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21 Oct, 130 tweets, 21 min read
Au procès des #AttentatsJanvier2015 l'audience reprend avec la suite de l'examen des faits reprochés à Abdelaziz Abbad.
(si vous voulez retrouver le LT de l'audience de ce matin, c'est chez @cocale )
Pour mémoire, Abdelaziz Abbad est accusé d'avoir participé à la fourniture des armes et, possiblement d'avoir rencontré Saïd Kouachi (même si lui aujourd'hui dit plutôt qu'il s'agissait de quelqu'un qui lui ressemblait).
Il est donc question de la taille de la barbe de Saïd Kouachi.
"On n'est pas sur une barbe type père Noël qui lui mange tout le visage" indique l'avocate générale en réponse à Abdelaziz Abbad qui affirme qu'il a vu Saïd Kouachi sans barbe une quinzaine de jours avant l'attentat.
Quant au lien supposé d'Abdelaziz Abbad avec la femme de Saïd Kouachi, il s'agace : "il n'y a aucun lien. Il va falloir arrêter ça. Elle est venue ici et a dit qu'on s'était connus au collègue. C'était dans les années 2000, là on est en 2020. Depuis je l'ai jamais revue depuis."
L'avocate générale cite des éléments de téléphonie d'Amedy Coulibaly et Ali Riza Polat. "Qu'est-ce que ça vous inspire", demande-t-elle à Abdelaziz Abbad?
"A moi rien, mais à vous visiblement oui, donc allez jusqu'au bout."
Me David Apelbaum à son client : "votre rapport à la religion, c'est quoi?"
Abelaziz Abbad hausse les sourcils : "à part faire la prière et de temps en temps le ramadan, rien"
Me David Apelbaum : "avant ce procès, vous aviez une petite amie?"
Abdelaziz Abbad : "oui Manon ...."
- elle était musulmane ?
- non
Au sujet du sac d'armes qu'il a récupéré.
Me Apelbaum : "elles n'ont pas fini dans les mains des terroristes, ces armes? "
Abdelaziz Abbad : "non, c'était comme un boulet à mes pieds, c'était invendable, il fallait le traîner partout".
Pour résume la défense d'Abdelaziz Abbad : deux hommes, un certain Marwan (qui doit venir témoigner) et un autre viennent lui demander s'il a des armes. Lui, son truc c'est plutôt l'héroïne, mais il se trouve qu'il a un sac d'armes "invendables, rouillées".
Mais ces armes étaient en trop mauvais état et ne seront jamais utilisées par les terroristes. Puis, après les attentats de janvier 2015, Abdelaziz Abbad découvre la photo de Saïd Kouachi à la télévision et trouve qu'il ressemble à l'homme venu avec Marwan lui demander des armes.
Mais Abdelaziz Abbad assure que l'homme n'avait pas de barbe. D'où les débats sur la longueur de la barbe.
Me Apelbaum : "je ne vais pas demander que soit projetée la photo de l'autopsie de Saïd Kouachi sauf si l'on affirme ici que cette barbe a pu pousser en 3 semaines".
Abdelaziz Abbad interrogé sur ses relations avec son voisin de box Miguel Martinez : "c'est quelqu'un de chez moi en qui j'ai confiance. En plus il est assez grand, imposant, il m'accompagne des fois quand je vais faire des affaires ..."
Ensemble les deux accusés avaient un garage. Mais Abdelaziz Abbad ayant été impliqué dans une affaire d'assassinat dans sa ville, il ne peut plus trop y retourner. "C'était un des derniers auquel je faisais confiance".
Abdelaziz Abbad agacé par les questions de Me Isabelle Coutant-Peyre, avocate d'Ali Riza Polat : "vous savez, moi ça m'arrangerait que ces armes ne viennent pas de votre client, j'ai aucun intérêt à ce que ce soit le cas"
Abdelaziz Abbad : "vous pouvez ramener tout Charleville [Mézière ndlr] ici, ils vont tous vous dire "ah la la la famille Abbad, tous des criminels". Alors qu'en 2014, ils étaient bien contents qu'on remplissent leur frigo."
Ali Riza Polat s'énerve : "tu vendais des armes 6 mois avant sac à merde !"
