La gauche se divise enfin sur la dette : d'un côté, il y a les adeptes de la monnaie-dette, comme @sterdyniak ou David Cayla ; de l'autre, ceux qui avancent l'idée d'une monnaie libre de dette, comme @nico_dufrene, @alaingrandjean, @jcs_mbf ou @GaelGiraud_CNRS.
(À dérouler)
Nous touchons là au cœur du problème. Comment peut-on être de gauche et critiquer le capitalisme financier, sans se questionner et remettre en cause le rôle profond de la dette, dont la monnaie est devenue, par construction, la coquille.
La dette conduit par nature à des situations d'ascendance psychologique, sociale et politique, des créanciers sur leurs emprunteurs. Or de nos jours, 100% de la monnaie créée n'existe que du fait d'un crédit, ou d'une dette d'État ou de multinationale rachetée par la #BCE.
Ce qui inquiète l'économiste @sterdyniak est qu'une monnaie non adossée à une dette, conduirait à une perte de confiance en la monnaie.
Selon ces économistes de gauche pro monnaie-dette, rien de mieux pour donner de la valeur à la monnaie que la dette, la culpabilité de l'emprunteur, la pression sociale et politique. Est-ce vraiment social tout cela ? 😏 blogs.mediapart.fr/anice-lajnef/b…
Là où nous devrions tous être d'accord avec @sterdyniak, est qu'il faut maintenir la confiance en la monnaie, et éviter les erreurs du passé que nous reproduisons aujourd'hui, celles de la création monétaire débridée qui conduit le plus souvent au pire.
Nous pourrions commencer par une création monétaire libre de dette autour de 3% par an. Hors situation exceptionnelle liée à la crise sanitaire, cette décision aurait à elle seule permis le financement des déficits publics depuis 40 ans (en prenant en compte le coût de la dette).
Imaginez, une simple décision comme celle-ci et nous ne devrions pas consacrer autant de temps et d'efforts à un problème (la dette publique) qui n'en est pas un finalement.
Une telle décision doit s'accompagner de garde-fou, pour éviter la tentation de pousser toujours plus loin les logiques des déficits publics. Il faudrait mettre en place une règle d'or : l'État profite de cette création monétaire gratuite, mais n'a plus le droit de s'endetter.
Cela nous libérerait du contrôle du lobby bancaire et financier sur notre État. Nous deviendrons plus libres et moins contrôlés par les intérêts de l'argent. En somme, une Nation presque souveraine.
Enfin, l'autre caractéristique d'une monnaie libre de dette, et que contrairement à la monnaie-dette qui se détruit à chaque remboursement, celle-là ne se détruit jamais. Pour éviter donc son stockage qui serait un mal pour l'économie, il faudrait la taxer légèrement.
Imaginez une taxe autour de 3% par an de l'argent qui dort dans un monde où toute la monnaie est libre de dette, et où les banques n'auraient plus le droit de créer de la monnaie à partir de rien, mais seulement de faire circuler la monnaie existante.
La collecte de ces 3% de la masse monétaire, qui correspond à peu près à 3% du PIB, financerait l'action sociale.
Cette taxe vise surtout les énormes sommes stockées par les multinationales dans les paradis fiscaux, et non les bas de laine des gens ordinaires.
C'est cette idée d'oxydation de la monnaie qui manque aux économistes pour imaginer un monde sans dette. Cette idée de monnaie oxydable ou fondante est l'inverse de la logique des intérêts bancaires.
Au lieu de rapporter, l'argent qui dort coûte. Mais au lieu qu'il aille à la banque ou aux emprunteurs dans une logique de taux d'intérêts négatifs comme aujourd'hui, le fruit de la taxe se retrouve chez les plus démunis, heureux de pouvoir réinjecter cet aide dans l'économie.
La fonte de la monnaie pousse à l'investissement sous la pression de la taxe. Contrairement à l'inflation qui est difficilement maîtrisable, la fonte est certaine et connue, puisque inscrite dans le protocole même de la monnaie.
Là où l'inflation doit être provoquée artificiellement par une création monétaire débridée qui profite in fine au possédants, la taxe sur la masse monétaire profite de façon certaine à l'action sociale, et stimule l'économie réelle.
Cette idée de monnaie libre de dette et oxydable paraît anodine pour certains, voire farfelue pour les universitaires incapables d'imaginer un autre paradigme économique que celui qu'ils ont appris, et qu'ils apprennent à leur tour comme des perroquets à nos jeunes générations.
Pourtant, la monnaie libre de dette et fondante inverse complètement les logiques liées au surplus de richesse : la richesse stockée n'est pas un privilège qui doit rapporter des intérêts, mais une responsabilité sociale qui doit être injectée dans l'économie réelle.
Ceux qui ne prennent pas leurs responsabilités de faire vivre l'économie devront alors participer au financement de l'action sociale par la taxe. Le contrat social est clair, et bien plus juste que le rapport à l'argent inversé que nous vivons depuis des siècles. #usure
Depuis que l'usure s'est développée en Europe, les riches dominent par la dette les plus pauvres. Il est temps de remettre en question nos certitudes et de mettre en place une logique économique plus juste.
