Charlotte Piret Profile picture
10 Dec, 134 tweets, 23 min read
Au procès des #AttentatsJanvier2015 l'audience reprend ce matin avec la suite des plaidoiries de la défense. Me Margaux Durand-Poincloux s'avance à la barre pour la défense d'Abdelaziz Abbad.
LT à suivre ici.
Et compte-rendu d'audience de la journée d'hier par @sophparm là > franceinter.fr/justice/proces…
Me Durand-Poincloux : "je suis en colère. Le mois de suspension de ce procès aura permis à la fois à Polat de guérir et aux avocats généraux de trouver une nouvelle accusation."
Me Durand-Poincloux : "faire d'une rencontre fortuite, sans aucun échange, dans un lieu public avec des tiers, en faire la rencontre pendant laquelle Saïd Kouachi aurait demandé des armes à Abdelaziz Abbad, il y a un problème."
Me Durand-Poincloux : "on nous a dit vous n'avez pas besoin de preuve. Mais en fait on est au-delà. On nous a dit : l'absence d'impossibilité doit conduire à 18 ans de réclusion criminelle. Mais il n'y a pas que moi qui devrais avoir honte. Car objectivement c'est honteux !"
Me Durand-Poincloux : "les premiers mots qui me sont venus c'est : si ce n'est toi, c'est donc ton frère. Je n'en ai point, c'est donc l'un des tiens". C'est honteux !"
Me Durand-Poincloux : "2e mensonge : Karasular et Catino reconnaissent une recherche d'armes pour Miguel Martinez. 3e mensonge : il est prouvé une commande d'arme par Saïd Kouachi. Je ne sais pas d'où ça sort !"
Me Durand-Poincloux : "J'ai m'y un peu de temps à m'en remettre. Et j'ai honte. Et j'ai repensé à cette phrase : que considères-tu comme ce qu'il y a de plus humain? Epargner la honte à quelqu'un."
Me Durand-Poincloux en réponse à l'accusation disant que son client ne pouvait ignorer le contexte de radicalisation. "celui-là [elle montre Abdelaziz Abbad ] avant 2014, avant les premiers attentats sur le sol français, il est abonné au Monde diplomatique. C'est évident !"
Me Durand-Poincloux au sujet des armes récupérées par Abdelaziz Abbad pour un autre trafic non lié aux attentats selon lui :"c'est rare pour moi de citer la SDAT [sous-direction antiterroriste] en défense. Mais franchement, il suivi de suivre la thèse policière."
Me Durand-Poincloux : " le parquet vous a dit à cette audience : à de rares exceptions près, tous les témoins sont revenus sur leurs déclarations". Sauf, rappelle-t-elle, le témoin qui évoque Abdelaziz Abbad et l'autre trafic, non lié aux attentats.
Me Durand-Poincloux : "on vous a requis à cette audience qu'il fallait privilégier la logique aux preuves. A défaut de preuves, parlons logique. Et probabilités."
Me Durand-Poincloux : "moi je comprends l'intérêt de requérir même quand c'est pas prouvé. Comme on y croit, on tord un peu les preuves, on dit que c'est démontré. Mais là, je ne vois même pas comment on peut y croire en fait. On a tous lu le dossier, on était tous à l'audience."
Me Durand-Poincloux : "la seule chose qui est ressortie, c'est du transport d'armes. C'est tout !"
Me Durand-Poincloux évoque ce qui est considéré comme un élément à charge : la coupure de son téléphone le 5 janvier. "Elle intervient après un appel des Pas-Bas, pas de Catino. Et on vous parle d'un commun accord avec Polat. Mais ils ne sont plus en contact depuis le 2 décembre"
Me Durand-Poincloux : "Abdelaziz Abbad, il est méchant, il est hurlant, c'est pas un bon petit gars, tout ce que vous voulez .... mais il vient des Ardennes. Et le fait qu'une autre personne vienne des Ardennes n'en fait pas un témoin peu crédible."
Me Durand-Poincloux : "Abbad n'est coupable que d'avoir détenu, transporté des armes. D'en avoir revendu deux avant de se faire voler le reste. Il acquiert des armes pour lui, le débat n'est pas le caractère terroriste, c'est l'existence d'infraction."
Me Durand-Poincloux : "je ne vais pas vous plaider non plus l'absence d'adhésion idéologique religieuse d'Abdelaziz Abbad. On va tous s'économiser du temps. Il n'y en a pas."
Me Durand-Poincloux : "les parties civiles nous ont dit pendant les débats qu'elles attendaient du procès de mieux comprendre les tenants et les aboutissement de qui a fait quoi. Chez l'accusation, on préfère vous soutenir le tout coûte que coûte".
Me Durand-Poincloux : " monsieur le président, mesdames messieurs, qu'il a-t-il de plus humain? Epargner la honte à quelqu'un".

Fin de la plaidoirie de Margaux Durand-Poincloux. Place à son confrère David Apelbaum, lui aussi avocat d'Abdelaziz Abbad.