Abdelaziz Abbad, depuis le box d'en face : "arrête de pleurer dans ta cagette, là".
Me Coutant-Peyre (avocate de Polat) : "mon client est toujours révolté."
Abbad : "qu'il se révolte contre lui-même !"
Les insultes continuent à fuser entre Ali Riza Polat et Abdelaziz Abbad, chacun dans un des deux box qui se font face.
Au sujet d'un témoin dont Abdelaziz Abbad dit qu'il ne veut plus venir.
"Tu l'as menacé", l'interpelle Polat.
Me Coutant-Peyre a fini de poser des questions à Abdelaziz Abbad, elle se retourner vers son client, Ali Riza Polat, pour le réprimander, comme elle l'a déjà souvent fait, sur son attitude.
Arrive le témoin Marwan, "coffreur", "né en 1991" qui est donc l'homme qu'Abelaziz Abbad aurait vu en compagnie de Saïd Kouachi (ou d'un homme lui ressemblant) venir lui demander des armes.
"Abdelaziz Abbad c'était le frère de mon ex-copine, je faisais des affaires avec lui"
Marwan : "Abdelaziz Abbad a dit que je lui ai présenté Saïd Kouachi, mais c'est faux. Je les connais pas personnellement, il veut mettre des choses sur moi."
Dans le box, Ali Riza Polat s'énerve.
Président : "monsieur, vous restez taisant sinon vous allez sortir du box"
Marwan a été en couple pendant 6 ou 7 ans avec la soeur d'Abdelaziz Abbad. : "c'est à cause de la séparation qu'il m'en a voulu."
Puis le témoin reprend : "... et aussi à cause du stupéfiant que je lui ai pas payé ...
... et aussi parce que j'ai flirté avec sa copine""
Président : "c'est de notoriété publique que chez Abbad on peut trouver des armes ?"
Témoin : "j'ai dit ça parce que quand ils m'ont arrêté, j'ai eu un petit peu peur .... mais je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça"
Président : "aujourd'hui, vous vous sentez menacé?"
Témoin : "un petit peu, mais de toute façon, si je vous le dis, ça va changer quoi? Il y a personne qui va venir voir chez moi ...."
Me Apelbaum : "à une époque vous étiez dans les trafics avec Abdelaziz Abbad, aujourd'hui vous travaillez? "
Témoin : "je me suis fait virer de 2 boîtes à cause de ces histoires. Mais j'ai toujours travaillé."
- jamais d'ennui avec la justice ?
- juste le bracelet 18 mois
Me David Apelbaum (avocat d'Abdelaziz Abbad), légèrement cynique, fait remarquer au témoin : "ce qui est intéressant c'est qu'au fur et à mesure de votre garde à vue, on se rapproche de la vérité et on va peut-être faire quelques pas de plus à cette audience".
Me David Apelbaum : "monsieur, vous vous exprimez bien devant cette cour. Vous parlez droit, vous regardez les gens dans les yeux. Est-ce que la personne que vous avez ramené pour chercher des armes c'était Saïd Kouachi ?"
- Non, c'était Omar
Mais le témoin s'agace aussi : "vous allez me faire croire qu'il [Abdelaziz Abbad ndlr] ne sait pas reconnaître Saïd Kouachi? Alors qu'il a vécu 15 ans à 50 mètres ? Non, mais là c'est du foutage de gueule."
Une nouvelle témoin s'avance à la barre, "32 ans, 3 enfants".
"J'étais amoureuse d'un ami d'Aziz [Abdelaziz Abbad] il y a longtemps de ça. Puis après son séjour en prison, il m'a ramené des armes à la maison à mon insu."
La témoin poursuit, en larmes : "il les avait mis derrière le cache de la baignoire. Au début, je ne voulais pas voir ce qu'il y avait dedans, mais j'étais trop curieuse. Un jour, j'ai retiré le cache et j'ai vu les armes. Il y avait de la coke aussi."
La témoin continue son récit glaçant : "Mustapha [le frère d'Abdelaziz Abbad] m'avait dit de ne pas parler sinon il me mettrait une balle. Un jour il est revenu et il m'a violée. Après je me suis sauvée. On s'est caché dans les bois."
