#concours#prepahec#animal#culture
Sujet Culture Générale Prépa HEC 2021 : "Sauter du coq à l'âne"
- Probabilités indicatives : ECRICOME/ESSEC/HEC 0.2%
- Cette expression trouve ses origines en Ancien Français dans le mot "asne" qui signifiait "cane". Or il semblerait que les
coqs, dans des élans de lubricité, décidaient de "sauter" de la poule à la cane, bravant par là toutes les lois de la Nature. Puis, progressivement, l'expression est passée dans le langage et l'asne est devenue âne.
- Ce sujet, si l'on décide de le prendre au sérieux, a le mérite
de ne pas avoir de voie tracée. Proposons-en donc une.
- Tout d'abord, cette expression traduit l'extrême diversité et variété du genre animal : quand je suis dans l'Animalité (pendant de l'Humanité), j'ai le choix. Ainsi, pour reprendre les analyses de Deleuze, j'ai l'occasion
d'entrevoir de multiples "ouvertures" à mon mode d'existence, de nombreux devenirs. Je peux caqueter comme une poule et braire comme un âne quand j'éprouve mon devenir-animal.
- Mais alors, il se pose le problème de la cohérence de cet ensemble : quand je passe du coq à l'âne,
la dissonance est telle qu'elle me pousse à remettre en question toute unité du monde animal. J'ai face à moi des ani-mots et ce n'est qu'en faisant l'expérience de leur diversité que le caractère arbitraire de leur subsomption sous le vocable d'animal me foudroie.
- Pour autant, l'imposture linguistique que je révèle en passant du coq à l'âne ne saurait être paralysante dans mon rapport à l'animal.
- L'important est de garder une cohérence dans ce rapport, ne pas passer du coq à l'âne mais plutôt du coq à l'oie.
- En limitant mes devenirs-animaux (qui sont, je le rappelle, étalés sur un plan dit d'immanence et où toutes les combinaisons sont possibles), j'adopte un mode d'être certes toujours oscillant, mais oscillant dans un même champ.
- Récapitulons : en passant du coq à l'âne, je me
rends compte de l'infinité du monde animal et des postures existentielles qu'il m'offre. Cela me convainc de renoncer aux balancements illogiques entre coq et âne (cad entre courage et faiblesse, haine et amour) et alors, j'oscille désormais dans un cercle de possibles cohérents.
- Toutefois, cette vision des choses conceptualise à l'extrême un rapport avant tout immédiat et sensible à la diversité animale. Et puis, surtout, en supprimant les balancements exagérés, l'indécision et l'instabilité, ne supprime-je pas tout simplement la vie?
Voilà que l'animal, auparavant vecteur d'activité et de mouvement, devient facteur de stabilité morbide. Voilà que l'animal, ce chien, me "confine" à une position limitée.
- C'est là que je n'oublie pas que la littérature peut souvent sauver les mégardes philosophiques.
- C'est là que j'appelle Jean de la Fontaine et ses "Deux Pigeons", enfin surtout celui qui s'en va. Ce pigeon, plus volage et moins fier que le coq, m'apprend qu'il faut savoir "rester inquiet" et ne pas se satisfaire du confort de la certitude. Certes, dans la fable, le pigeon
revient au logis. N'y revenons pas. Ne soyons pas pigeons à nous morfondre dans le confort du saut sans risque des ailes du coq aux ailes de la pie. Montons au garrot de l'âne et sautons. Nous retomberons sur un coq ou, qui sait, un pigeon nous prendra en vol.
- L'animal est une constante invitation au vol (en l'air), à l'énigme, au mystère. Certes, je dois toujours regarder avec effroi la subsomption opérée par le mot "animal" mais n'est-ce pas justement le mérite du "saut" du coq à l'âne que de me rappeler cet effroi?
- On ne "passe" pas du coq à l'âne, on "saute" de l'âne au coq, comme on saute dans le vide. Cet abîme d'indécision je dois l'honorer car il me rappelle à mon existence. Et l'existence (pour reprendre un joli texte de Jankélévitch), c'est une aventure. Un saut animal.
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TWEET LOURDEUR 1/7
- Cette série de tweets a pour vocation de ressasser jusqu'à dimanche une série de conseils par matières qui pourraient vous sembler débiles mais qui, véritablement, peuvent faire décoller vos notes.
- LV1 Anglais (et oui, on touche à tout)
*La Q1 de rédaction cible toujours volontairement un aspect précis et limité de l'article qui vous est proposé. Certes, vous aurez l'impression de n'avoir rien à dire, mais, surtout, ne mettez dans votre essay QUE des éléments de l'article en rapport avec la question posée.
