Thread by @vvantighem

#Griveaux : Hello. Ce mercredi, on est devant la 14e chambre du tribunal judiciaire de Paris pour suivre le procès de cinq "gilets jaunes" accusés d'avoir enfoncé la porte du ministère de Benjamin Griveaux à l'aide d'un chariot élévateur. Pour rappel ⬇️

#Griveaux : Les faits remontent au 5 janvier 2019. Autrement dit à une autre époque. Une époque où le Covid n'existait pas, où les "gilets jaune" animaient les week-end et où Benjamin Griveaux n'était pas encore candidat à la mairie de Paris... #Anachronie

#Griveaux : Le procès a été renvoyé quatre fois pour aboutir à cette audience. Cette fois-ci, elle doit s'étaler sur deux jours. Les cinq prévenus vont être jugés pour "dégradations" et "vol" du transpalette ayant permis d'enfoncer la porte du ministère. (Photo : B.GUAY / AFP)

#Griveaux : Les prévenus s'installent dans le prétoire. Pendant ce temps, des techniciens tentent de lancer les vidéos des faits qui doivent être diffusées à l'audience. Ce n'est pas gagné... Sans ça, le procès va être un peu compliqué.
#JusticeDu21eSiècle

#Griveaux : Ce n'est pas gagné. Nous avons deux donc techniciens qui s'activent autour d'un ordinateur. Ils disposent d'un gros manuel à la main. Pour l'instant, cela ne semble pas fonctionner...

#Griveaux : Et là, l'écran vient de se diviser en une quinzaine de rectangles représentant chacun une caméra de vidéo surveillance. "Ahhh", a lâché la greffière sans que l'on sache s'il s'agit de l'expression de son soulagement ou de sa surprise...

#Griveaux : Update 13h42 : Des images sont projetées. Elles sont floues. Un message d'erreur vient d'apparaître.

#Griveaux : L'audience est ouverte. Impossible de vous dire pour l'instant si le problème technique persiste. Réponse dans quelques instants...

#Griveaux : On attaque donc par l'appel des prévenus. Tous sont présents à l'exception de Jonathan B. La présidente demande, "comme le code de procédure pénale le prévoit", une lettre d'excuse.

#Griveaux : Martin Méchin, avocat de Jonathan B., explique qu'il n'a pas pu se libérer de ses obligations professionnelles. Il a posé une journée de congé sans solde pour assister à l'audience demain. Mais n'a pas eu de congé ce mercredi.

#Griveaux : L'avocat Martin Méchin qui pour cette première journée d'audience arbore un magnifique masque noir floqué d'une tête de mort. #Pirate #PointMode

#Griveaux : La présidente rappelle les faits. Où l'on apprend donc que le ministère enfoncé est donc l'hôtel de Rothelin, construit en 1703 pour Philippe d'Orléans.
fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4te…

#Griveaux : Le chariot élévateur était stationné rue de Bellechasse. L'un des manifestants aurait "visiblement" trouvé les clés sous le tapis de sol. Et aurait emmené une dizaine de "gilets jaunes" dans les rues alentour.

#Griveaux : Dans un premier temps, le véhicule a enfoncé la porte du ministère. Puis, après être ressorti, il est rentré dans une agence bancaire. Estimation des dégradations : 300.000 euros environ. Sans compter le chariot élévateur.

#Griveaux : La présidente rappelle que les policiers ont enquêté sur les empreintes découvertes sur les lieux mais aussi à partir des vidéos diffusées par les manifestants sur ... Facebook.

#Griveaux : La présidente retrace toujours l'enquête. Là, elle s'arrête sur le fait qu'on entende sur une vidéo les mots : « Arrête toi ! Défonce un monument de la France ! »

#Griveaux : A noter que les prévenus ne se connaissaient pas avant les faits. Ils résident d'ailleurs dans des régions différentes : Nord, Loire-Atlantique, région parisienne, etc...

#Griveaux : Au départ, les policiers sont parvenus à identifier quatre des cinq prévenus. Le 5e a été "balancé" par un appel anonyme environ six mois après les faits...

#Griveaux : Les enquêteurs ont tenté d'identifier 20 personnes ayant participé, selon eux, aux faits ce jour-là.

#Griveaux : On passe à l'analyse des vidéos. On va voir si cela fonctionne...

#Griveaux : Pour l'instant, l'image est fixe. La présidente lit le PV de synthèse des policiers.

#Griveaux : Ca fonctionne ! On voit le défilé des "gilets jaunes", rue de Bellechasse. Certains donnent des coups dans la palissade d'un chantier. Tout au fond à droite, un groupe s'affaire autour du fameux transpalette.

