Alors qu'une vague de mécontentement énorme traverse la communauté scientifique à propos de la #LPPR, Frédérique Vidal balance le nom des syndicats qui ont négocié avec elle.
Croit-elle vraiment que c'est leur rendre service ? Et si non, quel est le but de cette manœuvre ?
Concernant la prime de mille balles, rappelons qu'elle est avant tout une injure et un déshonneur.
Vidal annonce ensuite que « la part individuelle des revalorisations a été limitée à 20% ».
Ce n'est pas un outil de revalorisation (on a le point d'indice pour ça), c'est donc un outil de management. Il est bien connu : ses désavantages écrasent largement ses maigres avantages.
Côté doc et post-doc : « L'objectif est de parvenir, *avec les collectivité territoriale, les entreprises et les associations*... »
On note donc une promesse faites pour d'autres acteurs, donc surtout un désengagement de l'Etat.
Sur les CDI de mission et le paiement des vacations, la pudeur est frappante...
Peut-être parce que la Ministre sait bien que c'est du bullshit.
« Notre pays ne compte pas assez d'enseignants-chercheurs » et c'est pourquoi nous allons en recruter encore moins, en mettant plutôt le paquet sur d'autres types de recrutement t sur l'achat de la paix sociale par des promotions locales.
Sur les 5200 postes, l'injure s'ajoute à la blessure.
L'attaque sur le #CNU est confirmée (elle ne fait que commencer) :
Un recrutement « simplifié » pour « plus d'équité et de transparence ». Ces mots ont systématiquement été prononcés avant une complexification qui a conduit à plus d'inégalité et moins de transparence.
« N'écoutez pas les merdia. Ayez confiance. Gros bisous, Frédo. »
C'était « un courrier destiné à l’ensemble des personnels de Madame Frédérique Vidal ».
¯\_(ツ)_/¯
On est quand même passé de « nous ne sommes pas des employés de l'université » à « nous ne sommes pas des employés de Madame Frédérique Vidal ».
On retrouve ce soucis dans : « répondre à *vos* attentes, tout en *nous* redonnant des perspectives ».
Ce « vous » (les chercheurs) et ce « nous » (leurs dirigeants) sont si représentatifs de l'esprit de la #LPPR, que je ne peux pas y voir une simple maladresse.
On me signale que « de Madame Frédérique » peut se rattacher à « courrier » plutôt qu'à « personnel ». Maladresse donc peut-être (sur un message d'une seule phrase, dans une période critique où il ne faut pas trop faire de maladresse).
Ce qu'il n'y a pas dans ce courrier (et qu'il y aurait dû avoir) :
- La reconnaissance de « maladresses » (euphémisme) du ministère.
- Le climat de tension qu'il est indispensable d'appaiser au plus vite.
- Les 15 ans de réformes permanente qu'on n'a pas encore digérés.
- Le boulot formidable des universitaires en temps de crise.
- Le grand défi qui nous attend à la sortie pour remettre d'aplomb notre système éducatif durablement perturbé.
- Le grand défi de l'intégrité scientifique qui concerne la science globalisée.
- La situation inadmissible de beaucoup trop de nos étudiant.e.s.
- La situation intolérable de beaucoup trop de nos collègues, notamment précaires.
A la place, on a ça : « Malgré l'épreuve que nous traversons, le Président de la République et le Gouvernement se sont mobilisés »
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Jean-Pierre MOGA, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques
« Le budget passe tout juste la barre de l'acceptable »
« Le budget ne me parait pas très rigoureux »
« gonfler artificiellement le plan de relance »
« Est-ce votre idée de la démocratie ? »
« Le budget augmente au même rythme que les années précédentes »
[#VeilleESR#LPPR] Commission des finances : projet de loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 et portant diverses dispositions relatives à la recherche et à l’enseignement supérieur
Introduction de Francis Chouat, qui répète le rapport annexé et l'étude d'impact, sans émettre la moindre critique ni prendre le moindre recul à ces deux textes, pourtant lourdement critiqués par la communauté.
Woerth, qui s'y connait en financement public des partis politiques et des élections, rappelle que les loi de programmation n'engagent que le gouvernements actuel, et doute de la solidité de la loi.
Prise dans la nasse de l’Excellence, l’Unistra poursuit une politique contraire aux besoins des missions d’enseignement et de recherche ordinaires, et donc fondamentales.
La question est d'importance, pas seulement pour les personnels et étudiants de l'Université de Strasbourg, mais pour tout l'ESR, pour lequel l'Unistra est aussi un laboratoire des réformes. alternative2017.eu/index.php/2020…
Parmi les expérimentations locales, la privation complète de tout espace de décision dans les Conseils, afin de mener librement des politiques contraires aux intérêts de l'établissement, en entretenant une illusion de collégialité.
Raffarin, 2004 : "70 Md€ consacré à l'intelligence, Education et recherche. 70 milliards !"
Vidal, 2020 : "Ces 25 milliards, c’est ce que la recherche attend depuis vingt ans"
Deux indicateurs qui résument très bien l'esprit de la loi #LPPR :
- Pourcentage des docteurs diplômés depuis 3 ans ayant un
emploi hors du monde académique
- Nombre de créations d’entreprises issues de la recherche publique
Lecture en creux :
- rien sur l'attractivité des carrières, pourtant au cœur de l'argumentaire ;
- rien sur la qualité des recherches et publications, c'est purement bibliométrique ;
- rien sur les conditions d'exercice des missions.