La témoin raconte encore : "ils ne faisaient que des allers-retours à la maison, pour prendre les armes, cacher de la drogue, tout ça. Moi je prenais leurs menaces au sérieux, en plus j'avais mon petit garçon"
C'est donc la 3e fois à cette audience qu'une femme se dit victime de violences.
Deux d'entre elles ont raconté avoir été frappées par leur conjoints, aujourd'hui dans le box. Quand à la témoin en ce moment à la barre, elle a subi un viol par le frère d'un des accusés.
Le premier assesseur : "ce viol, vous en aviez parlé devant les enquêteurs de la SDAT (sous-direction antiterroriste), il y a eu des suites ?"
La témoin : "non, aucune"
Assesseure : "vous connaissez la différence entre pistolet et revolver madame?"
Témoin : "je connais rien aux armes. Il y avait des pistolets petits". Elle montre avec ses mains.
- elles étaient dans quel état ?
- oh, elles étaient pas mal quand même. C'était des belles armes.
A la barre, la témoin explique encore qu'il y avait des armes "enroulées dans un tapis sous mon lit" : "un fusil et une grosse arme noire". Des armes déposées donc chez elle par Abdelaziz Abbad, son frère et son ex-petit ami.
Avocat général : "c'était la première fois que votre ex-petit ami laissait des armes chez vous ?"
Témoin : "oui, sans doute parce que j'étais trop gentille. Je me suis fait avoir, quoi !"
La témoin repart. Le président avait promis une suspension d'audience, mais un témoin doit être entendu par visioconférence depuis une prison où il est incarcéré en ce moment. Ce sera donc après.
Ce témoin explique avoir aidé la jeune femme entendue précédemment à jeter dans la Meuse les armes qui avaient été cachées chez elle (par son ex-petit ami, l'accusé Abdelaziz Abbad et son frère).
Le témoin, actuellement détenu : je prenais beaucoup de drogue à cette époque-là.
Premier assesseur : peut-être moins en maison d'arrêt que dehors ?
- oh, même en maison d'arrêt, il y en a beaucoup
Premier assesseur au témoin : "vous avez dit aux enquêteurs qu'Abdelaziz Abbad était à la tête du réseau [de stupéfiants, ndlr] des Ardennes
- Bah ouais, il vendait beaucoup ...
- il se vantait "d'avoir fait pété le million avant 17 ans"
- bah oui ...
Ce témoin ainsi que la jeune femme qu'il a aidée à se débarrasser des armes qui avaient été cachées chez elle ont tous deux été placés "sous protection judiciaire" ensuite, "dans un foyer".
Avocat général : vous pouvez nous décrire les armes? Dans quel état elles étaient ? Est-ce qu'elles étaient rouillées?
Témoin : "elles étaient pas du tout rouillées, je crois même qu'elles avaient été vernies un peu. Et le fusil de chasse, il était neuf."
L'audience est suspendue 10 minutes avant les prochains témoins.
L'audience reprend avec le psychologue en charge de l'expertise d'Abdelaziz Abbad, En fait, il ne l'a pas expertisé dans ce dossier, précise le président, mais dans celui de complicité d'assassinat où il a déjà été condamné. Il décrit quelqu'un doté "d'une intelligence normale"
Ce moment où, l'expert psychologue (de 68 ans, a-t-il indiqué) déclare à la barre :"comme disent les psy modernes ..."
.... il n'y a pas de lâcher prise"
"Il m'a donné la partie visible de l'iceberg", explique l'expert psychologue au sujet de sa rencontre avec l'accusé Abdelaziz Abbad, "et absolument pas ce qu'il y a derrière. Or, c'est ce qui m'intéresse."
A la barre, l'expert psychologue cite Sartre pour résumer la posture d'Abdelaziz Abbad : "l'enfer c'est les autres. Il se victimise, dit qu'il n'a absolument rien fait. Il a une propension à se positionner comme un petit délinquant."
L'expert psychologue estime que l'accusé Abdelaziz Abbad "a un discours cohérent, mais pas forcément authentique".
"A un moment, il dira "dans ma famille, on est un peu tous victimes de notre succès", raconte l'expert psychologue au sujet d'Abdelaziz Abbad. "C'est une sorte de lapsus où il revendique sa délinquance comme un succès."
