#UtilePourLeClimat ? n°7 : Les petits gestes
Vous vous souvenez peut-être de ce spot de @Ecologie_Gouv qui nous parlait des gestes à faire pour lutter contre le changement climatique. Suffisant par avoir un véritable impact ? Voyons cela ensemble 🧐
Un robinet ouvert consomme 12L/min. En se brossant les dents pendant 3 minutes, 2x/jour cela fait 26m3/an. L’eau du robinet émet 0,132kgCO2/m3 (hors infrastructure) donc cette mesure évite 3kgCO2/an (0,03% de l’empreinte/personne)
2) Eteindre appareils en veille
D’après l’ADEME, la conso des appareils en veille dépasse souvent 50W soit 438kWh à l’année, partons sur ce chiffre. L’intensité carbone moyenne de l’électricité en France est de 60gCO2/KWh. Résultat : -26kgCO2/an (0,3%, c’est déjà plus notable)
3) Composter mes déchets verts pour un engrais 100% naturel
Il y a environ 100kg/an/hab de déchets putrescibles dans nos poubelles ménagères. Cela permet d’éviter l’utiliser l’équivalent d’engrais minéral de quelques centaines de grammes d’azote, de phosphore et de potassium.
En prenant en compte l’empreinte carbone de ces engrais (qui monte jusqu’à 4800kgCO2/t pour l’azote) on obtient une économie de 5kgCO2 (0,05% de l’empreinte annuelle).
A noter : le recyclage dans son ensemble permet d’éviter 23 MtCO2 soit 400kgCO2/personne!
4) Régler mon chauffage entre 19°C et 21°C
C’est la mesure présentée ayant le plus fort impact. En effet, baisser la température de consigne d’1°C permet de diminuer la consommation annuelle de chauffage de 5% à 10%, soit en moyenne 50kgCO2/hab/an (0,5% de l’empreinte/pers.)
Je vous propose deux bonus qui reviennent souvent : 5) Eteindre la lumière lorsqu’on sort d’une pièce
D’après RTE, la consommation moyenne de l’éclairage pour un ménage est de 300kWh/an. En diminuant cette conso de 10%, le gain est de 1kgCO2/hab/an (0,01%)
6) Nettoyer les mails
D’après l’ADEME, un mail avec une pièce jointe de 1Mo émet 20gCO2/an. En se désabonnant de newsletters pour éviter 1000 mails/an de ce type, cela fait un gain 20kgCO2/an (0,02%).
Concernant le tri des e-mails déjà présents dans nos boites, l’équation est encore plus complexe car il faudrait prendre en compte la surconsommation de notre PC liée au temps que l’on passe à trier ses mails.
Conclusion
Mise à part la baisse de la température de consigne, la plupart de ces gestes sont anecdotiques dans la lutte contre le climat. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas les faire, au contraire ! (quel gâchis que ces 26m3 d’eau/an pour ne pas fermer un simple robinet)
S’ils ont des vertus pédagogiques, en particulier pour les plus jeunes, insister uniquement sur ces gestes dans une communication officielle ne permet pas à chaque citoyen de bien mesurer les vrais efforts à fournir dans la lutte contre le changement climatique.
A quand le même spot avec : moins prendre l’avion, limiter sa consommation de bœuf, aller au travail en vélo/transport en commun plutôt qu’en voiture, acheter moins de vêtements/d’électronique… ?
Un marché en plein boom mais qui soulève beaucoup de questions : Quelles émissions de CO2 par rapport à une voiture à essence ? Quelle consommation électrique supplémentaire ? Les terres rares ? Le recyclage des batteries ?
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A l’heure actuelle, les émissions de CO2 de la voiture représentent environ 15% de nos émissions nationales. De plus, le transport au sens large est aussi le seul secteur dont les émissions ont augmenté en France depuis 1990.
Passer à la voiture électrique permettrait d’agir fortement sur ces émissions. En effet, même en prenant en compte la fabrication des batteries, elles émettent en moyenne de l’ordre de 2 à 3 fois moins que leur équivalent thermique sur leur durée de vie.
Une liseuse consomme de l’électricité et a nécessité de nombreux matériaux pour sa fabrication. D’un autre côté, elle permet de lire de nombreux livres sur un même support. Est-ce préférable à un livre papier ?
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Quel est le bilan (en Analyse de Cycle de Vie, c’est-à-dire en comptant la production, l’utilisation et la fin de vie) de ces deux moyens de lecture ?
*Pour un livre de 300g : 1,1kgCO2eq
*Pour une liseuse électronique : 40kgCO2eq
(en comparaison, celui d’un Ipad est de 87kgCO2eq)
Ces chiffres sont des moyennes et dépendent évidemment de beaucoup de paramètres : Papier recyclé ou non, venant d’une forêt gérée durablement ou pas, moyen de transport utilisé pour aller acheter ses livres…
Comment un vol en avion ou une paire de chaussures peuvent être vendus "neutres en CO2 "? Comment une compagnie pétrolière peut viser un impact climatique nul en 2050 ? La compensation carbone!
Pour rappel, pour respecter les Accords de Paris qui définissent une limitation de la hausse des températures à 1,5-2°C, le monde doit être neutre en carbone d’ici environ 2050, c’est-à-dire que ce qui restera de nos émissions sera compensé par des puits (forêts, sols,…).
On voit donc de plus en plus d’entreprises qui proposent que leurs produits, ou même l’ensemble de leur business soit neutre en carbone. Pour cela, elles vont acheter des « crédits carbone » à hauteur de leurs émissions.
Un petit mot sur l’auteur : Jean-Louis Butré. Il est signataire de la tribune envoyée par 500 climatosceptique à l’ONU niant l’existence « d’urgence ou de crise climatique ». Son livre est aussi préfacé par Claude Allègre, climatosceptique connu. huffingtonpost.fr/amp/entry/face…
1) « financer 41 milliards d’euros sur 9 ans prévus pour les éoliennes ».
Alors comme dans toute la tribune, aucune source n’est malheureusement donnée donc il faut essayer de retrouver ce dont l’auteur parle exactement.
Le chauffage électrique est très présent en France, et, même si notre électricité est globalement bas carbone, lors des hivers, on allume des centrales à gaz/charbon. Ce type de chauffage n’est-il pas alors une mauvaise idée ?
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Le chauffage est responsable de 75% des émissions de CO2 du secteur résidentiel en France, il s’agit donc d’un poste sur lequel il est important de choisir les bonnes solutions pour réduire nos émissions.
En France, le chauffage résidentiel se fait actuellement majoritairement au gaz (39%), au bois (27%), à l’électricité (14%, y.c. pompes à chaleur) et au fioul (13%).
C’est un pratique qui prend de plus en plus d’ampleur, portée par une quête de qualité et de contribution économique/sociale à leur territoire par les consommateurs.
Question bienfait pour le climat, par contre, ce n’est pas si simple.
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A première vue, on peut se dire que manger local est une bonne chose pour le climat car cela diminue le transport et sachant qu’entre un quart et un tiers du transport routier en France est lié aux produits agricoles et alimentaires, il y a effectivement de quoi faire !
Cependant, il y a encore pire pour le climat -> le chauffage des serres (souvent au gaz).
Prenons l’exemple de la tomate : si vous en achetez origine France mais hors saison, elle viendra très certainement de Bretagne (50% du marché) où elle grandit sous serre chauffée.