Pour certains, le néo-libéralisme est une sorte de libéralisme radicalisé en ce qu'il défend le libre-échange, les privatisations, et la concurrence. À croire que les libéraux classiques défendaient les nationalisations, le protectionnisme et les monopoles. C'est n'importe quoi.
Julien Aubert confond donc le libéralisme orthodoxe avec le mercantilisme ou une forme soft de colbertisme. Dans tous les cas, c'est un contresens total.
Par ailleurs, ceux qui pensent que les néolibéraux du 20e siècle étaient + radicaux que les classiques seraient effrayés en relisant la littérature libérale des 17, 18 et 19e siècles, laquelle faisait moins de compromis qu'aujourd'hui (alors qu'on sortait de l'absolutisme)
Au 19e siècle, un penseur comme Bastiat écrivait que le libre échange devait être unilatéral et inconditionnel. Peu importe la réciprocité. Aujourd'hui, il serait taxé de mondialiste complètement fou par les bureaucrates de l'UE, de L'OMC et du FMI.
Adam Smith, qui n'était pas le plus radical, écrivait qu'un peuple était fondé à déclencher une révolution dès que la fiscalité excédait 20% de la richesse nationale. S'il avait vécu en France en 2021, il aurait tenté de prendre la Bastille tous les jours en gilet jaune.
Turgot écrivait que les habitants d'un village pouvait librement décider de faire sécession de l'État pour former un nouveau gouvernement s'ils estimaient que c'était dans leur intérêt. Aujourd'hui, les jacobins l'accuseraient de séparatisme et de vouloir détruire la République.
Ce même Turgot s'est fait virer en essayant, 13 ans avant la révolution française, d'abolir les privilèges des corporations. Aujourd'hui, il appellerait au démantèlement de toutes les professions réglementées et ferait frémir le CEO d'Uber tout comme celui de TaxiG7
Gustave de Molinari se plaisait à pousser la logique de marché jusqu'au bout en proposant d'ouvrir tous les services gouvernementaux à la concurrence. Compte tenu du niveau du débat français, il serait sans doute qualifié d'ultra-néo-nazi-libéral aujourd'hui.
Le Marquis d'Argenson méprisait tellement la bureaucratie qu'il proposait de réduire le salaire des bureaucrates pour les dégoûter de la fonction publique et les obliger à aller dans le privé. Aujourd'hui, il serait canceled par tous les énarques.
Frédéric Passy considérait le papier monnaie comme de l'arnaque. Aujourd'hui, il assignerait Christine Lagarde, Mario Draghi et Jean-Claude Trichet en justice pour faux-monnayage.
Vauban, dans son projet de réforme de la fiscalité, proposait au 17ème siècle de remplacer la quasi-totalité des impôts d'ancien régime par une Flat tax unique. Aujourd'hui, il serait traité de poujadiste gilet jaune.
Henry David Thoreau théorisait le devoir de désobéir à toutes les lois qui violent la liberté et la propriété privée. Il serait aujourd'hui considéré comme un factieux.
Benjamin Constant estimait que "dans les domaines où la loi n'a pas à légiférer, le voeu de la majorité n'est pas plus légitime que celui de la plus petite minorité." S'il était au Conseil constitutionnel, 99% des lois fr. sauteraient.
Bref, ceux qui s'effraient du "néolibéralisme" dans le pays aux 10 000 lois et 100 000 règlements et où 50% de la richesse est confisqué sans la moindre grimace devraient réserver quelques préfixes au cas où une orthodoxie libérale se reconstituerait un jour en France :)
Notre époque dite "néolibérale" se définit en effet par un niveau de tolérance beaucoup plus élevé aux diverses mesures vexatoires qui entravent ici et là l'autonomie des hommes, si on le compare à celui des disciples de l'école libérale classique.
En soi, je ne suis pas vraiment étonné par les prises de position de Julien Aubert. Il ne fait que s'aligner sur les préjugés dominants (indépendamment de leur incidence sur la prospérité nationale), ainsi doit le faire tout politicien avide de réélection.
La politique partisane ne recompense pas la rigueur idéologique. C'est donc à nous de continuer à faire preuve de pédagogie pour obliger demain tous les politiciens de gauche comme de droit à manifester leur attachement à la liberté pour être crédible.