Me Apelbaum : "ma consoeur vous a parlé de son malaise, sa colère, sa honte. Moi je voudrais simplement vous confier ma fatigue. Je suis fatigué. Dans quel état arrivons-nous aujourd'hui. Je suis fatigué aussi du réquisitoire que nous avons entendu."
Me Apelbaum : "un réquisitoire bas de gamme, monsieur le président, et je pèse mes mots. Quand comme argument on utilise "il n'y a pas de hasard" ou "tout le monde se connaît". Quand on entend dire que 7 ans de prison c'est une peine légère parce que ce n'est pas le maximum."
Me Apelbaum : "quand on entend dire que 4 ans de prison c'est une peine digne d'une comparution immédiate. Je ne suis pas pressé de voir Mme l'avocate générale retourner en audience de comparution immédiate !"
Me Apelbaum : "alors il faut tenir, chacun sa technique. Je vous avoue qu'il y a un petit rayon de lumière qui m'a aidé pendant toute cette audience. Ces les petits dessins de presse, ces dessins de Boucq qui accompagnaient les compte-rendus de Yannick Haenel pour Charlie Hebdo."
Me Apelbaum : "si vous jugez ce dossier à l'ambiance, à l'esthétique, bien sûr que vous jugerez contre nous. Contre nous ces casiers judiciaires longs comme un jour sans pain. Si vous jugez ce dossier en esthétique vous en serez dégoûtés. Mais vous jugerez les faits."
Me Apelbaum : "il y a un seul des mensonges proférés sur lequel je voudrais revenir car c'est le plus blessant : c'est de dire qu'Abdelaziz Abbad tire fierté de son casier judiciaire. Mais vous l'avez entendu à l'audience ? C'est cet homme là dont on dit que c'est un vantard?"
Me Apelbaum : "la chronologie vous a été exposée, c'est la réalité du dossier. Mais comme cette réalité ne colle pas à l'accusation, on a essayé de vous inventer des choses. Pour essayer de faire coller le dossier à l'accusation."
Me Apelbaum : "Pourquoi Abdelaziz Abbad ne connaît-il pas Saïd Kouachi? J'ai entendu dans le réquisitoire "à Charleville-Mézieres, tout le monde ce connaît". Si on écoute le parquet général, cela veut dire littéralement que tout le monde se connaît."
Me Apelbaum : "Oui, c'est une petite ville, mais sérieusement ... pour le parquet général. Partir de là ! Partir de là !
Alors oui, Abdelaziz Abbad est né à Charleville-Mézieres. Mais les frères Kouachi, leurs racines sont en région parisienne."
Me Apelbaum : "d'ailleurs ce qui est flagrant c'est que l'intégralité des personnes avec lesquels les frères Kouachi sont en contact sont en région parisienne. Le seul lien qu'ils ont dans l'est c'est les familles de leurs femmes."
Me Apelbaum : "les frères Kouachi c'est un enfermement quasi-total, un système extrêmement fermé, verrouillé avec une plus grande prudence. Une prudence qui ne pouvait pas les conduire vers Abdelaziz Abbad qui à l'époque était quand même soupçonné d'avoir commandité un meurtre".
Me Apelbaum : "En fait, Saïd Kouachi n'est à l'initiative de rien sauf quand il s'agit de mourir. Et on veut nous faire croire que ce type qui ne sort jamais de chez lui va aller chercher des armes auprès de quelqu'un qu'il ne connaît pas dans un endroit qu'il ne connait pas?"
Me Apelbaum : "Saïd Kouachi et Abdelaziz Abbad ne sont pas en contact, même pas via un double-intermédiaire c'est-à-dire l'un avec X l'autre avec Y et X et Y sont en contacts ensemble. Même ça, il n'y a pas. Il n'y a même pas de 3e degré de séparation !"
Me Apelbaum : "alors il a fallu créer un lien. Et on est allé chercher Sounia Bouarfa et on écrit : "Sounia Bourfa et Abdelaziz Abbad se connaissent depuis le collège." Moi, j'ai cru que ça voulait dire qu'ils se voyaient encore. Mais ils n'avait plus aucun lien depuis 11 ans !"
Me Apelbayum : "dire que Sounia Bouarfa et Abdelaziz Apelbaum sont amis ce n'est plus de l'arrachage de dents, c'est de la chirurgie maxilofaciale à ce niveau. Je préfère en faire un bon mot car sinon ça dépasserait le cadre acceptable d'une plaidoirie."
Me Apelbaum : "cette idée d'Abdelaziz Abbad notoire ne repose sur rien. Et donc si Miguel Martinez n'est pas radicalisé, si Abdelaziz Abbad n'est pas un trafiquant d'armes, si Saïd Kouachi ne le connaissait pas ... ça n'a pas pu arriver."
Me Apelbaum : "quelle serait la logique de ce circuit d'armes? Il n'y en a aucune. Toute cette histoire n'a aucun sens. Elle ne peut s'expliquer que d'une seule façon que ce jour-là [le jour de la commande d'armes ndlr] ce n'était pas Saïd Kouachi."
Me Apelbaum : "il faut se résoudre à ce que ce dossier soit un dossier sans les frères Kouachi, sans leurs complices, sans leur association de malfaiteurs à eux, car c'est la réalité."