#Griveaux : // Etrange sentiment de voir cette foule compacte défiler sans masque. C'était il y a moins de deux ans. Comme quoi, ce bout de tissu / papier sur notre nez est vraiment entré dans notre quotidien. //

#Griveaux : Sur la vidéo, on voit que les manifestants démarrent le transpalette. Réactions de joie aux alentours.

#Griveaux : Chacun a son interprétation de la vidéo :
- Martin Méchin : Mon client a été renvoyé sur la base de ce geste (a priori où il désigne les clés du transpalette)
- Procureur : En vrai, il y a plusieurs gestes.
- Me Méchin : C'est ça que vous appelez un geste ?
...

#Griveaux : La présidente remet de l'ordre. "Je vous préviens. Cela ne va pas être le roman de ce que chacun a vu sur les vidéos."

NB : Perso, j'ai bien du mal à distinguer quoi que ce soit. Mais je vais chausser mes lunettes.

#Griveaux : Intervention d'un avocat qui s'étonne qu'un manifestant n'a jamais été identifié alors que "25 policiers ont regardé ces vidéos pendant 1 mois 1/2"...

#Griveaux : On passe à la 2e vidéo. Extraite de Facebook avec le son. On entend donc : "Ahaha les bâtards ! Aaaah les bâtards.", dans un éclat de rire.

#Griveaux : On entend surtout le klaxon du transpalette sur lequel Jonathan. B, l'un des prévenus, appuie sans discontinuer. A l'heure actuelle, cela vrille les oreilles de toute la salle d'audience.

#Griveaux : En réalité, les manifestants ont scotché le klaxon du chariot avec du sparadrap. Au fond, on entend des rires, des "Macron Démission". On voit un homme hilare assis sur le toit du chariot.

#Griveaux : // Si j'en crois les annonces à venir de ce soir, c'est sans doute l'une des dernières fois où je vais au ciné avant longtemps. Dommage que le scénario soit aussi flou. //

#Griveaux : "La vidéo surveillance du ministère est tout à fait capricieuse à utiliser", précise la présidente qui s'agace un peu de la difficulté à faire défiler les images...

#Griveaux : "Et là, le véhicule va entrer en contact avec le ministère."

#Griveaux : Romain. M. à la barre
Il reconnaît avoir conduit le chariot
« On a démarré la manifestation. De fil en aiguille. Voilà. J’étais un peu alcoolisé. Je manipule ce genre d’engins tous les jours au travail. Je sais faire. J’étais galvanisé. Y’a rien à dire de plus... »

#Griveaux :
- Connaissiez-vous les autres ?
- Non
- Est ce que vous aviez une idée de ce que vous alliez faire ?
- Non plus.

#Griveaux :
C'est maintenant Sylvie. B. qui est appelé à la barre. Son ADN a été retrouvé sur le volant. Elle a filmé une partie de la scène. Mais c'était avant que le chariot ne soit volé.

#Griveaux :
Au tour de Thomas. S.
- On vous a vu assis, debout, sautillant. On vous surnomme même le kangourou car vous sautez quand vous êtes content..
-Oui... Je suis toujours content en fait. Il y avait du monde. Je sautille toujours en fait.

#Griveaux : Il a récupéré les clés du chariot. Mais il les a rendues très vite. « Ben, j’avais pas envie de conduire ou de voler le Fenwick... »

#Griveaux :
- Mais vous êtes montés dessus, quand même...
- Oui, je suis monté dessus. C’est l’effet de foule.
- Mais vous n’êtes pas obligé de monter dessus.
- C'est vrai… Mais je ne voulais ni dégrader, ni voler...

#Griveaux : Et là, Thomas. S. résume sa pensée :
- Je suis monté dessus comme un enfant monte sur un manège.
- Mais vous êtes un adulte Monsieur !!!

Thomas. S. est né en 1997. Il a enfilé un costume pour le procès. Mais a gardé ses Nike Air aux pieds.

#Griveaux : Au tour de Kevin. L. Et sa réponse est magique :
- Pourquoi êtes vous monté sur le Fenwick ?
- Je n'avais pas envie de marcher toute la rue...
- Ok. Vous pouvez retourner vous asseoir...

#Griveaux : On passe à la scène du "contact" entre le chariot et la porte du ministère. Où l'on voit qu'en reculant, le Fenwick a failli écraser un gilet jaune, que cela a duré trois secondes et qu'immédiatement une foule de trucs ont été jetés par la porte fracturée...

