C’est un livre dont on ne sait s’il faut/si on peut le conseiller tant il est dérangeant, oppressant, et pour tout dire, terrifiant car il touche à un des points de rupture le plus fondamental de la psyché collective : le meurtre d’enfants. #VendrediLecture 1/4
L’audace incroyable de Leïla Slimani est de ne pas avoir écrit un simple récit d’horreur en sombrant dans l’histoire fantastique d’une nounou maléfique à la Stephen King ;
Mais de décrire d’abord la grande pauvreté, la spirale de l’endettement, la misère affective
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En cela, il s’agit d’un roman sociologique, glaçant, moins intéressant pour son style qui n’a rien de particulier, que pour son arrière fond « social » décrivant une nouvelle lutte des classes avec la froideur d’un rapport d’autopsie car Slimani n’émet jamais de jugement.
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Comme dans les « Bonnes » de Genet ou « La Porte » de Szabò, Slimani explore ainsi la violence de la « domestication », l’étrangeté, parfois le malsain, des rapports de subordination et l’aliénation qui peut en résulter et qui, ajouté à une vie brisée, peut mener à la folie.
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10 octobre... comme le 10 octobre 1793, jour où Saint-Just prononce son discours sur « la nécessité de déclarer le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix ».
Ce discours est fondamental pour s’extirper du biais cognitif qu’implique le mot Terreur.
I. Au préalable, il convient de dire qu’il est impossible de comprendre le déroulement de la Révolution française en l’analysant avec les lunettes du présent, celles d’un temps relativement stable et de paix, et sans avoir au moins 3 données en tête :
II. 1/ En proclamant la souveraineté de la Nation contre la monarchie « usurpatrice » (Saint-Just), la Révolution déclenche un face à face entre L’Absolutisme et la Nation qui ne peut se terminer que par l’éradication de l’un ou de l’autre.
Commencement de la Première République de l’Histoire de France.
L’occasion de préciser quelques éléments clefs permettant de mieux comprendre ce qui s’est joué durant cette journée. #HistoiredelaRépublique
1. Contrairement à ce que l’unanimité de la célébration laisse entendre, retenir le 21 septembre 1792 comme date du commencement de la République pose question.
2. Si on veut être parfaitement précis, il faudrait mieux retenir le 22 septembre, c’est-à-dire le lendemain, lorsqu’il est décidé sur proposition de Billaud-Varenne, qu'à compter de ce jour les actes publics seront datés « de l'an I de la République ».
4 septembre... comme le 4 septembre 1870, jour de Proclamation de la IIIe République.
Profitons de cette date pour expliquer brièvement comment la naissance de la IIIe République illustre notre thèse (avec @saintvictor75) d’un républicanisme français pluriel et dialectique.
1. Ce 4 septembre 1870, le camp républicain qui avait perdu tout espoir de voir revenir la République après les résultats du plébiscite du 8 mai 1870 s’empare de l’Hotel-de-ville à la faveur de la défaite de Sedan, de l’abdication de Napoléon III et d’un soulèvement populaire.
2. Mais cette proclamation du mot, plus petit dénominateur commun des hommes sur le balcon de l’Hotel-de-Ville, ne dit rien du contenu du nouveau régime. Alors recommence, comme en 1848, l’affrontement interne au sein de la République.
Revue de presse - 3 articles : 1. Jean-Pierre Siméon au sujet du "pouvoir de la poésie" in @MarianneleMag 2. Les sociologues Pierre Bitoun et Yves Dupont qui nous parlent du "monde paysan" dans @voixdelhexagone 3. L'alternative écologique au béton par C. Granja in @Socialter
1. Auteur du beau "La poésie sauvera le monde", J.-P. Siméon livre une réflexion sur la croissance et la technè et rappelle à juste titre que la poésie "dénonce depuis ses origines "le culte de l'apparence au profit d'une réalité plus profonde et complexe" marianne.net/culture/jean-p…
2. Interviewés par @ella_micheletti, les sociologues P. Bitoun et Y. Dupont à qui on doit "Le sacrifice des paysans", dressent un panorama très intéressant de la "situation du monde agricole" notamment au regard de la préoccupation de la souffrance animale voixdelhexagone.com/2020/08/10/nen…
1. On l’a dit hier, évoquer une « révolution bourgeoise » avec dédain et pour disqualifier l’œuvre de la RF est au mieux une mécompréhension de Marx, au pire, une incapacité à comprendre la mécanique interne de cette Révolution.
2. Pour dénoncer cette vue courte, j’ai insisté sur la révolution juridique qu’amènent en + des transformations politiques et sociales les DDHC (1789 &1793). Soudainement, la source du droit passe du ciel à la terre, de Dieu aux hommes. La France théocratique devient démocratique
26 août... comme le 26 août 1789, date de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen.
Profitons de cette occasion pour déconstruire le mythe de 1789 comme simple « révolution bourgeoise ».
1. Le premier problème de l’expression « révolution bourgeoise » est qu’elle est, pour la plupart du temps, utilisée comme une expression disqualifiante.
Il n’y aurait eu qu’un simulacre de révolution et, comme je le lis souvent, rien n’aurait changé en réalité.
2. Nonobstant l’incurie intellectuelle de ce propos au vu des transformations sociales profondes qu’a fait naître la Révolution - on parle alors de « tabula rasa » - cette vision croît souvent se fonder sur la vision marxiste de l’histoire. À tort.