Me Apelbaum : "je voudrais bien savoir comment de Paris à Marchienne-au-Pont on peut mettre 2h12. Je ne voudrais pas monter dans la voiture du parquet général ! Et pourtant je n'ai pas le permis. Quand j'ai posé la question à l'enquêteur, il a évoqué 4 heures."
Me Apelbaum : "puis, on commence à comprendre que les armes sont pourries, vieilles. Et donc on a commencé à vous faire croire qu'il y a d'autres armes. On essaie de vous le faire croire en parlant d'un trafic d'armes, alors que les seules armes sont celles de Revin."
Me Apelbaum : "Il y a quand même une convergence de toutes les personnes qui sont entendues en garde à vue et qui ne se sont pas parlé avant : il y a 4-5 revolver, une arme à crosse marron et un fusil."
Dans le box, Ali Riza Polat s'énerve. Il interrompt la plaidoirie de Me David Apelbaum : "t'es un menteur. Depuis tout à l'heure tu fais que mentir. Casse ta mère, fils de pute."
Le président intervient : "s'il vous plait. Sinon vous allez sortir."
Me Apelbaum poursuit : "ce sont les mêmes armes d'un bout à l'autre. Et il n'y en a pas d'autre. Alors au dernier jour, on vous annonce que les armes des Kouachi portent des traces de rouilles et de corrosion. Eureka ! C'est ça qu'on vous invente."
Me Apelbaum : "ces armes sont vieilles et anciennes. Elles sont vielles parce qu'elles sont, je cite : "pourries, laisse tomber de la merde, on ne peut rien en faire". Elles sont hors d'usage. Et elles sont anciennes parce qu'elles datent de 1910."
Me Apelbaum : "les armes des frères Kouachi sont des armes automatiques, toutes. Elle sont récentes. Et elles sont, tristement, en parfait état de marche. Les armes d'Abdelaziz Abbad ne ressemblent à rien. Et je suis parfaitement dépité qu'on ait tenté de faire un lien."
Me Apelbaum : "il n'y a pas d'association de malfaiteurs terroristes, il n'y a même pas d'association de malfaiteurs tout court. Il n'y a qu'un port et un transport d'armes. 18 ans de réclusion criminelle avec peine de sûreté des deux tiers. La pilule est un peu dure à avaler."
Me Apelbaum : "moi je comprends cette image d'Epinal qu'on peut avoir du procès où les corps et les âmes se rencontrent et jaillit la vérité. Mais c'est normal ce qui s'est passé ici. Il ne faut pas attendre trop d'un procès."
Me Apelbaum : "quand vous êtes en garde à vue, accusé de terrorisme, interrogé 8 fois de suite, il y a des contradictions, des mensonges. Parfois je me dis que ça ne nous ferait pas de mal d'y passer tous, moi le premier. 48hrs en garde à vue, ça nous améliorerait le caractère."
Me Apelbaum : "et puis la parole a de la valeur parce que c'est une parole. Il y a un des moments les plus noirs de ce procès c'est quand Peter Cherif est apparu sur son écran. Ca c'est quelqu'un qui ne parle pas. C'est un moment glaçant."
Me Apelbaum : "Djamel Beghal ne parle pas. Peter Cherif ne parle pas. Abdelaziz Abbad et les autres dans ces boxes, ils parlent. C'est parfois difficile, mais ils parlent. Et il y a quelque chose de monstrueux à s'appuyer uniquement sur cette parole pour assurer sa perte."
Me Apelbaum : "je vais finir en reprenant une phrase de Sigolène Vinson qui vous a dit toute la mesure de l'abîme qui vous attend: "il faut condamner les coupables s'il y en a." Et bien non. Et peut-être que pour un volet de ce dossier, il n'y en a pas. "
L'audience est suspendue 10 minutes avant la plaidoirie de Me Margot Pugliese pour la défense de Miguel Martinez.
L'audience reprend. Place à la plaidoirie de Me Margot Pugliese pour la défense de Miguel Martinez. "A la fin de ce procès et pendant toute cette procédure, je me suis posée la même question : est-ce qu'on peut encore y croire à la justice antiterroriste?"
Me Pugliese : "est-ce que vous serez assez sereins, assez libres pour ne pas suivre la thèse qu'on vous a construite pendant toutes ces années. Est-ce que vous serez assez sereins pour rendre un arrêt qui ne serait pas pour l'histoire mais simplement pour la justice?"
Me Pugliese: "serez-vous assez courageux pour acquitter Miguel Martinez de l'infraction d'association de malfaiteurs terroriste. M. Martinez me dit : "est-ce qu'ils vont être justes?" Parce qu'il a peur et moi je ne peux pas le rassurer parce que j'ai vu se construire ce système"
Me Pugliese : "face à système là, on peut mesurer 1m98, peser presque 100 kilos et se sentir très très fragile. Vous savez, je n'ai rien oublié de l'horreur. C'est un dossier dans lequel on a tous pleuré en écoutant les victimes. Ca n'arrive pas dans les autres dossiers ça."