#Griveaux : On passe à la dixième vidéo qui mouline, mouline, mouline...
- Ca va démarrer, promet la greffière
- Oui, c'est l'apprentissage de la patience, assure la présidente

#Griveaux : On regarde donc la vidéo prise par Sylvie. B. Sur laquelle on voit Thomas. S. sautiller. Et sur laquelle on entend Sylvie. B. crier de joie. Le bruit sature d'ailleurs.

#Griveaux : "Là, c'est la voix de [Sylvie. B.] qu'on entend, je pense", indique la présidente au cas où certains n'auraient pas compris.

#Griveaux : Nouvelle vidéo où l'on voit le chariot s'encastrer dans une agence Société Générale. Au passage, on voit certains manifestants tenter d'effacer les empreintes digitales. Et Sylvie. B. crier "visage" pour les inciter à se dissimuler.

#Griveau : On passe maintenant à l'agence BNP voisine qui a été saccagée.

#Griveaux : Où l'on se rend compte que les prévenus doivent notamment (essentiellement ?) leur présence devant ce tribunal aux vidéos qu'ils ont en fait tournées eux-mêmes...

#Griveaux : D'ailleurs, la seule vidéo surveillance du "contact" entre le chariot et le ministère est ... floue. En revanche, sur celles des "gilets jaunes", on distingue tous les visages...

#Griveaux : Nouvelle vidéo prise sur YouTube. "Oh les cons ! Oh les cons !", entend-on.

#Griveaux : Romain. M. de nouveau appelé à la barre.
- Pourquoi défoncer cette porte ?
- Honnêtement, c’est une très bonne question. Je ne sais pas. Effet de masse. Euphorie générale. Je me retrouve un petit peu alcoolisé. Je n’avais pas les bons raisonnements.

#Griveaux : Romain. M. explique que plusieurs "gilets jaunes" lui ont montré la porte du doigt, ce qu'il a assimilé comme "Défonce la !" Il explique qu'il ne savait pas qu'il s'agissait d'un ministère.

#Griveaux : "Maintenant que vous le dites, c'est un bâtiment qui a une très belle architecture. Mais sur le moment..."

#Griveaux : La présidente rappelle la facture de réparation de la porte : 101.879 euros
« Cela ne me laisse pas indifférent. C’est une somme significative. C’est le prix d’une maison. Si ça se trouve, je vais la laisser en dette à mes enfants... »

#Griveaux : Thomas. S. est de retour à la barre. Il tente de se défendre. Avec ses mots en passant d'un pied sur l'autre. « Si je pouvais disparaître [de la scène]. Si j’aurais su ce que c’était, je serais pas resté là... »

#Griveaux :
- Vous regrettez ?, lui demande la présidente
- Regretter ? Personnellement, je n’ai rien dégradé. Mais de voir ça, c’était je sais pas comment je peux vous l’expliquer en fait.

#Griveaux : Seul problème, sur les vidéos, on aperçoit Thomas. S. sautiller à plusieurs reprises, comme si il était très heureux de la situation...

#Griveaux : Et puis, il y a un élément dans le dossier. A 19h50 sur Messenger, il échange avec le pseudo Savannah ACAB [All cops are bastards] et se vante de ce qu'il s'est passé...

#Griveaux :
6 janvier. 19H50 sur Messenger. Savannah ACAB. Vidéo 17’
- T’es fou !
- Oui, je sais… Après la porte du ministère, elle était trop belle…
- C’est l’engin qui a frappé le ministère.
- Oui, c’est nous...

#Griveaux : Sylvie. B. est de retour à la barre. La présidente lui rappelle qu'on l'entend sur sa propre vidéo. Alors qu'un manifestant tente d'embarquer une barrière de CRS, elle s'écrie "Mais putain, aidez-le !"

#Griveaux : Réaction de Sylvie. B. « Quand je revois tout ça, c’est ridicule. C’est vraiment ridicule... »

#Griveaux : Nouvelle vidéo. "On voit [Thomas. S] qui sautille", dit la présidente. Les prévenus, eux-mêmes, se marrent sur leur banc. Sur toutes les vidéos, il n'usurpe pas son surnom de kangourou.

#Griveaux : Le tribunal continue de visionner les vidéos. Je vais devoir lâcher ce LT pour cause de papier à écrire. Pour rappel, le procès se poursuit demain. Merci à tous.

#Griveaux : [Compte-rendu d’audience by @20Minutes]
« Quand je revois ça... C’était ridicule... » Les « gilets jaunes » penauds d’avoir enfoncé la porte du ministère.

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