Les taux des bons du trésor américain ne dépendent pas du marché, ou de la prétendue solvabilité du gouvernement fédéral des États-Unis, mais essentiellement des taux directeurs de la Fed. Ils sont fondamentalement une variable politique. #MMT
De même, lorsque la Reserve Bank of Australia décide d'un taux directeur, le taux de la dette publique s'aligne sur lui. Il n’y aura en Australie jamais de crise de la dette souveraine, pas plus que dans un autre pays disposant pleinement du monopole d’émission de sa monnaie.
De même au Canada, à chaque fois que le Trésor, ou les banques commerciales veulent réemprunter, la banque centrale complète l’offre et la demande de prêt à son taux directeur, et non selon une quelconque hypothétique spirale de surendettement public.
Au Royaume Uni également, le taux de la dette publique
n’est que le taux directeur écrit par le metteur en scène qu’est la banque centrale, et simplement interprété par les marchés financiers, en bafouillant plus ou moins autour de ce taux directeur.
Lorsque la banque centrale du Japon choisit son taux directeur, elle détermine par ses opérations habituelles les taux des bons du Trésor japonais et le taux interbancaire nippon et oriente fermement la direction des taux à plus long terme de la dette publique japonaise.
Ce graphique est sans pitié pour la vulgate néolibérale de l’État « discipliné par les marchés ». Le taux directeur, administrativement fixé par la South African Reserve Bank, détermine presque complètement les taux de la dette, laissant très peu de place pour le jeu du marché.
L'exemple du Brésil montre clairement, également, que la dette publique n’est qu’un jeu comptable sans importance tant au niveau des taux de cette dette publique qu’à celui de la solvabilité de l’État émetteur, dans les pays disposant du monopole d’émission de leur devise.
Egalement en Eurozone, les marchés financiers ne mènent la danse que si la BCE les laisse faire. Le Whatever it takes de 2012 de Draghi, ainsi que la levée des contraintes dans le cadre de la crise actuelle confirment que le taux d'intérêt est une variable politique. #MMT
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute Ecrire «Non, le pouvoir monétaire n’appartient plus aux Etats» c’est ignorer l’évidence du fait que le déficit public a pour contrepartie l’épargne financière nette du secteur privé. Il s’agit d’une simple identité comptable qui se vérifie partout, ici en France aux USA.
@EmmanuelPgd@jcs_mbf@france_mmt@InstitRousseau@VeblenInstitute Tout d’abord je salue tes efforts @EmmanuelPgd pour que les différents courants se rencontrent. Les objectifs sont certainement proches: contrer la pensée néolibérale dominante, lutter contre les politiques d’austérité, pour le plein emploi, éradiquer la pauvreté, etc 1
@IzouletMaxime MMT considère que la comptabilité est absolument fondamentale pour comprendre la «monnaie», comme la statistique l’est pour l’économie. Cependant, elle doit être utilisée et interprétée en prenant en compte les rapports de forces que l’on rencontre au sein du système.1
@IzouletMaxime Pour apprécier la relation entre monnaie et créance, il faut aller au-delà de la seule classification comptable, qui, effectivement, ne les classe pas dans le même type de comptes. L’analyse MMT sur ce point ne remet pas en cause l’importance qu’elle accorde à la comptabilité.2
@IzouletMaxime Fondamentalement, il faut avoir à l’esprit que, contrairement à toutes les autres approches, MMT considère que ni la devise (nationale), ni l’économie, ni le marché ne sont a priori de l’État. Au contraire, ils sont des épiphénomènes de l’État.3
@threadreaderapp@tblrj@AvinoLoredana@RobertoBazzichi@ArthezD@russeurope Merci, @tblrj de ton retour. Nous sommes maintenant au cœur du sujet.
Je te propose de commencer par ce qui me semble le plus important, à savoir la nature de la devise. Au niveau sémantique, ce n’est pas une coquetterie de parler de devise plutôt que de monnaie.1
@threadreaderapp@tblrj@AvinoLoredana@RobertoBazzichi@ArthezD@russeurope Chaque théorie dispose de son propre « jargon », et il me semble très important de le respecter, au risque de ne plus savoir de quoi on parle. Pour MMT, la devise est la « monnaie » créée par l’État, et par lui seul, lorsqu’il dépense.2
@threadreaderapp@tblrj@AvinoLoredana@RobertoBazzichi@ArthezD@russeurope Quant à la nature de la devise, dans la logique MMT, elle est fiscale, et elle débouche sur une vision selon laquelle le marché est d’abord un système généralisé d’échange de devises, avant d’être un système d’échange de biens et de services.3
Thread à l'attention de celles et ceux qui s'intéressent à MMT (Théorie Monétaire Moderne - Modern Monetary Theory)
Pour aller plus loin :
- le blog de MMT France : mmt-france.org
- la page Wikipedia en français de MMT : fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9o… #MMT
1. Tout d’abord une définition : le terme «monnaie» est trop générique. Il signifie à la fois la «monnaie» créée par l’État lorsqu’il dépense et le crédit bancaire. Pour plus de clarté, MMT retient donc le terme « devise » dans le 1er cas et le terme « crédit » dans le second.
2. La théorie monétaire moderne (MMT : Modern monetary theory) est une théorie qui présente un aspect descriptif, ainsi qu'un aspect normatif, fournissant des instruments de politiques économiques, notamment pour le plein emploi et la stabilité des prix.
1. Tout d’abord une définition : le terme «monnaie» est trop générique. Il signifie à la fois la «monnaie» créée par l’État lorsqu’il dépense et le crédit bancaire. Pour plus de clarté, MMT retient donc le terme « devise » dans le 1er cas et le terme « crédit » dans le second.
2. La théorie monétaire moderne (MMT : Modern monetary theory) est une théorie qui présente un aspect descriptif, ainsi qu'un aspect normatif, fournissant des instruments de politiques économiques, notamment pour le plein emploi et la stabilité des prix.