- Tous les sujets que je présente me semblent être des sujets qui pourraient potentiellement tomber cette année. Attention toutefois aux coups retors : la France par exemple pourrait retomber à l’ESSEC.
- Sous chaque sujet, je propose des items et des pistes de
réflexion qui, probablement, seront oubliées par les candidats et donc valorisées par le jury.
- « L’Amérique latine face aux puissances »
*Surtout très vite introduire des distinctions dans le groupe « Amérique latine », penser par exemple à la typologie selon le degré
d’affinité avec les USA
*De quelles puissances parle-t-on ? Les puissances américaines (Brésil, USA) ou les puissances extérieures (UE, Chine) ?
*Ce qu’interroge principalement le sujet, c’est la capacité ou non de l’Amérique latine à faire « face » aux puissances mondiales sur
un autre mode que celui de la soumission à l’extraversion
*On insistera sur : la difficulté de formuler une analyse tant les changements de cycle politique sont incessants (cf. Uruguay ou Pérou), la divergence des voix selon que l’on se place du côté des sociétés civiles ou des
élites mondialisées d’un pays (cf. Argentine ou Bolivie), l’enfermement de certains pays dans des modèles de violence (Guatemala, Mexique malgré les réformes d’AMLO) qui fragilisent en retour les capacités des États à faire face
*On n’oubliera pas : les Caraïbes et les pays
andins, au moins un paragraphe pour parler de la redéfinition globale du concept de puissance depuis le début du 21ème siècle et comment c’est vécu en Amérique latine (notamment par le Brésil et les opportunités données par les liens Sud-Sud), une belle profondeur historique en I
(l’ADN géopolitique de l’Amérique latine est d’être soumise par l’extraversion, les exemples sont légion)
- « La crise environnementale, défi ignoré ou insurmontable ? »
*La profondeur historique fera clairement la différence entre ceux qui débuteront à la COP21 et ceux qui
mentionneront la création du WWF en 1961
*ALERTE MAXIMALE : dans tout sujet, se forcer à introduire de la dimension géopolitique, même si ça n’est pas dit explicitement. Toujours se demander « où est le rapport de force dans ce sujet ? », et là clairement, il s’agit de voir
comment la posture même des acteurs mondiaux face à la crise environnementale crée du rapport de force (quand la première variable d’ajustement aux GES est la forêt congolaise ou l’Amazonie alors la Chine ou les USA asphyxient le monde, on voit comment l’environnement peut
reconduire insidieusement des logiques Nord-Sud de domination avec la Chine en grand acteur ambigu).
*On évitera complètement : de jouer au climatosceptique (même si on a le droit de l’être, simplement pas le jour de l’épreuve), de fournir un programme EELV yakafokon en III
*On valorisera : le travail sur « insurmontable » (insurmontable parce qu’ignoré, insurmontable parce qu’il nécessite que tous s’entendent ce qui est impossible), la mention des mesures extra-environnementales par lesquelles passe de la normativité environnementale (UE-Mercosur),
le rappel que si ce défi est encore trop longtemps ignoré il finira par s’imposer de lui-même (cf. importance de l’assèchement du Sahel sur les mouvements migratoires, les menaces climatiques sur des territoires exposés comme en Amérique centrale ou dans l’Asie des tornades)
- « Guerres et paix en Afrique »
*Déjà tombée en 2014 à l’ESCP et en 2007/2017 à l’ESSEC, l’Afrique pourrait faire son grand retour à l’ESCP cette année, tant le sujet est brûlant (cf. crise tigréenne en octobre dernier, enjeux sahéliens, etc)
*Dans ce sujet, très clairement,
deux axes de réflexion : la mutation des modes de guerre et du statut de la guerre en Afrique (on a l’impression que l’Afrique est toujours constamment en guerre, est-ce vrai ?) et la question de la réussite ou non des paix négociées depuis la décennie noire des années 90 (on va
faire un tour au Liberia, au Sierra Leone, au Rwanda, en Angola, au Mozambique, etc).
*Les clés du traitement de ce sujet : ne pas se limiter à des énumérations vaines, esquisser une typologie selon les réussites ou non ; bien faire varier les échelles et montrer comment les
paix globales signées sur un papier ne se traduisent pas souvent à l’échelle locale (coucou Kivu, coucou Ituri) ; qui a besoin de la guerre, qui a besoin de la paix aujourd’hui en Afrique ? qui instrumentalise l’un ou l’autre ? On n’oubliera alors pas de confronter frontalement
les modèles de soumission proposés : le consensus de Pékin, en laissant-faire, n’aggrave-t-il pas les systèmes de rentes et prébendes qui perpétuent les guerres ? Quel paradoxe dans le rôle de l’UE entre défense rhétorique de la paix mais incapacité à organiser une intervention
groupée et efficace en Afrique ? Quid de Poutine qui, par des leviers d’intervention dissimulés (groupe Wagner par exemple) orchestre le retour de la Russie dans le nouveau Grand Jeu africain ?
*Bref, si guerre et paix en Afrique tombe, c’est avant tout pour se demander pourquoi
l’Afrique semble rester dans un rapport flou à la guerre et tenter de savoir à qui profite cette guimauve ; pas pour proposer une utopique résolution en 8 pages de tous les maux de ces pauvres petits africains.