Les banques ont un rôle à jouer dans ce monde où l'argent dormant est taxé. Leur rôle est d'aider les possédants des surplus de richesse à éviter la taxe en investissant dans des projets productifs et innovants, en somme de faire vivre leur richesse.
Il y a tant de choses à penser et à faire. La seule erreur à faire et de laisser les logiques de la dette créer des souffrances dans la société qui finissent toujours par éclater dans le chaos des révolutions, des guerres nationalistes, ou des guerres civiles...
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Les #Médicis ont construit leur richesse en endettant les paysans aux abois dont ils finissaient par confisquer les biens.
700 ans se sont écoulé, et les méthodes sont les mêmes pour déposséder les gens : les endetter, puis racheter leurs commerces pour une bouchée de pain...
Les Médicis, un riche clan d'usuriers, ont placé 2 Papes et 2 Reines 🇨🇵.
De nos jours #Goldman Sachs a placé un des siens à la tête de la #BCE, la #BNP son numéro 2 à la tête de la Banque de France, et la Banque #Rothschild 2 de ses employés à la Présidence de la République 🇨🇵 !
De nos jours, les Médicis n'existent plus, l'interdit de l'usure a été ringardisé grâce à la sémantique: seuls des taux exagérément élevés sont qualifiés d'usuraires.
Mais la logique reste la même: la dette avec intérêts est le prélude à la captation des richesses et du pouvoir.
En 1932, Joseph Caillaux, Ministre des Finances à 7 reprises entre 1902 et 1935, s'adressant "à la postérité plus ou moins éloignée", explique que "l'heure était venue de la grande pénitence économique et financière"
(Fil à dérouler)
Il explique que "l'avènement de la tourmente fut retardé par les inflations monétaires que les gouvernements distribuèrent à l'envie dans le monde et qui eurent à peu près les mêmes effets que la piqûre de morphine que le médecin inflige à son patient, qui endort le mal...
... mais qui le laisse cheminer sourdement, et qui lui ménage une irruption d'autant plus violente qu'elle a été artificiellement retardée. Donc, à la fin de 1929, a commencé à éclater une crise qui s'est développée puis qui prend de jour en jour un aspect plus redoutable...
À l'époque du capitalisme-à-papa, les actions étaient risquées, elles rapportaient des dividendes à leurs détenteurs dans les bonnes années, dégringolaient dans les mauvaises années, avec les actionnaires obligés de mettre la main à la poche.
À dérouler...
Depuis une dizaine d'années, à chaque fois que les bourses baissent, la #BCE agit pour faire remonter les cours.
Les actionnaires n'ont plus besoin de mettre la main à la poche, le risque n'existe plus, ils ne font que profiter des dividendes, et des cours élevés grâce à la BCE.
Si la bourse n'est plus risquée, c'est grâce à la #BCE qui joue le rôle d'assureur tout risque.
Cette assurance cachée coûte chère à la collectivité, mais peu de gens le comprennent :
- exacerbation des inégalités de richesse
- transfert de pouvoir politique vers les possédants
Bernard Arnault semble étonné de son succès, tellement il lui semble facile dans ce "monde dans lequel l'argent ne coûte pas grand chose, et coûte encore moins aujourd'hui d'ailleurs, et où tous les indicateurs montent au ciel".
Avant de commencer l'explication pour comprendre l'impact de la politique monétaire de la BCE sur la fortune de B. #Arnault, commençons par rappeler que la #BCE a débuté sa politique monétaire dite "accomodante" en Janvier 2015, et que depuis l'action #LVMH a été multipliée par 5
Même quand l'action LVMH s'est écroulée en Mars 2020 suite au krach enclenché par le virus, la #BCE est intervenue massivement sur les marchés financiers, et directement sur la dette de LVMH pour éviter la crise tant redoutée par Bernard #Arnault. L'action a quasi doublé depuis !
Bernard #Arnault divulgue la raison de sa richesse : "L'argent coûte pas grand chose, et coûte moins cher aujourd'hui". #LVMH profite directement de l'argent de la #BCE qui coule à flots sur les marchés.
En même temps, la maman isolée paye 15% d'agios pour joindre les deux bouts.
Rappelons que #LVMH et #Arnault profitent de cet argent gratuit pour faire du rachat d'actions et pour racheter Tiffany, et non pas pour créer de l'emploi.
Si l'argent est une marchandise comme les autres, et qu'il est possible d'en faire commerce, connaissez-vous une autre marchandise qui coûte beaucoup plus cher pour une maman isolée que pour un milliardaire ?
Où est l'équité ?
Surtout que l'argent prêté est créé à partir de rien.
Depuis la Révolution, la société française a opté pour une société matérialiste, où la science est seule à poser des vérités. Nous vivons dans une société du visible qui n'est que le monde de l'apparence. Seule la violence matérielle est reconnue.
Le matérialisme a été érigé en une sorte de religion. Une religion où il faut "avoir", sinon vous faites partie de la catégorie de "ceux qui ne sont rien". Le matériel est le seul critère de réussite dans cette société, peu importe les trésors que vous cachez en votre intérieur.
C'est dans ce contexte que toute violence matérielle de quelques manifestants, choque l'opinion publique. Les images tournent en boucle sur les médias des milliardaires. La casse matérielle est le blasphème ultime dans notre monde matérialiste.