*Le plus important, c'est de faire 0 fautes de grammaire. Il est possible d'avoir 18 sans mentionner d'éléments de civilisation extravagants mais en n'ayant fait aucune faute. En résumé : pas de formules alambiquées si vous n'en êtes pas sûrs, visez le sans-fautes.
- Tous les sujets que je présente me semblent être des sujets qui pourraient potentiellement tomber cette année. Attention toutefois aux coups retors : la France par exemple pourrait retomber à l’ESSEC.
- Sous chaque sujet, je propose des items et des pistes de
réflexion qui, probablement, seront oubliées par les candidats et donc valorisées par le jury.
- « L’Amérique latine face aux puissances »
*Surtout très vite introduire des distinctions dans le groupe « Amérique latine », penser par exemple à la typologie selon le degré
d’affinité avec les USA
*De quelles puissances parle-t-on ? Les puissances américaines (Brésil, USA) ou les puissances extérieures (UE, Chine) ?
*Ce qu’interroge principalement le sujet, c’est la capacité ou non de l’Amérique latine à faire « face » aux puissances mondiales sur
Bien sûr. Faisons place aux concepts de contingence et de nécessité.
Avec le mot "bête", il est trop souvent question de nécessité : la bête c'est soit nécessairement Mal, soi c'est la bébête et c'est tout bien; cette personne a des comportements qui rappellent ceux des bêtes
(refuser le confort, ou manger sans respecter les us en vigueur dans un certain endroit) et alors c'est une sale bête qu'il faut écarter; celui qui cède à ses désirs se laisse vaincre par son penchant bestial, etc etc...
Ce que je propose, c'est de renverser cette nécessité.
Dire que cette nécessité du "mal absolu" ou du "bien absolu" du mot "bête" est fausse, c'est alors dire que ce Bien ou ce Mal pourraient ne pas être (=ne sont pas nécessaires= sont contingents). Cela signifie concrètement que "bête" peut vouloir dire tout et rien et que c'est au
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Sujet Culture Générale Prépa HEC 2021 : « La bête en nous »
- Probabilités indicatives : ECRICOME 55%, ESSEC 15%, HEC 75%
- HEC est roublarde et aime à n’enrôler que l’élite philosophico-littéraire du pays, capable de malmener les sujets les plus vicieux.
Non, je rigole. Tout un chacun est capable de « maltraiter » ce genre de sujet, et je vais proposer quelques pistes pour le faire.
- Maltraiter un sujet, c’est sortir des sentiers battus en s’éloignent des 80% des III qui diront : « la bête est méchante, l’animal est gentil,
vive l’animal ». Maltraiter un sujet, c’est extraire, à partir d’une formulation apparemment simple, de véritables tensions conceptuelles qui raviront les correcteurs. Maltraiter un sujet, c’est l’inverse de mal traiter un sujet.
#concours#prepahec#animal#culture
Sujet : Comprendre l'animal
- Probabilités indicatives : Ecricome 35%, ESSEC 60%, HEC 20%
- Au risque de me répéter, le plus important ici est d’interroger « comprendre » : faites comme si ce mot n’avait aucune définition fixe et que sa...
puissance d’évocation vous émerveille tout du long de votre dissertation.
- Plus concrètement, comprendre c’est avant tout réussir à conceptualiser une chose, à la saisir par l’intellect. Etymologiquement, c’est « prendre avec » (cum-prendere en latin) dans le double sens d’avec
: prendre à l’aide de sa conscience (avec sa conscience) et prendre avec soi l’animal.
- Mais, immédiatement apparait un problème : quand je comprends quelque chose, je l’encercle, je le limite. On peut penser à l’opposition entre la définition par compréhension (comme quand je
pouvoirs exécutifs qui pensent sur le long terme (cad au-delà des 5 ans que durent un mandat). Toutefois, ils ne le font pas, pour les raisons du III/C.
C) Ce qui semble être le plus susceptible de menacer la puissance française est la forte division qu’elle connait au sein de
ses 2 grands projets idéologiques : sa Nation et l’UE (astuce3 : et on fait tourner les serviettes… euh, les échelles)
*La division sur le plan local : symbolisée par la crise des GJ qui a révélé l’incapacité à concilier mesures « environnementales » et prise en compte du
citoyen français déshérité.
*La division à l’échelle nationale : parler de la forte polarisation du débat politique et des menaces que ça engendre (regardez-les, ils sont partout…mais qui sont « ils » ?)
*La division régionale : lutte des modèles économiques (frugaux VS