Le témoin qui s'avance est "grutier, 41 ans" et frère de Marouane, entendu plus tôt dans l'après-midi. "Je ne sais vraiment pas ce que je fais là, en fait", déclare-t-il d'emblée. "Je ne connais pas les accusés".
Président : "vous ne connaissez même pas monsieur Abbad?"
- non
Le témoin est néanmoins invité à revenir sur la séparation entre son frère et la soeur d'Abdelaziz Abbad. "Ca a été un peu le bordel devant chez mes parents, à cause de la séparation je pense."
Le président : "est-ce que vous n'avez pas un petit peu la crainte de déposer?"
Témoin : "il y a la crainte mais aussi que ces personnes là, je ne les connait pas."
- mais la crainte de quoi?
- d'être là. Moi j'ai rien à faire ici. Je les ai jamais côtoyés.
Une des soeurs d'Abdelaziz Abbad (il sont 9 enfants) s'avance à son tour à la barre : "mon frère Aziz c'est tout pour moi, un modèle, celui qui m'a toujours montré le bon exemple. C'est une personne gentille. Il a toujours été là dans les bons et les mauvais moments"
La témoin à la barre est la benjamine de la fratrie Abbad. C'est elle qui a été en couple avec Marouane, entendu précédemment "pendant 4 ans, il m'a fait beaucoup de mal, il m'a même défigurée, j'ai encore une cicatrice. C'était une relation conflictuelle."
La petite soeur d'Abdelaziz Abbad poursuit au sujet de son ex-compagnon : "il m'emmenait faire des choses, récupérer de la drogue, il était manipulateur. Derrière son sourire d'ange se cache quelqu'un de mauvais".
Au sujet d'Abdelaziz Abbad, sa petite soeur raconte que "c'est un bosseur, quelqu'un qui n'a pas peur de se salir les mains. Je pense que le trafic de stupéfiants c'était pour avoir un bonus".
La soeur d'Abdelaziz Abbad ajoute : "je voudrais faire toutes mes condoléances aux victimes parce que je n'ai même pas de mots pour dire comment c'est dégueulasse. On les hait ces gens-là"
La soeur d'Abdelaziz Abbad règle ses comptes avec son ex-petit ami, Marouane, venu témoigner : "il cachait des armes dans les escaliers. Il profitait que j'avais la voiture, je mettais de l'essence, il me disait "emmène-moi là". J'aime été chez des gens qui ont été arrêtés."
Ce moment où la petite soeur d'un accusé réfute les déclarations d'un autre témoin :"c'est un pur mensonge! là c'est une imagination totalement débordante !"
L'avocat général répond alors : "je crois que ce n'est pas le seul ...."
Ce moment où le président lit la déposition d'un témoin qui ne s'est pas présenté à l'audience. Au sujet d'un accusé, il déclare : "il est musulman, mais de loin ...."
Il est question d'un témoin "qui s'est présenté, mais il est reparti" indique le premier assesseur.
Le greffier précise : "il n'était pas bien, il voulait pas passer, voilà, je vous le dit".
Le président : "on va faire un mandat d'amener, ça marche bien en général ..."
L'audience est suspendue jusqu'à demain 9 heures 30 pour l'interrogatoire de Miguel Martinez sur les faits qui lui sont reprochés.
D'ici là, retrouvez ne compte-rendu de l'audience du jour ici > franceinter.fr/justice/abdela…
Au procès des #AttentatsJanvier2015 l'audience reprend avec, au programme aujourd'hui, l'interrogatoire sur les faits de Miguel Martinez.
LT à suivre ici.
Le compte-rendu de l'audience d'hier est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/abdela…
Miguel Martinez se lève, très crâne, crâne totalement rasé, pull couleur brique, petite barbe sous le masque.
"Ca fait longtemps que j'attends de pouvoir m'exprimer. J'étais associé avec monsieur Abbad dans un garage. Ca se passait super bien au début.", explique-t-il d'emblée.
Miguel Martinez : "puis il y a eu l'histoire du meurtre de Charleville-Mézière dans lequel Abdelaziz Abbad a été impliqué. Il était dans une situation difficile, moi je commençais à gagner bien ma vie. Alors il m'a demandé d'aller au garage de Metin Karasular".
Miguel Martinez : "on parle aussi business, du business illégal : du stupéfiant, des armes aussi.
