Au procès des #AttentatsJanvier2015 l'audience reprend avec aujourd'hui une série de témoin dans les auditions ont été décalées pour cause de retard pris à l'audience.
Un avocat de partie civile souhaite prendre la parole pour dénoncer les propos tenus hier par le beau-père de Miguel Martinez. "Je l'ai entendu déclaré [au sujet de sa fille ndlr] "elle a trahi sa race". Je souhaite condamner fermement ces propos ouvertement racistes.
A son tour pour la défense, Me Daphné Pugliesi se lève et dénonce "moi aussi, mais aussi unanimement pour la défense ces propos que j'ai aussi entendus."
Pour retrouver le compte-rendu de l'audience d'hier, c'est par là > franceinter.fr/justice/au-pro…
Place au premier témoignage du jour en visioconférence. Il s'agit de Sonia Mejri "en détention provisoire pour un autre dossier", explique le président.
"J'ai été mariée en Syrie à Abdelnasser Benyoucef, explique la témoin, commanditaire de l'attentat de l'Hyper Cacher"
Sonia Mejri : Abdelnasser Benyoucef "m'a expliqué qu'il s'était occupé d'organiser l'attentat de l'Hyper Cacher, de Sid-Ahmed Ghlam et d'un autre attentat raté en Belgique".
Président : "au juge d'instruction, vous avez précisé qu'Abdelnasser Benyoucef, alias Abou Moutana était émir des opérations extérieures".
Sonia Mejri : "moi au départ je ne connaissais rien de ce qu'il faisait, j'étais cantonnée au rôle de femme de maison".
Sonia Mejri : "après le mariage, il m'avait expliqué qu'il ne me dirait rien d'autre que son prénom pour ma sécurité. Plus tard, il m'a juste dit qu'il s'était occupé de recruter Amedy Coulibaly, sans plus de détails. Je sais qu'il avait des contacts avec des personnes en France"
En Syrie, Sonia Mejri explique qu'elle a aussi croisé Hayat Boumeddiene. "Les attentats de janviers 2015 ont fait beaucoup de bruit en Syrie". Puis le 13 novembre 2015, "pour le Bataclan, mon mari était content" a-t-elle déclaré aux enquêteurs.
Sonia Mejri a eu deux enfants avec Abdelnasser Benyoucef, mort sur zone "il a reçu une balle dans jambe et il est mort quelques jours plus tard". Elle explique qu'après les attentats "j'ai eu de la tristesse, mais là-bas, il faut le cacher."
"Les conditions de vie étaient normales pour un lieu de guerre. Il n'y avait juste pas d'électricité", explique Sonia Mejri au sujet de son quotidien à Raqqah.
C'est la aussi qu'elle a croisé Hayat Boumeddiene la première fois. La dernière fois "c'était dans les camps"
Président : "vous l'avez côtoyée pendant combien de temps Hayat Boumeddiene [veuve d'Amedy Coulibaly, ndlr ]?
Sonia Mejri : "on a vécu un moment dans la même maison. Après de Raqqah jusqu'aux camps, c'était de temps en temps".
Sonia Mejri rentre en France en janvier 2020. Au juge d'instruction, elle a expliqué avoir "subi des viols" de la part de son mari Abdelnasser Benyoucef, "notamment des choses interdites en islam comme la sodomie".
Elle dit n'avoir dès lors plus adhéré à l'idéologie de Daech.
Sonia Mejri a fait partie des retranchés de Baghouz. "Puis j'ai quitté en laissant mon 2e mari sur place parce qu'il voulait pas quitter". Huit mois plus tard, avec ses enfants, moyennant 20 000 dollars, "on a fait tout le chemin caché jusqu'à Idlib, puis la frontière"
Président : "vous êtes revenue en France avec vos enfants ?"
Sonia Mejri : "oui"
- donc vos trois enfants sont en France
- oui
Sonia Mejri ajoute aussi que les deux autres accusés en fuite de ce procès, Mehdi Belhoucine, puis Mohamed sont morts sur place.
Au sujet de Mohamed, elle explique qu'il est mort dans un bombardement avec sa femme et leurs quatre enfants (dont trois nés sur zone).
Sonia Mejri raconte comment Abdelnasser Benyoucef, alors "émir des opérations extérieures" est un jour revenu à la maison en désaccord avec ses supérieurs : "il était énervé parce qu'ils voulaient tout précipiter".
Sonia Mejri : "Hayat Boumedienne disait souvent que son mari [Amedy Coulibaly, ndlr] et les frères Kouachi avaient voulu faire les attentats ensemble pour créer une cohésion entre Daech et Al-Qaïda"
Interrogée sur l'équivalent des services secrets de Daech, Sonia Mejri explique que "sur la fin, ils durcissaient le ton. Il y avait beaucoup d'exécutions pour des personnes qui n'étaient pas en adéquation avec Daech."