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#concours#prepahec#animal#culture
Sujet Culture Générale Prépa HEC 2021 : "La violence et l'animal"
- Probabilités indicatives : ECRICOME 5%, HEC 60%, ESSEC 75%
- L’an dernier, la civilisation était l’adjuvante du désir. Cette année, l’animal sera probablement lui aussi
subordonné à un concept aussi vaste que la civilisation, la violence par exemple.
- 2 astuces majeures :
*Astuce1 : face à un concept que vous ne savez pas aborder philosophiquement, demandez-vous bêtement quels mots proches de la vie courante vous pouvez lui rapprocher. Là ça
donne : force, puissance, souffrance, destruction, etc
*Astuce2 : sur un sujet avec un « et », 75% des copies traiteront l’un puis l’autre dans leur dissertation. Même si vous aurez probablement l’impression de limiter grandement le sujet, forcez-vous à ne traiter que le rapport
#concours#prepahec#culture#hggmc
TWEET LOURDEUR 2/7
Cette série de tweets a pour vocation d'insister avec lourdeur sur des détails débiles en apparence mais qui font la différence au concours.
- Aujourd'hui, CG/HGGMC
-Au dessus de chaque grande partie, l'annonce de partie est
indispensable. Elle doit consister en trois phrases affirmatives, simples, reliées logiquement entre elles et décrivant vos A)B)C). Tacitement, vous dites à votre correcteur : "regarde, je te donne mon plan" et il vous répond "merci".
- Le début de la conclusion reprend la PBL
et y répond explicitement, cad en reprenant les termes de la PBL. D'où l'intérêt majeur d'avoir une vraie PBL qui pose une vraie question et une dissertation qui y répond à chaque partie.
- La 1ère question à se poser n'est pas"qu'est-ce que je peux recaser pour ce sujet précis"
#concours#prepahec
TWEET LOURDEUR 1/7
- Cette série de tweets a pour vocation de ressasser jusqu'à dimanche une série de conseils par matières qui pourraient vous sembler débiles mais qui, véritablement, peuvent faire décoller vos notes.
- LV1 Anglais (et oui, on touche à tout)
*La Q1 de rédaction cible toujours volontairement un aspect précis et limité de l'article qui vous est proposé. Certes, vous aurez l'impression de n'avoir rien à dire, mais, surtout, ne mettez dans votre essay QUE des éléments de l'article en rapport avec la question posée.
*Le plus important, c'est de faire 0 fautes de grammaire. Il est possible d'avoir 18 sans mentionner d'éléments de civilisation extravagants mais en n'ayant fait aucune faute. En résumé : pas de formules alambiquées si vous n'en êtes pas sûrs, visez le sans-fautes.
#concours#prepahec#animal#culture
Sujet Culture Générale Prépa HEC 2021 : "Sauter du coq à l'âne"
- Probabilités indicatives : ECRICOME/ESSEC/HEC 0.2%
- Cette expression trouve ses origines en Ancien Français dans le mot "asne" qui signifiait "cane". Or il semblerait que les
coqs, dans des élans de lubricité, décidaient de "sauter" de la poule à la cane, bravant par là toutes les lois de la Nature. Puis, progressivement, l'expression est passée dans le langage et l'asne est devenue âne.
- Ce sujet, si l'on décide de le prendre au sérieux, a le mérite
de ne pas avoir de voie tracée. Proposons-en donc une.
- Tout d'abord, cette expression traduit l'extrême diversité et variété du genre animal : quand je suis dans l'Animalité (pendant de l'Humanité), j'ai le choix. Ainsi, pour reprendre les analyses de Deleuze, j'ai l'occasion
Bien sûr. Faisons place aux concepts de contingence et de nécessité.
Avec le mot "bête", il est trop souvent question de nécessité : la bête c'est soit nécessairement Mal, soi c'est la bébête et c'est tout bien; cette personne a des comportements qui rappellent ceux des bêtes
(refuser le confort, ou manger sans respecter les us en vigueur dans un certain endroit) et alors c'est une sale bête qu'il faut écarter; celui qui cède à ses désirs se laisse vaincre par son penchant bestial, etc etc...
Ce que je propose, c'est de renverser cette nécessité.
Dire que cette nécessité du "mal absolu" ou du "bien absolu" du mot "bête" est fausse, c'est alors dire que ce Bien ou ce Mal pourraient ne pas être (=ne sont pas nécessaires= sont contingents). Cela signifie concrètement que "bête" peut vouloir dire tout et rien et que c'est au
#concours#prepahec
Sujet Culture Générale Prépa HEC 2021 : « La bête en nous »
- Probabilités indicatives : ECRICOME 55%, ESSEC 15%, HEC 75%
- HEC est roublarde et aime à n’enrôler que l’élite philosophico-littéraire du pays, capable de malmener les sujets les plus vicieux.
Non, je rigole. Tout un chacun est capable de « maltraiter » ce genre de sujet, et je vais proposer quelques pistes pour le faire.
- Maltraiter un sujet, c’est sortir des sentiers battus en s’éloignent des 80% des III qui diront : « la bête est méchante, l’animal est gentil,
vive l’animal ». Maltraiter un sujet, c’est extraire, à partir d’une formulation apparemment simple, de véritables tensions conceptuelles qui raviront les correcteurs. Maltraiter un sujet, c’est l’inverse de mal traiter un sujet.