Les échanges houleux sur les problématiques de la crise sanitaire nous ont confirmé quelques biais humains :

1/ Le syndrome de l'ange : nous sommes humains, donc forts d'une pensée complexe, faite de nuances. Malheureusement, nombreux d'entre nous sont dans une pensée binaire.
2/ La liberté est le propre de l'homme, son essence. Cependant, notre liberté est en danger car sous couvert de crise sanitaire, des lois de plus en plus liberticides sont décidées, souvent avec le consentement d'une majorité de la population qui est tétanisée par la peur.
3/ L'homme est naturellement porté pour croire en une force qui est plus grande que lui, plus grande que tout. Pour les croyants, cette toute puissance est Dieu, pour d'autres ce serait la vie, la nature...
La crise sanitaire a mis à la lumière du jour une crise de croyance.
Les gens ont été perdus, tous leurs fondamentaux se sont écroulés, et ils se sont retrouvés à la recherche de repères. Leur besoin inné de croire en une force supérieure a été ingénieusement détourné par le pouvoir. Des lois liberticides ont été mises en place.
Moins de liberté pour les gens, mais une illusion de sécurité, de repères enfin retrouvés. On comprend mieux comment la liberté propre à l'homme peut être en danger en période de trouble (cf années 30). La croyance saine s'est transformée en crédulité d'êtres faibles et fragiles.
4/ La peur de la mort : ce sujet était tabou avant la crise sanitaire. La société ne voulait pas y penser, même pas le temps d'une seconde, car y penser c'est admettre la finitude de l'homme, sa faiblesse, le manque de réponses de notre société matérialiste sur cette question.
5/ Le scientisme de l'homme : cette crise a montré les limites de la science, de la recherche de compréhension des choses uniquement par les chiffres et les statistiques. La science est certes un pilier dans notre prise de décision, mais l'intelligence du cœur a été absente.
6/ Le manque d'humilité face à l'incertitude du futur : cette crise a montré à quel point les modèles de prévisions sanitaires ou économiques étaient imparfaits. Le futur sait jouer des tours aux modèles scientifiques et aux hommes.
La volonté de l'homme de vouloir tout maîtriser en a pris un coup. Nous devons accepter notre faiblesse, notre défaite sur ce point : nul n'est capable de prédire avec certitude le futur, ce pouvoir n'est pas en nous, il est sûrement ailleurs.
7/ L'homme et le temps : cette crise a révélé notre rapport malsain au temps. Le rythme de nos vies s'est soudainement presque mis à l'arrêt durant les confinements, mettant au jour la cadence infernale que notre société matérialiste et consumériste nous imposait avant le covid.
Nous courrions constamment contre le temps, mais sans réellement savoir pourquoi. D'un seul coup, nous avons pu avoir un peu de temps pour nos proches, mais aussi pour nous-mêmes, pour nous retrouver. Certains ont mal vécu ce temps retrouvé car il les a obligés à se questionner.
8/ L'homme et l'argent : cette crise sanitaire a été une occasion rêvée pour les cupides de prendre encore plus d'avance dans leur course folle à l'accumulation des richesses. Profitant de la peur des gens, le monde de la finance s'est permis de tordre les règles à son avantage.
9/ L'homme, cet être sans mémoire : durant le confinement, faisant face à nos faiblesses, nous nous étions jurés de construire le monde d'après sur des bases plus saines, pour nous et pour la Planète. Qu'avons-nous fait de cette promesse ?
Finalement, le monde d'après qu'on nous promet ressemble énormément au monde d'avant, à quelques différences près : une société plus que jamais divisée, des inégalités de richesse encore plus marquées, des lois de plus en plus liberticides, un environnement des plus anxiogènes.
Ce monde d'après, comme celui d'avant, nous l'avons mis en place collectivement. Peut-on croire à un monde meilleur sans changer ce qu'il y a de plus profond en nous-mêmes ? Cette crise du covid était une occasion de nous remettre en question. En avons-nous réellement profité ?