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Ah, ces écolos. Ils voient un libertarien défendre le nucléaire. Ils ne se disent pas "Cool, un allié dans le camp opposé sur un enjeu transpartisan ! "
Non, ils s'arrogent le monopole de l'écologie et excluent ceux qui veulent atteindre les mêmes objectifs différemment #Thread
Que le secteur privée investisse dans le nucléaire à un moment où l'inertie domine dans le secteur public devrait réjouir les partisans de l'écologie, indépendamment de leur affiliation partisane.
Mais non, comme ils sont avant tout animés par des préjugés anti-capitalistes, ça les rendrait furax que des entrepreneurs appâtés par le gain réalisent des investissements utiles à l'humanité.
Pendant que le pays qui ne pèse que un pourcent des émissions totales de gaz à effet de serre interdit les terrasses chauffées pour faire de l'étalage de vertu, des centaines de millions de gens dans les pays du Sud rêvent - à raison - d'imiter notre niveau de vie.
Que le traitement des questions environnementales soit si franco-centré indique en réalité une indifférence à ce qui relève d'un enjeu global. Il ne s'agit que de paraître vertueux sans aucune analyse coûts-bénéfices.
Les restrictions tatillonnes sur la rénovation énergétique ou les terrasses chauffées donneront sans doute un peu de boulot aux bureaucrates, mais ce n'est pas ça qui changera la donne.
Il y a un an, j'ai interpellé @RokhayaDiallo dans une discussion remarquée, en démentant l'idée que l'Occident avait bâti sa richesse sur l'esclavage et la colonisation. Quoique mise en difficulté par ma démonstration, elle maintient sa position et récidive dans @Slate#Thread
J'avais aussi soutenu cette position face à @PINCON_CHARL0T. Face à la sociologue, je cite les travaux de Jacques Marseille. Mais en fait, le débat sur la "rentabilité" de l'esclavage et de la colonisation à l'échelle d'une civilisation est plus vieux.
Dès le 18e siècle, les physiocrates comme Quesnay ou Dupont de Nemours questionnent l'avantage de ces systèmes. La colonisation se fonde sur le préjugé mercantiliste qui voudrait que c'est en bâtissant des rapports exclusifs avec les colonies que les métropoles s'enrichissent.
L'Autorité sanctionne Google à hauteur de 150 M€ pour abus de position dominante. Beaucoup se félicitent de cette décision qui illustre pourtant une fois de plus l'arbitraire des pouvoirs publics vis-à-vis des plateformes. #Thread autoritedelaconcurrence.fr/fr/communiques… via @Adlc_
Une entreprise (GibMedia) se plaint auprès des autorités car elle considère que Google a interrompu brutalement son accès à sa régie publicitaire. Google reprochait à Gibmedia de ne pas respecter son réglement AdWord et d'exposer le consommateur à des risques de surfacturation.
Or, nous dit l'autorité de la concurrence, la sanction de Google fut arbitraire, discrétionnaire et incohérente avec son comportement vis-à-vis d'autres acteurs commerciaux qui auraient peu ou prou les mêmes pratiques que Gibmedia.
Merci pour ton commentaire @lordmahammer, mais je ne pense pas oublier "l'assimilation" (même si je préfère parler d'acculturation) quand j'insiste sur la nécessité de réintroduire le droit des locaux de conditionner leurs relations avec les étrangers à l'adhésion à leurs normes.
Je traite aussi indirectement cette question via la liberté du travail. Car elle est un puissant vecteur d'intégration. Un étranger libre de travailler en France est un étranger qui côtoie des collègues et une clientèle locale.
C'est un étranger incité à s'acculturer à un minimum de normes (politesse, langue, etc.) s'il veut prospérer dans la vie économique du pays d'accueil.
Toujours intéressant d'évaluer l'honnêteté de ceux qui vous bavent dessus :) Mon texte est un plaidoyer en faveur de l'abolition des discriminations d'État. Et on veut me faire passer pour un raciste au motif que je reconnais le droit d'entretenir des affinités électives privées.
N'attendez pas que @stupidites screen la partie où je dénonce l'apartheid international et où je regrette la période où la législation sociale ne discriminait pas.
N'attendez pas non plus qu'ils mettent en avant la phrase où j'écris que la France ne saurait appartenir exclusivement à ceux qui ont un passeport français. Non, il faut absolument que je sois méchant pour satisfaire son biais de confirmation tribal... :)