En droit français, le viol suppose la preuve d’une pénétration sexuelle (par le sexe ou dans le sexe), et du fait que l’auteur avait conscience que ladite pénétration a eu lieu avec violence, contrainte, menace ou surprise.
La question ne se pose pas en termes de consentement, pour une raison très simple. Le consentement, ça se passe dans la tête de la victime. Or on juge l’auteur de l’acte. C’est dans sa tête à lui qu’il faut se placer.
Il faut bien comprendre que c’est protecteur de la victime : s’il faut prouver l’absence de consentement, on se retrouve très vite à demander à la victime ce qu’elle a dit ou fait pour manifester son refus. Vous voyez le problème.
Rappelle rapide. La violence ne pose pas de problème, la contrainte peut être physique ou morale, la menace est aisé à comprendre, et la surprise n’est pas ce que vous pensez.
Ce n’est pas la pénétration qui a lieu par surprise, ce serait une contrainte, c’est le consentement qui est surpris. La victime était d’accord, mais son accord a été obtenu frauduleusement.
L’exemple jurisprudentielle classique est un homme qui se glisser nuitamment dans la chambre d’une femme mariée en se faisant passer pour son mari. La relation sexuelle était consenti, mais pas avec lui. C’était bien un viol.
La surprise est aussi constituée quand la victime est drogué, ou ivre.
L’idée serait ici de créer un statutory rape, un viol objectif. Si la victime a moins de 15 ans, c’est un viol, pas besoin de prouver la violence, la contrainte, la menace ou la surprise.
ll suffit de prouver que l’auteur savait que la victime n’avait pas 15 ans au moins. C’est très protecteur de la victime, et a l’avantage de la clarté. Il n’y a plus à louvoyer, plus de zone grise : pas 15 ans, pas touche. C’est du bon droit pénal : la ligne rouge est limpide.
Les problèmes à régler : une pénétration sexuelle sur un mineur de 15 ans est légale quand on a 17 ans, et devient un crime puni d’accord pour dire qu’ jour au lendemain de ses 18 ans.
Même si je suis d'accord pour dire qu'une relation 17 ans-14 ans est problématique, en faire un crime du jour au lendemain risque d’aboutir à des cas démesurément violent.
Et la correctionnalisation n’est pas faite pour pallier les insuffisances de la loi et ne change rien à l’inscription au FIJAIS.
En outre, la loi prévoit depuis peu qu’une fellation donnée est un viol.
Doit-on vraiment traiter comme victime d’un viol un jeune homme de 14 ans, pubère, qui recevrait un tel traitement avec son accord ?
La loi peut le prévoir, mais il faut que ce soit voulu, pas un effet inattendu, et correspondrait-elle à une atteinte sociale réelle justifiant les assises ?
Si un autre problème légal m’a échappé, je suis intéressé. Légal ai-je dit. Si ce sont des considérations morales, gardez-les, surtout si ce sont des lieux communs avec « puritanisme » et « américanisation » à l’intérieur. Si c’est tout ce que vous avez à dire, demandez à Camus
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La comm’ : ON A GAGNÉ, TOUS ENSEMBLE TOUS ENSEMBLE WÉ WÉ
Le droit : débouté sur l’efficacité énergétique, le renouvelable, le réchauffement climatique, l’évaluation et le suivi. Accepté seulement sur le non respect de ses objectifs d’émission de CO2. 1 € de préjudice.
Le tribunal n’a pas statué sur tout et rendra un jugement pour boucler dans deux mois, où il statuera sur la demande d’injonction sous astreinte faite à l’Etat d’infléchir sa politique. C’est le point déterminant et il n’a pas été tranché (mais pas encore rejeté non plus du coup)
Mais présenter comme une grande victoire un jugement qui rejette 6 des 7 chefs de demande, dont la principale, la demande de réparation du préjudice écologique car demande mal présentée…
Petit conte moral sur le secret professionnel.
Il y a quelques temps, j’arrive dans un commissariat pour une garde à vue. Je me présente au guichet du poste, en parlant à voix basse quand je donne le nom de mon client : le guichet donne sur la sale d’attente et il y a du public.
On me demande de patienter, bien qu’on m’ait demandé par téléphone de venir le plus vite possible. Normal. Je vais m’asseoir et une dame m’abord : « Vous êtes avocat ? »
Elle m’a entendu me présenter.
Je lui confirme. « Vous êtes là pour défendre Primus ? »
Non. J’ai été appelé pour Secundus, dans une autre affaire puisque je sais qu’il est seul : on ne reproche aucune circonstance aggravante de réunion à Secundus.
Rappel important du jour : si, en tout domaine (civil, pénal, administratif même), la justice vous demande des preuves, ce n’est pas qu’elle ne vous croit pas et pense que vous êtes un menteur (ou une menteuse) : c’est que la loi lui interdit de se fonder sur votre seule parole.
Rien de personnel donc. C’est la règle depuis les Romains : actori incumbit probatio, reus in excipiendo fit actor. C’est à celui qui a une prétention de la prouver, et celui qui invoque un fait pour se défendre doit lui aussi le prouver.
En droit civil, on dit que ne pas pouvoir prouver qu’on a un droit revient à ne pas avoir ce droit. Et la majorité des procès civils se jouent sur un problème de preuve. Voilà pourquoi votre avocat est obsédé par les pièces qu’il vous demande de lui envoyer.
@quatremer@EmmanuelMacron Ben alors, vous virez complotiste ? Ce projet de loi vise à remplacer le régime de l’état d’urgence sanitaire voté dans l’urgence et à la va-vite par la loi du 11 mai 2020. Ce régime a été voté sous la condition expresse qu’il serait provisoire : il sera caduc le 1er avril 2021.
@quatremer@EmmanuelMacron Donc à la place de cette loi votée à la hussarde pour entrer en vigueur en urgence, on va instaurer un régime pérenne, qui aura eu le temps d’être discuté et bénéficiera de l’expérience de l’actuelle crise. Car il y aura d’autres épidémies.
@quatremer@EmmanuelMacron Pérenne ne veut pas dire permanent, il vous aurait suffit de lire l’article 1er de la loi :
Cela mérite une explication. Les lois américaines contre la diffamation sont très rigoureuses. Elles relèvent de chaque Etat, mais sont limitées par le 1er Amendement, qui par exemple interdit de réprimer l’injure.
Seuls sont sanctionnés les propos qui allèguent un fait (statement of fact) que l’on sait être faux ou qui sont proférés avec un mépris téméraire pour la vérité (reckless disregard for the truth), c’est à dire qu’on ne les a pas vérifiés malgré leur gravité.
Une diffamation est très difficile à établir ; mais si elle est établie, elle ouvre droit à des dommages-intérêts très importants : l’intégralité du préjudice causé plus des dommages-intérêts punitifs.
Allez, je vous prends pendant que vous êtes encore embrumés par le sommeil et que vous n’avez pas encore vu la dernière fournée de propagande électorale qui vous attend dans votre boite pro pour vous faire un petit thread corpo sur les élections de demain. Après j’arrête.
Tout d’abord, j’itère et réitère ma supplique : votez. Comme je l’ai déjà dit, au delà de qui est élu, ce qui est secondaire car nous avons pléthore de bons candidats cette année, il est essentiels qu’ils soient élus massivement, pour peser face aux pouvoirs publics.
A Paris, ça se fait par internet, pas besoin de quitter votre cabinet ou votre bureau de télétravail, vous pouvez voter même si vous êtes confiné à Wallis et Futuna (lucky you). Si vous n’avez pas reçu le courrier les contenant, vous pouvez voter avec votre clé RPVA.