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15 Jul
Bonjour Christine @lagarde, j'ai 2 questions

1/ Si l'€ numérique est la forme la plus sûre de monnaie, quelle autre forme de monnaie l'est moins ? Sont-ce les € que ma banque commerciale a le pouvoir de créer et que je risque de perdre si tout le système bancaire s'effondre ?
2/ Pourquoi la #BCE plafonne à 3000€ la détention des € numériques par citoyen ? Pourquoi empêcher le citoyen de protéger toute son épargne grâce à cet € numérique ? Pourquoi vouloir laisser le citoyen prendre le risque de tout perdre en cas de faillite du système bancaire ?
Une autre question plus technique mais essentielle : si le taux négatif que la #BCE veut appliquer à mes euros numériques (qui dépassent le plafond de 3000€) est plus bas que le CDS sur ma banque, pourquoi garderai-je des euros dans ma banque ?
Ne craignez-vous pas un bank run ?
Read 7 tweets
14 Jul
Christine @lagarde avoue que la forme la plus sûre de la monnaie est la monnaie centrale. Seules les banques commerciales y ont droit, et nous lorsque nous détenons une pièce ou un billet.
Si l'euro numérique est le plus sûr, cela veut dire que l'€-SG ou l'€-BNP le sont moins.
Donc si nous ne transformons pas nos euros actuels (qui ne sont qu'une reconnaissance de dette de notre banque envers nous) en euros numériques de la banque centrale, nous prenons le risque que notre banque fasse faillite. Pourquoi prendrions-nous ce risque pour rien ?
À moins que notre banque nous rémunère pour ce risque pris, ou que la banque centrale nous impose des taux d'intérêts négatifs.
À suivre de très près cette histoire...
Read 5 tweets
3 Jul
THREAD
Les banques centrales créent de la monnaie pour faire tenir un système qui repose sur la dette, l'effet de levier, et la spéculation !
$20000 milliards depuis la crise #covid !
Les banques centrales ont créé 4 fois plus de monnaie en un an qu'entre leur création et 2008 !
On pourrait se demander pourquoi les banques centrales n'ont pas distribué cette monnaie créée équitablement ? Pourquoi ont-elles injecté cet monnaie créée dans les marchés financiers et non sur les comptes des citoyens ?
Réponse 1 : l'aspect financier

En 2008, les banques commerciales avaient abusé de la création monétaire par le crédit, surtout le crédit immobilier. Cela a créé une crise du crédit, une sorte d'effet boule de neige où les faillites des uns engendrent les faillites des autres.
Read 13 tweets
30 Jun
D'un côté les banques et les multinationales sont sauvées à la moindre secousse par l'État ou la #BCE à coup de milliards d'euros d'argent d'intérêt public, de l'autre les ménages en difficultés sont massacrés à la moindre faiblesse financière.
Un système financier inéquitable !
"En fait on doit proclamer qu'un droit fondamental de l'homme c'est d'être protégé efficacement contre un fonctionnement inéquitable, sinon malhonnête, de l'économie de marchés permis actuellement ou même favorisé par une législation inappropriée."
Maurice Allais
#Finance #usure
"Indignez-vous ! Les responsables politiques (sic), économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie."
Stéphane Hessel
Read 4 tweets
20 Jun
Thread : prédiction et perspective, les loups et les agneaux

Cette semaine, le CEO de la plus grande banque américaine a fait une drôle d'annonce : JP Morgan va garder son cash au chaud car selon son boss, il y a une probabilité importante que l'inflation soit là pour longtemps.
Cette analyse de la situation, et la prédiction qui en résulte semble en totale contradiction avec l'analyse qu'un investisseur lambda aurait faite.
En effet, quand on craint l'inflation, on ne garde pas son cash, on le protège en l'investissant dans la pierre ou dans la bourse.
Or la pierre et la bourse sont déjà très chères, non pas en prix, car cela ne veut rien dire dans un monde où on a perdu tout repère à cause de la monnaie créée par les banques centrales, mais selon d'autres critères plus pertinents que je vais vous exposer.
Read 20 tweets
11 Jun
Thread : la "peau de chagrin" et l'agent économique

Notre existence sociale est semblable au mythe de la Peau de Chagrin imaginé par Balzac dans son roman « La Peau de Chagrin ».
C’est l'histoire d'un talisman fait d'une pièce de cuir ayant le pouvoir d'exaucer les vœux de son possesseur en se rétrécissant à chaque désir comblé.
Outre la symbolique évidente du temps irréversible et du désir, la peau de chagrin de chaque agent économique peut se comprendre comme sa capacité d’endettement.
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