Interrogée sur ses motivations à rejoindre Daech, Sonia Mejri explique que c'est du à "des mauvaises fréquentations"
Me Cechman (PC) : "quelles fréquentations?"
- tout à fait du genre de M.[Abdelhakim] Sefrioui en ce moment [en référence à l'assassinat de Samuel Paty, ndlr]
Selon Sonia Mejri, jusque dans les camps, Hayat Boumeddiene était toujours acquise à la cause de Daech.
"Elle faisait du soutien aux troupes du fait de sa position de veuve d'Amedy Coulibaly, auteur des 1ers gros attentats en France"? l'interroge l'avocat général.
- c'est ça.
Alors que l'on s'apprête à interrompre la visioconférence, Sonia Mejri veut "passer un message" :
"Par rapport à Charlie Hebdo, c'est important que vous continuez, parce que c'est vraiment ce qu'ils détestent. Je pense aux familles des victimes. Vraiment, ne lâchez pas !"
En raison de "quelques problèmes techniques", le président nous indique que l'audition de Peter Cherif, commanditaire présumé de l'attentat de Charlie Hebdo, est "décalée à 11h30"
En attendant, on entend , un autre témoin condamné à 3 ans à Lille dans le procès de la "filière Claude Hermant". Pour rappel, Claude Hermant est ce trafiquant d'armes qui a importé les armes qui ont fini dans les mains d'Amedy Coulibaly.
Le témoin à la barre a été salarié de la friterie de Claude Hermant, friterie qui a aussi servi de cache d'armes.
Témoin : "monsieur Hermant importait des armes ..."
Président : "quel type d'armes ?"
- beaucoup de scorpions, des kalachnikovs, des pistolets Tokarev
Président : "Ces armes, à qui les revend-t-il ?"
Témoin : "je ne peux pas vous dire"
- Dites plutôt que vous ne voulez pas le dire. Moi je lis le jugement, vous dites que Samir Ladjali venait toutes les semaines à la friterie
- mais je n'ai pas vu d'échanges d'armes.
Président : "est-ce que dans la friterie, il n'y avait que de l'huile et des pommes de terre? Est-ce qu'il n'y avait pas d'autres choses, non essentielles à une friterie?"
Témoin : "bah des armes, c'est connu de tout le monde à Lille"
Le témoin explique que Claude Hermant "avait un petit local" où "il remilitarisait les armes".
Président : "vous savez que c'est pas très légal quand même ...."
- Bah oui
Aux enquêteurs, le témoin avait affirmé avoir assisté à la remilitarisation de "12 kalach, 10 scorpions ..."
Président : "le noeud Samir Ladjali [principal client des armes remilitarisées de Claude Hermant selon les déclarations du témoin, ndlr] il est très important. Il amène à des ramifications qui, d'étape en étape, peuvent amener jusqu'à Amedy Coulibaly"
A la barre, le témoin tente d'en dire le moins possible. "Vous allez me ressortir mes déclaration .... "
Le président : "bah, oui, je vais vous les ressortir ! Bah oui :"
Ce moment où Me Jean Chevais (défense) interroge le témoin : "la friterie, elle est toujours ouverte?"

- Elle a changé de nom ...
Me Jean Chevais : "est-ce qu'aujourd'hui vous pourriez avoir un peu de courage et nous dire si les armes qui ont servi à l'Hyper Cacher, elles venaient de monsieur Hermant ?"
Président : "bah, c'est établi dans la procédure."
Le témoin : "si vous relisez le jugement de Lille, vous verrez que je dis que Samir Lajdali c'était le bon coupable".
Me Daphné Pugliesi (défense) : "le bon coupable, c'est bien ce qu'il me semblait".
Me Daphné Pugliesi (défense) souligne par ailleurs que Claude Hermant avait importé 470 armes au total. "On en a retrouvé que 25 sur le territoire français. Vous savez où sont passées les autres?"
Le témoin : "non".
Me Safya Akorri (défense) : "j'ai une question très rapide. Est-ce que le nom de Mohamed Fares vous dit quelque chose?"
Témoin : - non.
Il le regarde dans le box. "Je ne l'ai jamais vu"
L'audience est suspendue 10 minutes avant l'audition par visioconférence depuis la maison d'arrêt de Fresnes de Peter Cherif, commanditaire présumé de l'attentat de Charlie Hebdo.