Puis je retourne voir Abdelaziz Abbad, je lui dis que Metin Karasular - pardon - mais c'était un beau parleur. Mais bon, je lui laisse son numéro".
Miguel Martinez : "un transport est prévu". Martinez, Abbad, Karasular et Catino se voient en Belgique. "C'était prévu que M. Catino irait à Paris. Il est revenu avec un sac. J'étais au courant de ce qu'il y avait dedans [des armes, ndlr] mais je voulais pas de ça chez moi".
Miguel Martinez : "ça m'embêtait que ce soit moi qui les ai ramenées, parce que c'était pas mes affaires, explique-t-il ensuite, mais au moins je m'en débarrassais."
Une autre fois, Michel Catino "nous a présenté 2 armes : un vieux fusil de chasse et une carabine bizarre, qui avait l'air d'être modifiée. J'ai dis à Abdelaziz Abbad "t'es sérieux, là?". Sur la route, on a réglé nos histoires, moi ça me plaisait pas", poursuit Miguel Martinez.
Miguel Martinez au sujet d'Abdelaziz Abbad : "ce mec là, il m'a aidé. Et moi quelqu'un qui m'a aidé, je lui tourne pas le dos. Même si j'étais bien dans mon travail, j'étais pratiquant, mais je l'ai aidé ..."
Chez Miguel Martinez, "dans un sac avec des vêtements masculins de grande taille, est retrouvé un Magnum 357", indique encore le premier assesseur. En réalité, une arme volée : "je l'avais achetée peu de temps avant [son interpellation ndlr], explique Miguel Martinez.
Dans son garage encore, est retrouvé un fusil de chasse. "C'était à mon associé, il voulait mettre une sangle et le nettoyer parce qu'au garage, on a des bombes décapantes. Je rappelle juste qu'on est dans les Ardennes et qu'il y a beaucoup de chasseurs", explique Miguel Martinez
Premier assesseur : "qu'est-ce que vous pouvez nous dire concernant Saïd Kouachi qui est venu dans votre garage?"
Miguel Martinez : "il est venu deux fois je crois. Il m'avait posé une question sur des tailles de pneus".
Premier assesseur : "Saïd Kouachi vient vous voir pour des pneus ?"

Miguel Martinez : "c'est la fonction du garage. Vous vous mettez des pneus neufs sur votre voiture, mais ma clientèle c'était des gens des quartiers populaires. Je faisais des prix défiant toute concurrence".
Dans le box, Miguel Martinez explique que des musulmans non pratiquants se saluent généralement en disant "juste Salam". "Mais ceux qui sont vraiment religieux, ils vont dire toute la formule : "que la paix soit sur vous ainsi que la miséricorde de Dieu et ses bénédictions"
Miguel Martinez : "en garde à vue, je le cache car ce n'est pas mon business, je n'ai pas gagné un euro là-dedans.
Je sais que c'est répréhensible, mais ça n'a rien à voir avec un attentat. Mais je suis un barbu, il faut appeler un chat un chat, et on me pose 15 000 questions".
Miguel Martinez : "quand je suis arrivé dans le bureau de la juge d'instruction, Mme Poulx, elle m'a dit "ah ben, ça tombe bien, j'avais pas encore de barbu dans ce dossier". Vous pouvez demander à mon avocate, elle est témoin"
Premier assesseur cite une audition de garde à vue. "Vous étiez en colère ...."
Miguel Martinez : "j'ai chopé la haine contre tous les gens du dossier, on me fout dans cette histoire-là alors que tout le monde sait que c'était pas mon business et que j'ai pas touché un euro."
Miguel Martinez confirme avoir revu Metin Karasular après janvier 2015 : "il était au bout de sa vie, il était perdu. Il était en charentaises. J'étais persuadé qu'il était pas mêlé. Ce mec, on lui avait mis Coulibaly dans les pattes et il savait plus quoi faire".
Miguel Martinez : "je voulais pas gagner d'argent sale, être mêlé à un trafic d'armes. Je pensais que l'argent de ma sueur était béni. Moi en 2015, je venais d'avoir ma petite fille, elle avait 4 mois. Je veux être jugé pour ce que j'ai fait mais pas pour ce que je n'ai pas fait"
Le premier assesseur cite une audition de Miguel Martinez en garde à vue : "j'ai été à la Mecque, spirituellement c'était bien mais avec l'application de la charia, ils se croient au-dessus de tout le monde. J'ai jamais autant aimé la France que lors de mon voyage là-bas".