Me Pugliese : " vous jugez et nous on doit défendre. On doit défendre avec ces chagrins là. Je peux vous dire qu'on en peut plus des islamistes. On n'en peut plus des barbus. On n'en peut plus ! Alors dans ce contexte, est-ce Miguel Martinez n'était pas un peu condamné d'avance?"
Me Pugliese: "est-ce qu'il n'était pas condamné d'avance Monsieur Martinez avec sa barbe et son qamis. Jusque dans le bureau de la juge d'instruction qui a dit : "ah je suis vraiment contente de vous avoir en face de moi parce que je n'avais pas encore de barbu dans ce dossier"."
Me Pugliese : "alors on a ri avec Miguel Martinez. Parce qu'il aime bien rire, il aime bien les bons mots. Mais on s'est ensuite rendus compte que ce n'était pas un trait d'esprit. Miguel Martinez il était vu comme un fou de Dieu. Cet immense fou de Dieu."
Me Pugliese : "c'est partout dans ce dossier. Meetin Karasular, élément à charge : la radicalisation de M. Martinez. Abdelaziz Abbad, élément à charge : la radicalisation de M. Martinez." Elle se tourne vers les accusés. "Pas de chance messieurs, vous avez un barbu dans le box."
Me Pugliese : "sans la radicalisation de Miguel Martinez, il ne restait plus qu'Abdelaziz Abbad et son trafic de stupéfiant. Le problème c'est qu'Abdelaziz Abbad ce n'est pas exactement une grenouille de bénitier. Alors le rattacher à l'islam radical c'était compliqué."
Me Pugliese : "le problème c'est qu'on a pas d'élément matériel contre Miguel Martinez. Et on n'a pas d'élément de radicalisation contre Abdelaziz Abbad. Alors on va mélanger les deux et entretenir la confusion."
Me Pugliese : "en garde à vue, l'enquêtrice de la SDAT [sous-direction antiterroriste] vous l'a dit à la barre : "non, non, moi je n'avais pas du tout un homme radicalisé en face de moi". On avait pourtant tout passé au peigne fin : son ordinateur, sa bibliothèque."
Me Pugliese : "mais on va retrouver une photo de lui barbu, au retour de la Mecque. Alors on va la sortir. Parce qu'il faut la faire tenir cette AMT [association de malfaiteur terroriste, ndlr] à bout de bras."
Me Pugliese : "alors il y a les articles de l'Union et de l'Ardennais. Avoir un terroriste dans les Ardennes ça leur aura fait vendre pas mal de feuilles. Alors ils en ont fait des tonnes sur Miguel Martinez. Et je vous passe les deux déménagement de sa femme ..."
Me Pugliese : "et puis on a eu le Graal dans cette instruction : le témoignage de Patrick D. C'était merveilleux pour l'instruction, il est venu raconter que Miguel Martinez regardait mort de rire des vidéos de décapitation."
Me Pugliese : "et pourtant ils ont eu des doutes sur ce témoignages. Mais on l'a gardé, on la fait passer aux forceps. Et à chaque fois que Miguel Martinez a déposé des demandes de remises en liberté, on lui opposait :"oui, mais vous regardez des vidéos de décapitations".
Me Pugliese : "alors je voudrais sur vous vous arrêtiez quelques secondes sur cet homme qui fait trois heures de route dans un fourgon pour rentrer à la maison d'arrêt de Châlons-en-Champagne et qui porte sur ses épaules le poids immonde de ce témoignage."
[Petite incise pour rappeler pour une meilleure compréhension qu'à l'audience, il est apparu que la vidéo de décapitation décrite par le beau-père de Miguel Martinez était en réalité un extrait du film Bernie d'Albert Dupontel]
Me Pugliese : "Miguel Martinez a menti. Il a parlé d'un trafic de stupéfiants. Miguel Martinez a menti parce qu'on l'a laissé dans le noir. Et qu'il a eu peur. Et on a tous eu peur dans ce dossier."
Me Pugliese : "c'est un dossier en réalité qui transpire la peur et la déraison. Et je crois que quand on a trop peur, la justice devient le pire d'elle-même."
Me Pugliese : "alors c'est vrai qu'il aurait pu être différent ce dossier parce que je ne les ai pas demandées ces fadettes. Et si vous saviez comme je m'en veut. Mais j'y ai cru moi à ce dossier, je ne pensais pas que la peur peut faire faire ça à des juges !"
Me Pugliese : "et il n'y a rien de personnel parce que je me souviens de cette époque-là. Je me souviens de l'horreur. Et ne pensez pas que moi aussi je n'ai pas douté. Parce qu'il est long le trajet jusqu'à Châlons-en-Champagne. Et que Jean Cabu il est né là."
Me Pugliese : "mais moi je ne pouvais pas douter très longtemps parce que j'avais rencontré sa femme. Que j'avais vu son sourire quand elle parlait de Miguel. Ca transpirait l'intime. Elle me racontait son père à elle, un peu encombrant mais qu'ils acceptaient tous les week-ends"
Me Pugliese : "ce beau-père qui, par provocation, mettait des têtes de porc dans leur frigo. Et Miguel Martinez qui ne disait rien. Et puis, elle me disait sa femme comment il était fier de son garage. Il voulait faire les choses bien."
