Aujourd’hui je vais vous parler d’un sujet très particulier qui me tient à cœur.
Celui d’un village spécialement créé en 1960 par la CGT et le Parti Communiste pour loger des cheminots et des travailleurs.
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Nous sommes en 1960.
Le nouveau maire d’un petit village de 600 habitants en Dordogne a une idée.
Ancien résistant, instituteur, membre du @PCF et de la CGT.
Il veut créer un village modèle pour loger les travailleurs.
Et ça va être énorme!
Ce village c’est Saint Léon sur L’isle en Dordogne.
En 1950, Saint Léon c’est le petit village typique au sortir de la guerre.
Peuplé de paysans en majorité , pas d’eau courante dans les maisons, les toilettes sont publiques (le long de l’église sur cette photo).
Saint Léon est à plus de 24 km du gros centre industriel de Perigueux avec ses ateliers SNCF qui emploi 2000 agents.
Mais ! Il y a un arrêt pour le train sur la ligne Bordeaux - Perigueux, avec le train des ouvriers qui s’y arrête.
A l’époque les ouvriers vivent près des usines.
C’est l’occasion pour eux d’aller vivre « A la Campagne ».
Et si possible avec du confort.
Et si possible, entre camarade.😁
C’est le pari du maire.
En moins de 20 ans, la population va passer de 600 à 1800 habitants.
Et pratiquement que des membres du PCF et/ou de la CGT.
Et le maire, grâce à l’aide du puissant Parti Communiste de l’époque, fait un chantier titanesque.
Des centaines de maisons ouvrières sortent de terre.
Toutes avec les même plans, c’est plus économique.
Surtout, ces maisons ont :
- l’eau courante
- l’assainissement (avec une vraie station d’épuration)
- le gaz
- l’électricité.
Le téléphone arrive peu après.
C’est pas tout.
Une école énorme pour l’époque ultra moderne.
Une maison de retraite.
Une crèche (la première en France en dehors d’une ville).
Une cantine communale.
Un grand centre social.
L’école, la cantine, la crèche. Ça a permis le travail des femmes.
Elles étaient plus nombreuses dans ce village à avoir un emploi que la moyenne nationale.
Des rues nouvelles sont crées.
Bien sûr, que des noms célèbre de gauche.😀
Syndicaliste, chanteur, résistant...
J’ai vérifié, il n’y a pas un seul nom de personne connu de droite.😁
Toutes les maisons de la première tranche seront occupés immédiatement par une grande majorité de cheminot.
Toujours à condition d’être du parti ou du syndicat.
Ce qui a l’époque était assez monnaie courante.
Le maire fait construire deux tranches supplémentaires.
Les maisons sont plus grandes et encore plus confortables pour l’époque.
Un bureau de poste est ouvert grâce à la CGT.
Des commerces sont ouverts, dans une construction faite par le PCF.
Et ils sont tous occupés, poussé par le dynamise et une population jeune.
Le barrage sur la rivière qui menaçait ruine a entièrement été refait par les volontaires du village.
La solidarité n’est pas un vain mot.
85 % des habitants votent communiste.
Le PCF s’occupe de tout.
Associations sportives, vie sociale, fêtes et kermesses...
Bien qu’il ne soit pas le chef lieu de canton, Saint Léon est deux fois plus vivant que les villages autour.
A partir de la fin des années 1970, la 4ème tranche ne trouve plus de syndicaliste ou de membre du parti à loger.
Des cheminots sans carte arrive au village. #Revolution
Dont, en 1979, mes parents ✌️(véridique ).
J’ai donc grandi dans un village entouré de Cheminot Syndicaliste Communiste. 😁
(Et j’en gare un super souvenir).
D’ailleurs le maire actuel est toujours communiste.
Ininterrompu depuis 1959.
On aura même droit en 1970 à un vrai HLM.
Pareil, un des premiers hors zones denses.
Bon par contre, comme les autres, il est moche.
Dans la même veine, il y aura la création de petits logements attenant à la maison de retraite.
Alternative à la maison de retraite, les petits vieux vivent dans de petits logements autonome.
La nourriture est préparée par la cantine commune.
Ce village fut un véritable laboratoire d’une politique de gauche. Avec quasiment que des points positifs.
J’ai grandi à Saint Léon, j’y ai connu des gens super attachants.
On dit toujours qu’une part de ce que l’on est aujourd’hui vient de ce que l’on a vécu enfant.
C’était un bonheur immense.
Merci à mes parents.
Et merci à mon voisin, Michel, de m’avoir raconté la création de mon village.
Bisou.
PS: a ceux qui me demande, je ne suis ni devenu communiste ni cégétiste, mais ça m’a permis de mieux comprendre le monde qui nous entoure et de respecter le choix politique de tout à chacun.
Et si vous aimez les anecdotes sur les trains, continuez par ici:
Décryptage de ce que le conducteur voit et doit respecter.
Au premier plan, un « panneau de chantier ».
Ce signal est temporaire, il est installé sur un mât pendant une durée limitée.
Il indique la vitesse maximum à adopté sur des voie en travaux.
Ici 40 km/h.
On va essayer de vulgariser tout ça pour vous, public.
Thread électrique ⤵️⤵️⤵️
Le pantographe, c’est l’appareil qui sur un train permet de capter le courant à la caténaire.
Pour faire très simple, le ➕ c’est la caténaire, le ➖ c’est le rail.
On appelle ça un pantographe car son nom est tiré d’une règle de dessinateur qui permet de faire des croquis à une échelle plus petite (ou plus grande).