Le 1er assesseur cite "la dizaine de livres ayant trait à l'Islam" retrouvés en perquisition.
Miguel Martinez : "ils ont pris que ceux-là en photo, mais j'ai plein d'autres bouquins, j'ai pas qu'une dizaine de livres ..."
- c'est comme les trains qui arrivent en retard
Miguel Martinez : "je mesure deux mètres, j'ai une grande barbe, j'ai la gueule que j'ai ... parce qu'on appelle ça une gueule. Et donc je suis pas stupide, je sais que je peux interpeller les services de renseignements, je coche toutes les cases quoi ..."
Même son beau-père, à un moment, craint qu'il se radicalise. Miguel Martinez : "ça m'a blessé qu'il puisse penser ça de moi. A l'époque, je pesais 130 kg, je lui ai dit "tu crois que je vais aller faire des galipettes avec Al-Qaïda?"
Il me connaissait depuis que j'étais gosse"
Premier assesseur : "je n'ai pas d'autres questions ..."
Miguel Martinez : "excusez-moi, mais vous avez parlé du rapport du QER (quartier d'évaluation de la radicalisation), ce serait bien de développer un peu dessus. Mais je ne vais pas vous dire que ce vous avez à faire
Ce moment où Me Catherine Szwarc (PC) s'adresse à l'accusé Miguel Martinez : "bonjour monsieur Martinez, j'ai une question à vous poser ..."
Miguel Martinez : "une seule?"
Miguel Martinez au sujet de son implication auprès d'Abdelaziz Abbad : "moi je ne voulais pas d'argent sale. Je ne voulais pas élever des enfants avec ça. Mais le mec il m'a aidé quand j'étais dans la merde. Là lui est dans la merde, je l'aide. Et je suis là aujourd'hui".
Miguel Martinez : "pour moi porter une barbe et un qamis, ça veut pas forcément dire qu'on est radical. Après, je pense qu'on est pas forcément tous d'accord sur ça".
Me Cechman (PC) : "vous êtes associé à monsieur Abbad qui fait dans le trafic de stup' et dans le box d'en face il y a monsieur Fares qui fait du trafic de stup' à Roubaix. Et entre Roubaix et Charleville-Méziere, il y a Charleroi ... et le garage de Metin Karasular ....."
Miguel Martinez : "si vous me dites que les mecs de Charleville savent qui dealent à Sedan, oui mais là les distances sont trop grandes. Je ne pensent pas que ces gens se connaissent."
Avocate générale s'étonne que Miguel Martinez se souvienne de la visite de Saïd Kouachi alors qu'il s'agissait selon lui d'une visite anodine.
"Non, mais un rebeu avec le teint mat, les yeux clairs, le nez épaté et la grosse bouche comme il avait, c'est pas commun ..."
Miguel Martinez : "j'ai pas toujours eu une vie propre. J'ai un passé, je m'en passe pas. J'ai eu beaucoup de trafiquants autour de moi. C'est pas parce qu'un ami continue à dealer et moi j'ai décidé d'arrêter que je vais plus le voir. Donc ça reste présent."
L'avocate générale n'a plus de question pour Miguel Martinez : "vous n’avez pas de question à me poser sur ma radicalisation? Ca fait 4 ans que j’attends, ça fait 4 ans qu’on dit que je suis radicalisé. Et vous ne me posez pas de question? Ca ne va pas ça. Il faut en parler."
L'audience est suspendue jusqu'à 14 heures.
L'audience reprend avec les questions des avocats de la défense à Miguel Martinez.
Me Margot Pugliese, avocate de Miguel Martinez : "vous êtes entendu en garde à vue et spontanément vous dites que Saïd Kouachi s'est rendu à votre garage, pourquoi?"