Me Pugliese : "quand l'audience a commencé pour Miguel Martinez, ça n'a pas été simple. Parce que dans la salle ça parle et tout le monde regardait Miguel Martinez de travers parce que c'était celui qui regardait des vidéos de décapitation."
Me Pugliese : "alors c'était difficile pour Miguel Martinez de se lever. Mais il voulait vous parler de sa religion. C'était son obsession. Parce qu'il en crevait d'être assimilé à ces terroristes."
Me Pugliese : "et puis lui il s'est converti à l'âge de 9 ans. Parce qu'il avait besoin de savoir que son père n'était pas en train de pourrir sous la terre. Puis, il s'en est écarté. C'est comme ça, c'est la vie. Puis il a recommencé à pratiquer à la mort de sa mère."
Me Pugliese : "et puis il y a eu cette vidéo de décapitation qui en fait était un coup de pelle d'Albert Dupontel. Alors ça a fait un bel effet d'audience. On en a tous souri. Mais en réalité c'est triste à pleurer sur la justice antiterroriste."
Me Pugliese : "vous l'avez vu Miguel Martinez regarder dans la salle tout le temps, essayer de comprendre tous les témoignages. Vous l'avez vu aussi lire Charlie Hebdo dans le box. Et rire."
Me Pugliese: "puis il a craqué. Et vous avez dit monsieur le président qu'il y avait eu un incident parce qu'il détestait les femmes. Mais en fait, il n'en pouvait plus de se faire palper les parties à chaque fois qu'il passait la porte. Alors on vous a fait des correspondances."
Me Pugliese : "on vous a écrit, discrètement, pour vous dire qu'ils n'en pouvaient plus de pisser devant tout le monde, la porte ouverte. Qu'ils allaient craquer.
Alors Miguel Martinez a craqué. Pas parce qu'il a problème avec les femmes, mais avec l'humiliation."
Me Pugliese : "quand on vient vous dire que Miguel Martinez n'a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés, j'estime que l'on a pas assisté à la même audience. Il vous a tout dit et pourtant à la fin on en retient rien !"
Me Pugliese : "alors pourquoi il s'et occupé de ce sac [d'armes ndlr] c'est la question qu'on aurait pu se poser. Alors qu'il vous dit qu'il voulait se ranger. Mais parce que Miguel Martinez est loyal et il voit Abdelaziz Abbad qui est un homme traqué."
Me Pugliese : "il va aider A. Abbad car il lui a tout donné. Le garage de Miguel Martinez n'existerait pas sans A. Abbad. C'est un sale service, c'est sûr. Mais ces sales services qui remplissent vos tribunaux. Pas qui mérite d'être mis en cause dans les #AttentatsJanvier2015 "
Me Pugliese : "il a rendu un sale service, il ne devrait pas être là. Vous allez condamner Miguel Martinez pour ce qu'il a fait : un transport d'armes. Ce sac d'armes rouillées, là. On vous a requis 15 ans de réclusion criminelle comme s'il ne s'était rien passé à l'audience."
Me Pugliese : " il va falloir que vous baissiez. Il va falloir que vous baissiez beaucoup beaucoup beaucoup. Parce que 15 ans de réclusion criminelle avec 2/3 de sûreté ce n'est le condamner pour ce qu'il a fait. C'est que c'est revenu les fantasmes."
Me Pugliese : "j'espère que vous en aurez le courage. Mais pourquoi êtes-vous devenu juge? Je suppose que vous vous êtes dit que vous seriez un bon juge, que vous jugeriez librement. Même si on vous dit que le monde vous regarde."
Me Pugliese : "peut-être que quand vos enfants ou petits-enfants regarderont votre arrêt, ils diront : il y a eu un moment dans l'Histoire où la justice antiterroriste a réussi à rendre la justice. Juger des hommes ordinaires, même si on veut en faire des hommes exceptionnels. "
Me Pugliese : "alors voilà, c'est fini monsieur Martinez. Je vous le confie."
Fin de la plaidoirie de Me Margot Pugliese. L'audience est suspendue jusqu'à 14h30.
L'audience reprend avec, avant la suite des plaidoiries de la défense, un débat sur la possibilité d'inscrire ou non, parmi les questions sur lesquels la cour va délibérer, celle de la circonstance aggravante d'antisémitisme.
Me Klugman, avocat de plusieurs victimes de l'Hyper Cacher : "le procès criminel, bien sur, ce sont les accusés que l'on juge. Et ce sont les victimes que l'on doit entendre. Que l'on puisse comprendre, c'est ça qu'on demande à la justice. "
Me Kugman : "le parquet nous a manqué et en nous manquant, il a peut-être manqué une pièce essentielle de ce procès.
On ne cherche pas ici à tordre le droit, on cherche à en faire une application la plus exacte possible."
Me Klugman : "alors vous retiendrez ou non cette question [de la circonstance aggravante d'antisémitisme ndlr] monsieur le président. Si vous ne la retenez pas, pour des raison juridiques, cela ne ferait pas de vous un antisémite."