L'audience reprend ... avec l'annonce du report de l'audition de Peter Cherif à cet après-midi.
"C'est lié à son refus et à la nécessité qu'il comparaisse".
L'audition du possible commanditaire de l'attentat de Charlie Hebdo est donc reportée à 16h30.
En attendant, la cour poursuit les auditions des membres de la filière Claude Hermant, dont sont originaires les armes utilisées par Amédy Coulibaly à Montrouge et l'Hyper Cacher.
Le témoin à la barre décrit la méthode Claude Hermant : "il s'est entouré de jeunes, donc plus influençables, pour les faire participer à des choses illégales, possiblement du trafic d'armes."
En l'absence de question du parquet au témoin à la barre, Me Coutant-Peyre (défense) s'étonne : "que l'accusation ne s'intéresse pas à l'origine des armes. C'est la défense qui a du ouvrir le vrai débat".
L'audience est suspendue jusqu'à 14h15.
L'audience reprend. Me Clémence Witt, avocate de l'accusé Christophe Raumel, seul à comparaître libre à ce procès, souhaite "signaler un incident. Mon client n'a pas pu quitter la salle d'audience dans des circonstances satisfaisantes puisqu'un média l'attendait avec des caméras"
La cour entend, par visioconférence derrière un écran blanc, un gendarme lillois qui indique d'emblée "je ne connais aucun des prévenus [sic] de ce dossier. Je n'ai jamais été entendu dans ce dossier, donc je préfère que vous me posiez des questions".
Ce gendarme explique avoir rencontré Claude Hermant "à deux reprises en 2014." "Il était une source enregistrée dans nos services. Il nous donnait des renseignements d'ambiance générale sur le trafic d'armes et trafic de stups"
Le gendarme indique à propos de Claude Hermant : "il nous a été présenté en 2013 par un douanier en nous disant que c'était quelqu'un qui avait des connaissances en armes et qui pourrait nous être utile."
Président : "jusque quand a-t-il été une source ?"
Gendarme : "jusqu'en janvier 2015, date de sa mise en examen dans le dossier de Lille."
- enfin c'est aussi juste après les attentats de janvier 2015
Gendarme : "à aucun moment, on a constaté de commission d'infraction par cet informateur"
Président : "sauf que la réalité de l'informateur, c'est que c'est lui qui les vendait. Mais aussi qu'il les remilitarisait !"
Président : "je sais bien que les informateurs ne sont pas tous des saints, on est bien d'accord, mais est-ce que vous avez été surpris que votre informateur soit vraiment mouillé dans un gros trafic d'armes?"
Gendarme : "on a été surpris, oui".
Président : "donc non seulement, il vous a rapporté aucune information intéressant sur le trafic d'armes ...."
Gendarme : "si si, monsieur le président. En 2013. C'était un dossier d'armes de collection qui avaient été remilitarisées par des particuliers"
Président : "avec le recul, est-ce que vous n'estimez pas que votre service [de la gendarmerie de Lille] s'est fait berner par Claude Hermant"
Gendarme : "bah non parce que tout ce que nous a donné Claude a été vérifié. Toutes les vérifications ont été faites".
Président : "enfin bien, un informateur, et a fortiori Claude Hermant, c'est pas un philanthrope. Donc est-ce qu'il ne vous donnait pas des informations pour couvrir ses propres agissements"
Gendarme : "c'est possible ...."
Ce moment où le gendarme lillois finit par admettre au sujet de Claude Hermant : "il y a peut-être eu un souci avec la gestion de la source ... un gros souci".
Le président : "oui, voilà"
Me Coutant-Peyre (défense) : "visiblement, Claude Hermant avait pignon sur rue et était connu comme trafiquant d'armes à Lille. Vous n'avez jamais entendu ça?"
Gendarme : "ah non."
- Formidable. C'est rassurant pour notre sécurité
- On a toujours fait attention, Me.
Me Jean Chevais (défense) : "vous dites que vous n'aviez rien à vous reprocher, mais vous témoigner à visage couvert. Vous avez peur de quoi ou de qui?
Gendarme : "ce n'est pas que j'ai peur mais je protège mes autres sources que j'ai actuellement."
Me Laurent Simeray (défense) reprend, élément après élément, ce qu'il considère être des incohérences dans les déclarations du gendarme lillois au sujet de Claude Hermant.
Me Laurent Simeray évoque le téléphone portable, donné à Claude Hermant pour envoyer des SMS.
"Je n'ai jamais échangé de SMS avec Claude Hermant" répond le gendarme.
