Pour la première fois depuis 1945, le PLFSS 2021 prévoit qu'en 2020 la part des cotisations sociales dans le financement de la sécurité sociale soit inférieur à 50% (48%). 1/4
C'est le résultat, depuis 1991, de la création de la CSG/CRDS et de la politique d'exonération des cotisations sociales, endossée par tous les gouvernements.
Tout cela au nom de l'emploi, alors que ces politiques n'ont jamais fait reculer le chômage (voir @buissonet)
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Merci qui ?
Merci les socialistes qui ont lancé le bal avec Mitterrand/Rocard en 1991 et qui n'ont pas cessé de danser sur le dos de l'institution jusqu'à Hollande/Ayrault/Valls - avec le CICE, ensuite pérennisé par Macron.
Le « trou de la sécu », ça n’existe pas !
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A partir du graphique précédent, il faut poser deux questions :
1) Existe-t-il un besoin de financement de la sécurité sociale ?
👉Oui, tous les ans depuis 20 ans !
2) Existe-t-il un « trou de la sécu » ?
👉Non, c’est un construction politique.
Dire qu’il y a un besoin de financement de la sécurité sociale signifie, d’un point de vue comptable, qu’il y a pour une année donnée moins de recettes que de dépenses. L’éventuel besoin de financement est lié à l’évolution des dépenses ET des recettes.
Le gouvernement annonce un accord à 7,5 milliards pour le Ségur de la santé. Voici en quelques mots pourquoi on peut dire que cet accord relève de la logique de la médaille.
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Comment évaluer les 7,5 milliards ? C’est relatif : c’est beaucoup si on prend en compte les années de disette que connait l’hôpital depuis au moins le début des années 2000 ; c’est peu si on regarde l’état du système de santé.
Si le niveau des dépenses de santé (ONDAM) est toujours en augmentation, il augmente moins vite que l’augmentation des coûts (effet GVT, prix de consommables, etc.). Le budget augmente mais la capacité à produire baisse !
Comment défendre et étendre la sécurité sociale aujourd’hui ? En se rappelant qu’elle est issue de la lutte de classe, c’est-à-dire d’une lutte violente et illégale contre le capital et l’État.
Fil à dérouler à partir de mon article dans @SRContretemps
L’analyse historique de la sécurité sociale, de sa construction et de ses transformations, montre que c’est une institution politique issue de conflits non institutionnalisés.
Dire que la sécurité sociale est une institution politique signifie qu’elle met en jeu le pouvoir de décider de ce qu’il convient de faire. La sécu ce n’est pas qu’une question technique ou financière.
Depuis l’annonce du #déconfinement un débat occupe l’espace public : faut-il choisir entre l’économie et la santé ? Tout le piège repose sur la polysémie du mot économie.
Petit fil pour réfléchir.
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Que veut dire choisir entre l’économie et la santé ? Cela dépend de ce que l’on appelle économie. L’économie peut désigner une discipline scientifique (les sciences économiques) ou une sphère des activités humaines (l’économie française par exemple).
L’implicite de l’alternative économie versus santé est de choisir entre l’activité économique et la santé. Cette interprétation est problématique car la santé… est une activité économique. On se rend compte tout de suite que la réflexion n’ira pas très loin de ce côté-là…
A l’heure où face à la crise beaucoup souhaitent un renforcement de l’État dans l’économie, il est nécessaire de rappeler les deux origines contradictoires de la protection sociale en France : l’État et La Sociale .
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Il faut opposer historiquement une approche de la protection sociale portée par l’État, où la protection est un instrument de la prédation, à une approche qualifiée de « La Sociale » dominée par un l’auto gouvernement des individus, notamment dans leur résistance à l’État.
L’État providence, dont Macron semble soudain se rappeler les vertus, est l’aboutissement de la guerre de masse moderne et les politiques sociales sont orientées vers les besoins de la guerre : populationnisme, enseignement, logement, santé, pensions retraite, invalidité, etc.).