Me Korchia, avocat de la jeune caissière de l'Hyper Cacher, Zarie Sibony : "je reprendrai un vieil adage "mieux vaut tard que jamais". Et il est heureux que cela ait été rappelé dans le réquisitoire qu'Amedy Coulibaly a tué des otages pour le simple fait qu'ils étaient juifs"
L'avocat général se lève, agacé : "je ne vais pas débattre avec Me Klugman, je pense qu'on est au-delà de ça. Dire que cela n'a pas été requis, mais rassurez-vous on ne va quand même pas penser que vous êtes antisémite!"
Brouhaha dans la salle.
Me Safya Akorri se lève pour la défense : "on a un vrai problème de forme. Celui de reprendre des plaidoiries de parties civiles au milieu de celles de la défense. Et l'autre problème c'est qu'on essaie de nous faire croire qu'il n'y a pas eu 4 ans d'instruction."
Me Safya Akorri : "et ensuite un problème de fond : on est en train de nous expliquer que toute prise d'otages est une tentative d'assassinat. Dans ce cas, requalifions toutes les prises d'otages qui ont existé dans l'Histoire de la France."
Me Coutant-Peyre se lève à son tour : "être traité d'antisémite est avec conspirationniste je crois le truc qui tue. Venir se plaindre avoir suivi l'instruction pendant 4 ans sans rien avoir fait sur ce sujet, en disant c'est l'audience qui a révélé ça, c'est se moquer du monde".
Fin de ce débat. Le président indique que la décision de la cour sur ce sujet sera rendue au moment de la lecture des questions, soit juste avant le délibéré.
Place à Me Lévy pour W. Prévost : "Les procès historiques sont les procès d'une histoire qui s'est faite. Dans le procès qui nous occupe les faits que vous jugez, s'ils ont eu lieu, n'ont pas épuisé tous les ressorts. Le procès n'est pas historique il est dans le lit du torrent."
Me Hugo Lévy : "nos enfants liront-ils les chroniques du terrorisme en France comme nous lisons les histoires de l'ecclésiastisme catholique?"
Me Hugo Lévy : "dans ce box, pour ma part je ne vois que des frères humains sidérés par ce qu'on fait d'autres qu'eux. Aucun de ce qui sont ici n'a pris la vie des autres. aucun d'eux n'a proclamé que la mort était plus importante que la vie."
Me Hugo Lévy : "mais tout ici ont saisi le journal qui leur était offert. Willy Prévost a saisi le dessin qui lui était offert par la famille d'Honoré. J'ai eu de la colère, mais cette colère n'est pas celle de l'homme que je défends. Willy Prévost n'a ni haine, ni rancoeur."
Me Hugo Lévy : "Willy Prévost attend sa peine avec ce fatalisme décelé dans le rapport du QER [quartier d'évaluation de la radicalisation, ndlr]. Il n'a souhaité la mort de personne. Coulibaly s'est servi de lui et l'a trahi. "
Me Hugo Lévy : "Il est impossible de ne pas voir les 34 dernières années de vie de Willy Prévost comme une histoire de la relégation sociale. 34 années de relégation sociale et maintenant 18 ans de réclusion criminelle requis pour des faits commis par un autre que lui."
Me Hugo Lévy : "Grigny ça veut dire grincer des dents, comme Willy Prévost a grincé des dents lorsqu'à 9 ans il a reçu une balle perdue. Une balle perdue à Grigny c'est comme un accident de circulation : on en fait le constat, mais on ne fait pas d'enquête."
Me Hugo Lévy : "le corps de Willy Prévost est à lui seul celui d'une histoire de la violence. Un jour il faudra bien que la République si prompte à se glorifier elle-même regarde les dégâts qu'elle provoque. Ce n'est pas ma chronique, c'est celle de Charlie Hebdo"
Me Hugo Lévy :" Non seulement, il n'a pas adhéré au projet terroriste d'Amedy Coulibaly mais il en a tout ignoré. Il devait l'ignorer. Son ignorance était la condition voulue pas Coulibaly. Le seul fait de lui donner des explications exposerait le projet au risque de l'échec."
Me Hugo Lévy : "ce projet a été conçu, préparé dans le cercle qui unissait les frères Belhoucine et le couple Hayat Boumeddiene- Amedy Coulibaly. Amedy Coulibaly a été promis au martyr dans les bras d'Hayat Boumeddiene. L'association terroriste est là, vous le savez."
Me Hugo Lévy : " si l'association de malfaiteurs terroriste à du sens, c'est à la condition d'y appliquer une adhérence. Mohamed Belhoucine et Amedy Coulibaly sont dans l'association parce qu'ils y adhèrent. Willy Prévost n'adhère à rien."
Me Hugo Lévy : "quant à l'antisémitisme, c'est de ma faute s'il connaît ce terme. Quand il était au QER [quartier d'évaluation de la radicalisation] on lui a refusé un livre que je lui avais apporté "parce qu'il était antisémite". Ce livre ? Voyage au bout de la nuit. De Céline"
Me Hugo Lévy : "où est chez lui l'implication dans un projet terroriste? La vocation d'en découdre avec l'ordre public? Il n'est pas raisonnable de penser que tous ceux qui ont connu Coulibaly ont commis un crime."