Miguel Martinez : "parce que je veux faire preuve de bonne foi, que je pense que ça peut être utile à l'enquête"
Miguel Martinez : "en garde à vue on me parle de ma barbe, comme si c'était une catastrophe. Mais s'il suffit de porter une barbe et un qamis pour être considéré comme radical, il faut peut-être prévenir les gens, comme ça on le saura. "
Miguel Martinez : "quand on est gamin, c'est difficile de s'imaginer que son père est en train de pourrir dans une tombe, vous voyez ? On a besoin de se rattacher à autre chose. Donc le 1er lien avec la religion, il est là. Puis, en prison, je me suis à lire, j'ai mieux compris"
Me Pugliese : "donc la religion c'est très important pour vous?"
Miguel Martinez : "ça a son importance, oui. Je ne m'en cache pas."
- Vous pensez qu'on peut tuer pour défendre le prophète ?
- Non, c'est que des dessins. On ne tue pas des gens pour des dessins.
Me Coutant-Peyre (défense) : "je trouve que cette histoire de sac d'armes est à mourir de rire. Des fois elles sont neuves, des fois rouillées ...."
"C'est quand qu'il faut rire? C'est maintenant?" rétorque Me Cechman agacée.
Miguel Martinez à Me Coutant-Peyre : "vous me laissez répondre? Sinon ne posez pas de question"
Derrière l'avocate, son client Ali Riza Polat s'énerve.
"Commen? interroge Miguel Martinez, votre client là, il fait que parler derrière la vitre, mais en face il y a plus personne."
En attendant le premier témoin de l'après-midi, le président indique que pour l'audition de Peter Chérif (commanditaire présumé de l'attentat de Charlie Hebdo) prévue demain "des indications ont été données à la maison d'arrêt pour que l'audition puisse avoir lieu".
Le témoin à la barre est en larmes. Le beau-père de Miguel Martinez chuchote presque : "ce qui m'émeut c'est que depuis toutes ces histoires, ma fille ne me parle plus. Je ne sais pas si ce que ma fille faisait pour cet individu, elle le faisait de son plein gré ou contrainte"
Le beau-père de Miguel Martinez :
"j'ai été un petit peu choqué que ma fille fréquente Miguel. Mais je me suis dit pourquoi pas. Il m'a fait un très bon accueil d'ailleurs. Mais je savais pas mal de choses sur Miguel, comme quand j'ai vu qu'il regardait une vidéo horrible"
Le beau-père de Miguel Martinez : "on s'attend pas à ce que votre fille vous présente un ... un ... c'est un monument en fait. Par rapport à la taille .... J'ai été choqué visuellement."
Premier assesseur : "elle mesure combien votre fille?"
- 1,60 m
[Miguel Martinez mesure 2m]
Le beau-père explique qu'ensuite "j'ai su par la police judiciaire qu'elle était convertie".
Premier assesseur : "vous avez dit, pour moi c'est un déshonneur, je ne reconnais plus ma fille"
Premier assesseur : "l'enquêtrice de personnalité a noté dans son rapport que vous avez dit "je suis un peu raciste"
Le beau-père à la barre : "non, mais là c'était beaucoup pour moi."
Premier assesseur : "je passe parce qu'après c'est un festival : elle mange plus de cochon, elle fait des courses halal ..."
Le témoin : "chaque fois je découvre un petit quelque chose. Ce qui a été compliqué c'est de découvrir que ma fille suivait le monument"
Le beau-père de Miguel Martinez dit aussi avoir été très choqué que sa fille lui propose d'assister à son mariage religieux. "Elle m'a dit que Miguel pouvait me prêter une djellaba. Mais là je lui ai dit : "moi le jour où je viens à ton mariage c'est en costume à la française !"
Ce moment où Me Stepniewski (avocat de parties civiles) se présente au témoin : "bonjour, je suis avocat de la défense".
Rires dans la salle.
"Viens", lui lance-ton depuis les bancs de la défense.
Aux enquêteurs, le beau-père de Miguel Martinez a déclaré qu'il l'avait surpris en train de regarder une vidéo de décapitation.
A la barre, la vidéo qu'il décrit est celle d'une attaque à la pelle qui ressemble en fait à un extrait du film Bernie d'Albert Dupontel.
Le beau-père explique encore qu'il s'est fâché avec sa fille car "elle m'appelait tous les jours et puis pendant 3 ou 4 jours je n'ai eu aucune nouvelle. Puis j'ai appris qu'elle avait accouché. Alors je lui ai dit :"comment ça se fait que je ne l'apprends que maintenant?"