Sur une rencontre du 7 mai 2014 après laquelle il n'y a pas eu de rapport de contact : "je ne me souviens plus"
Me Laurent Simeray cite un mail de Claude Hermant à ses informateurs: il est question "d'une livraison d'armes au mois de mai 2014 et de remilitarisation".
Gendarme : "c'est un mail? Je n'en ai pas eu connaissance ..."
Autre mail de Claude Hermant à ses référents gendarmes, cité par Laurent Simeray (défense) : "comme tu le sais ayant mis mon nez là où un chien ne mettrait pas la queue ...." Vous ne savez pas de quoi il vous parle dans ce mail ?
Gendarme : "non, aucune idée"
Me Laurent Simeray (défense) poursuit, mail après mail...
Le gendarme : "non, ça me dit rien, rien du tout".
- Vous n'avez pas l'impression d'avoir une responsabilité, même petite, dans cette affaire? Rien du tout?
- non, il y aurait eu la même infraction, on l'aurait signalé.
Me Christian Saint-Palais (défense): "cette source [Claude Hermant, ndlr] que vous avez vous-même payée avec de l'argent public, en fait elle fournissait les armes du crime. Quelle compétence lui prêtiez vous pour avoir des informations ?"
Silence.
Me Saint-Palais (défense) insiste "alors comment était-il informé selon vous?"
Gendarme : "sans doute parce qu'il était ancien militaire".
- ce qui m'étonne c'est que vous ne le saviez pas de façon sûre.
Me @ChStPalais encore : "je suis surpris que vous ne soyez pas capable d'affirmer de manière ferme et péremptoire quelles qualités ce type [Claude Hermant ndlr] avait pour pouvoir vous informer sur des armes. Alors que maintenant, nous on le sait : c'est qu'il les trafiquait !"
Sinon, à l'audience, on attend de pouvoir se connecter avec la maison d'arrêt de Fresnes pour l'audition par visioconférence de Peter Cherif.
En fait non. Le président indique à l'instant que l'audition de Peter Cherif est encore décalée à 17h30, cette fois.
#LArlesienne
En attendant donc, la cour entend, en visioconférence depuis la Belgique, un autre des témoins prévus cet après-midi, en l'occurrence Patrick H, "57 ans accomplis, employé dans une société de télécommunication belge".
Une des armes d'Amedy Coulibaly, un pistolet mitrailleur, a été identifiée comme provenant de ce témoin auquel Claude Hermant achetait régulièrement des armes venues de Slovaquie.
Le témoin explique qu'il a vendu des armes démilitarisées à Claude Hermant sans se méfier : "il m'a dit qu'il était responsable d'un groupe de survivalisme et d'un club de paintball. Donc je me suis dit qu'il brassait beaucoup de monde par ce biais là ...."
Puis, le témoin décide d'arrêter "et il [Claude Hermant ndlr] me mettait une pression constante pour avoir mes contacts donc j'ai fini par lui donner". Claude Hermant a donc ensuite commandé ses armes lui-même directement à la société slovaque AFG.
Ce témoin explique que les armes qu'il vendait était démilitarisées avec "une barrette insérée au milieu empêchant tout tir de projectile". Et pour les remilitariser? interroge le président. "Tout le monde savait comment faire, mais de là à le faire, c'était pas non plus simple"
Président : "est-ce que ce n'est pas jouer avec le feu que de vendre des armes neutralisées ? Parce que qu'on nous dit qu'elles servent à des collectionneurs. Mais bon, je ne sais pas si un fusil d'assaut est suffisamment beau pour figurer dans son salon."
Le témoin : "je sais que ce n'est pas politiquement correct ce que je vais dire mais je me suis toujours refusé à vendre des armes à des gens de type sud- méditerranéens. Ce sont des gens à problème, même pour les voitures".
Me Isabelle Coutant-Peyre (défense) s'agace, une fois encore, que le parquet n'ait pas de questions à poser aux témoins liés à la filière d'armes de Claude Hermant.
"Ca veut dire que vous allez demander l'acquittement de tout le monde, sinon ... "
Le témoin explique que Claude Hermant lui avait assuré "qu'il y aurait des commandes régulières, que je n'aurais plus à chercher d'autres clients, que ce serait des commandes à flux tendus".
Me Daphné Pugliesi se lève pour interroger le témoin (qui a déclaré auparavant qu'il se méfiait des sud mediterrannéens) : "j'espère que vous allez accepter de répondre aux questions d'une avocate corse qui défend un Français originaire de Kabylie ...."
Le président : "les conditions pour obtenir la venue de Peter Cherif devant une visioconférence sont très délicates. On a essayé de ne pas avoir recours à la force publique. Je vous passe les détails, mais voilà les circonstances qui font qu'on est toujours en attente"
L'audience est suspendue en attendant.
