Bien sûr. Faisons place aux concepts de contingence et de nécessité.
Avec le mot "bête", il est trop souvent question de nécessité : la bête c'est soit nécessairement Mal, soi c'est la bébête et c'est tout bien; cette personne a des comportements qui rappellent ceux des bêtes
Avec le mot "bête", il est trop souvent question de nécessité : la bête c'est soit nécessairement Mal, soi c'est la bébête et c'est tout bien; cette personne a des comportements qui rappellent ceux des bêtes
https://twitter.com/GAdrgn/status/1380524013080952835
(refuser le confort, ou manger sans respecter les us en vigueur dans un certain endroit) et alors c'est une sale bête qu'il faut écarter; celui qui cède à ses désirs se laisse vaincre par son penchant bestial, etc etc...
Ce que je propose, c'est de renverser cette nécessité.
Ce que je propose, c'est de renverser cette nécessité.
Dire que cette nécessité du "mal absolu" ou du "bien absolu" du mot "bête" est fausse, c'est alors dire que ce Bien ou ce Mal pourraient ne pas être (=ne sont pas nécessaires= sont contingents). Cela signifie concrètement que "bête" peut vouloir dire tout et rien et que c'est au
sujet lui-même qui "sent" la bête en lui de faire ses choix. Il n'y a pas d'assignation possible à résidence de la bête en nous : peut-être que quand je me sens bête, je me sens courageux comme un tigre; et toi mélancolique comme un cerf. L'important, c'est de ne pas
instrumentaliser la "bête" d'autrui, de ne pas lui fixer d'attribut "nécessaire". La "bête" est contingente. Et alors, si chaque être humain accepte la contingence de sa bête en lui et de la bête "en les autres", il peut y avoir communauté harmonieuse non menacée par ce à quoi
une instrumentalisation de la bestialité peut mener. Encore une fois, pensez à tous les exclus historiques ou actuels, animaux ou humains, et à la rhétorique qui est utilisée pour les asservir. Elle bestialise de façon dégradante alors que sentir la bête en soi est justement ce
qui peut permettre à quelqu'un de s'émanciper (vers la beauté, vers la puissance, vers le courage ou même vers la tristesse, qui n'est pas toujours négative). Ce qui est intéressant dans ce sujet, c'est de proposer une interprétation des actions à mener quand on a identifié la
bête en nous, pas simplement de décrire la bête en nous. Mon III n'est qu'une humble manière parmi tant d'autres de proposer une "solution" à l'indécision face à laquelle se trouve l'homme quand il a identifié la bête en lui et la bête en les autres, bref, la bête en nous.
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