Me Pugliese : "depuis 5 ans, mon client a fait des demandes de remise en liberté et à chaque fois on lui a opposé le fait que vous l'aviez surpris en train de voir une vidéo de décapitation."
La vidéo qui semble donc être un extrait de Bernie de Dupontel.
Le beau-père à la barre : "peut-être que décapitation n'était pas le bon mot. Mais frapper avec une pelle ...."
Me Pugliese : "je ne sais pas qu'elle était votre but, mais si c'était son maintient en détention, en tout cas, ça a fonctionné"
L'audience est suspendue 15 minutes.
L'audience reprend avec un nouveau témoin, qui connait Miguel Martinez depuis longtemps et qui n'a "pas trop envie de parler de cette histoire-là. Je ne vois pas ce qu'on me reproche"
Premier assesseur :"ah mais on ne vous reproche rien !"
Le témoin est particulièrement fermé : "là on est là pour les attentats. Mais moi je n'avais que des problèmes de rue pour certaines personnes, c'est tout".
Ce moment où le témoin aveugle à la barre contredit la version des accusés : "vous avez qu'à me confrontez avec eux"
Le premier assesseur : "bah, ils sont là, en désignant le box de droite".
- ah oui, mais moi je les vois pas.
A une question de l'avocate de Miguel Martinez, le témoin s'énerve : "j'ai plus envie de parler de Miguel Martinez. Je suis pas là pour Miguel Martinez, je suis là pour moi. Si on a rien à me reprocher, maintenant j'aimerais quitter cette salle."
"Vous avez déjà menacé Miguel Martinez?" demande son avocate? Me Pugliese au témoin.
"Oui, j'ai écrit une lettre de menaces depuis la prison de Châlons-en-Champagne. J'étais grave en colère contre lui, mais c'est des histoires de rue. C'est tout. Ca n'a rien à voir avec ici"
La compagne de Miguel Martinez s'avance à la barre, "30 ans, maman au foyer". Miguel Martinez et elle ont deux enfants ensemble. "On s'est rencontré en 2009". Elle pleure à la barre. "C'est assez impressionnant pour moi".
Elle reprend : "on s'est rencontrés dans un bar"
La compagne de Miguel Martinez explique que "ca a été assez vite une évidence pour moi". Elle continue à aller le voir pendant sa première incarcération. Ils s'installent ensemble après.
La compagne de Miguel Martinez explique : "Miguel c'est tout sauf un radical quoi". Elle pleure. "C'est dur d'entendre de lui que c'est un radical. Je vis avec lui depuis maintenant 11 ans. Que ce soit dans sa pratique religieuse, parfois religieuse, parfois non."
La compagne de Miguel Martinez raconte ses différends avec son père. "Depuis que je suis née, c'est quelqu'un qui aime être au-dessus des autres. C'est un menteur, un manipulateur qui veut toujours avoir le dernier mot. Quand j'étais petite, on pouvait pas parler à table."
La compagne de Miguel Martinez explique "mon père avec Miguel, il peut pas prendre le dessus sur lui. Physiquement déjà, il y a une différence de taille."
Ce moment où le 1er assesseur revient sur la question de la vidéo de décapitation que Miguel Martinez aurait été surpris en train de regarder par son beau-père. Vidéo qui serait donc Bernie Noël d'Albert Dupontel.
"Evidemment si c'est Dupontel c'est pas une vidéo djihadiste"
La compagne de Miguel Martinez explique : "Miguel est musulman pratiquant. Je me suis intéressée à cette religion, déjà bien avant de connaître Miguel. Il me parlait beaucoup de l'histoire des prophètes et tout ça. Je n'ai rien contre hein, mais l'histoire et moi ..."
La compagne de Miguel Martinez en larmes :"on a toujours voulu avoir cette vie simple, ce qui n'a pas été le cas. On a toujours voulu avoir nos enfants. J'espère toujours qu'on aura la chance d'avoir cette vie simple."
L'audience est suspendue jusqu'à demain matin 9h30. Parmi les témoins prévus demain : Peter Cherif, possible commanditaire de l'attentat de Charlie Hebdo > franceinter.fr/attentats-de-j…

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