L'audience a repris, mais la cour tente en vain pour l'instant d'établir une connexion avec la maison d'arrêt de Fresnes pour entendre Peter Cherif par visioconférence.
Et enfin, on aperçoit Peter Cherif depuis une cellule de la maison d'arrêt de Fresnes.
Le président lui demande de se présenter. Peter Cherif déclare :
"Au nom de Dieu et d'Allah le miséricordieux. Que sur le prophète Mohamed soit la meilleure de bénédiction et la meilleure des prières. C'est le seul témoignage que je vais vous apporter aujourd'hui. "
Peter Cherif se tient bras croisés, tête baissée : "je viens de d'introduire mon discours par un témoignage. Le témoignage que vous entendez de moi aujourd'hui c'est le seul que je donnerai. C'est l'importance la plus capitale : Dieu est une réalité."
Peter Cherif : "c'est un processus de pensée basée sur du pragmatisme, sur une réflexion de la réalité de Dieu. Même si aujourd'hui tenir ce genre de discours c'est passer pour une personne qui ne réfléchit pas comme on essaie de nous faire, non c'est une pensée réfléchie. "
Peter Cherif : "je ne suis pas là pour provoquer. Je n'appelle pas au crime, mais j'appelle tous les hommes à ouvrir les yeux sur la réalité de Dieu. C'est la seule chose que je vais vous dire aujourd'hui. A partir de maintenant, je ne réponds plus à aucune question."
Le président cite une audition de Peter Cherif devant le juge d'instruction : "reconnaissez-vous avoir tenu ces propos, monsieur ?"
Silence de la part de Peter Chérif.
Au juge d'instruction, Peter Chérif avait déclaré : "les choses n'auraient pas du en arriver là" au sujet de l'attentat de Charlie Hebdo.
Mais; là encore, Peter Cherif refuse de réagir. Il reste silencieux, le regard baissé.
Le président : "on ne vous demande pas des choses sur vous, mais sur deux personnes qui sont mortes [les frères Kouachi] et dont vous étiez proches. Est-ce que vous pouvez nous en parler?"
Peter Cherif garde le silence.
Président : "dans une de vos dépositions, vous faites état de la souffrance des victimes et nombre de personnes dans cette salle, des victimes, essaient de comprendre. Qu'est-ce que vous pouvez leur dire?"
Peter Cherif garde le silence.
Alors que le président continue à lui poser des questions, Peter Cherif lit un petit livre qui semble être le Coran, tête baissée, sans un regard pour la caméra qui le film pour cette visioconférence.
Me Casubolo-Ferro se lève : "est-ce que vous pourriez un peu nous parler de vous? Je sais que vous êtes sorti de prison en 2009. Et de 2009 à 2011, vous êtes en France, vous avez peut-être fréquenté Chérif Kouachi ?"
Peter Cherif garde le silence.
Me Casubolo-Ferro (PC) poursuit ses questions :"vous connaissez Dammartin-en-Goële? C'est la que les frères Kouachi ont trouvé la mort. C'est la qu'en 2011 vous avez passé trois mois dans l'auto-école qui jouxte l'imprimerie de Michel Catalano."
Peter Cherif garde le silence.
L'audition de Peter Cherif est terminée. La cour coupe la visioconférence avec la maison d'arrêt de Fresnes.
Ce moment où le président indique au sujet des armes de Claude Hermant : "c'est une réalité. Les personnes à l'Hyper Cacher ne sont pas mortes d'un excès de tabac".
Le nouveau témoin à la barre, douanier qui a été impliqué dans la filière de Claude Hermant se refuse à toute réponse. Il maintient que les seuls contacts qu'il avait avec le trafiquant étaient au sujet de tabac et de stupéfiants.
Dans les deux box, la tension monte.
Me Laurent Simeray (défense) lit la retranscription d'une vidéo entre le douanier à la barre et Claude Hermant. Il est question "de 9 mm", "de Sig 58", "des parigots".
Dans les boxes, les accusés ont l'air atterrés.
Me Hugo Lévy rappelle que devant la police judiciaire, le douanier entendu en ce moment a reconnu avoir "donné 600 euros à Claude Hermant pour avoir une kalach" et que finalement, il s'en était débarrassé. "A quel moment vous avez menti ?Devant la police judiciaire ou ici?"
L'audience est suspendue jusqu'à demain (bien demain, samedi) 9h30.
A partir de demain et pour toute la semaine prochaine c'est @sophparm qui assurera les LT.
En attendant, retrouvez le compte-rendu de l'audience de ce jour ici > franceinter.fr/justice/au-pro…

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