Me Hugo Lévy : "La vérité ? A tous ceux qu'il connaissait, Amedy Coulibaly a mis un couteau dans le dos. Avec le terrorisme, point de loyauté. La loi du quartier, elle aussi, se brise dans le terrorisme."
Me Hugo Lévy : "c'est certain Willy Prévost a aidé l'instruction. Il a fait le choix de faire progresser les investigations. Alors pourquoi fait-il ces déclarations? Pourquoi s'est-il exposé à la colère de ses coaccusés? C'est tout simple, c'est son humanité qui s'est exprimée."
Me Hugo Lévy : "pour Willy Prévost, il n'y a qu'une seule version des faits depuis le début. Depuis la garde à vue jusque devant la cour d'assises."
Me Hugo Lévy: "Willy Prévost n'a commis aucun crime ou aucun délit lors de ces actes préparatoires. Il n'y aucun des actes préparatoires qui soit un crime ou un délit. Il n'y a ni vol, ni escroquerie, ni transport d'armes prohibé. Acheter une Megane sur le Bon Coin, c'est permis"
Me Hugo Lévy : "les actes de Willy Prévost ne sont pas punissables, il faut pour cela les rattacher à des décisions prises par un autre que lui. Pour ces faits, Mme l'avocate générale a requis 5 ans contre Christophe Raumel et 18 ans, 18 ans à l'encontre de Willy Prévost."
Me Hugo Lévy : "faire de Willy Prévost quelqu'un qui serait sciemment rentré dans cette association là, c'est faire un cas pratique de l'association de malfaiteurs terroriste."
Me Hugo Lévy :"je ne comprends pas, si c'est la défense qui évoque un témoignage cela a moins de valeur que si c'est l'accusation qui le fait. C'est ça un procès équitable?"
Me Hugo Lévy : "alors certes, Willy Prévost pourra regretter toute sa vie de ne pas être allé spontanément aux services de police. Mais compte tenu de ce qu'il savait qu'il avait fait, il ne s'est pas senti en danger vis-à-vis de l'accusation."
Me Hugo Lévy : "Willy Prévost, ce n'est pas un frère d'armes, un frère de religion. C'est le souffre-douleur sur lequel on peut écraser tous ses mégots. C'est dans ce contexte là que ça s'est passé."
Me Hugo Lévy : "l'utilité de Willy Prévost c'est d'être ignorant des projets d'Amedy Coulibaly."
Me Hugo Lévy : "reconnaissez qu'il est tout de même reproché à Willy Prévost de ne pas avoir vu ce que la DGSI n'a pas vu, avec des moyens autrement plus conséquents. La DGSI s'est contentée de pleurer sur les trous dans la raquette. Et Willy Prévost en prison pour 18 ans?"
Me Lévy : "je vais résumer la position de l'accusation : la réputation djihadiste de Coulibaly ne franchit pas les limites de Grigny. Raumel n'est pas de Grigny, il n'est pas un terro. Prévost est de Grigny, il est dans le haut de l'association de malfaiteurs terroriste."
Me Hugo Lévy : "nous sommes terrassés par l'acte terroriste parce que nous ne l'anticipons jamais. Willy Prévost savait qu'Amedy Coulibaly était quelqu'un de violent. Mais il pensait que ça se retournerait contre quelqu'un du business. As usual."
Me Hugo Lévy : "la SDAT a indiqué que Willy Prévost avait dit :"c'est pas écrit dans le Coran qu'il faut tuer des gens". Ca c'est retenu comme un élément à charge. Car on dit que s'il dit ça c'est qu'il est converti. Et s'il nie sa conversion c'est qu'il a quelque chose à cacher"
Me Hugo Lévy :"la famille Prévost c'est le airbag d'Amedy Coulibaly dans la préparation des attentats : moi je ne me ferai pas repérer, lui se fera peut-être sauter, c'est pas grave."
Me Hugo Lévy : "vous ne pourrez pas juger Willy Prévost sans évaluer au plus près la distance qui le sépare des auteurs de ces actes terroristes, la distance qui le sépare de cette idéologie mortifère, de la vanité de ceux qui se croient juste au-dessous du prophète."
Me Hugo Lévy : "Comment peut-on soutenir que Willy Prévost est dans le haut du spectre de l'association de malfaiteurs terroriste quand son affectation en prison est le régime normal? Or c'est ces gens-là au quotidien qui sont en contact avec lui."
Me Hugo Lévy : "Je vous demande l'espoir d'une véritable reconstruction, un moyen de tourner la page. Pour les victimes, la société, il faut qu'il puisse admettre et comprendre le sens de la peine; Alors sanctionner l'erreur commise mais laissez-lui la possibilité d'aimer la vie"
Fin de la plaidoirie de Me Hugo Lévy pour la défense de Willy Prévost. L'audience est suspendue jusqu'à demain 9h30. Elle reprendra avec la suite des plaidoiries de la défense pour Saïd Makhlouf et Amar Ramdani.
