Thread à dérouler : les limites de la création monétaire de la #BCE
"Pour lutter contre l'inflation, il n'y a qu'une seule solution : ne pas donner d'argent à ceux qui le dépensent et ne pas le prendre à ceux qui le conservent."
La monnaie créée est principalement mise entre les mains d'agents économiques proches du robinet monétaire de la #BCE : finance, banques, multinationales, milliardaires...
Ces ultra-riches n'achètent pas plus de pains ou de pâtes, mais des actifs financiers : actions, immobilier, cryptos... parfois des sacs Hermes ou des yachts.
Toutes ces choses qu'achètent les riches voient leurs prix grimper, mais ne sont pas incluses dans le panier qui permet de mesurer l'inflation (la hausse des prix). D'où l'impression que la #BCE peut créer numériquement autant de monnaie qu'elle veut...
Sauf que l'excès de monnaie se propage, notamment via les marchés des matières premières et celui de l'immobilier.
Comme par hasard, l'inflation officielle calculée par l'INSEE sous-estime le poids de l'immobilier et de l'énergie dans nos habitudes de consommation. Ainsi l'inflation officielle sous-estime la hausse du coût de la vie.
Et comme les salaires ne suivent pas la hausse réelle des prix, le pouvoir d'achat des Français s'affaiblit tout doucement, de mois en mois. Les plus pauvres et les classes moyennes sont ceux qui le ressentent le plus, d'où les mouvements du type #GiletsJaunes.
Au même moment, le patrimoine des riches gonfle à n'en plus finir, leur donnant la capacité d'acheter quasiment tout ce qui bouge : entreprises, immobilier, médias, et même les âmes de nos dirigeants politiques (oui, je sais, elles ne valent pas cher).
Ainsi, à la frustration populaire se juxtapose la désinvolture des privilégiés du système dette.
Les inégalités de richesse s'exacerbent de plus en plus, pouvant mener soit au chaos social, soit à un monde liberticide dont les règles sont dictées par les ultra-riches.
Une autre menace nous guette : durant la crise, les 20% les plus riches ont énormément thésaurisé d'argent à cause des restrictions et de la crainte d'un futur incertain.
Si la confiance est restaurée, ou par peur de l'inflation, ceux qui ont thésaurisé jusqu'à là décideront alors de dépenser leur argent accumulé. Ce jour-là l'inflation risque d'en surprendre plus d'un.
En attendant la suite des événements, soyons sûr d'une chose : la création monétaire magique existe, mais elle se paye toujours.
Apparemment les travailleurs et ceux qui épargnent du cash en paieront le prix cette fois-ci.
Si #Lavoisier était encore parmi nous, il dirait que la dette des uns se transforme en patrimoine et en pouvoir pour la caste des privilégiés du système monnaie-dette.
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Si à chaque fois qu'une multinationale émet de la dette et que la #BCE rapplique derrière pour en racheter une partie contre des euros fraîchement créés, alors de fait, la multinationale a le pouvoir de créer de la monnaie !
THREAD à dérouler...
C'est encore plus flagrant avec les dettes publiques, surtout en période de covid.
La #BCE a activement racheté plus de 80% des dettes "covid" des États, en échangeant des "euros de banque centrale" contre des dettes émises par des États (souvent mal au point d'ailleurs) !
Dans la plupart des cas, les dettes publiques implicitent des taux négatifs (à cause justement de l'action de la #BCE).
Donc nous vivons dans un monde où un euro créé par la BCE vaut moins qu'une dette de un euro émise par la Grèce (sur 5 ans) !
De qui se moque-t-on ?
Le bilan de la #BCE est proche des 8000 milliards d'euros !
Depuis janvier 2015, la BCE crée de la monnaie sans jamais la détruire et ce mouvement s'est accéléré depuis la crise sanitaire.
Avant la crise de 2008, il était tabou d'imprimer de la monnaie à partir de rien sans jamais la détruire . Mais depuis les choses ont changé car il faut sauver l'économie, les banques, les États, le marché de l'immobilier, et la bourse.
Certains vont penser qu'il y a bien des garde-fous à la création monétaire, et que la BCE ne peut pas engraisser une minorité de possédants au détriment des autres.
En réalité, il existe un seul garde-fou, c'est l'inflation, c'est à dire la hausse des prix à la consommation.
Est-ce que le patron est forcément un profiteur ?
Est-ce que tout le monde est prêt à sacrifier ses week-ends, son temps libre, sa famille pour faire démarrer une entreprise ?
Est-ce que tout le monde est prêt à prendre le risque de travailler dur pour peut-être ne rien gagner ?
Certains veulent la tranquillité, un salaire fixe, partir en week-end et en vacances sans plus penser à rien.
D'autres préfèrent porter sur leurs épaules plus de risques, ils préfèrent se sacrifier pour leur entreprise et profiter plus tard du fruit de leurs efforts et du risque.
Cette notion de "risk reward" (risque-récompense) on ne l'entend jamais dans les arguments de ceux qui défendent les idées de Marx. Pourtant, le risque économique doit être encouragé et récompensé, car il est un des moteurs de l'économie.
Les échanges houleux sur les problématiques de la crise sanitaire nous ont confirmé quelques biais humains :
1/ Le syndrome de l'ange : nous sommes humains, donc forts d'une pensée complexe, faite de nuances. Malheureusement, nombreux d'entre nous sont dans une pensée binaire.
2/ La liberté est le propre de l'homme, son essence. Cependant, notre liberté est en danger car sous couvert de crise sanitaire, des lois de plus en plus liberticides sont décidées, souvent avec le consentement d'une majorité de la population qui est tétanisée par la peur.
3/ L'homme est naturellement porté pour croire en une force qui est plus grande que lui, plus grande que tout. Pour les croyants, cette toute puissance est Dieu, pour d'autres ce serait la vie, la nature...
La crise sanitaire a mis à la lumière du jour une crise de croyance.
1/ Si l'€ numérique est la forme la plus sûre de monnaie, quelle autre forme de monnaie l'est moins ? Sont-ce les € que ma banque commerciale a le pouvoir de créer et que je risque de perdre si tout le système bancaire s'effondre ?
2/ Pourquoi la #BCE plafonne à 3000€ la détention des € numériques par citoyen ? Pourquoi empêcher le citoyen de protéger toute son épargne grâce à cet € numérique ? Pourquoi vouloir laisser le citoyen prendre le risque de tout perdre en cas de faillite du système bancaire ?
Une autre question plus technique mais essentielle : si le taux négatif que la #BCE veut appliquer à mes euros numériques (qui dépassent le plafond de 3000€) est plus bas que le CDS sur ma banque, pourquoi garderai-je des euros dans ma banque ?
Ne craignez-vous pas un bank run ?
Christine @lagarde avoue que la forme la plus sûre de la monnaie est la monnaie centrale. Seules les banques commerciales y ont droit, et nous lorsque nous détenons une pièce ou un billet.
Si l'euro numérique est le plus sûr, cela veut dire que l'€-SG ou l'€-BNP le sont moins.
Donc si nous ne transformons pas nos euros actuels (qui ne sont qu'une reconnaissance de dette de notre banque envers nous) en euros numériques de la banque centrale, nous prenons le risque que notre banque fasse faillite. Pourquoi prendrions-nous ce risque pour rien ?
À moins que notre banque nous rémunère pour ce risque pris, ou que la banque centrale nous impose des taux d'intérêts négatifs.
À suivre de très près cette histoire...