Je ne saurais pas identifier l'information la plus importante dans cet article qui présente le bilan fait par l'équivalent fédéral allemand de la Cour des comptes, au sujet du volet électrique de la transition énergétique.
Est-ce le fait que, depuis l'étude précédente, en 2018, il n'y a eu guère d'efforts faits pour enrayer la perte de contrôle des coûts de l'électricité ? 31 centimes par kWh pour les foyers, le Danemark détrôné.
Ou l'indication, nouvelle, qu'il y a un risque bien réel pour la sécurité d'approvisionnement en électricité du pays ?
Je pense que l'indication que 525 milliards d'euros sont à prévoir sur la seule période 2020-2025 pour renforcer le système électrique est une des plus hallucinantes.
Il est mentionné qu'en début d'année, 11 centrales à charbon ont été fermées. C'est bien, c'est une bonne chose, à tous égards. Et donc de l'avance est prise sur le plan de sortie du charbon.
En revanche, cette avance est acquise au prix d'hypothèses qui semblent parfois irréalistes ou qui sont dépassées par les développements politiques et économiques actuels.
Y compris sur le développement de l'éolien, dont l'atteinte des objectifs n'est pas une hypothèse jugée réaliste. Ou sur le solaire, dont les prévisions de production excluent à ce jour la possibilité d'une mauvaise année, excessivement peu ensoleillée.
Même les hypothèses de population divergent entre le gouvernement fédéral qui table sur 75 millions d'habitants en 2050 contre 78 à 84 pour l'Office fédéral de la statistique.
Ce passage (via Google Trad) est épique :
Le ministère fédéral de l'Économie soutient qu'«un empilement de divers scénarios désavantageux n'est pas sensé selon l'état de la discussion technique». Cependant, les examinateurs ont trouvé cette objection «non convaincante».
Par ceux qui ont accéléré la sortie du nucléaire en Allemagne suite au tsunami et à l'accident nucléaire de Fukushima-Daiichi, c'est fameux.
Ils gèrent leur système électrique comme le Japon gérait le risque naturel sur ses centrales nucléaires ?
Bon, pour nuancer le contre-feu : si en France, on trouverait normal que la Cour des comptes alarme sur la dérive du coût de l'électricité, on ne lui demande pas de se positionner sur la stabilité technique du système électrique.
Ces critiques sont celles d'un organisme qui sort peut-être (si y'en a qui connaissent les institutions allemandes dans l'assemblée...) de son champ de compétence et/ou de légitimité.
N'empêche... Rien de tout ceci ne me paraît inattendu.
Bon, sauf les 500 milliards d'euros d'investissements en 5 ans. Ça, j'étais pas prêt.
Okaaaay... Ce serait peut-être pas en 5 ans. Ce n'est pas le reste à faire d'ici 2025 mais la dépense totale depuis le début du programme jusqu'à 2025.
C'est presque rassurant.
Sauf quand on pense au fait qu'ils auront fait la partie facile : supprimer le nucléaire et développer l'éolien et le solaire tout en s'appuyant sur un considérable socle charbon/gaz.
L'étape suivante, ça va être d'adapter le système électrique pour espérer ce passer à un horizon lointain du charbon et du gaz.
La partie difficile commence.
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Les débris du cœur du réacteur 4 de Tchernobyl, c'est un mélange de combustible nucléaire, et de plein de merde : produits de fissions, débris du cœur, débris du réacteur, absorbants...
Là-dedans, il y a toujours un peu de flux neutronique. Essentiellement issu de phénomènes spontanés, légèrement amplifié par la fission des matières fissiles sous ce flux neutronique (une fission demande un neutron mais en libère 2 ou 3).
Ça fait une semaine qu'un article est sorti dans Science Mag sur le sujet mais les petits médias pourris et comptes de merde comme cela se citent mutuellement tour à tour, chacun en rajoutant un peu pour accrocher, et ce qu'ils racontent n'a plus rien à voir avec la vérité.
Aujourd'hui, nous allons tout lire sur #Tchernobyl, des théories du complot aux négations des conséquences, en passant par tous les degrés d'alarmisme et de titre racoleurs.
Mais, espérons-le, autant de contenus équilibrés et factuels que possible.
J'aime autant pouvoir me vanter de donner l'exemple, alors je vais essayer de surtout partager des contenus qualitatifs. À commencer par cette série de threads très, très, très complète :
Et j'enchaîne avec cette vidéo à partager à tous ceux qui useront et abuseront de cet insupportable cliché : « y nous ont dit que le nuage s'arrêtait à la frontière mdlol » :
Je viens d'avoir une longue et riche discussion avec quelqu'un qui voulait que je lui récapitule les différents sujets autour de la gestion à long terme des déchets radioactifs.
Notamment la différence entre entreposage en surface et stockage en profondeur pour les déchets à vie longue, les risques et les implications de ces deux options, les raisons de préférer l'une ou l'autre.
Ou encore sur les perspectives de la transmutation, et l'espoir qu'on peut avoir dans son potentiel pour régler le problème sans avoir à en passer par Cigéo.
« le grand carénage c'est 150 milliards d'euros »
Outre que le chiffre est totalement bidon, même s'il était vrai, il n'est pas rapporté à la production donc ça ne veut rien dire. De plus, la moitié a peu près des investissements du grand carénage sont derrière nous.p
Une plus grande part le sera quand il sera élu.
Et quoi qu'il en soit, le Grand Carénage, ce n'est plus une option. On ne peut ni arrêter les réacteurs du jour au lendemain, ni s'autoriser a les garder en fonctionnement sans maintenance.
« si on a fixé leur durée de vie a 40 ans, c'est qu'on avait des raisons »
Sans dire lesquelles, sans envisager que ces raisons puissent ne plus être d'actualité 40 ans plus tard.
Des risques de catastrophe amplifiés par le réchauffement climatique ?
C'est une analyse de sûreté de comptoir qui se base sur les arrêts de réacteurs l'été pour respecter les réglementations en matière de prélèvement et rejets d'eau.
De là, on extrapole à la mords-moi-le-nœud pour en déduire une crainte d'insuffisance du refroidissement et donc de catastrophe nucléaire.