@threadreaderapp please unroll
Le compte-rendu de l'audience du jour avec les plaidoiries de Mes Margaux Durand-Poincloux (@LezardLeon ), David Apelbaum, Me Margot Pugliese (@margotpugliese ) et Me Hugo Lévy (@hugolevyavocat ) est à retrouver ici > franceinter.fr/justice/au-pro…

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14 Dec
Au procès des #AttentatsJanvier2015 l'audience va reprendre pour la dernière semaine. Le verdict est attendu mercredI. Aujourd'hui, les derniers avocats de la défense vont plaider pour les accusés Mohamed-Amine Fares et Mickaël Pastor Alwatik. LT à suivre ici.
L'audience reprend. Me Safya Akorri se lève pour la défense de Mohamed-Amine Fares : "je suis inquiète de ce que nous sommes devenus. En quelques années, petit bout par petit bout, on nous a pris énormément."
Me Akorri : "ça a commencé par le plus visible et le plus violent : la chair, la vie de nos concitoyens. Ceux qui ne sont plus parmi nous et aussi ceux qui ne seront plus tout à fait les mêmes. Mais ensuite, ça a continué. Ca s'est fait par des lois et des débats nationaux."
Read 140 tweets
8 Dec
Au procès des #AttentatsJanvier2015 l'audience va reprendre pour la suite du réquisitoire des avocats généraux. Ils doivent aborder le cas du principal accusé, Ali Riza Polat et réclamer ensuite des peines pour chacun.
Le compte-rendu de l'audience d'hier signé @sophparm est à retrouver là > franceinter.fr/justice/le-req…

LT à suivre ici.
L'audience reprend. Jean-Michel Bourlès se lève pour la suite du réquisitoire : "nous allons poursuivre l'examen des faits reprochés aux différents accusés en évoquant la situation de monsieur Polat".
Read 134 tweets
4 Dec
Au procès des #AttentatsJanvier2015 dernier jour aujourd'hui de plaidoiries de parties civiles. Elles seront consacrées à l'Hyper Cacher ce matin, puis Charlie Hebdo cet après-midi avec, en clôture la plaidoirie de Richard Malka, avocat historique du journal.
Le compte-rendu de l'audience d'hier, par @sophparm est à retrouver là > franceinter.fr/justice/monsie…

Et le LT de l'audience du jour à suivre ici.
L'audience reprend. Me Samia Maktouf, avocate de Lassana Bathily, magasinier de l'Hyper Cacher qui a aidé des otages à se cacher au sous-sol, s'avance.
"A cette barre, Lassana Bathily a décrit son parcours : un parcours d'immigré arrivé en 2006, il avait tout juste 15 ans"
Read 173 tweets
27 Nov
Au procès de l'attentat du #Thalys l'audience prend un peu de retard. Elle n'a pas encore repris ce matin alors que l'on doit entendre Isabelle Panou, juge d'instruction belge en charge du dossier des attentats du #13Novembre notamment.
L'audience reprend. La connexion avec Bruxelles pour l'audition d'Isabelle Panou est établie. Mais, à la demande de la juge d'instruction belge, l'écran de visioconférence dirigé vers la salle d'audience est éteint, afin qu'on ne puisse pas la voir.
Isabelle Panou : "c'est la première fois que je dépose devant une juridiction étrangère. Cela ne vous aura évidemment pas échappé que ce dossier fait écho à d'autres dossiers qui ne sont pas encore jugés. Je serai donc prudente dans les approches que je ferai du dossier de Paris"
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25 Nov
Bonjour à tous,
Petit point programme : le procès des #AttentatsJanvier2015 est donc suspendu jusqu'au lundi 30 novembre.
Mais celui de l'attentat raté du #Thalys lui se poursuit. Avec aujourd'hui l'interrogatoire sur les faits du principal accusé, Ayoub El Khazzani. LT à suivre
Le président: "aujourd'hui on va se consacrer à la journée du 21 août 2015 et aux faits qui se sont déroulés dans le #Thalys
Pouvez-vous nous faire le récit de ce qui s'est passé?
Ayoub El-Khazzani : "c'était comme m'a demandé Abaaoud [coordonateur des attentats du #13novembre]
Ayoub El-Khazzani : "c'était ce jour-là que je devais sortir. Je devais attaquer les Américains et des gens de la commission européenne, en 1ere classe. Vers midi, Abou Walid est venu, m'a donné un téléphone et il a dit : "ne l'utilise pas jusqu'à ce que tu sois dans le train"."
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23 Nov
Au procès des #AttentatsJanvier2015 l'audience reprend. Le président va rendre son délibéré sur la suite de ce procès.
Le président indique qu" "il y a lieu d'ordonner la prolongation de la suspension du procès jusqu'au lundi 30 novembre 2020". En revanche, le président ne se prononce pas sur l'application ou non de l'ordonnance permettant sa comparution en visioconférence.
L'audience des #AttentatsJanvier2015 est donc (à nouveau) suspendue.
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