une vision naïve de la situation.
Une image d'Épinal dont il faut se défaire.

Certes ces actionnaires existent toujours, surtout dans les pays anglo-saxons, mais ils ne servent plus que de prétexte aux requins qui sont aux manettes de ce système construit sur la dette avec intérêts.

Jadis, les requins de la dette n'avaient pas besoin des dividendes. Ils leur suffisait de créer de la dette et de toucher des intérêts. Cette dette est bien sûr une construction de l'esprit, car les requins du système ne possèdent même pas l'argent qu'ils prêtent !

C'est le cas par exemple des banques commerciales qui touchent des intérêts sur les crédits à la consommation ou les crédits immobiliers. L'argent est créé au moment de l'octroi du crédit et la banque n'en possède qu'une infime partie.

Jusqu'en 2008, les banques ont abusé des dettes pour toucher un maximum d'intérêts sur le dos des gens. Depuis, le système n'a eu d'autres solutions que de baisser les taux d'intérêts pour éviter que les États et les individus ne s'étranglent sous le poids de leurs dettes.

Les taux d'intérêts sont la variable d'ajustement entre les mains des banquiers, une sorte de laisse financière accrochée aux cous des masses endettées. Si la croissance est faible, il faut desserrer la laisse, sinon le système s'écroule.

La dette est le carburant de ce système pervers. Il faut en tous temps en favoriser l'accès. Certes tous les prêteurs rêvent de taux élevés, mais ces taux doivent être liés à la réalité de la croissance économique, sinon les faillites en cascade entraînent la faillite du système.

Après la crise de 2008, les instigateurs du système se sont rendus compte que la baisse des taux ne suffisait plus à faire survivre un système en phase terminale.
Il fallait s'offrir un nouveau levier, encore plus puissant que celui des taux d'intérêts !

Ce levier ultime est la création monétaire par les banques centrales. Ces dernières ont le pouvoir de créer de l'argent public est de le distribuer via le canal qu'elles estiment le plus adéquate.

Les banques centrales ne sont que le prolongement des intérêts des banques et de la finance. Sans surprise, l'argent est injecté via le seul canal de la finance, et sert les intérêts des banques, des multinationales, des hedges funds, etc...

Aujourd'hui, pour se faire de l'argent, rien n'est plus facile pour les requins du système.
Prenons des exemples concrets : l'homme le plus riche de France a emprunté via sa holdings des milliards issus de la politique de la #BCE, pour acheter les actions de son groupe LVMH.

#Arnault emprunte donc à quasi 0% des milliards d'euros d'argent public, rachète avec des actions LVMH qui lui rapportent du 3% en dividendes.
L'argent public a donc servi à enrichir l'homme le plus riche de France, grâce à un montage purement financier.

Vous conviendrait qu'on est loin de l'image de l'actionnaire bon père de famille qui prépare sa retraite 😅

L'argent public de la #BCE sert aussi aux multinationales pour le rachat d'actions, ce qui permet de faire d'une pierre deux coups : augmentation à la fois du cours de l'action et du dividende !
Aucune création de valeur réelle. Un simple tour de magie financier !
Trop facile 😅

Mais il y a pire encore ! Certaines multinationales profitent de l'argent de la #BCE pour payer des dividendes. Ces entreprises ne se gênent même plus. Elles ne font même pas l'effort de créer un montage complexe pour perdre le citoyen lambda. Elles y vont franco !

Le capitalisme financier a atteint les limites de la logique sur laquelle il repose, celle de la dette avec intérêts: ce système permet un endettement facile à quelques uns pour accaparer la richesse créée par les travailleurs, et en même temps impose à ces derniers l'austérité !

À cause de cette logique de la dette, le capital est devenu illégitime, et avec lui le dividende censé rémunérer le capital productif.

Sans repenser une monnaie indépendante de la dette, l'économie mondiale risque de s'effondrer. Et quand on ressent au plus profond de soi le caractère injuste de ce système, on est pas très optimiste sur la nature de l'effondrement.
Mais gardons l'espoir d'un sursaut positif !